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La lettre de Jeannine (XIII)

Benoît XVI et le Portugal. Mon amie a tout observé minutieusement, grâce aux "directs" de KTO, suivis avec "les yeux du coeur". C'est donc le pélerinage... comme si vous y étiez! (20/5/2010)

Le collage de Gloria "comme un fils" résume à merveille son texte.



Chère Beatrice,

(...)

L'interview du Père Lombardi montre bien que l'Eglise sait ne pas se laisser piétiner lamentablement. Pour moi charité ne veut pas dire naïveté, soumission.
Dès le lundi 10 au soir le magazine de Radio-Vatican parlait du démenti du Père Lombardi au sujet du prétendu appui que le Saint-Père aurait mendié auprès du cardinal Sodano (cf. Ce salut spontané de Sodano). Benoît XVI possède une solide carapace qui lui permet d'encaisser les coups durs. Il n'est pas un chef de parti qui soudoie ses collaborateurs, offre des pots de vin pour gonfler le résultat d'une consultation. Il faut avoir un esprit retors, malfaisant pour penser et écrire cela. Cet homme à qui on reproche de ne pas assez recevoir prendrait le temps d'organiser sous le manteau une manifestation rien que pour sa petite personne, ridicule. Il n'est pas celui qui se prête au jeu de la séduction en prolongeant sa présence plus qu'il ne le juge utile et ce afin d'éviter la personnalisation de la fonction; alors supposer qu'il puisse s'abaisser à demander un appui pour maîtriser une situation qui ne lui échappe pas et qu'il n'a pas l'intention de ranger au fond d'un tiroir me paraît tout simplement inimaginable, insensé. Pour faire mal et diffuser leurs idées subversives les media et les opposants farouches sont aptes à écrire ou dire n'importe quoi.

Je passe à mon sujet favori: notre Pape.
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Après le premier flash sur KTO le mardi 11 mai j'ai guetté le début du direct: arrivée à l'aéroport de Portela à Lisbonne. Ayant encore en tête la descente d'avion à Malte j'ai noté avec un petit pincement au cœur que Benoît XVI était moins souriant et prenait des précautions pour descendre la passerelle et cherchait un appui. J'avais tort et l'accueil a été chaleureux mais moins spontané, les hôtes ayant des personnalités très différentes. La cérémonie d'arrivée ne s'est pes déroulée à l'aéroport mais lors de la visite de courtoisie et là j'ai retrouvé notre Saint-Père détendu, souriant avec un couple présidentiel chaleureux.

La photo officielle avec les trois personnages très naturels, entourés de drapeaux colorés qui volaient dans le vent donnait une image heureuse de cette rencontre. Pendant que les honneurs militaires étaient rendus on entendait les salves des canons des bateaux présents dans la rade. Avec un grand défilé des forces armées cette cérémonie était impressionnante, inhabituelle et a été saluée par des applaudissements fournis. Dans la tribune les propos échangés entre le Saint-Père et le président paraissaient très spontanés de même que la présentation et la visite du monastère des Hieronymites qui est une merveille architecturale. J'ai beaucoup aimé l'entrée dans l'église déserte, la nef immense, la chorale aux voix magnifiques, jeunes, fraîches interprétant l'Ave Verum de Mozart que Benoît XVI s'est arrêté pour écouter avant d'aller prier devant le maître-autel de l'église Santa Maria de Belém Un tableau avec la Vierge a été présenté au Pape. Pendant la brève visite une femme guide a donné des explications écoutées attentivement par notre Benoît et présentées dans un mélange de français et de portugais, rien de compassé et la sensation agréable de participer à une visite organisée pour prouver au visiteur qu'il est attendu avec joie.Le retable de style baroque est admirable et les enfants de la chorale ont interprété un chant de Bavière en l'honneur du Pape. Une vue a permis de découvrir la garde à cheval qui attendait l'arrivée du Pape au Palacio de Belém mais la visite était vraiment privée. L'ensemble présenté était fort attirant, très télévisuel. Le Président de la République, les autorités, les Portugais ont tout fait pour que ce voyage soit un moment de grâce pour le Saint-Père: quatre jours de congés décrétés, des décorations colorées, nombreuses ,des habitants présents tout au long du parcours, exubérants, émus aussi, des jeunes qui voulaient le voir, l'entendre, les applaudissements, les cris de joie, tout cela était simple, spontané, touchant.

