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Fatima ne concerne pas que le passé

Sur ce point, le Saint-Père n'a jamais changé d'avis. En témoigne une lettre de lui datant de 2000. (28/5/2010)

Voir aussi:

 



Sur le fait que le "troisième secret" de Fatima ne concerne pas exclusivement le passé, le Pape n'a jamais changé d'avis

Grâce à Raffaella, je suis arrivée sur le site www.lucisullest.it , qui reproduit une lette du cardinal Ratzinger datant de 2000, issue de la "très sérieuse" (selon l'expression consacrée!) Agence Catholique de nouvelles Corrispondenza Romana.
Le préfet de la CDF y revenait sur son commentaire théologique relatif aux "secrets", répondant à un prélat du nom de Paolo Maria (Pavel) Hnilica, et avant de me lancer dans la traduction, je voulais m'assurer que la source était fiable.
Cela semble bien le cas.
Selon Famiglia Cristiana, Mgr Hnilica né en 1921 en Slovaquie (et mort en 2006) est un jésuite, qui fut ordonné clandestinement en 1951, et qui vouait une grande vénération à la Vierge de Fatima, qu'il avait commencé à prier en 1950 alors qu'il était enfermé dans un goulag communiste: "nous avons expérimenté les persécutions contre l'Eglise dont la Vierge avait parlé aux trois pastoureaux", dit-il.
En 1964, il est nommé "évêque titulaire de Rusadus" (nom d'un diocèse de l'église primitive aujourd'hui désaffecté. Son nom est utilisé comme diocèse in partibus d'un évêque chargé d'une autre mission que la conduite d'un diocèse contemporain (cf http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1464462 ).

Il est présenté comme la personne ayant le plus souvent parlé avec Soeur Lucia, et c'est lui que JPII avait appelé à son chevet, sur son lit d'hopital, après son attentat du 13 mai 1981, alors qu'il était persuadé qu'il avait échappé à la mort grâce à une intervention de la Vierge, et que cela avait un rapport avec le troisième "secret".

Je n'ai pas retrouvé sa lettre, sur Internet.
Mais la réponse du cardinal Ratzinger est forcément (surtout aujourd'hui!) un document de première importance, qui éclaire encore mieux son fameux commentaire théologique (si bien étudié par Charlotte), et apporte un démenti à tous ceux qui ont vu une volte-face dans ses propos, prononcés dans l'avion vers le Portugal, voire même un "mensonge" du Vatican dans la révélation de "secret".

Correspondance romaine n°699, 20 Janvier 2001:

Répondant à une lettre de Mgr Paolo Maria Hnilica, (Pavel Hnilica) évêque titulaire de Rusadir, le cardinal Joseph Ratzinger fait une importante déclaration, précisant que dans son "commentaire" à la prophétie de Fatima, il n'entendait pas "attribuer uniquement au passé le contenu du secret". "En lui, en fait, on aperçoit le martyrologue du siècle dernier, dans lequel se reflète la persécution jusqu'à la fin du monde".
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4 octobre 2000
Votre Excellence,

