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Aucune volte-face

et aucune nouveauté. Pour une lecture correcte des propos du Saint-Père au Portugal, explications de texte de Massimo Introvigne et de Sandro Magister (15/5/2010)


Les medias (je n'écris pas les journalistes, faisant une distinction, car certains ont fait du très bon travail dans la couverture du voyage au Portugal, y compris en France, et beaucoup de textes paraissant dans les medias ne sont pas écrits par des journalistes!) ont donné des propos du Saint-Père dans l'avion, en réponse à la question sur le troisième secret de Fatima et les affaires de pédophilie, une explication très réductrice, cousue de grosse corde.
Très ambigüe, aussi, car à la faveur de cette interprétation, le Saint-Père a "repris des couleurs médiatiques", mais il se pourrait que ce soit dans le pire des objectifs, celui de diviser l'Eglise.
Pour faire court, la déclaration dans l'avion aurait été un mea culpa et un revirement du Pape, qui reconnaisait que lesdits medias avaient fait simplement leur travail d'information (y compris en mentant, et en espionnant son propre frère, peut-être?), qu'il n'y avait aucun complot contre lui ou l'Eglise, et que le crime atroce de la pédophilie était l'unique persécution dont l'Eglise souffrait. Autrement dit, à côté de vérités indéniables, pour ces mêmes medias, une auto-absolution complaisante, et de la part du Pape un désaveu sévère de l'institution qu'il guide, et même de ses collaborateurs (à cet égard, l'éditorial de Serge Moati, sur Europe 1, vendredi matin, était un cas d'espèce!!). La zizanie, quoi!


A cette interprétation s'en ajoutait une autre, pour les spécialistes les plus pointus (cf Messori, Le troisième secret de Fatima et les complotistes ): les propos du Pape démentaient le troisième secret tel qu'il avait été révélé (et présenté par lui-même) en 2000
Si on lit attentivement les vrais propos du Pape, on n'y trouve rien de tel, évidemment.

Pour une "explication de texte" plus autorisée que la mienne, on lira le billet de Sandro Magister.
Et, plus brève, une interviewe de Massimo Introvigne, parue dans le quotidien catholique "La Discussione" (fondé en 1953 par Alcide De Gaspari, fondateur de la Démocratie Chrétienne, et considéré comme l'un des "pères de l'Europe" avec Robert Schuman et Konrad Adenauer). Ce dernier revient sur la notion de panique morale, et relie aux derniers évènements.

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Massimo Introvigne

Il n'y a pas de persécution sans faute
Mais le sociologue est convaincu qu'une dure attaque contre l'Église est en cours
Fabiana Cusimano
(Texte en italien: Raffaella)
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"Le scandale des prêtres pédophiles doit marcher sur deux jambes et l'une des deux n'exclut pas l'autre. La première est qu'il existe bien une attaque contre l'Église, une persécution et une forte exagération du problème. La seconde, cependant, est que cette persécution n'aurait pas pu être s'il n'y avait une faute réelle très grave de la part de certains prêtres. Si nous oublions l'un ou l'autre point, nous donnons une interprétation déformée de ce qu'entend le pape. "

C'est la thèse du sociologue, philosophe italien Massimo Introvigne, à propos des dernières déclarations du Pape: «La plus grande persécution de l'Eglise ne vient pas de l'ennemi extérieur, mais naît du péché dans l'Église»

- Professeur, les paroles du Saint-Père ont donc une double lecture.
- Je crois que oui. J'utilise habituellement le modèle de la panique morale: une chose à partir d'un fait réel qui partant par exemple d'un facteur "un", est ensuite multiplié par un facteur "cinq". Il est clair que s'il n'y avait pas la donnée réelle initiale, il n'y aurait pas de panique morale.

- Quelques uns ont lu dans ses paroles une volte-face, et une critique de Tarcisio Bertone ou Angelo Sodano, après les accusations du cardinal de Vienne.
- Non, il n'y a aucune volte-face dans ses phrases. Ce sont seulement des interprétations journalistiques. Le cardinal de Vienne a des idées très différentes de celles du pape sur de nombreuses questions. Ce n'est pas un hasard s'il n'a eu aucune des charges curiales qu'il attendait. Une chose est de partager l'enseignement du pape, une autre chose est la chasse aux opinions des cardinaux individuels qui sont évidemment très différentes entre elles.

- Une partie de l'Eglise a néanmoins cherché à étouffer le scandale.
- Certes. Le pape dans une lettre aux catholiques de l'Irlande a dit qu'il y avait un certain nombre d'évêques qui ont violé le droit canon, en n'obéissant pas à ses prescriptions sévères, qui depuis 1922 ont été conçues pour éviter tout tentative d'étouffement.

- Nous pouvons dire qu'ainsi, le pape a entamé une stratégie de transparence?
- En réalité, Ratzinger affirme avec insistance que cette stratégie existe en droit canonique depuis toujours. Il ne s'agit pas d'une nouveauté. Mais certainement, elle a été renforcé quand il est arrivé à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi trente ans auparavant.

- Le fait demeure que ces prescriptions n'ont pas été suivies.
- C'est vrai.

- Le pape a associé le scandale de la pédophilie au troisième secret de Fatima. Cela ne vous semble-t-il pas contradictoire avec ce qui avait été soutenu dans le passé?
- Toutes les prophéties ont plus d'une interprétation. Il n'y a donc aucune contradiction: le pape transpercé par les flèches peut être Jean-Paul II, lors de l'attentat, le pape Paul VI avec contestation de 1968, et Benoît XVI avec la douleur que provoquent les prêtres pédophiles et la campagne de persécution qui en a résulté.

© Copyright La Discussione, 13 mai 2010

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Sandro Magister

L'Église persécutée? Oui, par les péchés de ses enfants
...
Étrangement, c’est pendant le vol, avant l’atterrissage à Lisbonne, au matin du mardi 11 avril, que Benoît XVI a tenu les propos les plus fulgurants de son voyage de quatre jours au Portugal, centré sur sa visite à Fatima.
Il répondait aux journalistes présents dans l’avion. Apparemment, il improvisait.
En réalité, ses propos étaient mûrement pesés.
Les questions lui avaient été transmises d’avance par le directeur de la salle de presse du Vatican, le père Federico Lombardi. Et le pape en avait choisi trois, dont la troisième concernait le "secret" de Fatima et le scandale de la pédophilie.

Les propos de Benoît XVI ont doublement étonné les observateurs.
Tout d’abord à cause de la lecture que le pape Joseph Ratzinger a donnée du "secret" de Fatima. Une lecture qui n’était pas limitée au passé, comme dans les interprétations ecclésiastiques courantes, mais ouverte au présent et à l’avenir. "Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait", a-t-il répété aux fidèles devant le sanctuaire.
Et aussi – et plus encore – parce qu’il a affirmé que "la plus grande persécution de l’Église ne vient pas des ennemis extérieurs, mais elle naît du péché dans l’Église". Là aussi, il était en contradiction avec les opinions exprimées par beaucoup d’ecclésiastiques, selon lesquels l’Église souffre avant tout des attaques lancées contre elle de l’extérieur.
Mais dans les deux cas, Ratzinger n’a fait que confirmer et préciser des opinions qu’il avait déjà exprimées en d’autres occasions.

La suite ici: http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1343307?fr=y

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Siamo col Papa Et il est rentré.