La messe au Terreiro do Paço à Lisbonne a été une grande fête et une communion réelle Cette foule joyeuse, colorée, ravie de la présence du Saint-Père lui offrait un accueil populaire chaleureux, enthousiaste. Rien de convenu dans tout cela mais une manifestation profonde de soutien, d'amour pour celui qui est venu, qui est là, les enfants sont réunis autour du Père et écoutent les paroles qu'ils attendent. Tous sont regroupés: prêtres,laïcs, famille, jeunes; pour un moment on a l'impression que le temps a suspendu son cours inexorable pour laisser la place à la grâce liée à cette silhouette qui d'une voix douce, énergique, parle d'amour, de joie, de foi. Cette même voix redit que le Christ n'est pas une histoire que l'on raconte en la réactualisant. Sa naissance, ses années passées à faire connaître la Bonne Nouvelle, sa mort sur la Croix sont une réalité qui traverse les siècles et résiste aux tempêtes. La célébration a été belle, simple dans un cadre merveilleux. J'ai apprécié la forme très suggestive de l'autel,cette barque (pour moi) qui regroupait les célébrants avec , en toile de fond, la vue plongeante sur le Tage. Notre Pape a donné une homélie vibrante fort appréciée et applaudie sans paraître gêné; l'humeur était au beau fixe,Benoît XVI parlait portugais et acceptait les vivats des fidéles séduits. Où était passé cet homme froid, incapable de soulever le moindre enthousiasme, tout juste bon à dire non, à imposer ses idées?

Ce pape n'aime pas le clinquant, mais il sait apprécier et répondre aux manifestations vraies d'affection, en toute discrétion et ne se cache pas dans des voitures blindées ainsi que l'on veut nous le faire croire. La papamobile a été omniprésente et Domenico Giani n'a pas hésité à présenter les bébés à embrasser, comme en France.
Sur les clichés en gros plan les deux mains du Pape se posent sur le nourrisson; sur l'un d'eux j'ai trouvé le regard amusé que Benoît XVI pose sur l'enfant, dommage que l'on ne voit pas la petite frimousse liée à cet échange.
Comment ne pas noter la remise des cadeaux avec l'évêque de Setubal lors du message pour le 50è anniversaire de la fondation du sanctuaire du Christ Roi d'Almada et surtout les sourires heureux, épanouis, les remerciements vrais qui prouvaient, s'il en était besoin, que la communion était profonde.Cet évêque était vraiment touché, reconnaissant et il le montrait.
A la fin de la célébration notre Saint-Père , saluant, sourire heureux et visage serein a regagné la papamobile pour être vu par les très nombreux habitants qui étaient massés le long du parcours. Le bonheur fait pleurer; dans la foule, un petit drapeau dans une main et un mouchoir dans l'autre une portugaise au sourire épanoui, essuyait ses larmes qui coulaient. Un drapeau bavarois flottait, sa Bavière qui le traite d'une manière inique était présente. Le soir à la nonciature les jeunes en grand nombre faisaient de la musique et chantaient, ils attendaient, bien que sans rendez-vous formel, que le Pape les saluent ce que notre Benoît a fait de bonne grâce en n'oubliant pas de demander à cette jeunesse exubérante de le laisser dormir afin que la journée soit bonne; cela les a fait beaucoup rire paraît-il. C'est une habitude affectueuse prise par les participants, de le suivre lors de sa présence dans une ville et je trouve cela charmant, ils savent qu'ill les aime.

