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L'Eglise en Belgique à la dérive Official Papal Visit Website Fin de l'année sacerdotale Meurtre de Mgr Padovese Chypre, 4-6 juin Voyage au Portugal La lettre de Jeannine

La lettre de Jeannine (XIV-2)

Mon amie est une lectrice assidue, perspicace, aigüe, de certaines publications catholiques auxquelles elle est abonnée... à cause de Benoît XVI. Elle relève que l'image du Saint-Père évolue en bien (KTO). Elle est moins indulgente pour "La Croix"... (13/6/2010)

(en bleu, le texte de Jeannine)

Avant de partager avec vous mes impressions sur le voyage de notre Pape à Chypre (La lettre de Jeannine (XIV - 1 ) je vous transmets une partie de l'édito du diacre, Président de KTO , dans le programme qui se terminait le 4 juin.
Je trouve que le ton change à l'égard de notre Pape, plus proche de la vérité du personnage et c'est pourquoi j'ai pensé vous le communiquer.
Je reproduis les phrases essentielles :

Le pape vient en paix et pour la paix, face à un mur au cœur-même de l'Europe.......
Benoît XVI se révèle progressivement comme une voix puissante pour notre continent et sa pensée provoque manifestement les hommes et les religions à la vérité, au dialogue sincère et, partant, à la paix . Contrairement aux interprétations rapides et erronées des conséquences du discours de Ratisbonne, ce pape est en train de faire progresser plus qu'aucun autre le dialogue avec les musulmans, ainsi qu'avec les juifs, entre les orthodoxes eux-mêmes, avec plusieurs confessions protestantes. Ecoutons-le à Chypre.

Dans le nouveau numéro que je viens de recevoir j'ai remarqué de suite l'avis d'une lectrice :

Sublime, il sait vous emporter tout près du Christ comme peu savent le faire; sa puissance est telle que beaucoup le craignent et donc le haïssent pour cela. Courage, ô grand pape.

et l' appréciation de KTO :

Le pape est véritablement à l'écoute et au contact des fidèles et ses récents déplacements contribuent à reconstruire une image sereine de notre Eglise, à l'approche du Synode pour le Moyen-Orient en octobre.

Je relève la restriction liée à l'utilisation des mots récents et reconstruire qui rend les propos moins flatteurs mais met en valeur les "progrès" effectués par l'élève.
Cet homme sait écouter et introduit dans ses affirmations des petites touches, des précisions qui ont leur importance mais échappent totalement à qui est habité par un esprit polémique, un entêtement doublé de mauvaise foi. Critiquer est devenu la principale occupation de cette frange de croyants que des écrivains mettent au premier rang en lui assurant une publicité toute gratuite puisque ces auteurs ont pour thème favori: l'Eglise qu'ils critiquent tandis qu'ils promeuvent une nouvelle institution.

Je reprends les paroles de Olivier Le Gendre à qui l'on doit "Confession d'un cardinal", en octobre 2007 :
(lire ici l'article de La Croix du 31 mai 2010: Olivier Le Gendre aide à relire la crise de l'Eglise )

Avant, dans l'Eglise, il y avait 10% à droite et 10% à gauche qui exprimaient leur malaise; tandis qu'aujourd'hui, c'est les 80% du centre qui n'en peuvent plus.
Beaucoup de cathos engagés me disent leur ras-le-bol d'être obligés de défendre des positions d'Eglise indéfendables et d'être traités n'importe comment par leurs prêtres et évêques.(???)

Dernière perle trouvée dans le courrier de La Croix 5-6/6/2010 sur le thème très tendance: Eglise et célibat; je vous la transmets.

