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Sulmona: rencontre avec des détenus

Réflexion sur la "non-communication" du Pape (5/7/2010)

Depuis le début du pontificat, tout particulièrement à l'occasion des différentes polémiques qui ont secoué l'Eglise, il est de bon ton de dauber sur les faiblesses de communication du "Vatican".
Carlota réagit aux critiques récentes (d'un blog que j'apprécie généralement !) à la note publiée par la salle de presse du saint-Siège en défense de la Congrégation "Propaganda fidei" (il en avait été question ici, en termes plutôt élogieux: Réaffirmation du "leadership" de Benoît XVI ) :

Mais si le problème était simplement ailleurs...
Ne pas travailler selon les mêmes critères ...et penser aux risques de dommages "collatéraux" non connus des professionnels de la communication qui sont face à l'Eglise, et aux règles de l'Eglise (ne pas accabler, ne pas juger sans le maximum d'éléments, penser aux plus faibles, etc.). Essayer malgré tout de dire la vérité. Evidemment tout cela peut se transformer en "avoir voulu cacher, avoir fait des bourdes"...
Voir l'assassinat de Mgr Padovese...
Je suis sûre que ce serait intéressant pour un étudiant de faire une thèse sur le long terme des décalages et réactions entre le Vatican et les médias.
Si la "com" actuelle du Vatican est mauvaise et contre-productive (pas dans l'immédiat - il est peut-être trop tôt pour juger - mais sur le moyen et le long terme) elle évoluera sans doute...
De toute façon, quoi que dise l'Eglise elle a tort pour la plus grande partie des médias...

Je partage entièrement ce point de vue.
Pour communiquer, et donc se défendre avec les moyens du monde, il faut être agressif, et même méchant. Je le sais par expérience personnelle...

Certes, on ne peut pas tout mélanger, mais voici une parfaite illustration du "manque de communication" du Vatican. Certains diraient "un cas exemplaire":

En visite à Sulmona, hier, le Saint-Père a visité une maison de détention : supercarcere, en italien, je suppose qu'il ne s'agit pas d'une simple maison d'arrêt, mais plutôt ce que nous appellerions une "centrale": 300 détenus environ, surpopulation, 85% de détenus toxico-dépendants, un nombre élevé de suicides, au point d'avoir été qualifiée par la presse de "maison de la mort". Bref, du dur.
Si Benoît XVI avait été ... disons Obama, il aurait convoqué journalistes et caméras de télévision pour montrer comment il dialoguait avec les détenus et les gardiens, et, sous le crépitement des flash, aurait prononcé quelques propos bien sentis sur la grande honte des prisons, ou que sais-je encore.

Voyons plutôt comment cela s'est passé, selon Il Tempo du 5 juillet (Raffaella) - exactement comme lorqu'à Malte, il avait prié et pleuré avec les victimes d'abus sexuels:

Dans le coeur du Pape, les détenus
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Rencontre strictement privée du Pape avec cinq détenus , dont deux internés du "supercarcere" de Sulmona , auxquels il a dit: "Je suis heureux d'être parmi vous, je voulais vous rencontrer tous. Je souhaite que vous puissiez trouver votre chemin et donner votre contribution à la société selon vos capacités et les dons de Dieu vous a donnés".
Propos rapportés par le Directeur adjoint du Bureau de Presse du Saint-Siège, le Père Ciro Benedettini selon lequel, même dans un temps très bref, huit minutes, le dialogue entre Benoît XVI et les prisonniers a été "très intense" avec des moments de "profonde émotion" .
Les paroles les plus prononcées lors de la rencontre - a déclaré le père Benedettini - ont été 'Merci, Sainteté'".
L'aumônier de la prison , le Père Franco Messori a remercié le Pape au nom des présents pour "l'attention de l'Eglise envers tous les détenus, qui se manifeste également par la présence d' aumôniers" . Une déclaration non programmée mais qui n'a pas intimidé Papa Ratzinger, qui, prenant la parole a déclaré : "Je vous porterai dans mon cœur".
La délégation menée par le directeur de l'institut a été choisie par la direction parmi ceux qui ont déjà obtenu un permis de sortie spéciale. Pendant la rencontre privée , le Pape a centré son attention sur ceux qui travaillent dans un environnement difficile et exercent une fonction très délicate dans les maisons de réclusion.

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