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Un prix Nobel "canonisé"

Le portugais Saramago, qui vient de disparaître, est encensé par la critique. Et fait les titres, parce que l'Osservatore Romano lui a offert l'honneur de la mise à l'index. Un religieux mexicain nous offre ses réflexions. Traduction de Carlota (22/6/2010) .

Un prix Nobel de littérature, portugais (d'extrême-gauche, mais c'est un pléonasme), bien que pratiquement inconnu en France, fait les titres, non pas parce qu'il est mort, encore moins pour la qualité de son oeuvre, que très peu de gens connaissent ici, mais parce que l'Osservatore Romano lui a consacré une oraison funèbre pourtant absolument conforme à tout ce qu'il a représenté, et ce qu'il a toujours recherché, toute sa vie: la provocation anti-religieuse et la haine contre le catholicisme. En réalité, là où il est, il doit se réjouir de cette virtruelle "mise à l'index" post-mortem, qui est, on le sait, le fantasme de beaucoup d'auteurs, mais que de moins en moins parviennent à réaliser.
Fallait-il qu'après avoir toute sa vie craché contre l'Eglise, celle-ci lui tresse en plus des couronnes de laurier à l'heure de sa mort?

L'article pose la question cruciale de l'influence disproportionnée que l'idéologie communiste a conservée dans le milieu de la culture.
On en revient au monde "aux ordres d'un cadavre" dénoncé par Maurice Druon - qui ne parlait que de la France!

Dépêche de l'AFP (La Croix)

Saramago: "un populiste extrémiste", "un idéologue anti-religieux" (Vatican)
http://www.la-croix.com/afp.static/...
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Le journal du Vatican l'Osservatore Romano attaque durement l'écrivain portugais José Saramago, décédé vendredi à 87 ans en Espagne, en le qualifiant de "populiste extrémiste" et d'"idéologue anti-religieux" dans son édition datée de dimanche .

Sous le titre "La toute puissance (supposée) du narrateur", l'organe officiel du Vatican s'en prend avec virulence au Prix Nobel de Littérature, qui était marxiste et athée.
L'Osservatore Romano le définit comme "un idéologue anti-religieux, un homme et un intellectuel n'admettant aucune métaphysique, enfermé jusqu'au bout dans sa confiance profonde dans le matérialisme historique, à savoir le marxisme".
Le quotidien décrit encore l'écrivain comme "s'étant avec lucidité placé du côté de l'ivraie (de la mauvaise graine, ndlr) dans le champ de blé de l'évangile".
"Il disait perdre le sommeil à la seule pensée des croisades ou de l'Inquisition en oubliant les goulags, les purges, les génocides et les samizdat (écrits de dissidents à l'époque soviétique, ndlr) culturels et religieux", assène encore l'Osservatore Romano dans son éditorial.
Dans l'éditorial diffusé à l'avance, l'Osservatore Romano fustige Saramago comme "un populiste extrémiste" qui "s'en prenait et trop commodémment" à "un Dieu dans lequel il n'avait jamais cru en raison de Sa toute puissance et Son omniscience".

Saramago avait provoqué l'ire du Vatican et de l'Eglise catholique avec son ouvrage "l'Evangile selon Jésus Christ" (1992) dans lequel il dépeignait le Christ comme perdant sa virginité avec Marie-Madeleine.
Il avait de nouveau suscité la colère des catholiques en 2009 avec "Caïn" où la personnification biblique du Mal, assassin de son frère Abel, est décrit comme un être humain ni pire ni meilleur que d'autres tandis que Dieu est présenté comme injuste et envieux.
Lors de la présentation de ce livre, Saramago avait alimenté la polémique en qualifiant la Bible de "manuel de mauvaises moeurs".

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Carlota

C’est vrai qu’il n’est pas de bon ton de parler « en mal » des morts surtout lorsque l’évènement est récent et bien que certains ne s’en privent pas (ndr: voir le sort réservé au général Bigeard). Néanmoins l’unanimité de la Grosse Presse pour faire les louanges du premier Nobel de littérature portugais (et écrivain de langue portugaise) José Saramago, peut nous faire nous interroger sur cet auteur qui n’est, semble-t-il, guère lu en France (voir sa fiche Wikipedia ici ). Son décès est peut-être passé un peu plus inaperçu avec la coupe de monde de foot ! Le religieux mexicain Jorge Enrique Mújica nous livre ses remarques sur cet écrivain portugais qui vient de décéder (18 juin 2010) dans l’île espagnole de Lanzarote (Canaries).

Saramago ou la canonisation d’un Nobel. (texte original ici: http://www.religionenlibertad.com/.. )
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Á ce niveau, déjà beaucoup savent que l’écrivain portugais José Souza (ndt plus exactement José de Sousa Saramago) plus connu comme José Saramago (Azinhaga, 1922) est mort. Cela interpelle de voir cet hommage quasi unanime rendu à un écrivain dont le mérite a été la polémique, l’insulte envers le christianisme et l’adhésion inébranlable au communisme pur et dur.

