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Synode: Annie Laurent

Elle participait au Synode sur le MO comme experte. Carlota a retranscrit de mémoire les propos (magnifiques!) tenus par elle lors d'une émission sur Radio Courtoisie. Pour compléter un article paru dans "L'Homme Nouveau". (31/10/2010)

 

J’ai écouté récemment sur Radio courtoisie une émission avec Mme Annie Laurent qui revenait du synode auquel elle participait comme "expert". J’avais lu avec énormément d’intérêt son livre déjà ancien « Vivre avec l’Islam ? » et bien sûr ses remarques concernant la polémique autour de Sylvain Gouguenheim et son ouvrage Aristote au Mont-Saint-Michel.

J’essaie de citer de mémoire quelques-unes de ses interventions au cours de l’émission car je n’ai pas pris de notes, et n’ai pas pu tout écouter !

Cette dame à l’accent chantant du sud de la vallée du Rhône, a dit des choses extraordinaires de vérité et de clarté notamment sur le dialogue qui ne doit pas « être un dialogue de salon, mais un dialogue de salut ». Elle a dit que certains Libanais qui regardent la France (note de Carlota: comme certains Français regardent les Etats-Unis), parfois pour en prendre, et en décalé, le mauvais des choses, avaient parlé de « laïcité positive », mais qu’à juste raison d’autres pères synodaux en avaient montré le danger.
Sur la question du dialogue, elle a dit que le dialogue était l’Église catholique puisque déjà Dieu est trinitaire et qu’il avait donc dialogue constant entre le Père, le Fils et Saint-Esprit. Le dialogue est ensuite entre Dieu et les hommes (note de C: et là encore un dialogue constant entre Dieu et les hommes, et ce que les hommes, avec leur imperfection humaine, ont compris de la parole divine et ce qu’ils en ont transcrit dans les Saintes Écritures. Tout l’opposé du Coran et de l’Islam, religion du livre, où c’est Allah qui a parlé et il est hors de question d’en contester le moindre des termes). Le dialogue doit donc être recherché des chrétiens vers les autres hommes mais pour les amener bien évidemment vers la vérité et le salut, comme dit plus haut. On ne dialogue pas pour le dialogue. Le dialogue est un moyen et non pas une fin. Le dialogue, notamment oecuménique et interreligieux ne doit pas avoir comme finalité l’échange de mots (et surtout en ne parlant que de ce qui ne fâche pas, sur lequel on arrive par des artifices, à un semblant de consensus) mais doit avoir comme unique finalité le salut de tous les hommes pour qui Dieu, en la personne de Jésus-Christ est mort sur la Croix.

Mme Annie Laurent a également dit que les Chrétiens d’Orient, et surtout la nouvelle génération, en avaient assez du double langage. Tout va très bien quand on interroge officiellement les autorités chrétiennes dans des pays devenus majoritairement musulmans. Les jeunes générations ne veulent plus de réponse conditionnée de dhimmis, qui préfèrent dire à leurs « maîtres », d’une façon très orientale d’ailleurs, que tout est au mieux, alors que c’est totalement faux. La dhimmitude est devenue un réflexe. Etre chrétien c’est d’abord dire la vérité et les jeunes s'expriment de plus en plus, par rapport aux anciens, pour crier fort leur rejet de cette attitude de soumission, malgré les dangers encourus qui peuvent aller jusqu’à la mort. Ce qui les rend d’autant plus inquiets sur la dhimmitude qui s’est installée notamment en France, encouragée par des autorités et des responsables (note de C: et également dans le clergé), alors que les musulmans sont encore minoritaires.

Le mariage des prêtres n’a pas du tout été une préoccupation des pères synodaux et n’a pas été abordé. D’autant que déjà les règles, contrairement à ce que peuvent imaginer certains catholiques « adultes » romains, sont très strictes. Les évêques ne peuvent pas être mariés, donc en principe, ils sont choisis parmi les moines. Les hommes mariés ne sont pas ordonnés comme cela, il leur faut attendre un certain temps et avoir montré leur comportement exemplaire d’homme marié. Pour les jeunes gens du séminaire, ils doivent faire leur choix et ne plus en changer. Celui qui se marie pendant son séminaire, pourra être ordonné, mais celui qui a fait le choix de ne pas se marier, devra rester célibataire. Et d’ailleurs la tendance est de plus en plus au célibat comme norme.

Il a été aussi question de la beauté de la liturgie orientale, mais que la liturgie latine (la traditionnelle bien évidemment) n’était absolument pas en reste, et qu’elle était d’ailleurs un signe supplémentaire de l’Église catholique et universelle. Il a été rappelé que Mozart aurait dit vouloir donner toute son œuvre pour une de ses compositions religieuses (on est bien loin de l’image déformée que Milos Forman en a donné).

La représentation des fidèles des églises orientales dans le monde : Il n’y a qu’en Europe que ces fidèles sont rattachés à un évêque latin (cf. en France Mgr Vingt-Trois). Ce qui évidemment peut poser problème dans la mesure où il y a de plus en plus de chrétiens d’Orient en exil.
Il est à noter que les évêques orientaux sont élus, puis le nom est proposé au Saint Père. Cela ne veut pas dire que cela doive être une norme dans l’Église latine (note de C: malgré certains catholiques "contestataires" qui le voudraient bien... voir aussi le modus vivendi des Conférences Episcopales, où s’il n’y a pas d’élections proprement dites, il est permis de penser que le nom proposé et transmis au nonce n’est pas celui d’un futur évêque dont l’action pourrait trancher avec celle de la majorité des évêques en place). Cela ne veut pas dire que cela doive changer du côté de l’Orient car c’est d’abord le respect des diversités dans la tradition par rapport à la FOI et à Son Église, et non pas les églises des hommes.

J’aurais voulu entendre parler pendant des heures cette dame, puits de science, mais aussi femme de cœur et de principe. Elle a conclu son intervention en disant qu’après ce synode elle aimait encore plus l’Église Catholique, qui est par définition Église universelle. Magnifique !

Carlota, 28 octobre 2010

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