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Femmes de prêtres

Le débat sur le célibat des prêtres rebondit, mais cette fois on frôle le grand-guignol. Les arguments scientifiques de Vittorio Messori, Sandro Magister, et... Joseph Ratzinger (29/5/2010)



Nouvelle (tentative d')attaque, et cette fois, elle repose absolument sur... RIEN.
Le journal britannique "The Guardian" , qualifié de "libéral" mais en réalité fièrement gauchiste comme tous ses confrères, sur le plan des moeurs, a déterré sur un obscur blog italien intitulé "Il dialogo" une lettre ouverte au Pape (pas moins! il y en a qui ne doutent de rien) signée par d'anciennes maîtresses de prêtres (curieux d'avoir ressorti de mot désuet qu'on n'associe plus guère qu'aux ministres et aux ... ecclésiastiques), et datant de mars dernier.

Occasion de réactiver auprès d'un public totalement ignare, et surtout dangereusement haineux, comme en témoignent les réactions sur Internet, et en le prenant à témoin, le marronnier du célibat des prêtres.
Schönborn qui se trouve même pour l'occasion promu au rôle de "principal conseiller de Benoît XVI", lui aurait dit que l'abandon de cette règle pourrait diminuer les cas d'abus sexuels, suggestion immédiatement "balayée d'un revers de main" par le Pape rétrograde et obtus qui tient par dessus tout au "saint célibat"!!!

Autrement dit, une information d'une nullité inqualifiable, mais qui prouve que Christophe Schönborn a pour le moins manqué de prudence, prenant le risque, par ses déclarations, de justifier ce genre ce commentaires.

Ladite lettre fait bien entendu saliver dans les salles de rédaction, du "Point" au "Monde", jusqu'au magazine "Elle", dont chacun sait que ses lectrices ne l'achètent pas pour connaître les modalités du dernier régime à la mode, mais pour avoir des nouvelles de "l'Eglise catholique romaine" (sic!).
Selon "Elle" , les maîtresses seraient une quarantaine, alors que "le point.fr" n'en compte qu'une dizaine. En réalité, sur le site "Il dialogo", il y a... 3 signatures (les autres sont désignées par un vague "insieme alle altre": avec les autres!): c'est maigre, pas de quoi faire les manchettes de la presse internationale.
"Le Point" nous apprend en effet que "parce que le sujet est éminemment délicat pour l'Église de Rome, notamment après la révélation de scandales de pédophilie, la quasi-totalité des signataires ont signé de manière anonyme". Les scrupules de ces dames les honorent, mais leurs raisons m'échappent complètement! Peut-être craignent-elles les geôles vaticanes?
Les signataires, qui se plaignent d'une "loi injuste", mélangeant tout exprès la loi civile et la règle canonique, ont d'ailleurs eu le toupet de se transformer en théologiennes d'occasion, pour apprendre son métier à cet ignare (pardon, Saint-Père!) de Benoît XVI: eh oui, "le principe de sainteté [repose] sur quelque chose qui n'est pas saint, puisque le célibat des prêtres est le fruit de la loi des hommes. Pour preuve, ... dans les premiers temps du catholicisme, de nombreux prêtres étaient mariés".
Remercions ces érudites pétitionneuses pour leur contribution à l'éducation du Pape! Il était temps!
Il m'arrive de penser, peu chrétiennement "dommage que le ridicule ne tue pas, il y aurait un peu moins de c...rétins à prendre la parole".

Le fait que la règle du célibat est récente semble devenu pour le coup un vrai dogme, que presque plus personne ne conteste.
C'est donc le moment de rappeler ce que Joseph Ratzinger disait sur ce sujet, dans son livre d'entretien avec Peter Seewald: "le sel de la terre": http://beatriceweb.eu/Blog06/... On verra qu'on est loin des piètres arguments du cardinal Schönborn s'exprimant à la radio autrichienne (cf. Un homme de consensus )

En février 2008, Vittorio Messori, qui écrit de temps en temps un billet dans le magazine grand public "Oggi", signait un court billet pour faire justice de ce mensonge (http://benoit-et-moi.fr/2008-II/... ). On y lisait notamment:
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Il n'est pas vrai que ce n'est qu'après de nombreux siècles que l'Église aurait imposé d'autorité la chasteté aux prêtres et aux religieuses.
Dans un livre publié récemment, j'ai reconstitué cette longue histoire, en arrivant à la conclusion (fondée sur des documents inattaquables) que la virginité consacrée, ou bien l'abandon de l'épouse en cas de « vocation tardive », remonte non pas au Moyen-âge mais à l'époque même des Apôtres et se base sur les propres paroles du Nouveau Testament.
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Sandro Magister consacre cette semaine au thème un long billet très argumenté, à lire absolument, malgré le titre qui m'inspire un sentiment mitigé:
Eunuques pour le Royaume des Cieux. Le débat sur le célibat

En réalité, pendant tout le premier millénaire et aussi par la suite, le célibat du clergé a été compris dans l’Église au sens de "continence". C’est-à-dire comme une renonciation complète, après l'ordination, à la vie conjugale, y compris pour ceux qui étaient mariés auparavant.
L'ordination d’hommes mariés était en effet une pratique courante, mentionnée même dans le Nouveau Testament. Mais on lit dans les Évangiles que Pierre, après avoir été appelé à devenir apôtre, "quitta tout". Et Jésus a dit que, pour le Royaume de Dieu, il y a des gens qui quittent "leur femme ou leurs enfants".
Dans l’Ancien Testament, l'obligation de pureté sexuelle ne s’appliquait aux prêtres que pendant les périodes où ils étaient de service au Temple. En revanche, dans le Nouveau Testament, le fait de suivre Jésus dans le sacerdoce est un tout et implique l’être humain en totalité, toujours.
Le fait que, dès les origines de l’Église, les prêtres et les évêques étaient tenus de renoncer à la vie conjugale est confirmé par les premières règles écrites à ce sujet.


Et il conclut par ceci, qui en dit long sur l'acharnement des opposants:


La littérature scientifique sur cette question est abondante. Elle a en particulier établi de manière définitive que le récit selon lequel, au concile de Nicée, en 325, un évêque nommé Paphnuce défendit et fit approuver la liberté, pour chaque Église, de permettre ou non la vie conjugale aux prêtres, est un faux historique. De même il a été établi que le second concile in Trullo de 691 avait falsifié les canons des conciles africains des IVe et Ve siècles qu’il avait cités en faveur de la vie conjugale des prêtres. Cette falsification avait déjà été démontrée au XVIe siècle par le savant cardinal Cesare Baronio.

Mais on ne trouve presque pas de traces de cette littérature scientifique dans le débat actuel, pas même dans les déclarations faites par des évêques et des cardinaux favorables au "dépassement" du célibat.

Rapports entre catholiques et juifs 16 mai: un peuple sous le ciel de Pierre