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Bien connaître son ennemi...

pour mieux le contrer. Interviewe de J.G. Horrillo, auteur du livre " En connaissant l'ennemi". "L’objectif de la franc-maçonnerie est toujours de détruire l’Église car elle gêne ", dit-il. Traduction de Carlota. (1er/7/2010)

Carlota

José González Horrillo avait déjà écrit le Manuel de base pour catholiques sans complexes (« Manual Básico para Católicos sin Complejos » – éd Sekotia – 2009) qui avait pour objectif de fournir des données simples et précises aux catholiques pour qu’ils puissent répondre aux attaques contre l’Église qu’on a l’habitude d’entendre, des brèves de comptoir aux éditoriaux des journaux de la presse parlée ou écrite, en passant par les films « historiques » et les déclarations des auto-proclamés spécialistes de la religion catholique qui ont tribune dans les médias (philosophes, experts en religions, voire comédiens et humoristes en mal de micro, sans parler des hommes politiques. Mais j’arrête là l’énumération car la liste est longue !). La rédaction de ce manuel de base était d’autant plus indispensable que le minimum, sauf exception, n’est plus enseigné ni au caté, ni à l’école (ou a contrario, dans certains cas). Il répond fort à propos aux attaques contre l’histoire de l’Église, contre sa morale; les attaques émises en détournant la théologie (théologie de la libération, théologie noire, théologie féministe, théologie de la prospérité). Il parle aussi de l’Église Sainte qui justement parce qu’elle admet être aussi composée de pécheurs ne sombre pas dans les idéologies qui la combattent depuis toujours avec un acharnement constant et diabolique.

Après ce succès de vente (déjà à sa quatrième édition), il complète l’ouvrage avec En connaissant l’ennemi («Conociendo al enemigo», éd. Sekotia – 2010 – 208 pages – Sous-titre : Qui nous sommes et comment agissent les ennemis de Dieu et de son Église, et avertissement de couverture : Connaître celui qui peut te faire du mal est un signe d’intelligence, car tu seras comment et de qui te défendre). Il a été interrogé à ce propos par Luis Losada Pescador, un journaliste et un économiste, auteur notamment en 2003 d’un livre saisissant sur le Cuba de Fidel Castro.

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Voilà donc la traduction de cette interviewe parue en espagnol ici où le journaliste a posé à l’auteur quelques questions, se faisant parfois l’avocat du diable, pour lui faire parler de son livre !

L'ojectif de la maçonnerie...



«L’objectif de la franc-maçonnerie est toujours de détruire l’Église car elle gêne », dit Horrillo.

Après le succès d’édition «Católicos sin complejos» Catholiques sans complexes, González Horrillo publie une analyse rigoureuse et courageuse sur la société secrète la plus puissante du monde.
González Horrillo est professeur de religion. Mais surtout c’est un homme qui s’engage pour proclamer les vérités de celui qui conduit la barque : l’Église a des ennemis, le Diable n’arrête pas d’enquiquiner et nous les chrétiens nous devons renforcer notre bouclier doctrinal pour gagner cette bataille spirituelle. Il répond directement. Brutalement. Sans dissimulations. Sans incohérences. Avec la fermeté de la foi enracinée dans la formation et dans la vie de piété. Tout est clair.

- Après “Catholiques sans complexes”, la seconde partie est: “En connaissant l’ennemi”.
- L'éditeur me l'a demandé. D’ailleurs je crois qu’il est important de donner des informations sur ceux qui sont les ennemis de l’Église.

- Des noms, des prénoms.
- Dans le livre on trouve Rockefeller, Bill Gates, “Nous sommes l’Église”, “Catholiques en faveur du Droit à Décider", "Chrétiens pour le socialisme", Hans Küng et, bien sûr, ce gouvernement (ndt il s’agit du gouvernement actuel du pays de l’auteur, donc le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero, Parti Socialiste Ouvrier Espagnol. Il n’est pas le seul !)

- Les ennemis de toujours: le monde, le démon et la chair. Mais pourquoi contre l’Église?
- Parce qu’elle est la seule qui les gêne dans leurs objectifs : le pouvoir, l’argent…

- Vous parlez des sectes, de la gnose (ndt je pense que le terme gnose n’est pas pris dans le sens traditionnel mais dans celui réutilisé actuellement par les « nouveaux mouvements » comme le New-Age), de la franc-maçonnerie, de l’ennemi dans l’ombre, de l’orgueil de la connaissance.
- Lui enlever à lui pour me le donner à moi. C’est le péché originel, la superbe, la vanité. Le "vous serez comme des dieux".

- Votre livre au fond c’est l’histoire du péché.
- Du péché et des pécheurs

- Mais les pécheurs sont des individus et vous, vous parlez d’organisations.
- Ça, c’est le péché organisé.

- Pourrions-nous l’appeler « structure organisée » ?
- Oui, oui, c’est un terme qui apparaît dans une encyclique

- La franc-maçonnerie en serait une. L’objectif social : détruire l’Église ?
- Oui, parce qu’elle dérange. Ils perdent leur temps.

