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Un soir, à Fatima

Le magnifique récit de Jean-Marie Guénois. Des photos. Et la prière de consécration au Coeur Immaculé de Marie pour les prêtres. (13/5/2010)

Le fait est tellement rare qu'il me faut vraiment le souligner: des articles sur le Pape que je n'ai pas besoin de traduire... puisqu'ils sont écrits en français. En l'occurrence, par Jean-Marie-Guénois, l'envoyé spécial du Figaro, qui faisait partie de la suite papale, et qui me paraît tout simplement avoir été touché par la grâce.

Voici son récit de la soirée du 12 mai, au moment où le Saint-Père arrive au sanctuaire de Fatima, en deux articles.
Le second, tout à fait bouleversant, est issu de son blog Religio, et raconte de façon très personnelle et très émouvante l'extraordinaire moment de recueillement de Benoît devant la statue de la Vierge de Fatima (Le Pape devenu enfant).
Et quelques photos du Benedetto XVI Forum, pour illustrer ces moments d'exception.



À Fatima, Benoît XVI prône la «saine» tradition

Par Jean-Marie Guénois
12/05/2010 |

En voyage au Portugal, Benoît XVI a demandé aux prêtres catholiques d'être fidèles à leur vocation.
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Un «authentique renouveau catholique» accompagné d'«un changement de vie incisif et évangélique». Mercredi, à Fatima, étape essentielle de son voyage au Portugal, Benoît XVI a exhorté l'Église à un nouveau départ. Un tel renouveau passe, à ses yeux, par celui des prêtres catholiques, dont l'image est affectée par la crise, déclenchée par des actes de pédophilie, que traverse l'Église à cause de moins de 1 % d'entre eux.

Dans une bouleversante prière à la Vierge (1) - dont les apparitions reconnues par l'Église remontent à 1917 -, le Pape a procédé à un «acte de consécration des prêtres». Une façon, pour lui, de «confier» à Dieu les 400 000 prêtres et religieux catholiques dans le monde. Mais surtout de repartir sur une nouvelle base que le Pape a définie dans sa supplication : «Que l'Église puisse être renouvelée par de saints prêtres.»

Cette prière d'une rare intensité en dit long sur l'exigence de la vie sacerdotale : «Aide-nous, a dit le Pape, par ta puissante intercession, à ne jamais trahir cette sublime vocation, à ne pas céder à nos égoïsmes, aux séductions du monde et aux suggestions du Malin (le diable, NDLR) ». Ou encore, «nous prêtres, nous voulons être des pasteurs qui ne paissent pas pour eux-mêmes, mais qui se donnent à Dieu pour leurs frères, trouvant en cela leur bonheur. » D'où cette conclusion : «Notre Mère depuis toujours, ne te lasse pas de nous consoler, de nous soutenir. (…) Que ta présence fasse refleurir le désert de nos solitudes et briller le soleil sur nos obscurités, qu'elle fasse revenir le calme après la tempête. »

Même souci pour les prêtres, exprimé lors de la cérémonie des Vêpres : «Permettez-moi de vous ouvrir mon cœur, a confié Benoît XVI, pour vous dire que la principale préoccupation de tout chrétien, particulièrement de la personne consacrée et du ministre de l'Autel (le prêtre, NDLR), doit être la fidélité, la loyauté à sa propre vocation (…) La fidélité dans le temps est le nom de l'amour ; d'un amour cohérent, vrai et profond, au Christ prêtre. »

Un engagement qui passe par des conditions précises dont deux, particulièrement soulignées par le Pape : le soutien fraternel entre prêtres et la sélection rigoureuse des candidats au sacerdoce. Sachez «unir vos forces», a-t-il ainsi lancé aux prêtres, et soutenir celui qui flancherait : «Réserver une attention particulière aux situations d'affaiblissement des idéaux sacerdotaux ou bien au fait de se consacrer à des activités qui ne s'accordent pas complètement avec ce qui est le propre d'un ministre de Jésus-Christ.» Quant aux séminaristes, il leur a donné ce conseil : «Vérifiez bien vos intentions et vos motivations.» Le but de la vie sacerdotale étant d'être «libres pour être saints ; libres pour être pauvres, chastes et obéissants, libres pour tous parce que détachés de tout ; libres de nous-mêmes afin qu'en chacun grandisse le Christ».

