Actualités Images Visiteurs La voix du Pape Livres Lu ailleurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


L'Eglise en Belgique à la dérive Official Papal Visit Website Fin de l'année sacerdotale Meurtre de Mgr Padovese Chypre, 4-6 juin Voyage au Portugal La lettre de Jeannine

JL Restàn, sur les dernières nominations

Il pense lui aussi [1] que la "barque" est fermement gouvernée (alors que, contre toute évidence, certains prétendent le contraire). Et revient sur la mission de la ré-évangélisation de l'Occident apostat. Traduction de Carlota (5/7/2010)

Texte original sur le site http://www.paginasdigital.es/

Si vous connaissiez le nom de Dieu.
----------------------
Jusqu’aux plus durs adversaires se rendent à l’évidence. Plus la tempête redouble, plus la figure de Benoît XVI resplendit ferme et équilibrée à la source de la foi. Le Pape dont certains disaient qu’il ne gouverne pas, est en train de nous montrer ces dernières semaines en quoi consiste vraiment pour Pierre la garde de son troupeau. De sorte que le même qui rappelle à l’Église la nécessité de la purification et de la conversion n’a pas peur de hausser la voix contre les puissances de ce monde, en réclamant pour ses fils la sécurité et la justice que mérite tout citoyen de la cité terrestre (ndr: allusion à l'affaire belge?). Chez Benoît XVI, il n’y pas de rupture entre la théologie et l’histoire.

La fête des Saints Pierre et Paul a été la toile de fond de l’approfondissement de la vision papale, regard sur ce moment en butte simultanément avec les pouvoirs du laïcisme le plus agressif, les trahisons de quelques ministres de l’Église, et la réduction et la déformation de la foi dans la vie de tant de chrétiens. Tribulation, oui, mais comme tant de fois dans l’histoire, et le Pape nous invite à la vivre sans détours mais avec la confiance mise dans la parole de Jésus : « Le pouvoir de l’enfer ne prévaudra pas ».

De nouveau, la même idée qui a surpris tout le monde pendant le voyage au Portugal: les persécutions ont toujours existé et accompagneront toujours le chemin de l’Église, mais elles ne constituent pas le plus grand danger pour la vie de l’Église. Le danger le plus grave vient toujours de ce qui contamine la foi, qui affaiblit la capacité de prophétie et de témoignage des chrétiens[2]. Quelle leçon pour nos lamentations et nos sentiments d’assiégés !

Un autre grand thème a été celui de la liberté que Dieu a garanti à son Église. Une garantie qui tient dans la communion avec le Successeur de Pierre, son boulon historique le plus remarquable. Le ministère pétrinien, que quelques modernisateurs se sont engagés à dissoudre ou à mettre de côté, est précisément l’instrument mis en place par le Christ pour préserver chaque communauté ecclésiale de la tentation de l’isolement, du localisme et de l’autosuffisance, mais aussi pour assurer au peuple des simples le lien avec la foi apostolique, en la défendant de toute déformation et vent doctrinal.

Impressionnante aussi l'approche de la question missionnaire. A chaque fois, je note plus clairement encore combien Benoît XVI regarde notre monde d’aujourd’hui avec ce regard de tendresse avec lequel Jésus a pleuré à la vue de Jérusalem: « L’âme de l’homme a aussi soif du Dieu vivant Également dans les déserts du monde sécularisé …l’homme du troisième millénaire (que tant de fois nous donnons comme perdu) désire une vie authentique et entière, il a besoin de vérité, de liberté profonde, d’amour gratuit ». Mais qui dit ces choses-là aujourd’hui ?

C’est pour cela et dans un geste de gouvernement qui approfondit les intuitions des grands Papes Paul VI et Jean-Paul II que Benoît XVI a décidé de créer un Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation, dont l’archevêque Rino Fisichella prendra la tête.

Il s’agit de donner corps au besoin pour l’Église - déjà exprimé pendant le voyage au Portugal - d’apprendre une nouvelle forme de présence et de dialogue missionnaire dans les territoires d’ancienne tradition chrétienne qui font l’expérience aujourd’hui d’une profonde sécularisation, d'une espèce « d’éclipse de Dieu ».
Non pas que le Pape confie cette tâche immense à une nouvelle structure mais qu’il crée un point de stimulation et de référence pour donner une impulsion à la réponse à un défi qui, au moins en Occident est le plus grand que l’Église doive affronter en ce début du XXIème siècle. Certains parlent de « re-christianisation » comme s’il s’agissait d’une nouvelle édition de la bataille d’Austerlitz (ndt je suppose que l’auteur veut parler d’un combat presque militaire. Et évidemment chez nous ce ne serait pas cette bataille qui nous serait venue immédiatement à l’esprit, même si en 1805 l’Espagne et la France étaient alliées !), mais il n’y a qu’à écouter le Pape pour comprendre que s’agit de quelque chose de bien différent.

La nomination de Fisichella (contesté par quelques secteurs catholiques mais clairement approuvé par le Pape) ouvre une série d’importants changements à la Curie Romaine, dans lesquels on lit parfaitement l’empreinte de Benoît XVI.
À la tête de la Congrégation pour les Évêques, se trouvera dès maintenant le canadien Marc Ouellet, de qui nous avons parlé récemment dans ces pages (Vive le Québec ) L’archevêque de Québec a un feeling (ndt en anglais dans le texte !) théologique très clair avec le Pape Ratzinger (comme lui il a été en relation avec von Balthasar et la revue Communio) et a démontré de l’audace, de la créativité et de la fermeté sur un territoire très compliqué pour l’Église. Il lui reviendra le travail ardu de dessiner une nouvelle génération d’évêques du monde entier.
Ces jours-ci on connaîtra aussi le nom du successeur de Walter Kasper, à la tête du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens. Le dialogue oecuménique et avec les juifs est un autre pari significatif du pontificat, et Kasper a été un collaborateur loyal mais parfois divergent. Il semble que celui appelé à lui succéder est le Suisse Kart Koch (ndt c’est bien lui!) l’actuel évêque de Bâle, un homme connu pour sa franchise et pour ne pas avoir peur des conflits. D’autres nominations sont en train de mûrir, des nominations qui démontrent que le Pape veut et sait gouverner la Curie, quoique pour lui, elle n’est qu’un instrument au service de la grande mission : « Que pouvons nous faire pour tous ces gens, innombrables et qui ont tellement soif ? …Si vous connaissiez le don de Dieu.

 

Notes


[1] Voir ici: Quand Benoît XVI impose son style -> sur le même thème

[2] Homélie de la messe du 29 juin solennité des Saints Pierre et Paul:

(..) si l'on pense de deux millénaires de l'histoire de l'Église , nous pouvons observer que - comme l'avait annoncé le Seigneur Jésus ( cf. Mt 10.16 à 33 ) - les épreuves n'ont jamais manqué pour les chrétiens , et dans certaines périodes et certains lieux, elles ont pris le caractère de véritables persécutions. Ces dernières, cependant , malgré les souffrances qu'elles causent, ne constituent pas le plus grand danger pour l'Eglise. Le dommage le plus important, en effet, elle le subit de ce qui empoisonne la foi chrétienne et la vie de ses membres et de ses communautés , l'érosion de l'intégrité du corps mystique, affaiblissant sa capacité de prophétie et brouillant la beauté de son visage.

Sulmona: rencontre avec des détenus Le Pape à Sulmona