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La synthèse de Magister sur "l'affaire" Schönborn

Attendue, et exhaustive. (2/7/2010)

Le 29 juin dernier, commentant rapidement sur son blog personnel un communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège à propos de l'audience (ou devrait-on dire convocation?) avccordée par le Saint-Père au terrible archevêque de Vienne (Fin de jeu pour le cardinal Schönborn ) Sandro Magister titrait "Le Pape sort le carton jaune pour le cardinal Schönborn". Et il annonçait une analyse plus approfondie.
La voici. A lire sans oublier que Sandro Magister peut lui-même se trouver au coeur d'un réseau d'influences...
Et que, d'une certaine façon, pour des raisons qu'il n'est pas difficile de deviner, il ménage pas mal le turbulent cardinal: lequel serait "au fond de lui-même (???) parfaitement orthodoxe".

Texte ici: http://chiesa.espresso.repubblica.it/...
Extrait:


Alors que Rome est assiégée, les cardinaux se disputent

Schönborn contre Sodano, Sepe contre Bertone. L'affaire sérieuse de l'archevêque de Vienne. Benoît XVI punit, pacifie et regarde au loin.
(...)

Le second communiqué du 28 juin concerne le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, qui avait été reçu par le pape le matin de ce jour-là.
Schönborn avait fait parler de lui, au cours des semaines précédentes, en proposant à plusieurs reprises une "relecture" de la discipline du célibat du clergé et en critiquant sévèrement des actes et des propos du cardinal Sodano à propos de la pédophilie.
Schönborn avait fait d’autant plus parler de lui qu’il est considéré comme très proche de Joseph Ratzinger. Il a été un brillant étudiant du pape, qui l’a toujours beaucoup apprécié. C’est pourquoi beaucoup de gens ont pensé qu’il s’était exprimé sur ces questions avec l’approbation du pape pour l’essentiel.
Mais ce n’était pas le cas. Sa déclaration sur le célibat et ses attaques contre Sodano n’ont pas plu du tout à Benoît XVI. Qui a sévèrement réprimandé Schönborn, à la fois verbalement et par écrit.
Mais pour dissiper l'impression qu’il existait une entente entre eux deux, il fallait un geste public. C’est ce qui a eu lieu le 28 juin, d’abord avec un entretien en tête à tête entre le pape et l'archevêque de Vienne, puis avec l’inclusion des cardinaux Sodano et Bertone dans cette audience et enfin avec un communiqué qui a rendu public le contenu de la rencontre.
Ce communiqué ne laisse place à aucun doute : Schönborn s’est rendu chez le pape les cendres sur la tête et il a dû retirer ce qu’il avait dit contre le cardinal Sodano et à propos du célibat.
Tout cela n’aurait pas été rendu public par le Saint-Siège si les propos et les actes de Schönborn n’avaient pas l’écho médiatique qui est le leur.
Car ce qui distingue l’archevêque de Vienne de tant d’autres cardinaux, c’est justement sa capacité à se trouver sur le devant de la scène en matière d’opinion publique. Et il se montre très sensible aux préférences et aux pressions de celle-ci.
En effet, il obtient presque toujours un succès médiatique. A propos du célibat, il y a ce qu’il a dit et ce qu’il n’a pas dit, mais ses allusions à une possible "relecture" de cette discipline ont suffi à lui assurer un haut niveau d’écoute et de consensus.
Il n’a jamais dit qu’il était d’accord avec les revendications du mouvement de réforme catholique néo-moderniste "Nous sommes aussi l’Église", qui est né en Autriche et y est plutôt répandu. Mais, le soir du dernier mercredi saint, il a voulu avoir près de lui, à la cathédrale de Vienne, les dirigeants de ce mouvement quand il demandait pardon pour les abus sexuels commis par le clergé.
D’autre part, en ce qui concerne les procédures permettant de combattre les abus, l’archevêque de Vienne apparaît comme l'interprète le plus déterminé de ce que l’on appelle la "transparence" : le renvoi systématique de ces affaires devant la justice civile et en tout cas devant des organismes judiciaires indépendants de la hiérarchie. Sur ce point aussi, il obtient un large consensus.
En accusant le cardinal Sodano d’insensibilité et d’incapacité en ce qui concerne le scandale de la pédophilie, Schönborn a atteint une cible presque trop facile, quelqu’un qui soulevait déjà beaucoup de critiques pour diverses raisons.
Mais ce qui préoccupe le plus les autorités vaticanes et le pape lui-même, c’est la faiblesse de l’archevêque de Vienne dans son rôle de guide vis-à-vis de l’Église d’Autriche dans son ensemble.
Dans les années 80, celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger avait confié à Schönborn et à quelques autres évêques de confiance la rédaction du Catéchisme de l’Église catholique. Mais, recevant, le 5 novembre 2005, peu de temps après avoir été élu pape, les évêques autrichiens en visite "ad limina", il leur reprocha précisément d’enseigner la doctrine "de manière incomplète", en omettant "ces choses que l’on écoute le moins volontiers ou qui suscitent des réactions de protestation et de dérision". Schönborn était là lui aussi et il écoutait.
Les 15 et 16 juin 2009, les évêques autrichiens furent de nouveau convoqués à Rome pour faire leur rapport. Évidemment, le pape estimait que la leçon qu’il leur avait donnée en 2005 n’avait pas suffi.
De plus, une partie importante des catholiques s’était rebellée, peu de temps auparavant, contre la nomination à Linz d’un évêque, Gerhard Maria Wagner, auquel il était reproché d’être trop conservateur. Schönborn et d’autres évêques laissèrent la protestation se développer. Au bout d’un mois Rome céda et annula la nomination, à la grande joie de tous ceux qui prétendent que le bon critère pour choisir les évêques est la satisfaction populaire.
Le Saint-Siège publia également, après la rencontre des 15 et 16 juin 2009, un communiqué public qui rendait compte des rappels à l’ordre adressés aux évêques autrichiens.
Le communiqué du 28 juin concernant la rencontre entre le pape et Schönborn est donc la troisième réprimande de la série. Entre temps, les cinq ans canoniques depuis la visite "ad limina" de 2005 se sont presque écoulés. Les évêques autrichiens vont donc bientôt se rendre chez le pape pour ce qui sera, on peut le prévoir, une quatrième réprimande publique.
Tout cela n’empêche pas Ratzinger de continuer à apprécier les qualités de son ancien étudiant Schönborn qui est, au fond de lui-même, (??) absolument orthodoxe. Lorsque les anciens étudiants du pape se réuniront autour de lui à Castel Gandolfo, au cours du dernier week-end d’août, c’est justement Schönborn qui fera l’exposé d’introduction, sur un sujet crucial comme l'interprétation du concile Vatican II.
Cependant, Benoît XVI connaît aussi les défauts de Schönborn, dont le plus important est l'incohérence entre sa pensée – qui est tout à fait en ligne avec celle du pape – et ce qu’il dit et fait pour se faire écouter et applaudir.

(...)

Le Pape à Sulmona Visite au Centre Don Orione (Monte Mario)