Actualités Images Visiteurs La voix du Pape Livres Lu ailleurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


L'Eglise en Belgique à la dérive Official Papal Visit Website Fin de l'année sacerdotale Meurtre de Mgr Padovese Chypre, 4-6 juin Voyage au Portugal La lettre de Jeannine

Rapports entre catholiques et juifs

Le compte rendu d'une conférence tenue à Liverpool par le cardinal Kasper, (pas) publié dans l'OR du 31 mai.(1er/6/2010)

Selon le blog de Raffaella (totalement fiable, cité par les vaticanistes Magister et Tornielli!), cette conférence du cardinal Kasper a été publiée sur l'Osservatore Romano du 31 mai.
A la lire, on se dit qu'il est temps qu'il prenne sa retraite. Sa "défense" de Pie XII est assez hallucinante, venant d'un membre de la Curie: "Pie XII - dit-il- n'était pas un homme de gestes prophétiques, c'était un diplomate"!!
Seigneur! garde nous de tels amis!
L'autre remarque qui vient à l'esprit est que la date est mal choisie.
Justement! L'Osservatore s'en est peut-être aperçu.
J'ai recherché sur le numéro daté du 31 mai - 1er juin l'article en question. Je ne l'ai pas trouvé. Par contre, l'un des titres de première page de l'OR est:



Le cardinal Walter Kasper sur les rapports entre l'Eglise catholique et le judaïsme
Un tournant décisif et irrévocable

--------------

Bien que la Shoah ne puisse être attribuée au christianisme, sa diffusion (ndt: je suppose qu'il veut parler de la diffusion de l'antisémitisme) a été aidé par des siècles d'antijudaïsme chrétien. Toutefois, de la part des catholiques, un tournant «décisif» et «irrévocable» a été réalisée à partir du Concile Vatican II.
C'est ce qu'a dit le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens et la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme, au cours d'une conférence qui s'est tenue le lundi 24 mai 2010, à l'Université "Hope" de Liverpool.

Le cardinal a également fait allusion à la polémique au sujet du prétendu silence de Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale, estimant que la controverse "est destinée à durer, et la question historique restera une question ouverte, avec des interprétations différentes, même après l'ouverture des archives secrètes du Vatican, et peut-être que le débat se poursuivra jusqu'à la fin des temps". À l'heure actuelle, cependant - a-t-il soutenu - on peut avec certitude rappeler le rôle joué par le pape Pacelli pour le salut des Juifs. "Pie XII - a dit Kasper - n'était pas un homme de gestes prophétiques, c'était un diplomate, et il a décidé non pas de se taire, mais d'être modéré dans ses déclarations publiques" parce qu'il savait que des mots plus forts n'auraient pas amélioré la situation et aurait même donné lieu à "une vengeance brutale, qui aurait empiré les choses". Ainsi, par exemple, après la déportation de plus de mille Juifs à Rome en Octobre 1943, Pie XII a ordonné à l'Eglise d'offrir un asile général dans tous les couvents et les maisons ecclésiastiques, y compris le Vatican et Castel Gandolfo. Selon les estimations officielles environ 4.500 juifs ont été cachés".

Au cours de la conférence, Kasper à présenté un bref aperçu des relations théologiques et historiques entre catholiques et juifs, rappelant en particulier le 45e anniversaire de la déclaration conciliaire Nostra Aetate (28 Octobre 1965) qui a jeté les fondations de la nouvelle et actuelle saison du dialogue. "L'histoire des relations entre juifs et chrétiens - a dit le cardinal - est complexe et difficile. A côté de périodes plus favorable, par exemple lorsque les évêques gardaient les Juifs sous leur protection contre les pogroms des masses, il y a eu des périodes sombres qui ont fortement marqué la conscience collective juive. La Shoah, l'extermination planifiée par l'État d'environ six millions de Juifs européens, basée sur une idéologie raciale primaire (au sens originelle), est le moment le plus tragique de cette histoire. L'Holocauste ne peut être attribué au christianisme lui-même, parce qu'il est caractérisé par des éléments clairement anti-chrétiens. Toutefois - a-t-il noté - l'anti-judaïsme théologique chrétien, datant de plusieurs siècles, a lui aussi contribué à son essor, en encourageant la diffusion d'une antipathie envers les Juifs, de sorte que l'antisémitisme fondé sur des bases idéologiques raciales a pu prévaloir ensuite de façon si atroce, et la résistance contre une barbarie si inhumaine n'a pas été en mesure de s'affirmer avec la clarté et la force nécessaires.

