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A Rome et en voyage: le Pape vu de près (IX)

Dans ce neuvième chapitre de la biographie du Pape traduite avec minutie par Marie-Anne (qui fait là un travail fabuleux!) , le Pape est vu de TRÉS près, grâce à CTV et à la télévision bavaroise. (5/7/2010)

-> Chapitre VIII et lien vers les autres chapitres: A Rome et en voyage: le Pape vu de près (VIII)

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- IX-

Benoît XVI tout près
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Au tournant de 2006 / 2007 les médias du Vatican avaient beaucoup à faire en collaboration avec ceux d’Allemagne. La CTV a obtenu la permission de filmer une journée du pape en le suivant de très près au dernier étage du palais apostolique, c’est-à-dire dans son cadre de vie : au bureau, sur la terrasse, dans les Jardins du Vatican, et cela, dès le matin très tôt, jusque dans la soirée, très tard. C’était en l’honneur de son 80e anniversaire. Mais Benoît XVI et le Vatican étaient souvent captés par les caméras allemands en avril 2007 aussi en raison de la parution du premier volume de “Jésus de Nazareth”, son livre devenu très vite un bestseller. Et cela, malgré la réticence bien connue du pape face aux médias.

C’était le tournage de la CTV qui servait donc de base aux émissions. On y voyait Benoît XVI tôt le matin en vêtement liturgique, faisant sa méditation, puis célébrant sa messe qui, en effet, peut être appelée privée puisque l’assistance y est réduite au strict minimum. En cela il n’a pas suivi l’exemple de son prédécesseur qui invitait beaucoup, comme il a également réduit le nombre des visiteurs admis à l’audience privée.

On voyait ensuite le bureau du pape qui habituellement reste éclairé tard dans la soirée, seule lumière visible de la place St Pierre, lorsque toutes les autres lampes sont déjà éteintes. Des montagnes de papiers s’entassent sur sa table de travail, des documents qui attendent d’être étudiés par le pape, soigneusement préparés auparavant par son secrétaire privé, Mgr Georg Gänswein. Et il y aura aussi beaucoup de signatures à faire ; n’oublions pas que le Souverain Pontife est en même temps Chef d’État du Vatican. – L’intérieur sobre de ce bureau ne diffère guère de celui que je connaissais Piazza della Città Leonina, du temps où Joseph Ratzinger était cardinal ; à l'exception du piano qui se trouve maintenant dans la pièce à côté.

On filmait aussi le pape regardant les informations juste avant son apparition au balcon pour l’Angélus du dimanche. Et bien sûr, les téléspectateurs allemands étaient conviés à assister aux préparatifs du repas, mais sans avoir trahi le secret des recettes de cuisine. A ce propos, on peut vraiment parler de déjeuner de travail car en fait y sont invités des hommes d’Église du monde entier pour traiter les affaires. La langue employée, c’est surtout l’italien, mais l’anglais, le français, le polonais, et bien sûr, l’allemand sont également couramment utilisés au palais apostolique.

Le mot d’ordre de St Benoît Nursie, saint patron de Benoît XVI “Ora et labora” incite à prier et à travailler. C’est bien le rythme de vie qu'avait déjà pratiqué Joseph Ratzinger auparavant et auquel il reste fidèle en tant que pape. Le Père Abbé Notker Wolf, président de la Confédération Bénédictine, d’origine bavaroise, m’a expliqué une fois que ce mot d’ordre devrait être suivi tous les jours et non seulement certains jours pour que cela entraîne à la longue une paix, une harmonie intérieure dont l’homme a un besoin aussi vital que de la respiration. C’est de ce rythme de vie que dépend l’équilibre intérieur et l’engagement extérieur, l’auto-discipline liée à l’amour de Dieu et du prochain. Ainsi ce principe de la vie bénédictine rejoint-il les trois vertus théologales de la foi, l’espérance et la charité.

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La Bavière vue du ciel
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Depuis 1996, l’année où nous avons pu suivre le Cardinal Ratzinger par nos caméras, Rudi Neuwardt a fait des progrès considérables dans son métier si bien qu’en ce printemps 2007 il a pu réaliser une émission fabuleuse intitulée La Bavière vue du ciel. Lorsque j’en ai pris connaissance, j’ai pensé immédiatement à Benoît XVI qui serait sûrement émerveillé de revoir tous les recoins de son pays natal “vu du ciel” ! Et dès que l’occasion se présenta, j’ai soumis l’idée à Georg Gänswein qui m’a dit : “Pourquoi pas ? Je vais en parler au Saint Père.”

