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Sarkozy chez le Pape: le débat est lancé

... et, sans surprise, je me retrouve bien isolée (4/10/2010)

Voir ici:
-> Nicolas Sarkozy chez Benoît XVI
-> Nicolas Sarkozy touché par la grâce?
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Je n'aurais pas la fatuité de croire que c'est moi qui en ai donné le coup d'envoi, avec un article qui, je l'avoue, tenait un peu de la provocation, sur le thème: comment défendre Nicolas Sarkozy?
Quand je disais qu'il était honni par l'ensemble de la classe politico-médiatique, y compris la blogosphère de tous bords, je n'étais pas sûre d'avoir raison à ce point. Pour le reste, évidemment... ça se discute.

Mettons les choses au clair:
D'abord, contrairement à certains, je n'ai pas dit que je m'exprimais au nom des catho(s)(liques), ni même que j'en représentais la plus petite fraction. C'était une opinion entièrement personnelle, qui ne réclame aucune adhésion, de la part de qui que ce soit, et pour laquelle je ne me battrais pas. Je suis d'ailleurs convaincue que les catholiques, en France, ne forment pas un corps homogène: cela saute aux yeux. Flatter l'électorat catholique (surtout en allant voir le Pape) n'a donc aucun sens, comme je l'écrivais ici. Ou alors, c'est un simple fantasme du "cercle extérieur".
Secundo, je n'ai pas dit que j'appréciais ce président-là, que le suffrage universel (eh oui! c'est ainsi, même si on peut déplorer, comme moi, et le système, et le résultat) nous a "donné".
Mais comme me l'écrit Carlota, que je me permets de citer: Le fait d'être catholiques, nous rend à la fois lucides sur le péché mais en même temps remplis d'une espérance (insensée?) que pourquoi pas, la grâce peut toucher n'importe qui.
Je pense personnellement que le saint-Père est mieux placé que quiconque pour l'y aider.
Benoît XVI n'est pas un utopiste, ni une oie-blanche. Il connaît les hommes et leurs faiblesses, il sait qu'il faut un grand courage pour s'opposer au système, et je pense qu'il ne se fait pas non plus d'illusions sur la réelle influence des hommes censés incarner le pouvoir sur la scène du grand théâtre de la politique. Bref, il sait bien, et nous savons tous que le "grand soir", dans le sens où nous le souhaiterions, n'est pas pour demain dans nos démocraties sécularisées. A la tête d'un pays, il faudrait un Benoît XVI, ne rêvons donc pas. D'ailleurs, la démocratie n'en voudrait pas.
Pour paraphraser une boutade célèbre attribuée à Churchill, "Sarkozy est le pire des présidents... à l'exception de tous les autres". En gros, c'est ça. Je ne souhaite pas que nous en fassions l'expérience, mais je n'ose imaginer les - derniers - outrages que le pays, les "valeurs" et le respect de la vie subiraient, s'il était (quand il sera?) remplacé par d'autres. A Dieu ne plaise!

Ceci dit, si l'on y regarde de près, c'est vrai que le bilan n'est pas brillant.

Mes amis du Salon Beige ont fait un travail énorme et admirable, mettant méticuleusement dans la balance les "+" et les "-", du point de vue des valeurs non négociables... et ça penche furieusement du mauvais côté.
Peut-on imaginer (espérer?) que la rencontre avec Benoît XVI fera un tout petit peu revenir vers la gauche une aiguille qui a tendance à s'emballer?
Cette visite ne pourrait-elle pas se révéler pour le président, une occasion pour comprendre ce que signifie vraiment le bien commun? En lisant lui-même l'encyclique Caritas in Veritate, par exemple, comme le lui suggérait Carlota, et en ne se contentant pas de demander à son conseiller habituel de lui composer un discours par copié-collé de paragraphes entiers?

Bref, je trouve bien que le Président aille voir le Pape. C'est le rôle du Pape, de servir de catalyseur au bien, et l'initiative de Nicolas Sarkozy lui donne l'opportunité d'exercer directement son magistère.
D'ailleurs, imagine-t-on un président socialiste se rendant chez le Pape? Cette simple question - et sa réponse évidente - disent ce qu'il faut en penser. Même s'il n'en sort rien de plus, cette visite dé-marginalise notre religion. Va-t-on le lui reprocher?

Ah, j'oubliais un point très important: le rôle néfaste que les medias (qui ont décidé de se focaliser sur le problème des Roms (*), alors qu'il y a bien autre chose, et bien plus grave!) vont immanquablement jouer. Ils voudront à tout prix garder le contrôle de l'évènement, et imposer leur propre clé d'interprétation. Et dans ce cas, le Saint-Père n'a pas de moyen de faire de mise au point (rappelons-nous de la rencontre avec Erdogan, d'où est née la légende que le Pape était favorable à l'entrée de la Turquie dans l'UE). Il nous faudra donc être très vigilants dans la lecture des compte-rendus.

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A lire sur ce sujet:
-> Le Salon Beige: Nicolas Sarkozy face au Pape : qu'a-t-il fait des points non négociables ?
-> Les Echos: Sarko à la conquête des cathos


Et aussi, sur mon site:
-> (*) L'homélie cachée du Cardinal Vingt-Trois (à propos des Roms)
-> Nicolas Sarkozy chez le Pape (http://tinyurl.com/3ypld2g)

Sarkozy chez le Pape: Jean-Marie Guénois Sarkozy chez le pape: revue de presse avant