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Pour l'Eglise, le célibat existe depuis toujours

Un texte définitif de Vittorio Messori pour répondre à ceux qui veulent justifier l'abolition du célibat sacerdotal à coups de falsifications historiques (17/6/2010)

Réponse indispensable, argumentée, érudite, de Vittorio Messori, pour répondre définitivement à ceux qui prétendent (sans rien connaître de la question), que le célibat ecclésiastique est une "invention" relativement récente, et que tous les prêtres de l'Eglise primitive étaient mariés!!!. (voir ici: Femmes de prêtres).
Messori, répondant à un article d'un intellectuel italien de prestige, qui lui aussi y avait été de son petit mensonge d'ignorance ou de mauvaise foi sur la question du célibat des prêtres, complète ainsi un précédent billet de Sandro Magister: Des eunuques pour le royaume des cieux.
Il se réclame des travaux du cardinal autrichien Alfons Stickler, spécialiste incontesté de la question, mort en 2007, dont il fait une synthèse accessible aux non-initiés.
Pour moi, ceci devrait clore le débat.



Pour l'Eglise, le célibat existe depuis toujours.
http://www.et-et.it/articoli/2010/2010_06_06.html
Vittorio Messori
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L'amplitude et la précision de l'information de Sergio Romano sur les thèmes les plus variés, sont souvent admirables, en tout cas, toujours dignes d'une lecture attentive. Cependant, évidemment, il peut survenir une erreur, en particulier dans l'histoire complexe de l'Eglise, où trébuchent aussi des intellectuels catholiques. Ainsi, en réponse à un lecteur sur Il Corriere du 2 juin, Romano écrivait que le célibat pour les prêtres catholiques serait "devenu obligatoire, au moins en théorie, avec le Concile de 1139". En fait, cette année-là se tint le deuxième Concile du Latran, lequel établit que tout mariage contracté par des prêtres ou des laïcs consacrés ayant fait vœu de chasteté, non seulement était illicite mais aussi invalide.
Voici le commentaire du Cardinal Alfons Stickler (cf ESM), historien d'une érudition extraordinaire, par toute une vie de Bibliothécaire archiviste de la Sainte Eglise romaine et auteur d'une œuvre considérée comme définitive: "Cette disposition conciliaire a créé une conviction encore aujourd'hui très répandue, et qui est que le célibat du clergé n'a pas été introduit qu'à ce moment. En réalité, elle a rendu invalide ce qui était depuis toujours illicite. Par conséquent, cette sanction est plutôt une confirmation d'une obligation existante ab immemorabili. Stickler, disparu il y a quelques années, commence les soixante-dix pages seulement, mais extrêmement denses, de son livre, (Il celibato ecclesiastico. Storia e fondamenti, Libreria Editrice Vaticana) en précisant: «Nous avons l'habitude de parler de célibat, c'est-à-dire renoncement au mariage par les candidats à la prêtrise. En réalité, il faudrait utiliser le terme plus large de continence. Autrement dit, la continence à observer non seulement en renonçant au mariage, mais en n'en faisant pas usage si on est déjà marié. En effet, dans l'Église primitive, la majorité du clergé était composée d'hommes murs -les viri probati- qui, avec le consentement de l'épouse, accédaient à l'ordination sacrée, quittant la famille, dont les besoins matériels étaient assurés par la communauté des croyants.

Eh bien, il arrive souvent qu'on lise, y compris sous la plume d'auteurs sérieux, que l'obligation de cet abandon du conjoint, avec l'engagement qui en découle de la continence parfaite, n'aurait été décidé que vers l'an 300 au Concile, ou plutôt au synode d'Elvire, en Espagne .

D'autres, comme Romano (nous l'avons vu) datent même cette obligation de 1139.