Dès le lendemain il m’a rappelé au téléphone pour me dire que c’était d’accord. Je n’en revenais pas ! J’ai appelé immédiatement Rudi pour lui annoncer notre triomphe ; et il n’en croyait pas à ses oreilles ! Le choix de la musique qui accompagnerait les séquences allait de soi : rien que du Mozart…

Enfin le jour J est arrivé en ce 16 août 2007 , à Castel Gandolfo. On osait à peine y croire mais en attendant on s’entraînait déjà aux studios de Munich pour assurer surtout une bonne acoustique. La grosse affaire sur place, c’était de faire monter au 2e étage, sans utliser l’ascenseur trop exigu, le matériel encombrant et lourd d’une centaine de kilos ! Puis, il fallait transformer la salle d’audience, dite Salle des Suisses, en une véritable salle de cinéma, et cela, sans abîmer le prestigieux décor par l’installation des sièges devant le grand écran ! Et tous ces préparatifs devaient se dérouler sans bruit si possible, puisque Benoît XVI travaillait pendant ce temps tout à côté, dans son bureau !

Pour la projection, le Saint Père était entouré de la “famille pontificale” composée de ses plus proches collaborateurs. Son frère était là avec le cardinal secrétaire d’État, le préfet de la maison pontificale, quelques officiers de la garde suisse ainsi que des invités d’honneur de la RTV Bavaroise. Dès son entrée, le pape a tendu la main pour saluer le directeur G. Fuchs et son épouse. Ensuite il a regardé tout autour, en admirant avec une stupéfaction joyeuse comment nous avons pu transformer ainsi sa salle d’audience !

Avant la projection, le directeur de la TV lui a adressé un petit discours : “Il y a un an, lors de votre voyage inoubliable dans le pays natal, nous avons pu mesurer comment ces lieux vous ont imprégné tout au long de votre parcours depuis la naissance, en passant par les années universitaires, et jusqu’à assumer des responsabilités de plus en plus grandes au service de l’Église. Votre attachement à la Bavière parle très fort au cœur de vos compatriotes. Voilà pourquoi aujourd’hui, nous vous présentons cette réalisation intitulée "La Bavière vue du ciel”. Permettez-moi de vous transmettre aussi ce souvenir venant de la manifacture de porcelaine de Nymphenburg, située au centre de la Bavière et qui fête cette année ses 250 ans d’existence !”

La séance qui avait duré 1/2 heure a été applaudie d’abord par le pape, puis par tous les autres participants. Rudi et moi, nous avons transpiré durant toute la projection, tellement on avait le trac tous les deux ! Voyant le résultat, nous avons poussé un soupir de soulagement ! Et notre effort a été largement récompensé lorsque le pape s’est adressé à l’assistance avec un beau sourire :

“Que Dieu vous bénisse pour ce magnifique cadeau ! Nous avons donc vu la Bavière du haut du ciel et cela nous a fait découvrir combien le ciel peut être proche de la terre. Ce sont des moments privilégiés qui nous ouvrent les yeux sur la beauté du monde créé par Dieu, sur cette beauté qui est source de joie. Je trouve aussi que vous aviez une excellente idée en choisissant la musique de Mozart pour accompagner toutes ces merveilles. C’est parce que c’est une muisque qui, elle aussi, fait rencontrer le ciel avec la terre, en nous faisant percevoir la Bonté de la Création. Grâce à ces moments extraordinaires j’ai pu parcourir à nouveau le chemin de ma vie commencée en Bavière. Oui, je peux rendre grâce d’être né dans ce beau pays et aussi d’avoir pu faire le voyage l’an dernier durant lequel nous avons pu toucher du doigt l’universalité de l’Église, lieu de communion. – Et merci aussi pour ce souvenir en porcelaine de Nymphenburg, provenant du cœur de la Bavière qui me rappellera ces bons moments passés ensemble avec vous. Je formule le vœu pour que tous les spectateurs de ces belles séquences “vues du ciel” rendent grâce à Dieu en y puisant du courage pour continuer leur chemin. Un grand merci !

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