J'ai lu votre lettre avec grand intérêt. Vos réflexions longuement méditées, m'offrent l'occasion de mieux expliquer ma pensée concernant le phénomène des apparitions, et je vous en remercie. Avant tout, je suis heureux de savoir que vous avez apprécié ma tentative d'interprétation du "secret" de Fatima. Ce qui me conforte, connaissant bien votre profonde sensibilité mariale et votre dévotion à Notre-Dame de Fatima.
A propos de votre question, je tiens à préciser que je n'exclus pas une apparition de la Vierge montée au Ciel (assunta) dans son corps glorieux. Comme vous le soulignez, il faut distinguer au sein des diverses apparitions, différentes formes de présence. Ce que j'ai appelé la "catégorie moyenne", la "perception interne", n'a rien à voir avec le subjectivisme. La présence est objective et réelle, seul son emplacement n'est pas dans le monde matériel.
En ce qui concerne le mystère du Cœur Immaculé de Marie, je n'avais pas l'intention d'en redimmensionner la portée, mais simplement, cela ne semblait pas un sujet approprié pour l'approfondissement du contenu spécifique de la troisième partie du "secret" de Fatima.
En outre, dans mon "commentaire" je n'avais pas l'intention d'attribuer uniquement au passé le contenu du secret, de façon simpliste. Les grandes visions ont toujours une double dimension: la signification immédiate et proche, et une valeur permanente. L'exemple classique est le discours eschatologique du Seigneur: il annonce comme imminente la catastrophe de Jérusalem, mais il fait transparaître, dans cet évènement du présent, la fin du monde, et cela devient ainsi un avertissement à la vigilance pour toutes les générations. De la même manière, nous apercevons dans le "secret" de Fatima le martyrologue du siècle dernier, dans lequel se reflète la persécution jusqu'à la fin du monde.
J'espère, Excellence, avoir suffisamment répondu à vos questions et je me réjouis de cette occasion pour vous saluer avec une vive cordialité, en communion de prière.

Joseph Cardinal Ratzinger

Par ailleurs, Famiglia Cristiana avait consacré un numéro spécial à la divulgation du "trosième secret", en 2000, précédé de ce titre à propos du commentaire théologique de Joseph Ratzinger:
"Aucun mystère n'est révélé. Le texte de Lucie est une "aide à la foi", dont il n'est pas oblogatoire de se servir".

Voici le récit de la Conférence de presse de présentation du "secret", en mai 2000, au Vatican, par Alberto Bobbio:

Ratzinger:
"Il était juste d'attendre pour mieux comprendre"
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Devant les journalistes venus au Vatican du monde entier pour assister à la "révélation" de la troisième partie du secret de Fatima, le cardinal Ratzinger a déclaré: "Il n''existe pas une interprétation officielle de l'Eglise de la vision de Fatima et elle n'a pas l'intention d'en proposer une" .

Le cardinal Ratzinger a expliqué à nouveau qu'en effet, il y a du réalisme dans la vision de Sœur Lucie: "Elle attire l'attention sur les souffrances du martyre, pour dire que l'amour, malgré tout cela, est plus fort que la haine". Le souci du cardinal Ratzinger était de fournir une interprétation positive.

Il a nié qu'il y ait "un abus de l'anxiété pour guider l'homme vers la religion". Il a également dédouané la Russie de la responsabilité de tous les maux du siècle: "Il est question d'athéismes au pluriel. On peut donc aussi comprendre le nazisme. La Russie, on peut et on doit la voir. Mais il n'y a pas "un" système athée. Le pluriel est certainement au-delà du texte, mais il correspond au mot du texte".

Le véritable cœur du message de Fatima, selon le cardinal Ratzinger, c'est qu'on doit garder courage: "Il y a toujours, dans le monde à moitié détruit, une espérance. La mort n'a pas le dernier mot. "

Le texte de Sœur Lucie, est donc un texte symbolique, "difficile à déchiffrer", a rappelé le cardinal, et ainsi, il permet une "marge d'interprétation" et une "identification historique absolue n'est donc pas possible".
Il reste toutefois entendu que l'évêque vêtu de blanc est le Pape: "des souffrances sont décrites. L'attentat est le point culminant de toutes les souffrances", a dit Ratzinger.

Pour sa part, le Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr Tarcisio Bertone, a confirmé que la raison pour laquelle Sœur Lucie a voulu que le texte ne soit publié qu'en 1960 n'est pas claire. "Je lui ai demandé personnellement, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Elle m'a dit que la décision est d'elle, et pas de la Dame. La raison reste mystérieuse". Ratzinger a souligné à nouveau que la décision de ne publier le texte que maintenant avait des motifs "prudentiels" et non "dogmatiques": "Certes, nous avons payé un prix, en spéculations, mais il était juste d'attendre afin de mieux comprendre."

ALBERTO BOBBIO

Fatima et le drame de la modernité (I) Tu ne commettras pas de meurtre