Obsèques de Mgr Padovese
aujourd'hui à Milan. Le télégramme de condoléances du Saint-Père. Et des considérations apaisantes. (14/6/2010)
Les obsèques solennelles de Mgr Padovese ont eu lieu aujourd'hui dans la cathédrale de Milan, diocèse dont le prélat était originaire.
La messe était présidée par Mgr Tettamanzi. Le Saint-Siège était représenté par Mgr Edmond Farhat, ex-nonce apostolique en Turquie, qui a ordonné évêque Mgr Padovese.
Une dépêche du Saint-Père a été lue. Ce dernier a envoyé deux autres télégrammes, l'un à la famille du défunt, l'autre aux frères capucins, dont Mgr Padovese était membre de l'ordre (cf: http://www.radiovaticana.org/ ).
Le prétendu "silence" du Saint-Siège a sans doute des raisons graves, que nous ignorons, et je ne me joindrai pas au choeur de ceux qui, sans rien connaître des faits, réclament vengeance.
Mgr Padovese savait à quoi s'en tenir, en restant là-bas, et toutes les polémiques sont une insulte à sa mémoire. Il est un martyre. Point, pour le moment. Et je pense que la dernière chose qu'il aurait souhaité, c'est que sa mort, si teriible soit-elle, soit ferment de division.
De toutes façons, à quoi pourrait servir une attitude intransigeante ou menaçante de l'Eglise, sinon à embraser le monde musulman, et à rendre encore plus précaire la situation des chrétiens au Moyen-Orient?
Selon l'agence APCOM (traduction):
Au terme du service funèbre en l'honneur de Mgr Luigi Padovese, son successeur a lancé un appel aux opérateurs d'informations afin qu'ils maintiennent "une fenêtre sur cette terre et la douleur que l'Eglise y vit ".
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Mgr Ruggero Franceschini, archevêque de Smyrne, à qui le Pape vient de confier également le Vicariat dAnatolie, s'est aussi adressé aux religieux, en leur demandant de venir en Turquie pour vivre leur foi, car "la petite église restée en Anatolie, même si elle est de tradition apostolique, est trop jeune pour surmonter seule une telle tragédie".
Une communauté, a poursuivi le religieux, "trop fragile pour faire face au malheur qui l'a frappé, trop pauvre pour trouver en elle-même les ressources nécessaires pour continuer à espérer ou au moins à exister. Aux Eglises sœurs, nous demandons des vocations, en particulier des prêtres, religieux et religieuses, pour une mission difficile, mais pas au rabais et sans compromis, je ne veux tromper personne devant ce cercueil. Venez vivre l'Evangile, venez nous aider à vivre tout simplement".
A ceux qui s'occupent d'information, Franceschini a demandé d'être "la voix de ceux qui n'ont même pas la liberté de crier leur peine. La vérité et la justice, au-delà de toute convention humaine. De même, pour ceux qui sont impliqués dans la politique et l'économie".
Le prélat a délibérément évité un éloge funèbre de Padovese parce que, à son avis, "celui qui a témoigné avec son sang n'a pas besoin de mots, ni même de miracles". Franceschini s'est contenté de dire que le 3 Juin "ils ont tué le bon pasteur. Parti de cette ville (ndt: Milan), il s'était fait pèlerin de l'Esprit et de l'esprit (en italien, il y a deux mots différents: spririto, et mente), jusqu'à devenir l'un des experts les plus compétents sur la vie et les oeuvres de Pères de l'Eglise ayant vécu dans la Turquie actuelle".