Souvenir de Jean-Paul II
Benoît XVI ne pouvait pas non plus aller pour la première fois en tant que Pape à Fatima sans évoquer son prédécesseur, qui s'y est rendu à trois reprises. Et qui a voulu que soit sertie dans la couronne de la statue de la Vierge l'une des balles qui avaient été extraites de son corps après l'attentat du 13 mai 1981. Car Jean-Paul II a toujours été persuadé d'avoir été sauvé par la Vierge de Fatima, justement fêtée chaque 13 mai en souvenir de sa première apparition, le 13 mai 1917. Souvenir qui a donné lieu à une méditation très particulière de Benoît XVI : «Jean-Paul II t'a rendu trois fois visite, ici à Fatima, et a remercié cette “main invisible” qui l'a délivré de la mort lors de l'attentat du 13 mai (…). C'est une profonde consolation pour nous de savoir que tu es couronnée non seulement avec l'argent et l'or de nos joies et de nos espérances mais aussi avec le projectile qui symbolise nos préoccupations et nos souffrances.»

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Le Pape devenu enfant


http://blog.lefigaro.fr/religioblog/2010/05/le-pape-enfant.html

Dans le sanctuaire marial de Fatima, j'ai eu la chance, mercredi après-midi, de me trouver à quelques mètres de Benoît XVI et de le voir longuement se recueillir devant la statue vénérée de la Vierge. Rien de plus banal que de voir un pape prier. Il fait son métier penseront certains.

Il se trouve que j'ai déjà pu observer plusieurs situations similaires mais j'ai rarement constaté un tel recueillement chez un homme. C'est d'ailleurs impressionnant et difficile à décrire. Est-ce lié à l'émotion ? A un manque d'objectivité ? Je ne le crois pas. Il y a comme cela, des situations humaines « extrêmes » qui sont des signes de souffrance, de joie intense, d'extériorité fabuleuse ou ... d'intériorité unique. Intimes, elles n'en sont pas moins des faits.

Que s'est-il passé ? Benoît XVI s'est approché de la statue pour y déposer un présent, une rose en or et argent, symbole d'action de grâce. Il venait de lire une prière où il évoquait son prédécesseur Jean-Paul II, son attentat, et les souffrances de l'Eglise (voir l'article ci-dessus). Il était là dans son rôle de pape.

Puis, il s'est comme transformé au moment où son assistant lui a remis le fameux présent pour qu'il le dépose au pied de la statue. Et là, ce n'était plus un pape mais un enfant. Il s'est avancé avec le sourire d'un petit le jour de la fête des mères. A la fois trop content de ce qu'il va offrir, trop ému par le poids de la reconnaissance et trop intimidé par ce geste, il donne ce jour là, alors qu'il est plutôt habitué à recevoir.

Benoît XVI a déposé ce cadeau au pied de la Vierge puis s'est mis à prier d'un bloc, les yeux mis clos, presque physiquement aspiré vers la statue. Longues minutes paradoxales où se lient l'absence, une étonnante présence et le silence. Autour, près de 300 000 personnes vibraient au diapason. De temps en temps l'homme en blanc ouvrait les yeux et fixait le visage de la statue en un regard mêlé de tendresse et de détresse. Un regard qui à la fois demandait et disait merci. Son maître des cérémonies est alors venu lui prendre délicatement le bras. L'enfant est redevenu pape.

Certains railleront une extase mystique, voire le délire mystique. Je proposerais au contraire le plein respect pour la prière de l'homme. Quel qu'il soit. Ce dialogue secret de l'âme. Où chacun déroule une propre alchimie. Mais où l'on devine, justement à travers l'expression du visage, la « vérité » de ces moments.

Tout comme, quelques instants plus tard, j'ai été frappé par le regard aux larmes d'un vieux paysan portugais, le teint cuivré de labeur, qui venait de croiser celui du pape. Le vieil homme était bouleversé. Il avait visiblement honte de pleurer mais il apparaissait comme un exemple de dignité.

Oui, de l'émotion pure. En cela la religion est très humaine et ces sanctuaires sont des lieux vifs, de hautes tensions spirituelles.

J'ai alors pensé à la difficulté de décrire des phénomènes spirituels. Comme journaliste, mais d'autres professions y sont aussi confrontées. Il y a sans nul doute une objectivité de l'expression religieuse. Ce n'est pas parce qu'elle est « qualifiée » de subjective qu'elle n'est pas, en soi, objective. Précisément comme "fait factuel" oserais-je écrire.

J'ai aussi médité sur ce que l'on appelle le « combat spirituel » qui semble palpable en ce genre d'endroit, notamment quand des milliers de personnes prient d'un seul cœur.

Je suis enfin revenu sur ce que j'avais pu écrire, par le passé à propos de la distance supposé de Benoît XVI vis-à-vis des questions mariales. C'était, en tout cas, sa réputation à Rome.

Je me suis alors rendu compte que j'avais confondu deux choses : son approche extrêmement rationaliste des faits surnaturels et sa dévotion personnelle. Jean-Paul II était un pape polonais, amoureux de la Vierge Marie et ne s'en cachait pas. Benoît XVI vit la même passion mais ce grand timide ne le montre pas.

