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Les mensonges ont la vie dure

Cynisme: le NYT et Repubblica dévoilent pour leurs lecteurs les fondements scientifiques de la désinformation qu'ils pratiquent (25/5/2010)



C'est le NYT, relayé par la Repubblica qui, comme par hasard, rapporte les résultats d'une étude de chercheurs américains qui décryptent pour les malheureux sujets d'expérience que nous sommes à leurs yeux les mécanismes de la désinformation.
Jusqu'à présent, je me contentais du fameux "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose". Si ce que dit l'article est vrai c'est encore pire (ou plus tordu) que cela. Les rectificatifs ou démentis, non seulement n'atténuent pas le mal fait par la fausse nouvelle initiale, mais ils l'accentuent.
Les exemple donnés (électeurs conservateurs, GW Bush, guerre en Irak) sont cousus de fil blanc. Je pense plutôt à la campagne de dénigrement contre l'Eglise. On peut supposer que les gens qui, dans les grandes rédactions, ont fait le choix de diffamer le Pape, l'ont fait avec cynisme, et n'ont pris aucun risque. On appelle cela jouer gagnant/gagnant!!
A moins que la majorité des gens qui ont lu les fausses nouvelles n'y aient tout simplement pas cru, passant directement à la seconde phase de ce que les savants appellent dans leur jargon backfire effect.

Article ici: http://www.repubblica.it/scienze/...
Ma traduction.


PSYCHOLOGIE
Vie éternelle pour les mensonges
surtout s'ils sont «corrigés»
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Une étude montre que les rectifications confirment les croyances existantes, même si elles sont manifestement fausses. Il s'agit d'un mécanisme mental d'autodétermination qui conditionne aussi le vote politique.
Sara Ficocelli

Mettre une information erronée en circulation est un peu comme dissoudre une goutte de pétrole dans l'océan: elle peut se rendre invisible, se fragmentant en mille parcelles, mais ne disparaîtra jamais. Pour expliquer les mécanismes derrière l'immortalité des «mensonges» et pourquoi, malgré les démentis, il y aura toujours quelqu'un prêt à leur accorder du crédit, des politologues, Brendan Nyhan de l'Université du Michigan, Ann Arbor et Jason Reifler de la Géorgia State University of Atlanta ont mené des expériences, demandant aux participants de lire des rapports contenant de fausses déclarations de certains politiciens, puis remettant à certains d'entre eux, au hasard, une version de l'article contenant les corrections.

"Les résultats - a déclaré Brendan Nyhan au New York Times - montrent que la diffusion des rectificatifs, non seulement n'élimine pas les méprises, mais au contraire les empire. Dans une expérience, par exemple, nous avons constaté que la partie des électeurs conservateurs qui croient que les réductions d'impôts de l'ancien président George W. Bush ont contribué à la croissance économique a augmenté de 36% à 67% au moment où cette histoire a été discréditée. Les gens ont tendance à s'acharner contre la correction des informations déjà en circulation et auxquelles ils avaient accordé du crédit. Paradoxalement les démentis renforcent les méprises".

L'étude américaine, présentée à la rencontre annuelle de l'American Political Science Association, est partie des données collectées par leur collègue James H. Kuklinski, qui en 2000 a illustré la différence entre la désinformation et la mauvaise information, concluant que les électeurs basent souvent leurs préférences politiques sur de fausses informations jugées fiables, et par les chercheurs Charles S. Taber et Milton Lodge, qui en 2006, ont démontré avec une série de sondages que souvent les gens refusent de croire les opinions qui divergent des leurs, même s'il est prouvé qu'elles ne sont pas vraies. Nyhan, Arbor et Reifler ont mené leurs recherches avec une série de quatre expériences, divisant les volontaires en groupes et vérifiant qu'il est pratiquement impossible de faire changer d'avis à quelqu'un en démentant une information jugée fiable à ce jour.

Des causes du déclenchement de la guerre en Irak à la réforme de la santé d'Obama (?), nombreux sont les exemples de fausses nouvelles, corrigées ensuite, et qui continuent à circuler comme vraies sur le web, dans les journaux, et donc dans les opinions des gens.
Il s'agit, comme l'a expliqué en 2007 dans une autre étude, Brian J. Gaines, d'un mécanisme de raisonnement qui a à voir avec l'autodétermination. "Il y a deux processus mentaux qui régissent l'assimilation des informations", explique Nyhan. "D'abord, celui qui les reçoit va à la recherche de préjugés: quand nous lisons quelque chose, nous cherchons en réalité une confirmation de nos préjugés, quelque chose qui valorise nos convictions. Pas une vraie information. Le second processus se déclenche au contraire au moment de l'éventuel démenti: nous appelons cela backfire effect ("Effet de retour de flamme") et c'est ce mécanisme mental qui conduit à renforcer ses propres convictions, justement parce que quelqu'un les a remises en cause ou invalidées".
Comme disait Mark Twain," ce n'est pas ce que vous ne savez pas qui vous crée des problèmes, mais ce que vous tenez pour certain".

(23 mai 2010)

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