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Le cri de la Mère Eglise

Le dernier Restàn, très beau texte sur la sublime méditation de Benoît XVI, lundi, pour l'inauguration du Synode. (13/10/2010)

Le texte intégral de cette méditation a braccio, dont j'avais traduit dans la hâte les fragments retenus (à juste titre!) par des medias italiens (cf. Discours d'ouverture du Synode: l'indomptable ; Discours d'ouverture du Synode: l'indomptable (II) ; et surtout La foi des simples sauve l'Eglise ), a depuis été traduit en français par Zenit (mais pas encore, à ce jour, sur le site du Vatican). En réalité, le texte complet est encore plus riche que ces extraits ne le laissent supposer: http://www.zenit.org/article-25685?l=french

Texte sur le portail Paginas digital.
Traduction de Carlota.

Carlota:

« Cette sagesse vraie de la foi simple qui ne se laisse pas dévorer par les eaux, c’est la force de l’Église ».
Tout bien sûr va être fait pour étouffer le message, un message qui dit qu'il faut revenir à la foi, à la simplicité... alors que les marchands veulent nous faire prendre la pilule, nous donner à voir des films porno, nous faire consommer la drogue, les jeux par internet...


Le cri de l’Église Mère

Par José Luis Restán - 13/10/2010

9 heures du matin. La première session du Synode des Evêques sur le Moyen Orient commence. Le contexte des travaux est dramatique. Il s’agit de l’urgence dans laquelle vivent les communautés chrétiennes dans la majorité des pays de la zone: isolement, oppression, violence et l’éternelle tentation de l’émigration à la recherche d’un avenir meilleur. On prie la Troisième Heure, et le Pape prend la parole pour un bref commentaire aux lectures. Des papiers laissés de côté. Un grand de l’Histoire de l’Église parle, sans aucun doute.

Benoît XVI ne fait pas d’analyse sociologique ou pastorale. Il se plonge dans le trésor de l’Écriture et de la Tradition et il en sort une lumière très puissante pour juger l’heure présente. Un silence à couper au couteau dans la salle. Il parle d’abord de l’audace de la formulation d’Éphèse qui définit Marie comme «Theotókos, Mère de Dieu. Et c’est ainsi que ce Concile a éclairé l’aventure de Dieu, la grandeur de tout ce qu’il a fait pour nous ». Parce qu'avec le fils de Marie « n’est pas né seulement un homme qui avait à voir avec Dieu, mais en Lui est né Dieu sur terre ».
Ensuite le Pape montre le lien vertigineux entre la naissance de Jésus à Bethléem et la naissance du Corps du Christ, de l’Église. Mais entre les deux évènements il y a la Croix et la Résurrection, et « ce n’est que du grain tombé en terre que naît ensuite la récolte », l’unité de ses disciples qui s’étend de par le monde.

Puis le Pape guide l’Assemblée dans l’approfondissement de la notion de la lutte de la foi d’Israël contre les faux dieux, et ensuite il affirme que « la transformation du monde, la connaissance du vrai Dieu, la perte du pouvoir des forces qui dominent la terre, est un processus de douleur… en commençant par le chemin d’Abraham, l’exil, les Maccabées, jusqu’au Christ ». Et ce processus continue depuis le temps de l’Église ; « c’est le sang des martyrs, la douleur, le cri de l’Église Mère qui les fait tomber (les fausses divinités) et transforme ainsi le monde. Et si nous regardons bien, dit le Pape, nous voyons que ce processus n’a jamais pris fin ».

Alors arrive le paragraphe central dans lequel Benoît XVI éclaire le présent, la façon dans laquelle aujourd’hui se déroule la lutte du Christ, à travers son Église, pour révéler la fausseté des pouvoirs qui rendent esclave l’homme, et pour transformer le monde selon le dessein de Dieu. « Nous pensons aux grandes puissance de l’histoire d’aujourd’hui, nous pensons aux capitaux anonymes qui rendent l’homme esclave, qui ne sont plus chose de l’homme, mais un pouvoir anonyme que servent les hommes, pour lequel on tourmente et même assassine des hommes. C’est un pouvoir destructeur, qui menace le monde. Et ensuite le pouvoir des idéologies terroristes. Apparemment au nom de Dieu, on commet des violence, mais ce n’est pas Dieu : ce sont de fausses divinités qui doivent être démasquées, qui ne sont pas Dieu. Et ensuite la drogue, ce pouvoir qui comme une bête féroce étend ses mains sur tous les lieux de la terre et détruit : c’est une divinité, mais une divinité fausse qui doit tomber. Ou aussi la règle de vivre propagée par l’opinion publique : aujourd’hui on fait comme cela, le mariage ne compte plus, la chasteté n’est plus une vertu, etc. ».

Et comment vaincre ces pouvoirs qui apparemment nous font tomber chaque jour, en nous laissant un goût si amer dans la gorge ? Benoît n’adoucit pas son message parce que nous sommes dans le cœur battant du christianisme dans l’histoire, au centre des douleurs de l’enfantement qui continuent. « Dans la douleur des saints, dans la douleur des croyants, de l’Église Mère dont nous faisons partie, doivent tomber ces divinités ». Comme l’entendent tant de Pères synodaux en provenance de terres dont il est question, mais aussi comme nous l’entendons nous, chrétiens de l’Occident sécularisé !

Mais il reste encore de la place pour la surprise et le Pape extrait d’une image de l’Apocalypse la touche d’espoir. Quand le dragon poursuit la femme (Marie - Église) il lance un fleuve tumultueux pour la noyer (le fleuve que composent ces faux dieux qu’il a évoqués). Mais la bonne terre absorbe ce fleuve, en mettant en sécurité la femme. Cette bonne terre est la foi des simples qui ne se laisse pas entraîner, dit Benoît. « Cette sagesse vraie de la foi simple qui ne se laisse pas dévorer par les eaux, c’est la force de l’Église ».
Le Synode se poursuit, la vie continue, douloureuse mais jamais abattue, tant qu’existera cette foi sur la terre.

Le commandant en second de la garde suisse Le drapeau des mineurs chiliens pour le Pape