- Quand Napoléon a dit au Cardinal Corsini qu’il voulait détruire l’Église, celui-ci lui répondit que même les chrétiens n’y étaient pas parvenus.
- Mais là encore le Démon continue à oeuvrer. C’est sa nature.

- Donc, il semble un peu idiot: ça fait deux mille ans qu’il perd son temps.
- Il ne sait pas faire autre chose. Il sait que c’est une guerre perdue mais plus il fait la conquête de personnes, mieux c’est pour lui.

- Vous parlez des ennemis « sous la table ». Les rocicruciens (ndt allusions à Christian Rosenkreutz ou Christian Rose-Croix, personnage mythique allemand du XVIème siècle, qui apparaît dans la littérature allemande ésotérique du début du XVII ème siècle). Qui sont-ils ?
- Quelques uns sont des francs-maçons, d’autres non. C’est la racine de l’ésotérisme moderne.

- Et la théosophie, qu’est-ce que c’est?
- Une tentative de faire une salade niçoise des religions. Ils cherchent ce qui est le plus attractif et ils essaient ainsi de le substituer à la religion véritable.

- C’est ce auquel prétend Ban Ki-moon avec le syncrétisme religieux de l’ONU.
- (Rires). C’est tout une chaîne. Maintenant, ce qui est porteur, c’est l’Ère Nouvelle, fille de la franc-maçonnerie et de la théosophie (ndt un coup d’œil aux sites évoquant cette « l’Ère Nouvelle » mérite le détour (cf. http:// http://erenouvelle.nous-les-dieux.org/news.htm ). Du délire à l’état pur qui peut même faire soupçonner que « l’idiot utile » qui a conçu cette théorie sidérante avait fumé à haute dose de la moquette !)

- Le judaïsme est-elle une organisation qui trame contre l’Église?
- Cette thèse est celle des “Protocoles des sages de Sion” (ndt voir notes de Wikipedia avec les réserves d’usage) et n’est pas démontrée. Les Juifs sont nos frères aînés dans la foi.

- La franc-maçonnerie continue à avoir beaucoup de poids?
- Énormément.

- En Espagne?
- Au gouvernement, oui, comme le disent beaucoup d’experts.

- Il est maçonnique ou franc-maçon? (ndt appartenant à une loge ou simplement d’idées ?).
- Je ne sais pas. Il faudrait être à l’intérieur pour le savoir. Mais ce qui est sûr c’est qu’il y a beaucoup d’influences maçonniques.

- Quelle est la clé de la franc-maçonnerie espagnole?
- La nôtre est de rite français et est guidé par l’athéisme et le relativisme. Elle ne croit pas au Grand Architecte de l’Univers dont il est question dans la franc-maçonnerie anglaise.

- Qui en serait la tête?
- Beaucoup de gens. Nous ne pouvons pas chercher une seule tête: il y a l’anglaise, la française beaucoup plus athée. (ndt Réflexe espagnol! la notion développée par la franc-maçonnerie anglaise est à replacer dans le contexte de l’époque de sa création. Le Grand Architecte de l’Univers ne doit pas faire oublier l’essence même tout aussi dévoyée et anticatholique de cette organisation) et la cachée.

- Vous parlez du libéralisme comme péché. Or il y en a qui soutiennent que la pensée libérale de l’École de Salamanque s’accorde beaucoup plus avec la doctrine chrétienne (ndt: Référence à un courant de pensées de théologiens du Siècle d’Or espagnol qui furent des fers de lance du Concile de Trente mais dont l’importance a été occultée, et on comprend pourquoi, par les penseurs protestants du Nord de l’Europe … Les économistes libéraux de la très originale et innovante École Autrichienne d’Économie et notamment Joseph Alois Schumpeter, à notre époque contemporaine, ont au contraire rendu hommage aux scolastiques espagnols et portugais de l’École de Salamanque).
- La Doctrine Sociale de l’Église a sa place dans n’importe quel endroit où l’amour est le principal objectif. Cela peut être le libéralisme, ou bien le socialisme.

- Bien, mais l’École de Salamanque parle de la liberté individuelle, de la responsabilité des actes, de la capacité créative de l’homme.
- Oui, mais quand nous parlons de libéralisme nous ne parlons pas de cela, mais de faire de l’argent un dieu (ndt: on pourrait aussi penser que le libéralisme d’aujourd’hui est tout le contraire du vrai libéralisme, c’est un libéralisme dévoyé, où l’individu a peut-être la liberté d’agir, mais il a aussi soigneusement mutualisé sa responsabilité qui fait qu’il ne partage par les risques et individualise au contraire les profits).

- C’est très vieux: les Juifs déjà ont adoré le veau d’or.
- Oui, très vieux, comme le mal lui-même. Même s’il y a des formes nouvelles : trafic d’armes, d’organes, etc.

- Mais cela crée un rejet social.
- Apparemment oui. Mais nous verrions déjà si une personne qui peut en bénéficier le rejette…Des familles des pays riches font usage du trafic d’organes.