La rencontre avec le monde de la Culture a été un moment choisi pour Benoît XVI avec le discours du cinéaste de 102 ans . Comment ne pas admirer cet homme très âgé qui s'est agenouillé devant le Saint-Père et tant pis si le protocole ne prévoit dans ses règles qu'un " gamin" se lève et se déplace pour remercier un aîné et lui prouve ainsi sa gratitude. Benoît XVI est raffiné et le carcan de la règle en vigueur doit lui peser bien souvent, à lui qui est d'une grande simplicité.Le Pape a été très applaudi avec salle debout. Benoît XVI a réaffirmé que l'Eglise a une mission de vérité à remplir. Il y a conflit entre le présent et la tradition et il s'exprime dans la quête de la vérité. En mélomane averti il a apprécie la très belle chorale. Tout cela demandait une préparation soignée, soucieuse de celui qui venait..

L'arrivée à la Chapelle des Apparitions a été un moment de pur bonheur. L'accueil a été impressionnant, enthousiaste, chaleureux au milieu d'une marée humaine. Tout concourait à faire la fête: les chants, les drapeaux, les "vivo el Papa", les cris, la liesse dans un rassemblement inespéré, inattendu pour le nombre de participants, pour l'immense élan d'amour,d'affection, de respect pour cet homme qui leur faisait un merveilleux cadeau, même la mèche folle de Benedetto avait échappé au pileolus. Pour reprendre les paroles du commentateur Benoît XVI rencontrait un peuple en fête, un sanctuaire plein de joie. Même les religieuses du Carmel pouvaient suivre cette visite si bien préparée à la télévision. Il a gagné la petite chapelle et la piété mariale de notre pasteur s'est révélée avec sobriété mais intensité à la masse des fidèles rassemblés. Marie est très présente au cœur de Benoît XVI mais je pense (c'est une optique très personnelle) que compte-tenu des temps difficiles traversés par l'Eglise et le successeur de Pierre cette petite statue de la Vierge au sourire si doux offrait un réconfort et rassérénait au milieu de la tempête. La rose d'or que notre Pape a déposée à ses pieds n'était pas un cadeau lié au respect d'un protocole mais le don d'un enfant à sa mère avec ce visage ébloui levé vers elle, les mains jointes comme en une muette supplication. C'est le fils qui l'avait apportée de Rome de la part du Pape. Le profil de notre Saint-Père aux lèvres immobiles, sa sobre tenue en or et blanc, tout s'associait à la sérénité qui se dégageait de cette prière intérieure dans ce lieu si simple, dans ce cœur à cœur intense avec celle qui sait si bien soulager. C'était un moment de grâce pour ceux qui pouvaient le vivre, le partager. La prière de Benoît XVI à la Vierge est un beau cadeau. La ferveur de la foule était impressionnante, son silence révélait la participation massive aux offices.
Les Vêpres célébrées dans l'église de la Très Sainte Trinité de Fatima ont réuni prêtres, diacres, consacrés et séminaristes dans une célébration regroupant des participants nombreux, chaleureux mais aussi très attentifs aux paroles du Souverain Pontife qu'ils ont beaucoup applaudi après l' avoir écouté: des encouragements, des remerciements mais aussi des exigences leur demandant fidélité dans le temps au nom de l'amour et fraternité entre eux. A.M Izoard, dans "Vu de Rome" a relevé la prière poignante de Benoît XVI lors de la consécration des prêtres au Cœur Immaculé de Marie, une nouveauté. Les 300.000 présents au Sanctuaire attendaient à l'extérieur.

A la nuit il y a eu la récitation du Rosaire et la procession aux flambeaux, un chapelet a été offert au Pape par l'évêque et Benoît XVI l'a de suite étrenné pour le Rosaire. L'alternance du latin et des autres langues, la ferveur des pèlerins qui attendaient depuis de longues heures, la présence sereine du Pape tout donné à la prière faisaient de ces heures un temps de paix une oasis de foi profonde. A travers ses paroles on retrouve sa foi indéracinable. Les bougies formaient un décor sans cesse en mouvement avec les drapeaux, les bannières qui avançaient doucement dans un balancement harmonieux J'ai aimé l'image de la papamobile qui, blanche forme, s'éloignait seule dans l'allée bordée par les fidèles tenant leurs cierges et emportait dans la nuit un pèlerin prestigieux mais qui, aux pieds de la Vierge avait offert un visage d'enfant aimant, confiant en sa mère, totalement donné au Seigneur.

