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Synode: Israël contre le Pape

Pour le Pape, la Terre Sainte est une terre qui n'est pas de ce monde...
Le vaticaniste de la Repubblica, Marco Politi, soutien inattendu du Vatican contre les critiques du gouvernement israélien. (28/10/2010)

Rappels:
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1. Fin du Synode: tensions avec Israël
Le message final des Pères Synodaux, et surtout l'intervention de l'évêque greco-melkite Cyrille Salim Bustros ont été peu appréciés en Israël...

(...) ce qui a particulièrement créé la tension, c'est ce qu'a dit l'évêque greco-melkite Cyrille Salim Bustros au cours de la conférence de presse de présentationdu message: "On ne peut se baser sur le thème de la terre promise pour justifier le retour des Juifs en Israël et l'exil des Palestiniens", car "la promesse de Dieu dans l'Ancien Testament sur la Terre promise, pour nous, chrétiens, a été abolie par la présence du Christ, la terre promise est le Royaume de Dieu, toute la terre", et donc "il n'y a plus de peuple élu".

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2. Des clés pour comprendre le Synode.
Dans une interviewe accordé à Asia News le Père jésuite Samir Khalil Samir, grand spécialiste du moyen-Orient, commentant l'homélie prononcée par le Saint-Père lors de la messe d'ouverture du dimanche 10 octobre, écrivait:

Benoît XVI parle d'un salut lié à la terre: "Dieu se révèle ainsi comme le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob (voir Exode 3:6), qui veut conduire son peuple à la «terre» de la liberté et de la paix". Mais - ajoute-t-il - "cette «terre» n'est pas de ce monde".
Ces affirmations sont extrêmement importantes pour le Moyen-Orient où sont répandues toute une théologie et une politique fondée sur la «terre»: la question de Jérusalem, l'Israël d'aujourd'hui (ou celle des sionistes, jusqu'au Nil et à l'Euphrate), la Palestine ... La question de la terre est cruciale. Et chacun la revendique pour lui-même. Les Juifs revendiquent la Terre Sainte au nom de la promesse divine de la «terre». Les musulmans la revendiquent parce qu'elle fait partie du « Dar al-Islam », la Maison de l'Islam.
Mais le pape dit: c'est une terre qui n'est pas de ce monde.
Pourtant, Jérusalem, pour les chrétiens - plus que pour quiconque d'autre - est la terre où Jésus a vécu, prêché et est mort. Mais l'Eglise catholique n'a jamais révendiqué, au moins à l'époque moderne, qu'elle soit une terre chrétienne. Elle a juste réclamé la liberté d'accès, même au temps des Croisades.
Au contraire, les Juifs, dans leur majorité, ils disent: Non, cette terre, nous ne la laisserons jamais (et il ya des colons qui se battent militairement pour l'occuper!). En vérité, il faut dire qu'il y a aussi des Juifs qui spiritualisent la relation avec la terre. Les musulmans eux-mêmes disent que ce qui a été une fois musulman, doit le rester. Les chrétiens d'Orient devront toujours souligner que cette « terre » n'est pas de ce monde. C'est notre contribution à la paix et à la justice.

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Cette fois, c'est Marco Politi, le "vaticaniste" de La Repubblica, peu suspect d'être un soutien du Pape, qui s'irrite (pour des raisons qui lui sont propres!!) de la réaction d'Israël. Oublions les "fautes" de l'Eglise et le "mea culpa" de JP II.

Israël fustige Ratzinger
Marco Politi (ma traduction)
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La réaction israélienne agressive au Synode sur le Moyen Orient a notoirement irrité le Vatican. Comme si le gouvernement d'Israël voulait systématiquement intimider ceux qui critiquent l'occupation des territoires palestiniens, et en invoquent la fin.
"Ce que l'Eglise déclare, ou admet, ou reconnaît, n'est jamais suffisant", commente-t-on au Secrétariat d'Etat.
Sentiment répandu, parce pour autant que le Vatican, pour chaque faux pas ou faute du passé (qu'il s'agisse de la prière du Vendredi Saint, ou de l'évêque lefrebvriste négationiste Williamson, ou les responsabilités chrétiennes dans l'antisémitisme, reconnues par le Pape Wojtyla dans le mea culpa de 2000) se couvre la tête de cendres, il suffit de la plus petite divergence pour que la menace pointe d'une détérioration des relations entre Israël, le Saint-Siège et les juifs.

