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BHL défend-il le Pape?

La question se pose, après une nouvelle intervierwe accordée à la presse étrangère (cette fois espagnole) où il dénonce "un anticatholicisme primaire qui est en train de prendre des proportions énormes en Europe". Certes! (3/10/2010)

ABC

Le catholicisme est la religion la plus attaquée, beaucoup plus que l'islam.

 

Le 28 septembre, grâce au site de Raffaella, j'ai eu connaissance d'une interviewe de Bernard Henry Lévy, publiée le 19 septembre, sur le site internet du journal espagnol ABC . Il y volait avec fracas, paraît-il, au secours du Pape. Ce n'était pas la première fois, déjà, en janvier dernier, il s'était offert une tribune dans la presse italienne, reprise dans l'OR (c'est très fort!!), et j'avais consacré à l'épisode un article pas vraiment indulgent: BHL au secours de Benoît XVI.
Je m'interrogeais en particulier sur son insistance à évoquer "Benoît XVI [à la synagogue de Rome] demandant donc « pardon » au peuple juif pogromisé par la fureur d'un antisémitisme longtemps d'essence catholique"

Cette fois, c'est la presse espagnole qui sert de vitrine à l'entreprise d'auto-promotion de l'ex-nouveau-philosophe. Il a donc ses entrées partout!

J'ai vite appelé à l'aide mon hispanophone préféré, Carlota, lui demandant si la traduction en valait la peine.
J'essaie d'être logique, puisque je pense que tout le monde peut-être touché par la grâce... Pourquoi pas lui?
La réponse de Carlota a été immédiate et catégorique: "NON! titre racoleur et article du même tonneau - selon moi - mais ne mérite absolument pas un commentaire."

Carlota a quand même gentiment traduit pour moi l'essentiel de l'article. Et l'opportunité du commentaire - que je glisse malgré tout! - est venue de la lecture, avant-hier, d'un billet du site ESCHATON: Bernard Henri Lévy, où les raisons de se défier de ses faux amis (1).

Le résumé par Carlota

... de l'interviewe d'ABC.
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- Le titre est racoleur mais l’article (en fait un entretien, complété par des explications du journaliste sur la personnalité de BHL) est plus une publicité à la mode sur un « phénomène » français qu’un article de fond. Je trouve dommage qu’ABC (autrefois le bon journal de qualité de la droite monarchiste espagnole) soit maintenant et comme le reste de la presse en général tombé dans la bobitude au point de consacrer un entretien à BHL .
Les déclarations de BHL sont sa mixture habituelle de pensées de soi-disant philosophe cathodique avec des réponses approximatives (et d’une logique assez contradictoire) dans tous les domaines. En plus je ne vois pas en quoi il est compétent pour répondre aux questions qui traitent de tout sauf de philosophie stricto sensu.

- L’entretien commence par un rappel succinct par le journaliste de la bio de BHL, né dans l’Oranais. Il mentionne que BHL est toujours au centre de la polémique en France en partie par son omniprésence dans les médias. Juif et athée (ndt: est ce qu’on peut se dire catholique et athée ?) et gauchiste avoué, sa présence en Espagne est dûe à sa participation au « Hay Festival » de Ségovie et au vernissage dans la même ville du peintre Rafael Cidoncha, dont il a commenté les peintures sur le Maroc par ses textes. (ndt le Hay Festival est un festival international littéraire, artistique et d'échange d'idées avec notamment comme partenaire le Guardian. Parmi les autres invités et intervenants, on trouve par exemple: Baltasar Garzón, la baronne -chambre des lords, et membre du parti travailliste anglais - Helena Kennedy).

