Nous avons besoin du Pape
Un hommage du cardinal Antonio Cañizares, préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Traduction de Carlota (30/6/2010)
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Nous avons besoin du Pape
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Hier, fête de Saint Pierre et Saint Paul, comme c’est la tradition, nous avons célébré également le “Jour du Pape”. Une journée pour raviver la reconnaissance, l’adhésion et notre proximité au Saint Père, le successeur de Pierre, qui est la garantie de demeurer fidèlement dans la vérité catholique, d’écouter la voix du Christ Pasteur unique et universel de toute l’Église.
La sensibilité du peuple, le sens de la foi, ont toujours montré une grande proximité, écoute et attention vers celui-ci, avec tout ce qu’il représente puisqu’il est le successeur de Pierre et le serviteur des serviteurs de Dieu, de qui l’Église reçoit fondement et unité. Dans les dernières décennies, quelquefois d’une manière indirecte ou subliminale ou d’autres fois directement, se diffuse une critique sourde contre les Papes, que cela soit Paul VI ou Jean-Paul II et maintenant Benoît XVI. Il s’agit toujours du Pape, de la figure et de la mission du Pape dans l’Église. C’est un problème sérieux, parce que à partir de la désaffection semée, s’affaiblit et même peut se fissurer l’unité et la fermeté de l’Église. Nous avons besoin du Pape, parce qu’il est le rocher ou la pierre ferme sur laquelle s’appuie et repose l’Église, porteuse de la richesse qui peut enrichir l’humanité avec la grande espérance en celui qui est le futur de l’homme : Jésus-Christ et ce qu’Il apporte, - Dieu, qui est amour, vérité et bien, lumière et source inépuisable de vie et de véritable liberté pour tout homme qui vient dans ce monde.
C’est pourquoi nous nous félicitons de la lettre de bienvenue à Benoît XVI signée par mille personnes laïques (*), si représentatives de notre Espagne, et rendue publique dimanche dernier, ainsi que des milliers d’adhésions supplémentaires qui s’y sont déjà ajoutées. C’est une grande nouvelle dont nous devons remercier tous ceux qui ont eu cette heureuse initiative, et qui ouvre des portes et des chemins d’espérance vers un nouvel horizon et un futur.
Ça c’est notre peuple, notre ressentir et le désir de nos gens qui voient en Benoît XVI ce que l’homme veut et aspire ardemment. Ce que dit ce splendide écrit, c’est que notre peuple a soif, une soif qui ne peut être assouvie que par ce que le Pape dit et témoigne au milieu des hommes.
Dans la basilique romaine de Saint Pierre hors les murs, la vieille de la fête de Saint Pierre, le Pape a fait aussi une grande annonce qui ouvre aussi un horizon d’air frais dans l’Église de notre temps. Je fais référence à l’annonce de la création d’un nouvel organisme dans l’Église pour clarifier, donner une impulsion, promouvoir et répandre dans toute l’Église, surtout dans la vieille chrétienté de l’Occident, une nouvelle et décidée évangélisation : un « Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation ».
Nous ne pouvons oublier qu’il a fait cette annonce devant la tombe de Saint Paul, qui n’eut pas honte ni ne recula devant l’annonce de l’Évangile, qui ne voulut pas savoir autre chose que le Christ et Celui qui fut crucifié ; qui prononça à temps et à contre temps l’Évangile vivant de Dieu, la Parole de Dieu, qui n’est enchaînée par aucun pouvoir ; qui connut et goûta comme peu l’ont fait, l’espérance vivante, et qui fut le témoin, comme personne, de l’amour et du pardon miséricordieux de Dieu, manifestés en Jésus-Christ, de qui rien ni personne ne peut nous séparer, et de la charité qui ne passe jamais ; qui prit part aux plus durs travaux de l’Évangile, et qui ne lésina en rien, jusqu’à laisser sa vie en lambeaux, - persécutions, fouets, prisons, naufrages, …, jusqu’au martyre, pour annoncer Jésus-Christ, médiateur unique entre Dieu et les hommes. Saint Paul est le grand apôtre et évangélisateur des païens, le grand maître au cœur ardent et plein de foi et de courage qui donne l’impulsion aujourd’hui à une nouvelle et décisive évangélisation, qui est la chance et l’identité la plus profonde de l’Église, sa raison d’être.
L’Église, rappelait hier le Pape, est jeune et se manifeste jeune avec une nouvelle ardeur pour continuer sans défaillance sa grande mission, celle de toujours, qui, loin d’être conclue, en est encore à son commencement : donner à connaître Jésus-Christ, remettre Dieu aux hommes. Dans le monde d’aujourd’hui, si sécularisé et si loin apparemment de Dieu, qui vit comme si Dieu n’existait pas, il y a, cependant, rappelait le Pape, une faim profonde que seul Dieu peut rassasier : une faim de vérité, de liberté profonde, d’amour gratuit. Pour cela il est nécessaire, urgent et pressant d’annoncer l’Évangile aux hommes de notre temps. C’est en cela que, avec autant d’insistance que de clairvoyance, les Papes Paul VI et Jean-Paul II ont insisté, c’est cela que le Concile Vatican II, nouveau printemps de l’Église, a tenté, c’est cela que Dieu demande en ces moments-là, et que réclament à l’Église les hommes de notre temps, tellement en manque - de quoi, si ce n’est de Dieu. C’est ce qu’est en train de faire tous les jours, sans faille et avec un courage jeune et renouvelé, le Pape Benoît XVI. La création de ce nouvel organisme nous rappelle notre mission et notre service auprès de l’humanité d’aujourd’hui.
(*) Ndt : On y notera notamment des sportifs comme Miguel Indurain, Carlos Sáinz ou Rafael Nadal.
David Hatchwell Altaras, autre signataire, mais aussi homme d’affaires et vice-président de la communauté juive de Madrid, a notamment déclaré: «Ceux d’entre nous qui croyons qu’il existe un Créateur et un ordre dans le chaos, nous savons qu’il y faut une régénération des valeurs, parce qu’un monde sans valeur ne vaut pas la peine. Ils ont en moi et beaucoup de personnes non catholiques des alliés dans la défense de la dignité humaine ».
