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Un homme de consensus

Le cardinal Schönborn s'exprimait samedi dernier 22 mai au micro d'une station de radio autrichienne, Ö1 (27/5/2010)

Voir aussi: Un article au vitriol sur le cardinal Schönborn



Le cardinal Schönborn s'exprimait samedi dernier à la radio autrichienne.
Ses propos sont lisses, consensuels, génériques, habiles, peut-être même trop. On ne peut ni savoir ce qu'il pense (1) ... ni le prendre réellement en défaut (il ne permettra pas qu'on calomnie son professeur... le Pape!). On peut juste s'étonner qu'à la défense du célibat sacerdotal, il n'ait rien trouvé de mieux que de citer une femme pasteurE de l'église évangélique. N'aurait-il pu se contenter ce citer simplement le Saint-Père?
La description de la situation de l'Eglise en Autriche montre cependant que son rôle n'est pas facile...

L'interviewe est reproduite sur le site http://www.kathweb.at/...

Traduction VB.

Nous devons à la mission des "valeurs irremplaçables", affirme le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, qui était l'invité du journal de la station de radio (?) Ö1 (Osterreich 1) à l'occasion de la "semaine de la mission" de l'archevéché de Vienne.
La crise ne doit pas nous empêcher de communiquer l'amour du prochain, la solidarité, la foi.
Interrogé sur le rôle du Pape dans les affaires d'abus sexuels, Schönborn affirme qu'il ne permettra pas qu'on salisse son professeur.
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Il est faux et caricatural de ne voir dans la mission que les aspects négatifs, malgré les fardeaux indéniables du passé.
Le cardinal archevêque de Vienne l'a souligné samedi dernier, veille de la Pentecôte, en participant au journal de midi de la station Ö1.
Grâce à la mission, l'Evangile a été transmis au monde entier, notamment jusqu'à nous, insiste Schönborn. La mission a révélé des valeurs fondamentales, qui aujourd'hui encore, sont irremplaçables pour la société.

"Au cours de la prochaine 'Semaine de la mission' de l'archevêché de Vienne, les prêtres et les communautés ecclésiales vont suivre nos recommandations et aller à la rencontre des gens, pour leur transmettre l'Evangile. Selon le cardinal, cela peut se traduire par des activités culturelles ou caritatives, mais aussi par des visites personnalisées dans les maisons".
"La crise actuelle de l'Eglise ne doit pas nous empêcher de transmettre des valeurs comme la solidarité, l'amour du prochain, la foi. C'est d'autant plus important dans une société touchée par la crise".

Après les évènements des dernières semaines, il était naturel d'aborder la question des abus.
Mais, comme le souligne l'archevêque de Vienne, l'Eglise catholique a adopté à ce sujet "une ligne ferme et claire, de transparence et de réparation, à laquelle nous nous associons".
Il affirme: "Le Pape est tout sauf un 'étouffeur' (ndt: quelqu'un qui étouffe les scandales").
Le Pape actuel, qu'il a bien connu comme professeur à Ratisbonne et avec qui il a beaucoup collaboré, n'est absolument pas un étouffeur.
Sur le rôle joué par le préfet de la CDF dans l'affaire Groër (son prédecesseur comme archevêque de Vienne, démis pour des faits de pédophilie présumés) remontant à 1995, Schönborn ajoute textuellemnt: "je ne laisserai pas calomnier mon professeur. Je sais que Benoît XVI aime la vérité, même si elle est déplaisante".

Interrogé au sujet de ses déclarations au congrès des paroisses (2), qui vient de se tenir à Mariazell, où une fois de plus, il s'est exprimé à contre-courant des idées à la mode sur des sujets brûlants comme le célibat des prêtres, le cardinal précise:
"Au sujet de la position communément admise, selon laquelle l'ordination d'hommes mariés faciliterait dans les paroisses le soin des âmes, il faudrait aussi se poser des questions contradictoires".
Schönborn cite alors une lettre récente d'une pasteure protestante; conseillant la méfiance au sujet de la suppression pure et simple du célibat sacerdiotale, sa correspondante écrivait: "La double responsabilité d'une paroisse et d'une famille est énorme. Cela vaut d'être pris en compte lorsque l'on pousse à une réforme rapide du célibat".