- Puis le journaliste interroge BHL sur sa participation active au manifeste « touche pas à ma nation » (ndlr: initié par Libération!) contre Sarkozy, et lui fait remarquer plus loin qu’il est l’ami de Sarkozy et fut aussi l’ami de Mitterrand

- Après quoi, comme d’habitude, BHL va déclamer, avec des approximations et peut-être quelques idées qui pourraient être creusées mais globalement c’est sans grand intérêt, même s'il répond à l'affirmation-question du journaliste (qui n’a pas écouté Benoît XVI mais lu la großs presse): "Le Pape Benoît XVI a fait écouter sa voix sur l’expulsion des gitans et on l’a critiqué pour cela".
Réponse de BHL: La voix du pape est extrêmement importante. Nous sommes très injustes avec ce pape. Moi je ne suis pas catholique mais je pense qu’il y a des préjugés. Surtout un anticatholicisme primaire qui est en train de prendre des proportions énormes en Europe. En France on parle beaucoup des violations de cimetières juifs et musulmans mais personne ne sait que les tombes des catholiques sont aussi profanées d’une manière habituelle (ndt je dirais plutôt que les tombes juifs et musulmanes sont profanées exceptionnellement alors que les tombes catholiques le sont d’une manière habituelle). Il y a une espèce d’anticléricalisme en France qui n’est pas sain du tout. Nous avons le droit de critiquer les religions mais la religion la plus critiquée aujourd’hui c’est la religion catholique.
(ndlr: dont acte... mais pas de quoi grimper aux rideaux!)

Puis, en vrac, il donne son avis sur tout et n'importe quoi, et l'échange évoque plus les brèves de comptoir que la réflexion philosophique:

- Il est favorable à la construction d’une mosquée à Ground Zero, mais il est contre le fait que le propriétaire du boite de nuit en Andalousie (qui s’appelait la Meca – La Mecque) sous la pression des musulmans change le nom de sa boite de nuit, il pense qu’il aurait du résister. Il admet néanmoins honnêtement qu’il est Français et loin de cette affaire, il lui est donc facile de dire ce qu’il dit.
- Il est contre la politique de Sarkozy "contre" les Roms et dit que l'UE a eu raison de durcir le ton, même si le rapprochement de Reding avec la seconde guerre mondiale n’était pas heureux.
- Il faut maintenir les troupes de la coalisation en Afghanistan car elles combattent l’islam de l’ombre pour que triomphe l’islam des lumières.
- Il fait la différence entre Sarkozy et Mitterrand (Sarkozy a fait l’erreur de banaliser sa fonction, tout le contraire de Mitterrand !!!)
- Il est pour la loi sur la Burka qui est une loi juste
- Il pense que la campagne pour sauver de la lapidation la femme iranienne accusé d’adultère a des chances d’aboutir. (ndt: c’est vrai que sur 7 milliards d’individus c’est vraiment le premier combat à mener. Il me semble en plus qu’elle est coupable de complicité d’assassinat de son mari - certes méchant, mais après tout, c’est un problème iranien)

Enfin, à la question du journaliste: "Quel conseil donneriez vous à la gauche, comme celle d’Espagne, qui se trouve confrontée à presque 20% de chômage et qui est en train de réaliser d’importantes coupes budgétaires dans le domaine social ?", il répond:
- À la gauche espagnole et en général à l’Europe, je dirais d'être moins indulgent avec la Chine, pour limiter le chômage. Tout le monde se penche sur le modèle économique et social chinois , sans faire la moindre critique...etc...
Pourquoi n’a-t-il pas répondu tout simplement: "je ne suis pas économiste" !!!!

Note: Lu sur "Eschaton"

(1) Bien sûr, selon la formule consacrée, les propos cités n'engagent que leur auteur; j'ajoute que je ne m'intéresse pas spécialement aux problématiques autres que celles touchant les rapports difficiles entre le judaïsme et l'Eglise sous Benoît XVI - et que je les connais donc mal.
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Bernard Henri Lévy, où les raisons de se défier de ses faux amis
La grande manipulation anti-catholique de BHL (extrait)