Que dire de la messe pour l'anniversaire des apparitions? une foule immense, de l'enthousiasme, de la ferveur, une assemblée qui avait supporté une attente pénible mais le Pape était là. On voulait le voir, s'en approcher. Il a rappelé qu'il était venu pour Marie, pour jouir de sa présence, lui confier les joies et les peines de tous ses enfants et qu'Elle est l'intermédiaire privilégié pour trouver l' amour de Dieu. Le Saint-Sacrement passant parmi les malades et les paroles du Pape au monde de la souffrance ont été un moment fort. Le tutoiement était inhabituel et la formulation "mon frère, ma sœur" m'a fait penser à la si belle méditation de la Prairie à Lourdes.

Après avoir salué la foule en plusieurs langues Benoît XVi s'est recueilli sur la tombe des deux pastoureaux. En tenue de célébrant l'image était sublime : sobriété et distinction.
L'accolade chaleureuse après les paroles d'accueil montraient que le courant passait , que le Pape était attendu, espéré avec joie. Il a d'ailleurs senti cette dimension conviviale, chaleureuse et cela a dû lui faire chaud au cœur. Benoît XVI a été follement applaudi par une foule très recueillie pendant la célébration mais exubérante lorsqu'il a salué les groupes et jusqu'à son départ.

Il y a eu la rencontre avec les organisations sociales catholiques, ambiance différente avec le soutien bien marqué du Pape mais aussi le rappel de la ligne de conduite à respecter pour rester fidèle à ce que souhaite le Christ et construire ainsi que le dit Benoît XVI "la civilisation de l'amour".

Notre Saint-Père a célébré la dernière messe de son pèlerinage à Porto, au milieu d'une foule nombreuse, répartie partout où elle pouvait profiter de sa présence. L'évêque de Porto, Mgr Clemente était radieux et la joie exprimée, l'accueil triomphal des fidèles, les petits drapeaux agités pour accueilir le pasteur qui venait visiter son troupeau, le long parcours en papamobile, la couleur rouge en l'honneur de la fête de la Saint-Mathias, rien ne manquait à cette dernière rencontre pendant laquelle notre Benoît XVI a continué à délivrer son message : foi, prière, mission, fidélité au Christ. Rien n'a été écarté, pas de triomphalisme mais une exigence accrue, nécessaire pour que l'Eglise puisse continuer à remplir son rôle.

La cérémonie de départ à l'aéroport a été simple, fraternelle. J'ai ri en voyant notre Saint-Père chercher la femme du Président pour la saluer, elle avait changé de côté et n'était plus dans le champ de son regard. POUR TOUTES LES CELEBRATIONS, POUR L'ARRIVEE COMME POUR LE DEPART, LE COUPLE PRESIDENTIEL A ÉTÉ PRESENT, CHALEUREUX, BIENVEILLANT, RESPECTUEUX, UNE CONSTATATION QU'IL EST IMPOSSIBLE DE PASSER SOUS SILENCE. JE REGRETTE QUE LA FRANCE N'AIT PAS FAIT DE MEME EN 2008 MAIS LAICITE ET POLITESSE NE SONT PEUT-ETRE PAS COMPATIBLES POUR CERTAINS.