Depuis lors, beaucoup de progrès ont été réalisés, même si "malheureusement, il a fallu précisément la brutalité sans précédent de l'Holocauste pour parvenir à une remise en question fondamentale". Cela advint après 1945, de manière diffuse parmi les chrétiens. Et "de la part des catholiques, la déclaration du Concile Vatican II, Nostra Aetate, a marqué le tournant décisif".
Un tournant qui, comme l'a de nouveau souligné sans équivoque le pape Benoît XVI lors de sa visite à la synagogue de Rome Janvier 17, 2010, est irrévocable. Il est irrévocable pour le simple fait que les arguments théologiques de la déclaration Nostra Aetate sont inscrits solidement dans les deux constitutions conciliaires faisant le plus autorité, la Constitution dogmatique sur l'Eglise et la Constitution dogmatique sur la Révélation divine.

En Nostra Aetate, "la reconnaissance des racines juives et du patrimoine juif du christianisme est fondamentale. C'est précisément pour ces racines et ce patrimoine, comme le Pape Jean Paul II l'a déclaré lors de sa visite à la synagogue de Rome le 13 avril 1986, que le judaïsme n'est pas externe mais interne au christianisme. Le christianisme a une relation unique avec le judaïsme. Cette reconnaissance expresse dépasse l'ancien antijudaïsme.
La seconde affirmation importante concerne la condamnation de l'antisémitisme. Dans la déclaration, l'Eglise "déplore les haines, les persécutions, et toutes les manifestations d'antisémitisme dirigées contre les Juifs à chaque époque, et par quiconque".
Ces deux déclarations ont été maintes fois réaffirmé par le pape Jean-Paul II et le Pape Benoît XVI, en particulier lors de leurs visites à la synagogue de Rome et à Auschwitz".
Ainsi, au fil des ans, "la distance a été réduite; la confiance, la coopération et l'amitié ont été petit à petit reconstruites et cimentées. Et aussi "la reconnaissance de l'état d'Israël par le Saint-Siège, et l'établissement de relations diplomatiques officielles en 1993, n'ont été possibles que sur la base de Nostra Aetate".

Bien entendu - souligne le cardinal - "après une si longue histoire d'éloignement réciproque, et en raison des différences qui persistent entre les juifs et les chrétiens, il est inévitable que des différends et malentendus continuent à surgir". Parmi ceux-ci, sont mentionnés par exemple "la critique autour de la reformulation de l'intercession dans le rite extraordinaire de la Liturgie du Vendredi Saint, l'attitude du pape Pie XII envers la Shoah pendant la Deuxième Guerre mondiale et la question de la mission envers les Juifs". Questions que, "à travers un échange de correspondance et de conversations au niveau officiel, et par la confiance qui s'est instaurée entre-temps, il a été possible, assez rapidement, de clarifier et en partie de surmonter".
Ces litiges - a-t-il ajouté - "ont de nouveau attiré l'attention sur les différences entre les Juifs et les Chrétiens, fondamentales pour les deux communautés. Il s'agit de différences de fond, qui transcendent les animosités occasionnelles, et qui jusqu'à présent n'ont pas été traités et élaborées de manière suffisante. Il s'agit notamment de questions clés telles que la confession chrétienne de Jésus comme le Christ (ou Messie) et Fils de Dieu, qui est directement liée à la conception trinitaire du monothéisme biblique, la signification salvifique universelle de Jésus-Christ, sa mort et sa résurrection, la libération de la loi et beaucoup plus". Bien sûr, "il est inconcevable de supprimer ces différences profondes en une forme de syncrétisme, et il ne serait pas juste de les relativiser. Et certes, dans le débat, il ne doit pas entrer en jeu un prosélytisme masqué. La base du dialogue doit être plutôt la reconnaissance du fait que les juifs et les chrétiens diffèrent sur ces questions et doivent se respecter et s'apprécier les uns les autres dans leur altérité. Mais justement à cause du respect mutuel et de l'appréciation, dans le nouveau climet de confiance, l'objectif principal doit être de réduire les vieux malentendus et de trouver des approches possibles pour comprendre la position de l'autre.

Pour Kasper "l'héritage commun des juifs et des chrétiens comprend la vocation à un témoignage commun de l'unique Dieu et de ses commandements. Cela implique également une critique des fausses idoles de notre temps, l'engagement en faveur de la dignité humaine, de la justice et de la paix dans le monde, la défense des valeurs de la famille et de l'intégrité de la création". Et, surtout, "juifs et chrétiens regardent ensemble vers le futur: au milieu des drames et du désespoir dans le monde, témoignant ensemble l'espérance d'une justice parfaite et d'un shalomuniversel que Dieu seul peut donner à la fin des temps."

(© L'Osservatore Romano - 31 mai, 1er Juin 2010)

Arrière-plan géopolitique d'un voyage difficile Femmes de prêtres