Actualités Images Visiteurs La voix du Pape Livres Lu ailleurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Visiteurs

Visiteurs


Voyages apostoliques 2005-2009 La lettre de Jeannine Affaires de pédophilie dans l'Eglise Benoît XVI à la Synagogue Affaire Williamson, un an Voyages 2010 Intentions de prière

Célibat des prêtres et sexualité

un psychiatre espagnol AQUILINO POLAINO, repris sur zenit.esp, et traduit par carlota (10/3/2010)

-----------

Carmen Elena Villa, correspondante espagnole de Zenit (voir texte original ici: http://www.zenit.org/article-34549?l=spanish ) a interrogé le Dr Aquilino Polaina Lorente (*), professeur espagnol de psychopathologie à propos du célibat des prêtres.

-------
Traduction (Carlota)

Vendredi dernier, le congrès organisé par la faculté de théologie de l’Université Pontificale de la Sainte Croix de Rome, et patronné par la congrégation pour le Clergé à l’occasion de l’année sacerdotale, s’est achevé.
L’un des exposés les plus applaudis par l’assistance constituée majoritairement de prêtres et de diacres, a été celui du professeur Aquilino Polaina Lorente, sur « la réalisation de la personne dans le célibat sacerdotal ».

Aquilino Polaino, docteur en psychiatrie est diplômé de la faculté de médecine de Grenade.
Il a été également formé à la psychologie clinique à l’Université Cumplutense de Madrid et est diplômé de philosophie de l’Université de Navarre. Il a complété ses études dans différentes institutions d’enseignement supérieur en Europe et en Amérique. De 1978 à 2004 il a été professeur de psycopathologie à l’Université Complutense de Madrid et il enseigne actuellement la même matière à l’Université St Paul de Madrid.

Il a écrit de nombreux articles et ouvrages notamment sur les problèmes psychologiques des enfants et des adolescents de même que leurs entourages. Il est membre des académies de médecine de plusieurs villes espagnoles, collaborateur d’une multitude d’organismes et du fait de son travail et bagage intellectuel il a reçu diverses distinctions.
------------------


- Le célibat sacerdotal est-il psychologiquement dangereux ?
Il n’est en rien dangereux, parce qu'il est en conformité avec la vraie structure anthropologique de la condition humaine. Il a ses difficultés comme c’est logique puisque la nature humaine est quelque peu détériorée et défaillante et qu’il faut en intégrer toutes les dimensions. Ce qui me semble dangereux à moi, c’est le comportement sexuel ouvert, non normatif dans lequel tout se vaut; je crois que cela a des conséquences plus destructrices de la personnalité que le célibat bien vécu dans la plénitude, sans ruptures ou douleurs.

- Quels moyens doit mettre en oeuvre le prêtre pour être fidèle à son voeu de célibat durant tous les jours de sa vie ?
- La tradition de l’Église donne de multiples conseils qu’on peut mettre en pratique et qui sont efficaces, par exemple, se garder de son cœur et se garder de la vue. Ce qui ne se voit pas ne se ressent pas. Il ne faut pas non plus aller en regardant le sol mais on peut voir sans regarder. Cela assure la pureté du cœur et en outre permet de bien vivre le premier commandement qui est aimer Dieu avant toute chose. Dans une marmite qui est sous pression les mouches ne rentrent pas. Un cœur satisfait ne marche pas avec des mesquineries ni par intermittences

- Croyez-vous que la culture hédoniste de ce siècle, telle qu'elle est diffusée par les médias, ait son influence dans le fait que quelques prêtres ne soient pas fidèles au vœu de célibat ?
- C’est possible parce que la fragilité de la condition humaine, les prêtres l’ont aussi. Moi, je crois qu’il faut plutôt se fixer sur l’immensité des prêtres fidèles à leur vocation. L’exceptionnel arrive aussi dans la vie sacerdotale, mais il est exceptionnel. Quoique périodiquement il soit très correct d’aller à l’exception, nous ne pouvons être aveugles à l’immense majorité des prêtres qui sont loyaux, qui vivent leur pleine vocation, qui sont heureux, de ces prêtres à qui le monde doit le bonheur. C’est cela qu’il faut mettre en avant.

- Une vision exacte de la sexualité peut donner une vision exacte de la vie de célibat?
- Oui. Je crois que la sexualité aujourd’hui est une fonction très confuse, c’est une aptitude sur laquelle il y a plus d’erreurs que de points d’accord, comme l’est la nature humaine, et peut-être que c’est un programme à montrer et demander à tous les âges car c’est l’un des axes fondamentaux de la vie humaine; si l’on ne s’en occupe pas bien, si les gens ne sont pas bien formés, ce qui sera vécu c’est le règne de la confusion. Cela affecte aussi bien les séminaristes que les jeunes ou les fiancés sur le point de se marier. Cette éducation est aujourd’hui une éducation pour la vie. C’est une matière qui parfois s’enseigne mal parce qu’on enseigne les erreurs; c’est apporter encore plus de confusion au lieu d’expliquer cette matière avec une rigueur scientifique qui ait ses fondements dans la nature humaine.

- Qu’est ce que cela signifie, que le prêtre est amené à être un père spirituel ?
- Je crois que c’est l’un des thèmes sur lesquels on s’approfondit le moins. La paternité spirituelle doit également être vécue par les pères biologiques, et beaucoup d’entre eux n’en ont jamais entendu parler. La paternité spirituelle c’est d’une certaine manière vivre toutes les oeuvres de miséricorde, consoler l’affligé, racheter le captif, être accueillant, raffermir l’autre dans ce qu’il vaut, lui éviter les problèmes, lui redonner courage et le motiver pour qu’il grandisse personnellement, le stimuler pour qu’apparaissent des valeurs qu’il a déjà parce qu’elles lui sont venues de par sa nature mais que peut-être il n’a pas su rencontrer ou faire grandir. Je crois que ce monde est orphelin de cette paternité et cette maternité spirituelle et je crois que c’est une dimension que le prêtre quasiment sans se rendre compte de ce qu’il fait, vit déjà.

- La vie de célibat peut rendre plus féconde cette paternité spirituelle?
- Nécessairement oui, parce qu’il a plus de temps et de disponibilité; si le but final est l’union avec Dieu, la paternité spirituelle recouvre plus de sens car c’est la meilleure image de la paternité divine dans notre monde contemporain; non pas seulement comme médiateur mais aussi dans la mesure où mieux il vit la filiation divine, mieux il vivra la paternité spirituelle.

---------------
(*) Le Dr Polaina est aussi connu comme spécialiste de l’homosexualité qu’il considère comme curable donc comme une pathologie en contradiction avec l’idéologie contemporaine, ce qui lui attire un certain nombre d’inimités. Il a été mis en cause notamment en 2005 dans le journal « El Mundo » (créé en 1989, groupe Unidad Editorial SA qui contrôle aussi le Corriere della Sera. Quotidien espagnol « libéral » qui s’il peut critiquer la politique économique du gouvernement Zapatero, a soutenu sa loi autorisant les « mariages » entre personnes du même sexe).

Réactions aux attaques contre Mgr Georg Le card. Schönborn ne connaît pas Barbe Bleue