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Rien ne devra détruire cela

Carlota a traduit le dernier Restàn - superbe, comme toujours - sur le "papa day" du 16 mai dernier (20/5/2010)



Carlota

Voici la traduction d’un nouveau texte de José Luis Restán.
Certes il reparle de l’évènement du 16 mai 2010 qui a déjà été longuement commenté sur ce site. Mais ce fut un de ces moments uniques qui transcende même les moins catholiques comme Giuliano Ferrra . En fait d’unique, je dirais plutôt toujours renouvelé avec notre très Saint Père.

J’aime beaucoup le style de José Luis Restán, plein de poésie et de force, j’espère ne pas trop mal le rendre en français.

Rien ne pourra détruire cela
par José Luis Restán – 19 mai 2010 – sur COPE
Il était ému et reconnaissant mais surtout il a voulu profiter de l’occasion pour un nouveau geste fort de gouvernement. Sur la place Saint Pierre, s’était donné rendez-vous l’arc en ciel de l’Église convoqué par le Conseil National des Associations laïques. Une multitude qui débordait des bras du Bernin et occupait l’avenue de la Conciliation, pour dire à Pierre que le peuple était avec lui, qu’il remerciait son guide de ces terribles semaines. De nouveau Benoît s’est centré sur ce qui lui importe : la rénovation spirituelle et morale de l’Église et sa disponibilité pour témoigner dans une société confuse mais assoiffée de Dieu.

Pas même une parole sur les attaques injustes, plus encore, l’invitation à ce que les épreuves que le Seigneur permet nous amènent à une plus grande radicalisation et cohérence. La plus grande austérité dans les gestes et les mots, bien que le réconfort du Pape était évident dans l’éclat de ses yeux et dans ses bras ouverts : « Nous continuons unis sur ce chemin », car il est celui qui ne veut guère s’arrêter dans la gloire de cet instant, celui qui sait que la force ne réside pas dans le nombre ni dans l’image mais dans le don de l’Esprit qui garantit le chemin de l’Église. Après il se retourne et la fenêtre se ferme. Ils sont presque deux cent mille à se déverser dans les rues de la Rome éternelle, à rentrer chez eux, à retrouver leur travail, à construire la ville. La vie continue, le défi aussi: vivre de la foi et l’offrir à tous.

Il flotte dans l’air l’écho de qu’il a dit quelques jours auparavant aux évêques portugais en parlant des mouvements et des nouvelles communautés ecclésiales : « J’ai eu la joie et la grâce de voir comment à un moment de fatigue de l’église, à un moment où l’on parle « d’hiver de l’Église », l’Esprit Saint créait un nouveau printemps, réveillant en des jeunes et des adultes la joie d’être chrétiens, de vivre en l’Église, comme le Corps Vivant du Christ. Grâce aux charismes, la radicalité de l’Évangile, le contenu objectif de la foi, le courant vivant de sa tradition se communiquent de manière persuasive et sont accueillis comme une expérience personnelle, comme une libre adhésion à tout ce qui renferme le mystère du Christ. La joie de recevoir la foi et de la vivre librement, la tension familiale pour la communiquer de manière persuasive au monde. C'est de cela qu'il s’agit.

Il l’avait dit à Porto avec la plus grande clarté : nous ne pouvons pas nous limiter à ce que nous avons déjà ou que nous croyons avoir, parce que ce serait une mort annoncée. C’est pourquoi, dans la confusion de notre temps nous devons être prêts à donner une raison de notre espérance à tous ceux qui nous demanderons.
Et comme dit Benoît, « tous, à la fin nous la demandent même ceux qui, semble-t-il, ne le font pas…, nous savons bien que c’est Jésus que tous attendent. De fait, les aspirations les plus profondes du monde et les grandes certitudes de l’Évangile s’unissent en une inexcusable mission qui est de notre ressort, car sans Dieu l’homme ne sait où aller et ne pas non plus arriver à savoir qui il est.

C’est curieux comme ceux qui taxent Ratzinger de « Préfet du pessimisme » se voient aujourd’hui ternis. D’où cet homme tire-t-il ce regard sûr et doux, aussi intelligent pour disséquer notre époque que tranquille pour connaître la seule victoire qui finalement sert et perdure ? Dans une lettre adressée au « Krichentag », Jour de l’église, œcuménique réuni à Munich (la réunion annuelle de catholiques, luthériens et orthodoxes allemands) le Pape explique pourquoi malgré l’importante zizanie dans son camp, l’Église continue à être un lieu d’espérance. « La lumière de Dieu ne s’est pas couchée, le bon grain n’a pas été étouffé par l’ivraie (*) du mal » dit le Pape.

Et il parle de tant de personnes (les saints qui ne sont pas dans le Livre) qui se laissant façonner par la foi ont atteint une bonté et une humanité splendide, et qui sont un motif d’espérance pour tous ceux qui les entourent. Ce sont les justes au sujet desquels Abraham a discuté avec Dieu pour sauver la ville (**), et le Pape dit que maintenant nous disposons de bien plus de dix justes. L’Église, avec tout le poids du péché de ses enfants, même de ses ministres, continue à être un lieu d’espérance tout simplement parce que le Seigneur la fait. « Parce que, en elle, il continue à se donner Lui-même, dans la grâce des sacrements, dans la Parole de la réconciliation, dans les multiples dons de sa consolation. Et rien, dit Benoît, ne pourra jamais obscurcir ou détruire tout cela ».

Notes du traducteur

* L’image est d’autant plus forte qu’en espagnol on emploie le même mot pour évoquer la plante et de la discorde.

** Genèse XVIII – 20-23 « Puis Iahvé dit : « La clameur au sujet de Sodome et Gomorrhe comme elle est grande et leur péché comme il est grave. […] Si je trouve cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la localité à cause de toi. […] Abraham : « Que mon seigneur ne s’irrite pas et je parlerai rien qu’une fois encore. Peut-être s’en trouvera-t-il dix ». Iahvé dit : « Je ne détruirai pas à cause des dix ». 

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