- Dans votre livre vous parlez des « des ennemis de gauche » et des « ennemis de droite ». Pourquoi l’eugénisme est-il chez les « ennemis de droite » quand il est promu par la gauche ?
- C’est ainsi. Mais je l’ai mis chez les « ennemis de droite » parce que derrière l’eugénisme il y a un intérêt économique.

- Chez les ennemis de gauche, est inclus le socialisme utopique. N’est-ce pas ce que vivent les sœurs cloîtrées ?
- (Rires.) Non. Elles le vivent volontairement et à partir de l’amour. L’autre est imposé.

- Comme l’idéologie du genre.
- C’est la marque de ce Gouvernement (ndt: toujours l’actuel espagnol). Pour cela ils ne veulent pas supprimer le Ministère de l’Égalité. Bibiana (ndt Bibiana Aído, elle n’est pas ma « copine », j’ai du malheureusement déjà l’évoquer notamment pour la loi sur l’avortement, mais elle a aussi été d’une activité redoutable pour la promotion des « nouveaux droits » en Espagne, y compris dans les écoles : Un cauchemar mortifère pour l’humanité!) est une jolie fille, mais il y a un cerveau derrière. Il s’agit de bousiller la loi naturelle pour fabriquer une nouvelle loi : le relativisme.

- Et le marxisme?
- Le socialisme a débouché sur la lutte des classes et le marxisme sur la nécessité de l’absolu ; si nous pouvons être « dieu », c’est mieux. C’est le péché de l’orgueil de toujours.

- La sociale-démocratie est-elle absoute ?
- Le socialisme - au moins le méditerranéen (ndt encore le « complexe » espagnol. Non, non Monsieur Horrillo, c’est pareil dans les dites « démocraties » du nord, mais c’est plus hypocritement feutré. Je ne parle pas des pays de l’Europe de l’Est qui du fait de leurs histoires particulières au vingtième siècle ont développé un certain antidote. On peut espérer que certains réussiront à résister aux pressions financières…) - n’a pas perdu sa répugnance face au religieux. Le petit arrière-goût marxiste est là.

- Donc un socialisme chrétien n’est pas possible?
- C’est ce que nous dit l’expérience.

- Vous parlez aussi du gramscisme (ndt d’Antonio Gramsci, théoricien communiste italien 1891 - 1937). Croyez vous que Gramsci a élaboré la conquête culturelle comme stratégie ou parce qu’il ne lui restait pas d’autre remède?
- Sa façon de poser le problème c’était: faisons la conquête des esprits pour conquérir le pouvoir. D’où son obsession pour le cinéma et travailler l’âme des enfants dans les collèges (ndt: Pleinement réussi Antonio, l’Armée Rouge du Petit Père Joseph n’a pas eu besoin d’arriver à Paris ou Madrid, voire Washington !).

- Et les théologiens de l’Association Jean XXIII ?
- Ce qu’il faut dénoncer c’est que beaucoup ne sont pas des théologiens et qu’ils prétendent faire du mal depuis l’intérieur de l’Église. Comme le dit Benoît XVI: l’ennemi est à l’intérieur.

- « Il est à terre, les nôtres viennent » (ndt phrase reprise dans l’ouvrage. Elle a été prononcée par homme politique espagnol de droite Pío Cabanillas Gallas, - 1923-1991, fustigeant les rivalités à l’intérieur de son parti, et de ceux qui courageusement n’attaquent qu’un adversaire déjà mal en point). Vous parlez des collectifs « Nous sommes l’Église » et « Catholiques pour le Droit à Décider ». Existent-ils ?
- Ils sont peu nombreux et dans de nombreux cas vieillissants mais ils sortent beaucoup dans les médias. Ce sont ceux que Lénine appelait des « idiots utiles ».

- Qu’est ce qui vous gêne le plus chez eux ?
- Qu’ils parlent de solidarité comme s’ils en avaient l’exclusivité.


- Ne pensez-vous pas que le vrai danger vient des chrétiens qui n’acceptent pas dans son intégralité le message de l’Église ?
- Oui, il y a un problème de formation. Mais l’Église est la seule qui interprète correctement le message du Christ.

- Et en ce qui concerne la hiérarchie, y-a-t-il eu négligence, ou impuissance?
- On ne les a pas laissés en faire plus; on ne les a pas avantagés.

- Ne pensez-vous pas que cela aurait été bien si Monseigneur Camino était allé au devant des affaires d’abus (ndt Mgr Juan Antonio Martínez Camino, est actuellement porte-parole de la Conférence des Évêques espagnols. Je n’ai pas d’éléments sur ce point particulier, mais je sais qu’il a défendu avec une grande énergie le rejet de la dernière loi pro-avortement, et qu’il ne mâche jamais ses mots pour combattre les « nouveaux droits » que l’état espagnol veut imposer. Il n’est, d’ailleurs, pour cela guère apprécié par certains courants).
- Moi, je l’en aurais remercié. Les coupables doivent être en prison.

- Et vous partagez cette idée que l’Église est mère.
- Je la partage, mais les mères corrigent aussi leurs enfants; L’Église est une mère, pas une marâtre.

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