En conclusion du Synode, l'évêque Bustros, président de la commission pour la rédaction du message final, avait dit que "pour nous, chrétiens, on ne peut pas parler de terre promise au peuple juif... parce que la terre promise est la terre entière", et donc il ne peut plus y avoir une justification biblique pour le retour des juifs en Israël et l'exil des palestiniens.
Si le discours est théologique, ç'aurait dû être au Grand Rabbinat de s'exprimer. Au contraire, c'est le vice-ministre des affaires étrangères israéliennes qui a durement répliqué: "Nous demandons au Vatican de prendre ses distances de commentaires qui diffament les juifs et l'état d'Israël". Ne pas le faire "jetterait une ombre sur les importantes relations entre le Saint-Siège, Israël et les juifs". Dans tous les cas, le Synode serait "l'otage d'une majorité anti-israélienne".
En réalité, le discours est politique. La sortie israélienne a pour but d'occuper les titres des medias, et au Vatican - c'est évident dans l'éditorial de l'Avvenire - on est convaincu que le gouvernemnt d'Israël suscite un tollé pour justifier "l'expansion continuelle des installations"

De fait, c'est la position équilibrée du saint-Siège qui effraie le gouvernement israélien. Parce que le Synode a très clairement repoussé la prétention de la part du fondamentalisme islamique de modeler les sociétés du Moyen-Orient, et revendiqué la liberté de religion et de conscience dans les états arabes, ainsi que le principe laïc d'égalité des citoyens. Et il a été tout aussi clair pour répudier toute forme "d'antisémitisme et d'anti-judaïsme, distinguant la religion et la politique". Dans ce cadre, sans ambiguïté, le Vatican et les évêques catholiques du Moyen-Orient demandent à l'ONU de faire respecter les résolutions qui imposent à Israël le retrait de Cisjordanie et de Jérusalem. C'est de cela qu'il s'agit. Pendant des décennies, des représentants de gouvernements de droite ont évoqué les noms bibliques de "Judée et Samarie" pour définir les terres palestiniennes où les colons israéliens construisent illégalement des "installations".

Aujourd'hui encore, les leadesr des "colonnies" (et certains mouvements fondamentalistes évangéliques) ont la bouche pleine du terme "Eretz Israel", Terre d'Israël (et non Etat!), mêlé au rappel des "règnes de Judée et de Samarie". L'an dernier, lors d'une conférence à l'Université Bar-Illan, le premier ministre Netanyahu lui-même a évoqué l'image biblique de "Judée et Samarie, les lieux où vécurent Abraham, Asaac, Jacob, David, Salomon, Isaïe et Jérémie, lieux - a-t-il souligné - qui ne nous sont pas étrangers".

C'est une argumentation rhétorique qui ne convainc l'opinion publique mondiale, laquelle - comme le Vatican - réclame le retrait des territoires occupés, et s'allarme des tentatives de la part du gouvernement israélien de gagner du temps, parce que Obama s'affaiblit: espérant que se réalise l'idée d'annexion de beaucoup de terres palestiniennes où se sont installés des colons.
Sur les questions politiques, toutefois (c'est arrivé durant la guerre au Liban, et l'attaque à Gaza), intimider le Vatican ne paie pas.
A la table des négociations, ce qui est en jeu, aujourd'hui, ce n'est pas l'existence d'Israël, mais la politique des annexions.
Et l'idéologisation du récent "serment" racialo-religieux imposé aux immigrés, empire les choses: "Je jure d'être fidèle à l'Etat d'Israël comme état juif et démocratique" n'augmente pas la, sécurité d'Israël. C'est seulement un moyen pour humilier les citoyens-candidats arabes, qui prêtaient déjà serment sur un Etat appelé "Israël", sous l'étoile de David.



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