Sarkozy chez le Pape dans la presse espagnole
Carlota a eu la gentillesse de faire une synthèse de ce qu'elle y a lu (9/10/2010)
Le caractère répétitif des articles aide à comprendre à quel point la presse mondiale est formatée! La légende de l'appel du Saint-Père en faveur des Roms est en passe de devenir pour ces medias privés de réflexion un acte majeur du Pontificat!
La presse en ligne espagnole (ABC, El Mund) a parlé dès l’après-midi du 8 octobre de l’audience que le Pape a accordée au président de la république française. Les articles sont plutôt décevants voire erronés lorsqu’ils rappellent « l’appel du Pape du 22 août ».
Ils ont surtout insisté sur « la politique des Roms » du président Sarkozy. Tout cela fait non évènement, mais cela permet d’en remettre une couche sur l’horrible politique sécuritaire du gouvernement français : une position de l’église qui semble bonne pour l’électorat de gauche dont une partie continue à souffrir du syndrome de Stockholm, et les catholiques progressistes, mais qui irrite les gens qui sont les victimes de l’immigration – invasion et de la persécutions droitdelhommistes, dans un contexte de chômage et délocalisations. Il y a aussi la petite anecdote qui peut toucher les « ménagères » catholiques, peut-être en Espagne, où les Français sont toujours un peu considérés comme des mécréants anticléricaux, mais en France où les grands-mères ont l’âge des barricades de mai 1968… Bref je continue à m’interroger sur cette visite.
Par contre le portail Religión en Libertad a eu le mérite d’être plus complet pour l’épisode de la Basilique Saint Pierre et de citer avec plus de précision la prière à la Basilique qui n’est pas liée qu’aux migrants… malgré les sous-titres réducteurs de l’article.
Je n’ai rien vu sur le País. Par contre ce journal évoquait ce même jour la France et le Président Sarkozy pour l’augmentation de l’âge de la retraite, les grèves et le fameux « fichier des groupes ethniques nomades » de la gendarmerie. Rien non plus sur la Vanguardia qui si elle parlait de Sarkozy c’est pour dire qu’il « faisait marche arrière et corrigeait la loi qui prétendait mettre en prison les parents de mineurs délinquants ». Donc pour l’instant pour eux, un non évènement. Il est vrai que l’actualité est riche avec le prix Nobel de la paix pour le Chinois en prison et le prix Nobel de la littérature pour le Péruvien et très cosmopolite Mario Vargas Llosa (avec notamment la Vanguardia qui reprenait en titre une phrase de l’écrivain (guère à propose en ce moment, avec le chômage et la crainte des délocalisations): « Je suis en désaccord avec le christianisme : le travail n’est pas une malédiction ».
Carlota, 9 octobre.
Le Journal ABC (édition en ligne du 8 octobre 2010 19h15) titrait dans sa page internationale: Le Vatican demande à Sarkozy « d’accueillir les persécutés et les immigrants » (original de l’article de Juan Vicente Boo, correspondant de l’ABC à Rome ici)
Le Vatican demande à Sarkozy d’accueillir les immigrants et les persécutés
Benoît XVI a rappelé au président français les « dimensions éthiques et sociales des problèmes économiques »
Avec diplomatie mais d’une manière claire, le Vatican a reproché hier (ndt ?) les expulsions des immigrés pauvres d’Europe Orientale, surtout les gitans roumains et bulgares. Après un entretien privé d’une demie heure avec le Pape, durant lequel ils abordèrent des questions d’éthique, le cardinal français Jean-Louis Tauran fut le prélat chargé d’inviter en public le président français à modérer sa politique contre les immigrants les plus pauvres.
Le cardinal Jean-Louis Tauran, anciennement chargé des Affaires Étrangères du Vatican et actuel responsable du délicat dialogue avec l’islam et les autres religions, a dirigé une prière devant Nicolas Sarkozy et sa suite dans la basilique Saint Pierre, dans laquelle il a demandé « du courage et de la persévérance » pour que les hommes politiques français s’efforcent « d’accueillir les persécutés et les immigrants ».
L’intervention publique du cardinal Tauran était la troisième phase de la visite de Sarkozy arpès sa rencontre avec le Pape et la réunion de travail avec le secrétaire d’État Tarcisio Bertone, mais elle a été celle qui a attiré le plus l’attention. Le Saint Siège a reproché la politique non solidaire du président du président français depuis le 22 août dernier, quand le Pape a fait un appel en français en faveur de l’accueil « de la légitime diversité humaine ».