* * * * *

Ce voyage, pour moi, a été une grande réussite. Je l'ai suivi avec les yeux du cœur. Mon aide pour la maison, Fatima, est allée au Portugal voir sa mère mais n'a pas manqué la grand-messe à Fatima. Les heures passées chez moi hier ont été ponctuées par les images vibrantes que nous avons partagées dans une émotion commune. Je lui recopie les enregistrements des directs de KTO car elle n'a pas pu tout voir et elle a grande envie de tout retrouver. Benoît XVI a attaqué de front tous les problèmes.
Grâce à l'article de Frédéric Mounnier (dans la Croix, ndlr *) je crois avoir peut-être trouvé la réponse à une question que je me pose depuis Turin: pourquoi le silence médiatique au sujet de cette journée si riche? Je reprends ses paroles
" Les journalistes conservaient un souvenir amer du vol papal vers Malte, le 17 avril dernier. ....le pape ne leur avait consacré que deux minutes et trente secondes, esquivant le jeu habituel des questions-réponses."
Est-ce pour punir le Pape de ne pas avoir respecté les règles du jeu qu'ils n'ont rien écrit sur le déplacement suivant? Si c'est exact , pour moi cela s'apparente à de la pure mesquinerie, à une mise au pas de Benoît XVI par la valetaille: minable.
Je sais qu'ils ont pour mission d'informer l'opinion publique mais comme cette tâche se transforme en désinformation, mensonge, calomnie, je ne vois pas pourquoi lil faudrait respecter cette profession qui se discrédite par sa façon de procéder. Je ne crois pas à leur rédemption; pour un semblant de volte-face combien de phrases assassines suivront. Si je me trompe je suis prête à leur faire justice.
Les questions relatives à la formidable réussite du rassemblement lors du Regina Cæli de dimanche prouvent bien qu'ils sont irrécupérables. Le même journaliste dans le même article rapporte les qualificatifs attribués au Saint-Père;
-> toujours introverti, je dirai oui mais avec un bémol
-> peu goûteux des foules, là encore je veux bien mais sans le transformer en ermite; même ceux qui ne l'apprécient pas vraiment reconnaissent sa gentillesse, sa courtoisie
-> piètre orateur, là je bondis. N'ont-ils jamais entendu le Cardinal Ratzinger lors des conférences de Carême, la très belle homélie prononcée lors des obsèques de Don Giussani peu de temps avant le Conclave , avec une telle envergure, un tel brio, qu'elle a fait pâlir l'étoile du cardinal Tettamanzi ,terne reflet du cardinal Carlo Maria Martini, son prédécesseur. Quand on ne sait pas on se tait, c'est une preuve d'intelligence mais encore faut-il en avoir.

Qu'entendent-ils par "orateur", le tribun emporté par sa colère ou son enthousiasme qui accumule les bons mots et meuble par sa faconde le vide de ses propos? Que retiennent-ils des grandes homélies claires, fouillées et qui, bien construites, guident celui qui sait écouter . Une italienne revenant du marché avec son cabas plein et rencontrant le cardinal J-L Tauran lui rapportait qu' elle avait tout compris de l'homélie fort longue de la messe d'intronisation; alors !!

Notre Pape a été différent, plus ouvert aux manifestations d'affection, Il me semble qu'après les tonnes de boue qui ont été déversées l'accueil qui lui était réservé était un baume qui pansait les blessures. Ses propos ont revêtu une touche personnelle, traduisant sa sensibilité, le plaisir que lui causaient toutes les paroles bienveillantes qui lui étaient adressées.
Ce pasteur est réservé mais pas insensible.
Mgr Guy Terrancle disait après l'élection: c'est un homme sensible, très sensible même malgré ses airs froids. Il est sensible aux dangers du monde actuel, peut-être trop. Mais la foi profonde qui l'anime saura le conduire de façon plus optimiste à la tâche qui est la sienne maintenant. Pas question de transiger avec les problèmes qui font mal: le prêtre doit conserver sa spécificité, le seul mariage valable est celui entre un homme et une femme, Jésus-Christ est la source du bonheur si on lui reste fidèle. Ses paroles sont exigeantes mais l'amour est exigeant; ce n'est qu'à cette condition qu'il fait grandir. Le vocabulaire précis est émaillé de formules empreintes de poésie, cet homme est un artiste épris de beauté.
Cette foule immense qui est venue le voir, l'écouter, l'applaudir a constitué une magistrale claque pour ceux et celles qui souhaitent la confirmation de la fin prochaine de l'Eglise et le discrédit de son chef suprême. Ils ne vont pas désarmer pour autant mais le succès remporté prouve que, en dépit des attaques, la désaffection, la méfiance à l'égard de l'Eglise n'est pas généralisée. Se vouer corps et âme à une entreprise de démolition et ne pas obtenir un résultat immédiat fracassant doit faire naître chez les meneurs de la rancœur, une irrésistible envie de repartir à l'attaque pour vaincre l'ennemi, rien de tel pour les aiguillonner.

