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Un Légionnaire du Christ témoigne

Traduction par Carlota d'une interviewe d'un légionnaire mexicain, le Père Juan Carlos Ocejo (9/5/2010)

A lire cette interviewe, on comprend le souci du Saint-Père d'accompagner pastoralement "les légionnaires et les membres de Regnum Christi, tant religieux que laïques, dont pour la grande majorité d’entre eux, les qualités morales, la fidélité à l’Église, la piété et la vaillance sont des réalités incontestables". (cf Les Légionnaires du Christ )

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Carlota

Alors qu’un communiqué du Saint Siège a été diffusé récemment, le quotidien mexicain dans sa version digitale http://www.milenio.com a mis en ligne un entretien entre le journaliste Ángel Carrillo Romero et le Père Juan Carlos Ocejo Cueto, jeune supérieur des légionnaires du Christ à Torreón (Ndt Ville du nord du Mexique – état de Coahuila, qui compte avec sa banlieue aujourd’hui environ 1,2 Million d’habitants. Au départ ce n’était qu’un simple groupement d’habitations sur une grande propriété agricole quand le révolutionnaire Pancho Villa s’en empara en 1907).
Dans cette ville industrielle, rappelle le journaliste, La Légion du Christ a beaucoup de prestige et d’influence, et cela n’a pas été facile pour elle de se trouver confrontée au jugement de la population quand les actes de Marcial Maciel ont été connus.

Ma traduction des principales questions du journaliste voir aussi: Note conclusive de Carlota )
Article original complet ici: http://www.milenio.com/node/438647



Le Journaliste - Avez-vous connu Marcial Maciel?

Le Père Juan Carlos - Oui, je l’ai connu

Le journaliste - Racontez-nous votre expérience?

Le Père Juan Carlos - Il fut toujours un prêtre proche [des gens]. Jamais je n’ai jamais rien vu de ce qui se racontait. Je l’ai connu dès mon enfance et ce que je peux dire c’est ce que j’ai dit à ceux qui nous ont visités : Que je n’ai jamais rien vu. Moi, de lui, je n’ai reçu que des bonnes choses. J’ai reçu un exemple, un témoignage. Aujourd’hui, par malheur, nous devons nous rendre compte qu’il ne peut plus être un exemple pour nous, mais cela n’empêche pas que j’ai reçu des bonnes choses de sa part.

Le journaliste - Vous vous démarquez de Marcial Maciel?

Le Père Juan Carlos - Je ne m’avancerais pas à le dire ainsi. Si ton père commet des erreurs ou des déviations, renoncerais-tu et dirais-tu que tu n’es plus son fils ? Nous pouvons commettre des erreurs graves dans la vie sans que cela ne retire pas le fait qu’il est toujours le fondateur des Légionnaires du Christ.

Le journaliste - Et c’est comme cela que vous rappelez sa mémoire?

Le Père Juan Carlos - Nous ne pouvons pas cesser d’avoir en souvenir Marcial Maciel. Ce que nous allons devoir faire, c’est vrai, c’est réécrire notre histoire qui dans un certain sens réside dans son personnage.

Le journaliste - Benoît XVI a parlé à la majorité des ordres religieux [ndt Le journaliste parle sans doute de la réunion romaine qui rassemblait plusieurs hauts responsables des Légionnaires et du mouvement Regnum Christi]. Comment les Légionnaires du Christ jugent-ils Marcial Maciel ?

Le Père Juan Carlos - Le vendredi précédent la Semaine Sainte, les supérieurs de la Légion qui étaient à Rome, ont émis un communiqué dans lequel était indiqué que nous réprouvions absolument les actes immoraux commis par notre fondateur et que pour cela, avant tout nous devons demander pardon aux personnes qui furent offensées et aussi aux personnes qui durant ces années ont eu confiance en nous et à qui nous causons aussi de la souffrance. A tous a été exprimé ce pardon et aussi, dans ce communiqué il a été établi qu’à partir de ce moment nous ne prenions plus comme modèle à suivre notre fondateur le père Marcial Maciel.