Bien que le Pape soit un grand admirateur de la France et ait fait l’éloge des idées de Nicolas Sarkozy comme sa proposition de « Laïcité positive », l’accueil des nécessiteux et l’aide des plus faibles est un élément de base du christianisme. Sur ce plan, le Vatican a mis en avant dans son communiqué, « l’importance des dimensions éthiques et sociales des problèmes économiques » selon les lignes de l’encyclique « Caritas in Veritate ».
Religion en libertad
8 octobre - Original ici
Visite de Nicolas Sarkozy au Pape Benoît XVI
Le Saint Siège demande à la France d’avoir du courage et de la persévérance pour accueillir les persécutés et les immigrants.
Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil Pontificale pour le Dialogue Interreligieux, a demandé à Dieu, devant le président français, Nicolas Sarkozy, de donner « courage et persévérance » aux hommes politiques français pour qu’ils « accueillent les persécutés et les immigrants ».
Cette demande a été faite à la Basilique Saint Pierre du Vatican, après la rencontre entre Sarkozy et le Pape Benoît XVI, avec qui il a parlé en privé pendant 33 minutes , où ils ont analysé le processus de paix au Moyen Orient, et insisté sur l’importance de la dimension éthique et social dans l’économie, selon l’information du Vatican.
“Nous avons demandé pour le peuple français et pour ses dirigeants courage et persévérance pour que chacun à son poste sache ce qu’il a à faire au service du prochain, pour le respect de la vie, de la justice, de l’emploi, de l’éducation, la sécurité, le milieu ambiant, pour l’accueil des persécutés et les immigrants, pour une information véritable et pour la paix dans le monde ", a dit le cardinal français Tauran, qui a prononcé ces phrases dans la chapelle de Sainte Pétronille, patronne de la France, qu’a visité Sarkozy, pour un « moment de prière » durant lequel on l’a vu réciter un Notre Père.
Auparavant le chef de l’État français avait rencontré le Souverain Pontife au Palais Apostolique dans une ambiance d’une “grande cordialité”, a souligné le Vatican. .
« Durant l’entretien ont été analysé des thèmes de politique internationale, comme le processus de paix au Moyen Orient, la situation des chrétiens dans différents pays. L’importance de la dimension éthique et sociale dans l’économique a aussi été soulignée, dans le sens de ce qui est exposé dans l’encyclique « Caritas in Veritate », a signalé le Vatican dans un communiqué.
Le Pape et Sarkozy ont insisté sur « la volonté réciproque de maintenir un dialogue permanent aux différents niveaux institutionnels et de collaborer de manière constructive aux thèmes d’intérêt commune ».
Il s’est agi de la troisième rencontre entre le Pape Ratzinger et Sarkozy, après la visite de ce dernier au Vatican en 2007 et le voyage de Benoît XVI en France, avec une étape à Paris et à Lourdes, en 2008.
Sarkozy est arrivé au Vatican quelques minutes après 11 heures, avec plus d’un quart d’heure de retard sur l’horaire prévue et il a été reçu par Benoît dans la « Sale del Tronetto », avec un « Bonjour, Monsieur le Président », en français, auquel l’homme politique a répondu en lui disant, « très content de vous revoir ».
Déjà dans la Bibliothèque Privée, lieu de la rencontre en privé, le Pape a insisté sur « l’âme catholique de la France ».
Sarkozy est venu au Vatican accompagné de dix personnes, parmi elles l’ex-commissaire européen Jacques Barrot, le vice-président du sénat, Jean-Claude Gaudin, et les écrivains Alix de Saint-André et Denis Tillinac.
Sarkozy a donné au Pape la collection de livres de René de Chateaubriand (1768-1848) et Benoît XVI lui a remis en échange une reproduction en céramique de la Basilique Saint Pierre et un tableau de la place du Vatican.
Ensuite il a rencontré le secrétaire d’État, le cardinal Tarcisio Bertone, durant 35 minues et a visité la Basilique Saint Pierre.
La visite a eu lieu après les critiques émises depuis différentes parties du monde, parmi elles celles du Vatican, contre la politique française d’expulsions des gitans.
Benoît XVI, au cours de l’Angélus du 22 août, avait fait un appel en français pour l’accueil « de la légitime diversité humaine ».
Le secrétaire émérite du Conseil Pontifical pour les émigrants, l’archevêque Agostino Marchetto, avait dit que la persécution dont étaient victimes les gitans « était une sorte de nouvel Holocauste ».
Video:
http://www.youtube.com/watch?v=88BZzpVYLeU&feature=player_embedded