Les atteintes de Benoît XVI au protocole : pour moi rien de choquant. Il est moins grave de dire Votre Eminence au Saint-Père (qui en a été une) que de l'appeler Saint-Père et faire circuler sur le net des propos diffamatoires, erronés, à la limite de l'incitation au meurtre.
Puisque les fameuses chaussures rouges sont signalées, il me paraît étrange qu'au bout de cinq années ce détail vestimentaire soit encore remarqué. Notre Benoît a bien raison de rester en blanc; c'est la tenue que je préfère; simple, élégante, elle met en valeur mieux que tout autre son pas souple et rapide. Les sorties du protocole posent un problème au service d'ordre mais il était beau de voir le Pape venir vers les enfants qui agitaient des foulards blancs, leur sourire, toucher leurs mains, leur offrir pendant quelques instants sa présence en remerciement de tout ce qu'ils lui apportaient. Pendant tout le voyage les personnes qui entouraient le Saint-Père étaient très attentives à sa personne et j'ai trouvé cela prévenant. Les gestes qui sont interprétés par les media comme des signes précurseurs d'un changement de tête et de cap paraissaient au Portugal relever de la bienveillance, du respect et c'était agréable de les voir dans leur spontanéité.

Le Regina Cæli du 16 mai a été un soutien affectueux offert à un pape ému, exprimant sa joie, ses remerciements avec simplicité, remué par cette foule nombreuse, touchante, dans un décor d'audience générale avec ballons, pancartes, banderoles. Cette prière récitée par cet homme en blanc qui paraissait si loin sur le ciel de Rome a dû faire grincer les dents à plus d'un. Feuillets dans la main gauche, lunettes dans la droite, notre Benoît quittait presque à regret la célèbre fenêtre La réussite était présente au rendez-vous de l'affection, de la confiance et c'était magnifique. Paroles de Benoît XVI aux participants "nous continuons", que faire ? rien à espérer de cet homme fatigué qui dit que la fraternité pousse à l'exigence, à la poursuite de l'action entreprise.
Je suis persuadée que cette épreuve terrible n'aura pas été vaine et qu'une fois de plus, en choisissant la voie de la sévérité, Benoît XVI aura fait le bon choix. Comme je ne suis pas charitable j'en veux à ceux qui en ont fait un bouc émissaire et tenté de le salir.
(..)

Jeannine


(*) Note

Frédéric Mounnier écrit entre autre:
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Les journalistes conservaient un souvenir amer du vol papal vers Malte, le 17 avril dernier. En pleine crise pédophile, le pape, contrairement à la tradition des conférences de presse pontificales en voyage, ne leur avait consacré que deux minutes et trente secondes, esquivant le jeu habituel des questions-réponses.
Mais voilà que juste après le décollage de Rome vers Lisbonne, ce 11 mai, Benoît XVI se présente et répond tout de go à la question qui fâche et reconnaît « les péchés commis à l’intérieur de l’Église ».
Dès l’atterrissage à Lisbonne, ces déclarations ayant fait le tour du monde, le pape pouvait se consacrer, comme libéré, à ce qu’il considère comme l’essentiel de son métier de pape : confirmer ses frères dans la foi et leur indiquer les chemins à emprunter pour répondre, selon l’Évangile, aux défis du jour.
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Celui qu’on décrit toujours introverti, piètre orateur, peu goûteux des foules, etc...

Le recours de toujours: attaquer l'Eglise Quand la foi rassemble le peuple de Dieu