Le journaliste - Il y a une autre information qui a pris naissance en Espagne et qui dit que le Père Marcial Maciel était un homme de nombreux excès et surtout financiers. On parle de quantités importantes d’argent qu’il dépensait chaque jour (ndt, voir ici: une nouvelle forme de journalisme ? , mon texte sur une nouvelle forme de journaliste et la réponse du Père Jesús María Delgado, LC à un article a priori tendancieux du journal « El mundo » d’avril 2010).

Le Père Juan Carlos - Sincèrement je n’en sais rien. Je ne sais pas combien il dépensait, ni qu’il faisait des dépenses. Je ne peux pas parler de ce que je ne sais pas. Ce que je peux dire c’est que moi personnellement je ne l’ai jamais vu faire ces choses extravagantes.

Le journaliste - Actuellement il y a des réactions, à Monclova par exemple (ndt autre ville de l’état de Coahuila, fondée il y a plus de 400 ans par les Espagnols et très connue pour ses gisements miniers et ses aciéries). Alonso Ancira le propriétaire de AMHSA (ndt Société Anonyme des Hauts Fourneaux du Mexique), une entreprise importante a retiré son appui à la branche éducative des Légionnaires du Christ. On craint que le phénomène ne se reproduise dans d’autres endroits du pays?

Le Père Juan Carlos - Je ne connais pas la situation concrète de Monclova car chaque endroit a des situations différentes. J’insiste, je n’ai pas d’éléments sur ce qui est arrivé à Monclova. Ce que je peux dire c’est, en ce qui concerne les centres éducatifs que sont les collèges qu’ils continueront à exister parce que c’est la partie rayonnement charismatique du mouvement de la Légion. Si la Légion ne disparaît pas, elle continuera avec ses œuvres.

Le journaliste - Plusieurs analystes pensent que les Légionnaires du Christ doivent disparaître, non pas littéralement parlant, mais par rapport à la scène publique. Ils doivent se reprendre pour faire le point sur ce qu’ils ont fait. Qu’en pensez-vous mon Père ? (ndt : Abandon de la scène publique : Evidemment une perte d’influence de l’Église arrangerait beaucoup de monde, dans un pays gangrené par la corruption et les « cartels », où l’on veut imposer la culture de mort, - nouveau marché intéressant pharmaceutique et « médical », où l’exploitation des ressources pétrolières et agricoles peut être confisquée ou bradée).

Le Père Juan Carlos - D’abord, dire les choses qu’ils ont faites, c’est assez général. Moi je n’ai rien fait et je suis Légionnaire du Christ.

Le journaliste - Je fais référence au groupe

Le Père Juan Carlos - Je pense que le plus important est de ne pas perdre de vue que la Légion du Christ a survécu parce que c’est une oeuvre de Dieu, c’est une oeuvre de l’Église, si Dieu, notre Seigneur veut qu’elle disparaisse, elle le fera. Par exemple, à une époque les jésuites furent suspendus durant plusieurs années et la congrégation se réinstalla elle grandit avec une force qu’elle n’avait jamais eu jusque là. Je pense que parler avec une vision humaine est toujours difficile.

Le journaliste - Le Cardinal Juan Sandoval Iñiguez est candidat pour devenir responsable des Légions du Christ - Qu’en pensez-vous ?

(Ndt : le Cardinal Juan Sandoval Iñiguez, prélat mexicain né en 1933, actuel archevêque de Guadalajara – 2ème ville du Mexique, considéré comme très conservateur par certains médias. J’ai par ailleurs écouté une partie de l’entretien téléphonique de la journaliste Carmen Arestegui sur MVS avec le cardinal, -malheureusement mauvais enregistrement. La journaliste a insisté pour arracher une réponse et a fini par dire: « Supposons que le Pape vous désigne » – Et la réponse du cardinal : « J’obéirai si le Pape me désigne ».

