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Le troisième secret de Fatima et les complotistes

Une réflexion de Messori (12/5/2010)


Les propos du Pape, répondant aux journalistes dans l'avion qui le menait au Portugal ont été interprétés par certains comme un démenti de la façon dont le "troisième secret" avait été présenté par le Vatican (et en particulier par le cardinal Ratzinger) en 2000: à l'époque, il semblait évident que les "attaques" ("les flèches et les balles" de Soeur Lucie) contre l'Eglise venaient de l'extérieur. Aujourd'hui, le Saint-Père a dit qu'elles venaient aussi de l'intérieur, tout en précisant que dans les révélations "sont indiquées des réalités du futur de l'Eglise qui se développent et se révèlent peu à peu".
Vittorio Messori qui, lors du long face-à-face avec Joseph Ratzinger à Bressanone en 1985 (dont devaientt sortir les fameux "Entretiens sur la foi") lui avait posé la question du troisième secret, apporte son témoignage sur les "fatimistes" de tout poil, qui accusent l'Eglise de mensonge.
En réalité, le vrai message de Fatima tient en deux mots: Prière, pénitence.
Texte en italien: Raffaella.
Ma traduction

Les abus des prêtres comme "des flèches et des balles"
Vittorio Messori

A présent, dans la grande foule, parfois inquiètante, des "Fatimistes" (*), on va trouver des ferments pour prouver que le pape Benoît XVI s'est trahi, qu'il a démenti le cardinal Ratzinger quand il se tenait aux côtés de Jean-Paul II lors de la révélation du mythique Troisième Secret.
En fait, beaucoup de mots ont été accumulés depuis cette année 2000 où le Secrétaire d'Etat Angelo Sodano a lu le texte à côté du Pape qui venait de béatifier les petits Jacinta et Francisco.
Livres, pamphlets, articles, enquêtes de télévision ont soutenu, avec pléthore d'arguments, que le duo Wojtyla-Ratzinger nous avait trompés, que le secret était tout autre chose et concernait la crise de l'Eglise après le Concile.
Certains, afin d'atténuer la responsabilité des illustres falsificateurs - le Pape, le préfet de la foi, Soeur Lucie elle-même qui avait confirmé par écrit leur version - ont suggéré, plus qu'une tromperie, une certaine réticence.
Autrement dit, le texte serait amputé. Vraie, la partie révélé, mais une autre existe et a été cachée, afin de ne pas ternir le prestige de Vatican II, de ne pas le tenir pour responsable de la catastrophe ecclésiale.

Catastrophe venue de l'intérieur, donc, alors qu'on voudrait nous faire croire, avec le texte publié, que les ennemis de l'Eglise sont seulement à l'extérieur. Il convient de rappeler, en effet, la scène dramatique décrite par Sœur Lucie (http://www.missa.org/fatima.php):

"le Saint-Père ... prosterné à genoux au pied de la grande Croix, fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu (des balles) et des flèches; et de la même manière moururent les uns après les autres les Évêques les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes. "

Aujourd'hui, voici que, répondant aux questions des journalistes, Benoît XVI place le scandale de la pédérastie cléricale parmi ce qu'aurait prévu d'une certaine façon le message de Fatima.
Une attaque contre l'Evangile, mais venant de l'intérieur, du clergé, parfois de la hiérarchie elle-même: ainsi, une crise de la foi, le résultat d'une catastrophe de la Catholica dévastée par le Concile. Précisément ce qui se trouverait dans le Troisième Secret "vrai" et qui nous aurait été caché.

Ceux qui donneront cette lecture n'auront pas luu les paroles de Papa Ratzinger dans leur intégralité. La persécution dont parle Fatima, rappelle le Pape, peut venir de l'extérieur, comme il est annoncé dans le texte connu, mais aussi de l'intérieur. Les souffrances de la Catholica, à commencer par l'agonie du Pape, sont infligées qui ceux qui sont "dehors", mais aussi par ceux qui sont "dedans".
Ces abus commis par des prêtres sont, pour le chef de l'Eglise, comparables "aux balles et aux flèches" tirées par des mécréants. Les persécuteurs sont souvent ces soi-disant disciples de l'Evangile qui en réalité le trahissent, démentant les paroles de Jésus. Donc, dit Papa Ratzinger, le mot même de «pénitence», répété trois fois par l'Ange du Troisième Secret, est un appel à l'Eglise afin qu'elle se garde non seulement de ses ennemis extérieurs, mais aussi qu'elle pourvoie à se purifier.
Précisions vaines, pour les partisans de la mystification du Vatican.
Qu'on me permette donc, pour comprendre le milieu (en français dans le texte), un témoignage personnel. Au cours des 24 heures de face à face avec le Cardinal Ratzinger, entrevue qui a donné naissance au "Rapport sur la foi" (Entretiens sur la foi, en français), je lui ai demandé s'il avait lu le Troisième Secret.
"Oui, je l'ai lu", a été la réponse sèche et instantanée. Comme de juste, j'ai insisté sur le sujet, sans recevoir, bien sûr, la révélation du contenu, mais quelques phrases significatives. Le livre a été publié en Juin 1985, mais en Novembre, plusieurs anticipations - y compris sur Fatima - ont paru dans le mensuel "Jésus".
Dans le passage du journal au livre, j'ai revu tout le texte et je l'ai fait tout seul, en toute liberté, puisque le cardinal devait examiner attentivement chaque ligne avant l'imprimatur. Ainsi, y compris sur le Troisième Secret, pour améliorer le style et la lisibilité, j'ai changé un adjectif, supprimé un mot, ajouté un autre, ajouté un détail, et ainsi de suite.
A la fin, Ratzinger lut, se reconnut, approuva et dans ce cas précis sans aucune retouche.
Eh bien: de nombreuses années se sont écoulées depuis lors, et aujourd'hui encore, on voit une croissance massive de livres, enquêtes, articles dans de nombreuses langues avec beaucoup de pages consacrées à la comparaison entre les mots du cardinal imprimés dans le journal et la version du livre. Différences qui révèleraient des stratégies, des trames, des occultations, des vengeance de la part de puissants «dômes» ...
C'est juste un exemple. Fatima attire des dévots, mais aussi des visionnaire, des complotistes, des "dietrologistes". Feignant ainsi d'oublier qu'à la fin, tout est très simple et se résume en deux mots: "Prière, pénitence".

© Copyright Corriere della Sera, le 12 mai 2010

Notes


1. Ce résumé d'un livre en français paru sous le titre "Notre-Dame de l'Apocalypse", et signé Pierre Jovanovic est une parfaite illustration-confirmation des réflexions de Vittorio Messori.
Les secrets, bien sûr, c'est vendeur, surtout quand il s'agit de l'Eglise:

Pourquoi le Vatican a-t-il menti sur le troisième " secret " donné à Lucie, la voyante de Fatima ? Pourquoi à son décès en 2005, le cardinal Ratzinger a-t-il immédiatement fait poser des scellés sur la porte de sa cellule au carmel de Coimbra ? (...) Et à la lecture de ce livre, on comprend enfin pourquoi le Vatican ne veut pas le révéler !

* * * * *

2.
Certains, comme le correspondant de la Croix, en sont même à un quatrième secret, digne des meilleurs (ou pires) thrillers contre l'Eglise:

Et si le « quatrième secret de Fatima » était : « Travaillons ensemble à l’Église de demain, incarnée dans la nouvelle économie, les nouvelles familles, les nouveaux couples, les nouvelles sciences, etc… »

C'est quoi, les nouvelles familles, les nouveaux couples, les nouvelles sciences?
Je crains le pire!!

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