Pour se convaincre que tout chez BHL transpire la duplicité et la manipulation dans le but de permettre le triomphe des thématiques dont il est le promoteur, analysons le précédent article, où il avait déjà pris la défense (en apparence) du Pape et de l’Eglise catholique.
Après avoir combattu les trucages et clichés dont Benoît XVI est sans cesse affublé dans les médias : «?pape allemand?», le «?post-nazi?», BHL glisse alors son gros mensonge, son propre gros trucage : « De Benoît XVI reprenant, mot pour mot, les termes de la prière de Jean-Paul II, il y a dix ans, au Mur des lamentations, de Benoît XVI demandant donc «?pardon?» au peuple juif pogromisé par la fureur d’un antisémitisme longtemps d’essence catholique et formulant les choses, je le répète, en lisant le propre texte de Jean-Paul II, il faut arrêter de répéter, comme des ânes, qu’il est en-retrait-sur-son-prédécesseur. »

Lorsqu’à la fin du XXe siècle, l’Eglise fut pressée demander pardon pour la Shoah, lorsque tous les médias l’assiégèrent pour lui faire avouer sa part de responsabilité dans cette tragédie, Jean Paul II a convoqué un symposium pour se prononcer sur la question. Les conclusions du symposium ( rendues publiques en mars 1998) furent très précises : il reconnut que les chrétiens ont par le passé eu une attitude de discrimination envers les juifs, mais relève que les premières persécutions vinrent dès l’Antiquité du peuple juif ; il établit que l’Eglise ne cessa de s’opposer à ces attitudes, que l’antisémitisme hitlérien est d’origine étrangère au christianisme et qu’il a été condamné spontanément par l’Eglise d’Allemagne avant de l’être par Pie XI et Pie XII. Bref l’Eglise refuse toute filiation entre l’antisémitisme et l’antijudaïsme. Les résultats du symposium furent tellement à l’opposé des impératifs de la pensée dominante que nombres de journalistes... prétendirent tout simplement que l’Eglise avait reconnu sa responsabilité dans la Shoah. Par la suite, la déclaration de repentance de Jean Paul II ne fit elle-même aucune allusion à un antisémitisme d’essence catholique, ne mettant en cause que le comportement de certains catholiques. Voici le texte de Jean Paul II « Dieu de nos pères, tu as choisi Abraham et sa descendance pour que ton Nom soit apporté aux peuples: nous sommes profondément attristés par le comportement de ceux qui, au cours de l'histoire, les ont fait souffrir, eux qui sont tes fils, et, en te demandant pardon, nous voulons nous engager à vivre une fraternité authentique avec le peuple de l'Alliance »(12 mars 2000). Or c’est cette même prière que Jean Paul II fera devant le mur des lamentations le 26 mars 2000 et que reprendra Benoît XVI dans son discours à la synagogue du 17 janvier 2010. C’est ce texte auquel se réfère BHL et dans lequel il voit la reconnaissance d’un antisémitisme d’essence catholique (...) Rien qui ne permette donc d’imputer à Benoît XVI et à son prédécesseur la reconnaissance d’un antisémitisme d’essence catholique. Les médias se sont acharnés en vain à obtenir cet aveu(...) [mais] au cours de l’histoire ce ne sont pas moins de 291 bulles, décrets ou édits pontificaux qui condamnèrent l’antisémitisme.

On voit donc mieux en quoi consiste la manœuvre de BHL : corrompre l’enseignement de l’Eglise tout en flattant les catholiques. Ce n’est pas une main qu’il tend aux catholiques, mais un piège : obtenir d’eux l’entérinement de sa vision d’un catholicisme anciennement antisémite et récemment converti au combat contre l’antisémitisme. C’est à sa conception d’un catholicisme enfin parvenu à maturité, notamment sous l’influence du grand frère juif, qu’il veut nous faire adhérer. Il table sur le désarroi des catholiques, victimes de diffamations constantes, et tout heureux de se précipiter dans les bras du premier défenseur médiatique venu. Tout en se faisant passer pour le défenseur des catholiques, BHL ne fait donc que perpétuer l’ancienne stratégie de culpabilisation du catholicisme. Nous touchons ici à la quintessence de la perversité intellectuelle. BHL capitalise en somme sur la mauvaise conscience des catholiques savamment entretenue par les médias. Tout est mensonge dans le montage de BHL et n’a qu’une seule finalité : circonvenir les catholiques pour les aligner sur les impératifs du choc des civilisations et du mondialisme. Cela passe nécessairement par la déformation de la doctrine catholique.

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