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Certains s'agitent, d'autres agissent…

Raúl Castro a reçu un représentant du Saint Siège. Carlota a traduit à ce sujet un article du site cope.es (25/6/2010)


Monseigneur Dominique François Joseph Mamberti, Secrétaire du Saint Siège pour les Relations avec les États, vient de terminer une visite à Cuba. Il a été reçu par Raúl Castro.

Estebán Pittaro pour www.cope.es nous en parle (traduction de Carlota)

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Raúl Castro a reçu un représentant du Saint Siège
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Si l’on compare sa visite avec celle de Jean-Paul II en 1998, ou avec celle du cardinal Tarcisio Bertone en 2008, on pourrait penser que celle-là revêt une moindre importance.
Pourtant, le voyage de Monseigneur Dominique François Joseph Mamberti, Secrétaire du Saint Siège pour les Relations avec les États, est un coup de pouce pour l’Église cubaine dans ses efforts renouvelés pour harmoniser les relations avec le régime castriste.

« Pour un État, le fait de se dire laïc ne peut signifier vouloir marginaliser ou chasser la dimension religieuse ou la présence sociale des confessions religieuses. Au contraire cela devrait être la tâche de l’État que de reconnaître le rôle central de la liberté religieuse et le promouvoir de façon positive », a dit Mgr Mamberti en inaugurant la Xème Semaine Sociale de Cuba.
Des mots sans équivoque, qui résonnent d’autant plus fort quand on connaît des nouvelles comme celle qu’a annoncée il y a quelques jours Reina Tamaño, la mère d’un dissident récemment décédé, Orlando Zapata. Elle affirmait via le réseau social Twitter, que durant 7 dimanches consécutifs, il n’avait pu assister à la Messe.
Hier, dernier jour de la visite de Mamberti dans l’île, le prélat a pu se trouver en compagnie des Dames en Blanc (*), dans l’Église de Sainte Rita, à Miramar.

La plupart des Cubaines qui ont assisté à l’Eucharistie appartiennent aux familles proches des 53 opposants qui sont encore en prison depuis le Printemps Noir de 2003. « Les transferts récents de 12 détenus ont soulagé les familles, mais nous luttons pour leur liberté, pour qu’ils rentrent chez eux, dans leurs foyers car ils sont innocents » a dit Laura Pollán, sur le site internet des Dames en Blanc.
Pollán est l’épouse du journaliste emprisonné Héctor Maseda, et fait référence dans ses déclarations au transfert annoncé après la rencontre de Raúl Castro avec le Cardinal Jaime Ortega et le Président de la Conférence des Evêques de Cuba, Monseigneur Dionio García Ibáñez. Les transferts vers des prisons plus proches des familles ainsi que la libération du dissident Ariel Sigler, dont la santé s’était très détériorée, ont servi de prélude à la visite de Mamberti.

L’organe de presse officiel du Parti Communiste cubain, Granma, a fait écho de la visite dès l’arrivée de Mamberti dans l’île, mais, bien évidemment, il n’a pas repris les phrases qu’il a prononcées lors de l’inauguration de la Semaine Sociale.

« Je suis heureux d’être ici pour mon dernier jour de présence à Cuba et de pouvoir vous transmettre le salut du Pape, Benoît XVI, comme il m’a recommandé de le faire à mon arrivée parmi vous. C’est une occasion propice pour vous remercier tous pour les preuves de cordialité et d’affection que j’ai reçues partout », a dit Mgrr Mamberti, selon Granma, en visitant l’ancien couvent de Notre Dame de Bethléem, actuel siège de la direction des affaires humanitaires du Bureau de l’historien de la Ville de la Havane ». Je le garderai toujours dans mon cœur et dans mes prières », a dit le prélat, accompagné des autorités de l’Église et du gouvernement.

La visite a culminé hier avec une rencontre de Mamberti avec Raúl Castro, durant laquelle, selon Granma, les relations entre Cuba et le Saint Siège ont été qualifiées de “cordiales, respectueuses, continues et en développement ".

Il y a déjà des conséquences directes de cette visite de Mamberti, comme il y en avait eu après le voyage de Jean-Paul II et il y a deux ans, avec la visite du Cardinal Bertone. Deux scénarios sur lesquels il est permis de rêver, pour peu qu'ils soient soutenus et qu’ils se poursuivent, pour le bénéfice de tous les Cubains : une plus grande présence de l’Église, et d’organismes comme les Dames en blanc sur internet […] et la possibilité réelle que Benoît XVI visite Cuba dans deux ans, pour le 400ème anniversaire de l’apparition de la Vierge du Cuivre.

Avec une plus grande attention internationale sur ce qui va se produire dans les annonces (et les moyens de suivre ce qui se passe) et dans l’espérance chaque fois plus concrète qu’un Pape revienne à Cuba, l’Église qui chemine dans ce pays a comme défi d’accentuer son action, dans des occasions obligatoirement silencieuses, pour atteindre le rêve de Jean-Paul II : « Que Cuba s’ouvre au monde et le monde s’ouvrira à Cuba ».

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(Sur le même sujet, un article de Zenit ici: http://news.catholique.org/31007-accueil-chaleureux-du-gouvernement-cubain )

Note de Carlota


(*) Étonnant Cuba (Imaginons la même situation en Chine !), où l’un des principaux adjoints du Pape, rencontre les Dames en Blanc dans une Église.
Les Dames en Blanc est un mouvement, (voir leur site), surgi spontanément en avril 2003. Il est constitué d’un groupe de couragseuses et dignes femmes qui souffrent de l’injuste détention des membres de leur famille. Aujourd’hui le groupe rassemble des femmes de divers credo et idéologies, sur l’ensemble de l’île, unies par la douleur d’être séparées de leurs êtres les plus chers et la ferme intention d’obtenir leur libération .
Elles doivent, bien sûr, leur nom au fait qu’elles manifestent vêtues de blanc, des manifestations qui ne sont pas toujours autorisées. Elles se rassemblent régulièrement dans l’Église de Sainte Rita de Casia, dans la 5ème Avenue à la Havane.

Il est significatif de lire un communiqué de 2005 de la présidente des « Mères de la Place de Mai » (mouvement argentin regroupant certaines mères de familles dont les proches ont disparu pendant la dictature militaire), qui dit notamment : « Celles qu’on appelle Les Dames en blanc défendent le terrorisme des Etats-Unis tandis que nous les Mères de la Place de Mai nous symbolisons l’amour de nos fils assassinés par des tyrans imposés par les Etats-Unis ». La douleur maternelle bien compréhensible pourra-t-elle trouver une consolation uniquement dans l’idéologie ?

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