Quant à son approche plutôt rationaliste des phénomènes d'apparitions, le pape en a parlé lors de la conférence de presse dans l'avion vers Lisbonne. Il a expliqué l'importance pour l'Eglise de distinguer les conditionnements psychologiques, culturels, historiques, des personnes qui ressentent, voient ou entendent des manifestations surnaturelles, de l'essentiel du message véhiculé. Qui, une fois dépouillé de ses conditionnements humains (d'où l'importance du temps pour le discernement ) déploie son sens le plus profond qui peut alors revêtir une portée universelle et traverser l'histoire.

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(1)
ACTE DE CONSÉCRATION AU COEUR IMMACULÉ DE MARIE POUR LES PRÊTRES

PRIÈRE DU PAPE BENOÎT XVI

Eglise de la Très Sainte Trinité - Fátima
Mercredi 12 mai 2010

Mère Immaculée,
en ce lieu de grâce,
convoqués par l’amour de ton Fils Jésus,
Grand et Eternel Prêtre,
nous, fils dans le Fils et ses prêtres,
nous nous consacrons à ton Cœur maternel,
pour accomplir fidèlement la Volonté du Père.

Nous sommes conscients que, sans Jésus,
nous ne pouvons rien faire de bon (cf. Jn 15, 5)
et que, seulement par Lui, avec Lui et en Lui,
nous serons pour le monde
des instruments de salut.

Épouse de l’Esprit Saint,
obtiens-nous l’inestimable don
d’être transformés dans le Christ.
Par la puissance même de l’Esprit qui,
étendant sur Toi son ombre,
t’a rendue Mère du Sauveur,
aide-nous afin que le Christ, ton Fils,
naisse aussi en nous.
Que l’Église puisse ainsi
être renouvelée par de saints prêtres,
transfigurée par la grâce de Celui
qui fait toutes choses nouvelles.

Mère de Miséricorde,
c’est ton Fils Jésus qui nous a appelés
à devenir comme Lui :
lumière du monde et sel de la terre
(cf. Mt 5, 13-14).

Aide-nous,
par ta puissante intercession,
à ne jamais trahir cette sublime vocation,
à ne pas céder à nos égoïsmes,
aux séductions du monde
et aux suggestions du Malin.

Préserve-nous par ta pureté,
garde-nous par ton humilité
et enveloppe-nous de ton amour maternel,
qui se reflète en de nombreuses âmes
consacrées à toi,
devenues pour nous
d’authentiques mères spirituelles.

Mère de l’Église,
nous, prêtres,
nous voulons être des pasteurs
qui ne paissent pas pour eux-mêmes,
mais qui se donnent à Dieu pour leurs frères,
trouvant en cela leur bonheur.
Non seulement en paroles, mais par notre vie,
nous voulons répéter humblement,
jour après jour,
notre « me voici ».

Guidés par toi,
nous voulons être des Apôtres
de la Miséricorde Divine,
heureux de célébrer chaque jour
le Saint Sacrifice de l’Autel
et d’offrir à tous ceux qui nous le demandent
le Sacrement de la Réconciliation.

Avocate et Médiatrice de la grâce,
Toi qui es entièrement immergée
dans l’unique médiation universelle du Christ,
demande à Dieu, pour nous,
un cœur complètement renouvelé,
qui aime Dieu de toutes ses forces
et serve l’humanité comme toi-même tu l’as fait.

Redis au Seigneur
cette parole efficace :
« ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3),
afin que le Père et le Fils répandent sur nous,
comme dans une nouvelle effusion
l’Esprit Saint.

Plein d’émerveillement et de gratitude
pour ta présence continuelle au milieu de nous,
au nom de tous les prêtres,
moi aussi je veux m’exclamer :
« Comment ai-je ce bonheur
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
(Lc 1, 43)

Notre Mère depuis toujours,
ne te lasse pas de « nous visiter »,
de nous consoler, de nous soutenir.
Viens à notre secours
et libère-nous des dangers
qui nous menacent.
Par cet acte d’abandon et de consécration,
nous voulons t’accueillir de façon
plus profonde et radicale,
pour toujours et pleinement,
dans notre existence humaine et sacerdotale.

Que ta présence fasse refleurir le désert
de nos solitudes et briller le soleil
sur nos obscurités,
qu’elle fasse revenir le calme après la tempête,

afin que chaque homme voie le salut
du Seigneur,
qui a le nom et le visage de Jésus,
réfléchi dans nos cœurs,
pour toujours unis au tien !

Ainsi soit-il !

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana

Quand le Pape prie Le jour où Benoît XVI a échappé au protocole