Dans les années 1970 environ 8000 prêtres français ont quitté leurs fonctions souvent à regret parce que le célibat imposé les empêchait de continuer leur mission.
Comme les prêtres-ouvriers, leurs frères, dont la page semble avoir été trop rapidement tournée, ils ont mis en application leurs sermons et se sont mis à porter les fardeaux qu'ils imposaient aux autres. Insertion professionnelle et sociale, pénibilité du travail, éducation des enfants, engagement syndical, politique, associatif, caritatif...Dans leur couple ils ont appris à confronter leurs idées, à se remettre en cause, à être authentique, à aimer vraiment, à frémir pour leurs proches. Comme le dit Philippe Brand dans son livre-enquête, "ils ont épousé leur humanité".
Autour d'eux ils ont rencontré des hommes et des femmes plus généreux qu'eux, plus dévoués, plus militants, ne se réclamant d'aucune chapelle....Cela leur a appris l'humilité. Doucement ils se sont désintoxiqués de l'hypocrisie: ce mal ecclésiastique qui pousse les individus à jouer double jeu.
L'Eglise a balayé cette période d'un revers de la main comme un non-événement. Il y a moins de prêtres, allons les chercher en Afrique; les religieuses manquent, de jeunes Malgaches viendront les remplacer.
L'Eglise qui est experte à demander aux autres de tirer les leçons des tempêtes traversées serait bien inspirée de s'appliquer à elle-même ses propres injonctions. On peut en douter si on regarde du côté de Rome. On peut l'espérer quand on sait la générosité de ceux qui la composent.
Mais on peut craindre qu'une fois de plus rien ne change (on en a connu d'autres!) et que les vraies questions ne soient toujours pas posées.
1. Pourquoi les femmes ne peuvent pas être ordonnées?
2. Si le célibat choisi et assumé peut avoir un sens, le célibat imposé et lié à une fonction est un abus du respect de la liberté et risque de mener à des comportements déviants.
3. Pourquoi prêtre pour toujours? Il y a sans doute parmi les jeunes et moins jeunes des candidats à un engagement momentané (5ans, 10ans et plus si affinités et moins si incompatibilité).
Ce n'est pas étonnant que l'Eglise romaine campe sur ses positions. Ce qui l'est plus c'est que le nombre des fidèles au bon sens avéré continue à attendre d'elle des consignes pour mener leur vie. Serait-ce un signe de bonne santé s'il y en a moins.
Jean-Marie Charlet (Pas-de-Calais)
Paul Dequiedt (Seine-Maritime)

J'ai beau lire et relire ce courrier il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas et le vocabulaire utilisé pour parler du sacerdoce du prêtre me semblerait convenir très bien à un fonctionnaire, à un laïque souhaitant changer d'orientation. Dans la deuxième phrase du dernier paragraphe le mot QUE est en trop. Pour tout vous dire cette double signature et les précisions données sur les frères qui ont quitté le sacerdoce m'ont amenée à penser que la cause qu'ils défendent ne leur est peut-être pas totalement étrangère. Pourquoi une telle acrimonie?

Pour moi les prêtres qui ont quitté leurs fonctions dans les années 1970 (pourquoi cette date? suite au vent de liberté qui a soufflé sur l'Eglise après Vatican II et qui a été mal interprété ?) parce que le célibat imposé les empêchait de continuer (aucune nouveauté dans cette obligation).
Ils savaient que le choix antérieur qu'ils avaient fait était tout sauf facile. Qui pense à la prêtrise ne doit pas se borner à aimer Dieu, à avoir envie de le servir; bien évidemment ce sont des données incontournables mais, comme je l'ai déjà dit, il faut acquérir la certitude que cet amour est suffisamment grand, profond pour pouvoir encaisser tout ce que la vie réservera. Il faudra lutter contre le découragement, le doute, la tentation, se remettre sans cesse en question; ces combats sont ceux d'une vie ordinaire en somme mais avec un avantage : le prêtre sait vers quoi il va, il choisit et il a avec lui pour le soutenir, un amour constant qui comprend, pardonne, relève et ne se dérobe jamais. Dans la vie c'est autre chose. Lors d'un choix il faut avoir toujours présentes en tête toutes les données du problème. Le prêtre n'est pas pris en otage par l'Eglise et "le célibat imposé n'est pas un abus du respect de la liberté" . Ceux qui le choisissent parce qu'ils veulent combler un vide ou pour assouvir des instincts pernicieux sont irresponsables, criminels mais en aucun cas, pour moi, il ne s'agit d'amour, je dis qu'ils se font plaisir et c'est grave.

Pour résoudre la crise liée au manque de prêtres ces deux lecteurs envisagent une solution qui ne manque pas de saveur: prêtre à la carte. On pourrait instaurer un CDD permettant une approche sans risques de la fonction et transformer l'Eglise en une Agence d'Intérim qui recruterait et gèrerait le personnel.
J'aurais au moins appris en lisant ces lignes que le prêtre n'a pas de spécificité: les légionnaires s'engagent pour le temps qu'ils souhaitent, les laîcs qui partent faire de la coopération reviennent à la fin du contrat ou décident de renouveler leur engagement, les agences de rencontres recrutent des candidat(e)s et incluent dans leur laïus : plus si affinité, ainsi tous les espoirs sont permis. C'est la liberté totale; à Dieu qui appelle on répond ; d'accord mais pour X années , histoire de voir si la mayonnaise prend bien. Dites-moi que j'ai mal compris, qu'il faut lire cela avec un esprit plein d'humour, de dérision, je ne sais. Je ne me souviens pas avoir découvert dans "Vatican 2035" cette piste-là, Pietro de Paoli serait-il déjà démodé, pas assez novateur?

A Rome et en voyage: le Pape vu de près (VI) Le Saint-Père joue la partition...