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Un coup de sang écossais

Carlota a traduit un article réjouissant du journaliste écossais Gerald Warner (26/3/2010)

Carlota


Une fois n’est pas coutume, je viens de traduire un édito « coup de cœur /coup de sang » (trouvé via Osservatore vaticano) du journaliste écossais Gerald Warner, accessoirement et dans le privé, Très honorable Seigneur de Craigenmaddie (fiche wikipedia en anglais ici).

Il anime un blog sur le « Telegraph » Version originale ici - C’est très politiquement incorrect. Mais j’avoue que j’aime beaucoup !



Le scandale catholique des abus sexuels : il est temps de virer les évêques branchés et de restaurer la foi.

Il est désormais à la mode de déclarer que le scandale des abus sexuels qui affligent actuellement l’Église Catholique est « sa plus grande crise depuis la Réforme ». Oh, vraiment ? Vous m’en direz tant. La question des abus est juste une petite partie de la crise beaucoup plus vaste qui a englouti l’Église depuis la Catastrophe de Vatican II, et qui est plus sérieuse que la Réforme.

Abolir le célibat des prêtres? La dernière chose dont un prêtre qui abuse des enfants de choeur a besoin - ou veut - c’est d’une femme. Il n’y a pas de célibat forcé dans l’Église d’Angleterre (ndt Anglicane donc) mais cela n’a pas empêché que des pasteurs et des scouts fournissent des quantités gratifiantes d’articles pour les tabloïds du dimanche. Le célibat va à l’encontre du courant d’aujourd’hui, du tout « non refoulé » et du tout « non critiquable », l’attitude du relâchement complet en ce qui concerne le sexe ; le maintien de ce célibat est un reproche permanent au monde hédoniste occidental ; aussi on doit persuader Rome de l’abolir, de même en ce qui concerne sa condamnation du divorce, de l’avortement, de la contraception, de l’homosexualité et de tous les fétiches de la société libérale. Continuez de rêver, laïcistes.

“Les victimes irlandaises des abus déçues par la lettre du Pape”. Bien sûr qu’elles le sont. Elles l’étaient avant de l’avoir lue, avant même qu’elle ait été écrite. Toute autre réponse amoindrirait le pouvoir qu’elles se sont trouvé en le brandissant contre l’Église. Leur grief est-il légitime? Dans la plupart des cas, oui. Elles ont un féroce grief contre la “saleté” (terme de Benoît XVI, longtemps avant qu’il arrive sous la pression médiatique) qui les a violées et traitées comme des animaux.

Comment des membres du clergé ont-ils pu transgresser aussi gravement la doctrine de l’Église ? Quelle doctrine? Ces délits qui se sont passées dans le sillage de Vatican II, quand des doctrines étaient évacuées comme on l’aurait fait de bois de charpente. Ces délinquants étaient les enfants de Paul VI et de l'« aggiornamento ». Une fois que vous avez dépravé le Corps Mystique du Christ, le viol d’enfants de chœur vient aisément.

Les sacrements et les exercices de dévotion négligés dont le Pape dit qu'ils auraient pu éviter cela, n'ont pas seulement « flétri sur la vigne » : ils ont été activement déconseillés par des évêques et des prêtres. À une période où ces abus faisaient des ravages, il n’y avait qu’un péché mortel dans l’Église Catholique : oser célébrer ou assister à la messe Tridentine en latin. Un prêtre violant des enfants de Choeur serait déplacé vers une autre paroisse ; quant à un prêtre qui avait la témérité de célébrer la Vieille Messe, - ses pieds ne toucheraient plus terre (ndt traduction littérale !).

Il y avait une résolution déterminée des évêques de refuser tout catéchisme significatif aux jeunes. C’est la génération complètement ignorante de la foi, qui en Irlande a réalisé la prospérité matérielle dans l’économie du « Tigre celtique ». Au début on assistait encore à la Messe (ou ce qui passait pour Messe) par conformité sociale. Puis le scandale des abus sexuels a donné aux agnostiques irlandais post-Vatican II le parfait prétexte pour l’apostasie : des dizaines de milliers qui n’avaient jamais été abusés ou n’avaient jamais connu quelqu’un qui l’avait été, ont trouvé une excuse pour rester au lit le dimanche matin.

Les prêtres coupables d’abus ne sont pas les seuls hypocrites. « Je suis tellement choquée par le scandale des abus que je quitte l’Église ». Bon. Donc le fait que des dégénérés qui n’auraient jamais du être ordonnés aient violé des jeunes, - en soi, un péché déplorable - veut-il dire que le Fils de Dieu, n’est pas descendu sur terre, n'a pas racheté l’humanité sur la Croix et fondé l’Église ? Ce scandale effroyable ne compromet pas plus les vérités de la Foi qu’ Alexandre VI ou tout autre Pape corrompu de la Renaissance (ndt surtout à travers le filtre de la désinformation politique, car je ne crois pas que les hommes et les chroniqueurs du XVIème aient été meilleurs que ceux que nous connaissons actuellement dans certains journaux !)

Les évêques devraient-ils être obligés de démissionner ? Oh oui, - environ 95% d’entre eux dans le monde. Ces clowns avec leur mitre et leurs pseudo- vêtements sacerdotaux ethniques, décorés de symboles chrétiens style faux-naïf (ndt en français dans le texte), déversant leur « épiscoupable » œcuménique, ont présidé bien plus que des abus sexuels : ils ont presque éteint la Foi catholique avec leurs sottises modernistes. Ils devraient se retirer dans des monastères pour y passer le restant de leur vie et rendre compte à leur Créateur pour l’échec de leur mission qui a coûté des millions innombrables d’âmes.

Benoît XVI devrait tirer profit d’une vague populaire de dégoût à l’égard de l’épiscopat qui a failli, pour virer chaque hippy soixante-huitard à pantalon à pattes d’éléphant qui fait obstacle à Summorum Pontificum. C’est l’occasion unique d'évacuer les pasteurs mercenaires et de nettoyer le bois mortifère de la Catastrophe Vatican II.
Il est temps d’arrêter les excuses, et de réintégrer l’apologétique (ndt: en anglais bien sûr jeu de mot avec apologies, excuses) ; de reconstruire tout ce qui a été détruit durant ces 40 dernières années ; d'affronter le problème des libéraux et des laïcistes, comme tant de générations l'ont fait dans le passé; de proclamer à nouveau les vérités immuables de la seule vraie Eglise, qui dans la gloire de la Résurrection, ne peut avoir d’autre attitude que le triomphalisme.

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