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Immigrationnisme et xénophobie (III)

Dernière partie de la Conférence de Maxime Introvigne. Cette partie pose la question "Que faire?", et y répond avec trois pistes indiquées par Benoît XVI. Rappelant en passant le n°2241 du catéchisme de l'Eglise. (24/5/2010)

Lire les deux premières parties:
Immigrationnisme et xénophobie (I)
Immigrationnisme et xénophobie (II)

 



D. Que faire?
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Nous l'avons entendu du Pape au début de notre discours: la question de l'immigration est complexe, personne n'a de baguette magique, il n'y a pas de solutions miracles ou ad horas. Cependant, justement en suivant Benoît XVI, on peut indiquer trois pistes au moins pour commencer à s'attaquer au problème.

1. La première consiste à gouverner l'immigration. Aucun état européen aujourd'hui - face aux chiffres de la dénatalité - ne peut penser "abolire" l'immigration, et aucune force politique ne peut raisonnablement le lui demander, sinon par pure démagogie électorale. Toutefois, l'immigration peut et doit être gouvernée. Le Catéchisme de l'Église catholique, au paragraphe 2241 (*) enseigne que "les autorités politiques en vue du bien commun dont elles sont responsables, peuvent subordonner l'exercice du droit d'immigration à différentes conditions légales". Les autorités qui renoncent à contrôler l'immigration ne sont pas bonnes, mais "bonnistes", et manquent à leurs devoirs envers le bien commun.

2. La seconde est la réaffirmation de l'identité culturelle propre. L'immigration effrite les sociétés, surtout quand il n'y a pas une forte identité. L'Europe d'aujourd'hui, après avoir abandonné ses racines chrétiennes, tant de fois rappelées par Jean-Paul II et Benoît XVI, est tellement imprégnée de relativisme qu'elle n'a pas des idées très claires sur la culture qu'elle veut défendre, et proposer aux immigrés. En Hollande, on a décidé d'offrir aux nouveaux immigrants les "valeurs hollandaises" résumée dans une vidéo à voir absolument.
On y voit, entre autres, deux homosexuels qui échangent des effusions en public, et une baigneuse topless. Il n'est pas certain que la majorité de la population néerlandaise se reconnaisse en ces valeurs. Par contre, il est certain que la vidéo confirmera les immigrés musulmans dans leur sentiment de supériorité sur l'Occident décadent.
Ailleurs, les cours sur la citoyenneté proposés aux immigrés exaltent le prétendu droit à l'avortement. De toute évidence, il ne s'agit pas d'un thème autour duquel une personne raisonnable peut penser construire une image «forte» de l'Europe ou de ses racines, ou apaiser les immigrés musulmans déjà convaincus de la supériorité morale de l'Islam. Viennent à l'esprit les mots du poète français Charles Péguy (1873-1914) - qui a écrit en 1910 et ne connaissait pas Antonio Di Pietro et ses enquêtes judiciaires, appelé «mains propres» - selon lesquels il existe une position répandue, qui "a les mains propres, mais n'a pas de mains". N'a pas de mains qui n'a pas d'identité ni de racines. Mais qui n'a pas de mains ne peut pas non plus serrer les mains d'autrui dans le dialogue.

3. La troisième piste est très peu «politiquement correcte». Pourtant, on ne peut s'empêcher de la citer. La différence de religion, nous l'avons vu, est un facteur dangereux de désintégration sociale. Au contraire, la conversion religieuse est un facteur d'intégration. Il existe d'importantes études sur les populations romaines - la plus remarquable étant celle des Roms, dont on connaît les difficultés d'intégration - selon lesquelles parmi ceux qui fréquentent assidûment les missions catholiques ou protestantes - ces derniers étant principalement pentecôtiste - le taux de criminalité, malheureusement assez élevé dans ces groupes, diminue rapidement et de manière significative.
Autrefois - et à dire vrai encore aujourd'hui - nous avons tous été sollicités pour donner notre obole, afin que les missionnaires puissent aller en Afrique pour convertir les africains. Aujourd'hui que les africains viennent chez nous, et qu'il semblerait que les missionnaires n'aient plus besoin de s'embêter à aller les chercher, certains - malheureusement y compris dans le clergé - affirment curieusement que nous ne devrions pas essayer de convertir les immigrants, car ce serait irrespectueux, impoli ou ethnocentrique.
Les protestants pentecôtistes et les Témoins de Jéhovah, sur ce point, nous donnent une leçon: ils font beaucoup de mission auprès des immigrants, y compris musulmans, et ils en convertissent un certain nombre. Liberté religieuse et dialogue d'un côté, et annonce de l'autre, ne sont pas contradictoires, et même ils vont ensemble.

Benoît XVI enseigne encore dans Caritas in veritate: "La liberté religieuse ne signifie pas l'indifférentisme religieux et n'implique pas que toutes les religions sont égales" (n ° 55). Si elles ne sont pas égales, annoncer la vérité de la religion catholique à l'immigrant signifie vouloir son bien, et aussi favoriser son intégration. Celui qui considère cette perspective comme inappropriée ou de mauvais goût est relativiste. Et le relativisme est le vrai moteur de l'immigrationisme: une idéologie arrogante, intolérante et dangereuse, qui irrite la majorité et ouvre la voie précisément à cette xénophobie qu'elle voudrait éviter.

(*) Note

Le paragraphe n° 2241 du catéchisme de l'Eglise catholique sur l'immigration:
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2241
Les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine. Les pouvoirs publics veilleront au respect du droit naturel qui place l'hôte sous la protection de ceux qui le reçoivent.
Les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont elles ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption. L'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges.

Tu ne commettras pas de meurtre Quand on perd le meilleur du Pape