Le Père Juan Carlos - C’est le Saint Père qui le nomme

Le journaliste - Vous comme Légionnaire comment le voyez-vous?

Le Père Juan Carlos - Comme un cardinal, comme un homme de Dieu, comme un homme qui représente Jésus-Christ et auquel, selon nos règles, nous devons le respect parce qu’il est le successeur des apôtres comme tout autre évêque. Et par conséquent si le Saint Père décide que ce sera lui, - ou un autre, nous l’accueillerons comme nous avons accueilli nos visiteurs, avec la plus grande bonté, la plus grande charité et une très grande affection.
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Le journaliste - Juan Sandoval Íñiguez déclare aussi que le comportement du Père Marcial Maciel est comme celui de tous les Mexicains, avec une double morale (ndt ahurissante déclaration, qui n’est peut-être pas tout à fait citée dans son intégralité – Ce qui est sûr c’est que je l’ai entendu dire à Carmen Arestegui qui l’interrogeait par téléphone sur le texte récemment émis par le Vatican sur les Légionnaires du Christ, que Maciel était un fou et un psychopathe).

Le Père Juan Carlos - En toute sincérité, je ne suis pas au courant. Je me réfère au communiqué de mes supérieurs. Le catholicisme décrète que nous serons jugés par une entité divine.

Le journaliste - La justice des hommes serait-elle à l’intérieur des possibilités spirituelles des Légionnaires du Christ ?

Le Père Juan Carlos - Évidemment, il y a une indication tant de nos supérieurs que des évêques eux-mêmes. Il y a quelques jours est parue une déclaration de Monseigneur José Guadalupe évêque de Torréon dans laquelle il signalait que s’il y a des prêtres et des religieux qui ont pratiqué des actes immoraux ils doivent affronter la justice civile.

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Note conclusive de Carlota

Bien évidemment je ne défends pas Maciel dont le comportement et la double personnalité ont fait dire à certains dont José Alberto Barrera qu’il pouvait y avoir une intervention du malin dans cette affaire (cf A propos du Père Maciel).
J’ai lu que l’avocat qui représentait ces personnes qui se prétendaient les fils de Maciel avait annoncé (mars 2010) qu’il rompait les relations avec ses clients car il lui semblait inacceptable qu’ils aient demandé 26 millions de dollars à la congrégation en échange de leur silence. Le nouveau supérieur de la congrégation avait en son temps refuser le chantage, disant que c’était une affaire liée à la justice et que seule la vérité comptait. C’est la même Carmen Arestegui qui avait interviewé par téléphone ces prétendus fils Maciel. La situation est très complexe et ne peut donc se limiter aux gros titres des journaux, même si je me répète il est pas question de diminuer les fautes de Marcial Maciel.

J’ai malheureusement l’impression que la guerre contre l’Église Catholique, qui s’est quelque peu mais sûrement très temporairement éteinte côté Allemagne et côte Est des États –Unis, reprend de plus belle sur la côte ouest des EU et le Mexique (Procès contre le propre archevêque de Mexico qui aurait couvert des prêtres pédérastes, curés hispanophones pédérastes ayant travaillé aux EU et réfugiés au Mexique, plus bien évidemment les Légionnaires du Christ). L’enjeu de cette lutte acharnée contre l’Église Catholique est de taille, tant au Mexique (réservoir en consommateurs et ouvriers pour une puissance hégémonique « made in USA ») qu’au nord du Rio Grande, où la population hispanique et catholique est considérable, même si dans une vision idyllique d’une assimilation il existe de nombreuses conversions par des églises protestantes ou néo-protestantes. Par ailleurs l’état de Californie où résident les groupes homosexuels les plus extrémistes vient de voir arriver Mons. José Horacio Gómez (né à Monterrey, Mexique, avec une formation en Espagne notamment), comme nouvel archevêque de Los Angeles. Il semble bien différent de son prédécesseur le cardinal Roger Mahony...

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Une lettre merveilleuse pour mon site Les cent jours de Mgr Munilla