Schönborn attire l'attention sur le risque qu'à cause des problèmes économiques actuels, l'Eglise ne s'isole et ne "mijote dans son jus".
Selon lui, les prêtres de Vienne ont une grande sensibilité pour les problèmes sociaux de notre pays et d'ailleurs.
Schönborn rappelle que durant la guerre en Bosnie, une paroisse sur deux a accueilli des réfugiés. La sensibilité de la communauté aux besoins sociaux est très grande, et "cela nous sera très utile à l'avenir".
L'Archevêque de Vienne souligne qu'environ le quart des catholiques de Vienne est issue de l'immigration.
La communauté qui s'aggrandit le plus est celle africaine, qui, associée aux communautés catholiques indienne, coréenne, philippine, croate, polonaise, d'Amérique du Sud, prennent de plus en plus d'importance au sein de l'Eglise catholique à Vienne.
La plupart des jeunes africains, à Vienne, qui, comme Dieu le sait, ne sont pas tous des dealers de drogue, ainsi que Schönborn se plaît à contredire le cliché à la mode, valent qu'on leur procure un toit au-dessus de leur âme.

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Notes

(1) Où Schönborn veut-il en venir?
Stefano Fontana, dans un article paru lundi sur "L'Occidentale" écrivait que la Place Saint-Pierre était pour le pape (allusion au "Papa day" du 16 mai), mais pas les catholiques progressistes.
Et il concluait:
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Dans ce contexte difficile, certaines interventions du cardinal Schönborn ont donné beaucoup à penser. Tout d'abord, son attaque contre ancien secrétaire d'Etat le cardinal Angelo Sodano, accusé d'avoir empêché, pendant quinze ans d'enquêter sur les abus présumés du cardinal Groer, son prédécesseur à Vienne, et ensuite ses exigences que l'Eglise débatte ouvertement de célibat, de divorcés remariés et de couples homosexuels. Le cardinal de Vienne, considéré comme un fidèle de Benoît XVI a également fait toute une série d'initiatives ouvertes aux exigences du catholicisme libéral en Autriche. Les journaux se demandent où veut en venir Schönborn, mais sur ce point, il serait préférable d'attendre un peu. Il se peut que le jeune cardinal de Vienne se propose comme interlocuteur du progressisme pour le contenir et l'orienter, dans une substantielle fidélité à la ligne de Benoît XVI. Mais pour dire cela, ou le contraire, les temps ne sont pas encore venus. Ils sont mûrs, au contraire, pour reconnaître que la division de l'Eglise devient transversale, si de nombreux fidèles Autrichiens réclament même des femmes prêtres.
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Attribuer indirectement une manoeuvre au Saint-Père, en utilisant Schönborn, est une attitude qui me paraît hautement improbable, voire impensable...

(2) Le Vatican doit débattre du célibat, selon les évèques autrichiens
16/05/2010 (AFP)
Le Vatican doit ouvrir un débat sur le célibat des prêtres et l'ordonnancement (sic!!!) d'hommes mariés, ont indiqué au cours du week-end les évèques autrichiens lors d'une conférence à Mariazell

En tant qu'évèques, nous en entendons parler et nous disons à Rome que nous avons ce problème'', a déclaré l'évèque du diocèse de Carinthe, Alois Schwarz, en soulignant que ce débat ne devait pas être ignoré mais au contraire ''amplifié'' à travers l'Eglise catholique dans le monde.
Il a également fait valoir la nécessité de parler du rôle des femmes.
Sans évoquer explicitement le scandale de pédophilie qui éclabousse l'Eglise, les évèques autrichiens ont appelé à de ''grandes réformes'' au sein de l'Eglise au cours de leur congrès de trois jours.
Mercredi dernier, l'évêque autrichien Paul Iby s'était déclaré favorable à la suppression du célibat des prêtres, un des principes majeurs de l'Eglise catholique, notamment pour faire face au manque de vocations, dans une interview au quotidien Die Presse.
Après une série de révélations sur des abus sexuels commis par des religieux, l'archevêque de Salzbourg, Alois Kothgasser, avait dernièrement demandé également une réflexion sur le célibat, une exclusivité de la religion catholique parmi les cultes monothéistes. Cette question est débattue périodiquement, mais le Vatican a pour l'instant refusé de remettre en cause cette tradition séculaire.

Les mensonges ont la vie dure Martin Mosebach