Eh bien, dans le canon 33 des Actes d'Elvire, on lit: «Les Pères Synodaux sont d'accord sur l'interdiction complète pour tous les clercs engagés dans le service de l'autel, de s'abstenir de leurs femmes et d'engendrer des enfants. Quiconque a fait cela devrait être exclu de l'état clérical". Commentaire de Stickler: "Ce n'est pas, comme on le voit, une disposition nouvelle. C'est au contraire la réaction contre la violation d'une obligation traditionnelle bien connue à laquelle se joint désormais une sanction".

Qu'à Elvire, on ait seulement confirmé la tradition ininterrompue et non pas imposé une nouveauté d'un poids extraordinaire, est également attesté par les actes de nombreuses autres réunions d'évêques. Par exemple, le concile de Carthage (an 390), où à l'unanimité a été réaffirmée l'obligation du célibat ou de la continence "pour garder" est-il écrit "ce qu'ont enseigné les apôtres et ce que tout le passé a toujours conservé". Aux décisions conciliaires, on peut ajouter le témoignage des plus grands Pères de l'Église, d'Ambroise à Jérôme, d'Augustin à Grégoire le Grand: tous soulignent que la chasteté pour les prêtres remonte aux temps apostoliques, donc au tout début du christianisme.

Mais passons maintenant aux Eglises orientales, en particulier greco-slaves, et citons encore le cardinal Stickler: "Face à une attitude jugée plus libérale de ces communautés, on a adressé à l'Eglise catholique le reproche d'être devenue trop sévère dans la discipline du célibat". En effet, parmi les orthodoxes, seuls les évêques doivent préserver leur virginité, si comme cela arrive très souvent, ils viennent des monastères, ou doivent vivre dans la continence absolue s'ils étaient déjà mariés. Les prêtres «simples», les popes, peuvent user du mariage, à condition que ce soit le premier et le seul et qu'il ait été contracté avant l'ordination. Mais en fait, jusqu'à la fin du septième siècle, il n'en a pas du tout été ainsi, et dans l'Église indivisée tant d'Orient que d'Occident les mêmes règles restrictives sur le sexe étaient respectées, dans la conviction unanime qu'elles étaient issues de la Tradition apostolique. Le Concile de Nicée, entre autres, en 325, réaffirma l'interdiction pour tout le clergé de garder à la maison des femmes qui ne soient pas des mères et des sœurs et la protestation isolée d'un évêque égyptien est un faux (cf Magister).
Mais l'obligation du célibat ou de la continence exigeait une autorité qui exerçât un suivi constant et rigoureux, ce qui faisait souvent défaut en Orient. Face, donc, à la prolifération des abus, les empereurs de Byzance, qui s'était arrogés l'autorité en matière ecclésiastique, choisirent la voie moins pénible pour le pouvoir politique, de tolérer et de défendre ces abus.
Stickler: "Tandis que, au moins pour les évêques, on réussit à maintenir l'antique tradition restrictive, le mariage abusif dans le bas clergé ne fut plus jugé comme une infraction".
On se rendit à la situation de fait durant le second Concile in Trullo, convoquée en 691, et qui se tint - ce n'est pas un hasard - dans le palais impérial de Constantinople. L'église, impuissante face à l'empereur, choisit le moindre mal. Mais aujourd'hui encore, en Orient, il y a des hommes d'Église faisant autorité qui voudraient revenir à la situation des sept premiers siècles et que la Catholica romaine a réussi à préserver.
Entre autre, la croyance que l'abolition du célibat augmenterait les candidats au sacerdoce est infondée: le mariage n'a pas endigué la crise numérique inéluctable chez les prêtres orthodoxes, les pasteurs protestants, les rabbins juifs. Pas plus qu'une femme pour les prêtres catholiques, ne pourrait lutter contre les abus sexuels d'enfants: en Amérique (mais la situation est similaire en Europe) plus de quatre-vingts pour cent des cas signalés concernent des cas de l'homosexualité. On ne voit pas à quoi pourrait servir une épouse à un pédéraste, fût-il consacré.

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