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Le Pape et notre dialogue national.

A un mois de la visite du Saint-Père Espagne, un billet de José-Luis Restàn. Toute ressemblance avec la situation en France, et les courbette (?) à l'Eglise en période de creux dans les sondages, n'est pas forcément fortuite. Traduction de Carlota (4/10/2010)

 


Le Pape et notre dialogue national.
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De la Vega (*) est contente, et Zapatero (*) également.
Benoît XVI aura une brève entrevue avec le président (*) à Barcelone le 7 novembre prochain. C’est bien, même s'il n’y a pas matière à un tel tapage. Il est normal que le Chef du Gouvernement du pays hôte salue le Pape quand il foule le territoire, mais il en est autrement en ce qui concerne la substance de la rencontre, parce qu’il subsiste encore ici le soupçon que ce qui importe vraiment, c’est la photo.

Le Gouvernement, au plus bas, a maintenant décidé que la nouvelle Loi de Liberté Religieuse n’est pas une priorité et choisit l’entrevue entre de la Vega et le cardinal Bertone pour le rendre public. Pauvre Caamaño (*), lui qui n’était même pas au courant. Mais ne nous y trompons pas, il n’y a pas de changement de cap culturel, c’est toujours le même gouvernement, celui de l’ingénierie sociale et des nouveaux droits, si ce n’est qu’actuellement ce gouvernement est peu soucieux d'ouvrir un nouveau front.

Si Zapatero se laissait conseiller dans ce domaine, quelqu’un devrait lui recommander la lecture du discours de Benoît XVI à Westminster Hall, en particulier le passage où il soutient que « la religion n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre, mais une contribution vitale au débat nationale ». C’est là qu’est le problème : Zapatero part du principe que la religion, et spécialement le catholicisme, est un problème que la politique doit résoudre. C’est un problème parce qu’il se dresse comme un interlocuteur critique qui pose des questions dérangeantes, parce qu’il n’accepte pas de limiter son domaine à la conscience personnelle ou aux sacristies, mais qu’il prétende participer avec une lettre de citoyenneté au grand débat national. Six ans après son arrivée au pouvoir, Zapatero a-t-il changé en cela ? Malheureusement aucun indice ne permet de l’affirmer au-delà du fait qu’il utilise un gant de fer, ou un gant de velours, avec l’Église, selon ce qui convient à ses intérêts électoraux.

Dans nos démocraties complexes qui affrontent l’incertitude de la crise, le défi des migrations massives, l’urgence éducative, l’exclusion sociale et le terrorisme global, le monde de la rationalité séculière et le monde de la foi ont mutuellement besoin l’un de l’autre, et ne devraient pas craindre d’établir un dialogue profond et continu pour le bien de notre civilisation. Ce sont les mots de Benoît XVI devant le nec plus ultra de la société britannique, et ce sont plus que de mots de travail. Elles touchent le nœud gordien de notre système des libertés à un moment de grande confusion et d’avenir incertain dans lequel il ne suffit de graisser les rouages du système mais de nous éclairer sur les fondements et sur leurs sources. C’est ce qu’ont reconnu sans ambages des politiques comme Merkel, Sarkozy et même Obama (ndt : José Luis Restán est bien bon ! Il fait peut-être référence au discours du Latran de notre président, ou à celui de L'Université al-Azhar du Caire où le président nord-américain avait cité en exemple le monde de la tolérance religieuse de l’Islam en parlant de l’Espagne occupée du 8ème au 15ème siècle !)

Comme conclusion de sa visite au Royaume Uni, le premier ministre David Cameron a remercié le Pape d’avoir contribué avec son défi en profondeur au grand dialogue national, au grand débat sur les fondements de la vie civile, sur la façon juste d’organiser la vie commune et de protéger les droits et les libertés. Cameron aurait pu prendre congé du Pape avec de simples paroles courtoises sans entrer dans le détail. Mais il a montré sa stature politique (**) .
La question est la suivante: Est-ce que cela intéresse Zapatero que Benoît XVI intervienne dans notre dialogue national, si malmené et devenu si rare durant ses années de mandature ? Il y aurait matière pour sa brève rencontre, au-delà des sourires distingués.

Texte original http://www.religionenlibertad.com/articulo.asp?idarticulo=11248

Notes
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(*) Précisions du traducteur pour une meilleure compréhension du texte
Il est fait référence à :
- Mme María Teresa Fernández de la Vega Sanz, vice-présidente du gouvernement espagnol depuis 2004
- José Luis Zapatero, président du gouvernement espagnol depuis 2004
- Francisco Caamaño, actuel ministre espagnol de la justice.
Sans rentrer dans les détails, l’actuel gouvernement espagnol avait décidé dans le cadre de la future Loi de Liberté Religieuse de modifier le concordat avec le Vatican en ce qui concerne la religion catholique, enlever les crucifix dans les lieux publics et autoriser le voile. C’est Mme de la Vega et M. Caamaño qui étaient chargés d’élaborer cette loi considérée par une partie des espagnols comme le gage donné aux plus laïcistes des électeurs de l’actuelle majorité au pouvoir.
Dans le programme initial de la visite du Pape en Espagne (Saint Jacques de Compostelle et Barcelone), et jusqu’à récemment, seuls le roi et la reine d’Espagne, le prince et la princesse des Asturies, devaient accueillir et rencontrer le Pape.

(**) Ndt en souhaitant qu’il ne s’agisse pas que de bonnes intentions sincères sans doute sur le moment mais non suivies d’actes?
On notera que le druidisme a été reconnu comme culte officiellement en Angleterre et au Pays de Galles le 21 septembre dernier (avec les dispositions du code des impôts relatifs aux religions qui vont avec !). Mais je suppose que dans notre société du relativisme, cela paraît être quelque chose de tout à fait naturel et même normal…

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