Celui qui écrit a tenu dans ses mains deux oeuvres de Saramago. La première fois c’était lorsque j’étais étudiant en Lettres, quand on est tous à vouloir dévorer des livres dans une saine excitation d’un plus grand bagage littéraire. Et je dois reconnaître que cela n’a pas été une expérience agréable et que j’en ai presque perdu ma vocation de lecteur.

Si j’ai accepté de lire une deuxième oeuvre, quelques années plus tard, c’est parce que je me reprochais mon premier dégoût à mon envie de débutant de découvrir des textes. Mais l’expérience n’a pas été différente avec cet auteur alors qu’elle est restée très agréable et pleine de profit avec d’autres. Dès lors il m’a semblé bien clair que l’œuvre d’une personne, son idéologie et sa vie, c’est presque toujours la même chose. Et dans le cas de Saramago, sa vie, son idéologie et en bonne partie aussi son œuvre, c’était le communisme stalinien et la pensée de Kafka.
L'influence communiste l'a amené à concevoir un monde littéraire dont il était le représentant. Loin de la vérité: tel était le critère et l'unique mesure.

Et comme le communisme a inventé que la religion est l’opium du peuple, Saramago non seulement l’a reflété dans ses oeuvres [comme par exemple L’Évangile selon Jesús, 2001; et Cain, 2010 (ndt les parutions originales portugaises sont O Evangelho Segundo Jesus Cristo, 1991; etCaim, 2009)] mais aussi dans ses paroles récurrentes à travers des articles qui ont souvent été qualifiés d’ex abrupto.
Parmi quelques unes de ses sorties fréquents ex abrupto je me rappelle celle produite à la suite de la visite que fit le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État du Vatican, en Espagne, au début du mois de février 2009 (ndt Mgr Bertone avait notamment affirmé qu’on ne pouvait refuser à personne le droit à la vie). Le vieil écrivain portugais installé en Espagne s’est mis en quatre, déversant ses coups de gueule (ndt le terme espagnol très imagé néanmoins châtié évoque aussi le mugissement des bovins !) contre l’État du Vatican, le Pape, les évêques et l’Église catholique. Dans son blogue (autant cité que peu lu) il a affirmé que ces messieurs - les évêques - se supposent « investis d’un pouvoir que notre patience a laissé perdurer […]. Ils se disent représentants d’un Dieu sur la terre (ils ne l’ont jamais vu et n’ont pas la moindre preuve de son existence) et ils se promènent par le monde suant l’hypocrisie par tous leurs pores ». Il ne disait pas pourquoi, mais les intellectuels de salon ont évité d'opposer une objection le dixit saramaganien.

Et il continuait l’assaut : « Avant le lent mais implacable naufrage de ce Titanic qu’est l’Église, le Pape et ses accolytes nostalgiques d’un temps où ils opéraient d’une façon criminelle, le trône et l’autel, recouraient à tous les moyens|…] pour s’immiscer dans le gouvernement des pays… »

Les critiques de Saramago ont été contestées par le célébre écrivain protestant espagnolCésar Vidal qui, dans un article publié par le journal « La Razón » , disait : « …Saramago fait référence à l’Inquisition et aux aventages fiscaux du clergé. Je ne crois pas qu’il existe encore l’Inquisition (..) mais Saramago n’entonne toujours pas le « mea culpa » pour son soutien au communisme qui a est responsable de cent millions de morts au siècle dernier. Pour ce qui est de se référer au privilège fiscal, durant des années je me suis demandé pourquoi Saramago ne vivait pas dans son pays d’origine (ndt il résidait aux Canaries) et n’y payait pas ses impôts pour le bien de ses compatriotes ».

Les sorties ironiques de Saramago (d’autant plus ironiques depuis qu’on lui a donné le Nobel) se sont multipliées avec le temps. Depuis la terre qui n’était pas sa patrie, Saramago a lancé et lance des invectives contre la foi et des millions de personnes.

La dernière en date a été celle de 2009 quand il a publié sa dernière œuvre intitué « Caim ». À cette occasion son tapage a été spécifiquement lancé contre la Bible qu’il a accusée d'être un « Manuel de mauvais habitudes, un catalogue de cruauté » (ndt Zenit dans sa version portugaise avait fait paraître un article intéressant à ce sujet. ). Dans son pays d’origine les distanciations par rapport à l’écrivain (..) n'étaient pas rares. C’est ainsi que l'écrivain à succès Miguel Souza Tavares (né en 1952, d’abord avocat, il a été présentateur de journal télévisé et a notamment écrit Equateur – 2003, traduit en plusieurs langues dont le français) a dit qu’en Saramago tout est vanité et corruption, tandis que la revue GP (ndt je suppose qu’il s’agit de la revue Guide Platenium « pour savoir ce que tu consomme ») l’a désigné comme « fou de publicité ».

Il est curieux que la même personne qui aime rappeler avec insistance l’inquisition et les croisades (avec plus de relents de légende que de réalité historique), ait passé à la trappe les camps de concentration du communisme et défendu ce qu’on appelle les goulags, avec leurs millions de victimes.

Maintenant que Saramago en est arrivé à sa rencontre avec le Dieu de Cain, - et d’Abel, on ne dit pas tout ce qui précède mais on l’oublie très convenablement. De toute façon la canonisation laïque ne pourrait l’installer sur le piédestal de la liste des Saints des Nobel.

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