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Espagne, jour J

Samedi 6 novembre matin: le Pape arrive tout à l'heure à Saint-Jacques de Compostelle. Alors que nous sommes submergés par des détails qui risquent d'occulter l'essentiel, qui est ce que dira le Saint-Père, voici un bon article de synthèse - pour autant que je puisse en juger - du site en français d'informations d'Amérique latine et d'Espagne "Latin Reporters" (6/11/2010)

Avec les réserves habituelles, l'article paraît plutôt neutre, et essaie d'être strictement informatif (soulignements dubitatifs en italique de moi...).



Selon la signification donnée par le Vatican et l'Eglise espagnole à la seconde visite en Espagne du pape Benoît XVI, c'est en pèlerin que le souverain pontife arrivera le 6 novembre à Saint-Jacques-de-Compostelle, ville symbole des racines chrétiennes de l'Europe, puis c'est en défenseur de la famille qu'il consacrera, le 7 novembre à Barcelone, le temple de la Sagrada Familia.

Handicapé par les scandales d'abus sexuels au sein de l'Eglise de divers pays, Benoît XVI débarque dans une Espagne dite progressiste, notamment en matière d'avortement, de mariage homosexuel et de recherche sur des cellules souches, mais dont le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, victime de sa gestion catastrophique de la crise économique, est aujourd'hui l'un des plus impopulaires en 35 ans de néodémocratie postfranquiste. Tous les sondages permettent de croire que dans 17 mois, aux prochaines élections législatives, les conservateurs du Parti Populaire (PP) reviendront au pouvoir. Leur leader, Mariano Rajoy, envisage la révision de lois socialistes qui ont irrité la curie romaine.

Selon son porte-parole, le père Federico Lombardi, le Vatican a une "relation correcte" avec le gouvernement espagnol. "C'est une relation correcte, dans laquelle le Saint-Siège ne cache pas ses préoccupations face aux positions diverses concernant des thèmes fondamentaux, comme la défense de la vie et la famille ou la liberté religieuse", déclarait jeudi le père Lombardi au journal madrilène de centre gauche El Pais. Dans cette relation, "il y a aussi de l'harmonie, sur le travail pour la paix, pour le Moyen-Orient, et une attention partagée dans d'autres domaines, comme Cuba", ajoutait le porte-parole.

Reconnaissant que "l'éloignement des racines chrétiennes est négatif", le père Lombardi a estimé que "ces défis existent en Espagne", mais également "en France, en Europe centrale, en Italie" et "sous diverses formes dans tout l'Occident".

Contestation laïque : "Je ne t'attends pas"


Accueilli à Saint-Jacques-de-Compostelle par le prince héritier Felipe et la princesse Letizia, puis à Barcelone par le roi Juan Carlos et la reine Sofia, Benoît XVI ne sera salué par José Luis Rodriguez Zapatero, président du gouvernement socialiste espagnol, qu'à l'aéroport de Barcelone avant le voyage de retour à Rome. Laïque, M. Zapatero boudera les messes de la visite du pape. "Nul n'est obligé à participer à une messe. Les personnalités politiques (...) peuvent considérer plus cohérent de ne pas le faire s'ils ne s'identifient pas personnellement à la signification de la messe. C'est un choix parfaitement compréhensible et respectable" affirmait le père Lombardi dans son interview à El Pais.

Le quotidien de gauche Publico titrait lundi à la une : "Le pape arrive dans une Espagne la moins catholique de toute son histoire". Selon le Saint-Siège, les catholiques représenteraient 92,5% des Espagnols. Un sondage publié début octobre à Madrid par le Centre d'investigations sociologiques (CIS) ramène cette proportion à 73,2%, contre 80% en 2002.

Ci-contre: Affiche hostile à la visite du pape. Editée par des laïques catalans, elle porte en rouge le slogan "Je ne t'attends pas".

Des médias espagnols et étrangers ont fait grand cas de l'opposition de mouvements laïques à la visite du pape. (voir Le Flop des manifs anti-papales)
Ils étaient jeudi soir environ 3.000 dans la capitale de la Catalogne, Barcelone, et quelque 500 à Saint-Jacques-de-Compostelle, capitale de la Galice, à manifester sous l'affiche antipapale "Je ne t'attends pas". Ce slogan a été apposé sur des autobus. Des centaines d'homosexuels sont par ailleurs appelés à s'embrasser sur la bouche le 7 novembre, sous les fenêtres de l'archevêché de Barcelone qui hébergera le pape. Mais à l'audimat des adhésions, la palme revient aux volontaires mobilisés pour l'organisation de la visite de Benoît XVI et surtout aux centaines de milliers de fidèles attendus dans les deux capitales régionales.

Cathédrale de Santiago et Sagrada Familia...

... monuments symboliques

Pour raviver à Saint-Jacques-de-Compostelle ce que l'Eglise appelle (!) les racines chrétiennes de l'Europe, Benoît XVI sera, selon ses propres termes, "un pèlerin qui parcourt le monde avec espoir et simplicité".

Avec sa cathédrale du XIIème siècle, réputée abriter les restes de l'apôtre Santiago (saint Jacques), la ville était considérée au Moyen Age comme le troisième lieu saint du catholicisme, après Rome et Jérusalem. Les pèlerins parcourent le chemin de Santiago depuis près d'un millénaire. L'AFP relève que plus de 99.000 pèlerins ont été recensés en 1993, une année jubilaire qui a lieu chaque fois que la Saint-Jacques, le 25 juillet, tombe un dimanche. En 2010, également année sainte, près de 260.000 personnes de multiples nationalités ont déjà effectué le pèlerinage depuis janvier.

Le lendemain, à Barcelone, le pape défendra la conception chrétienne de la famille et soulignera le dialogue entre l'art et la foi en consacrant la Sagrada Familia (Sainte Famille), temple moderniste inachevé de l'architecte catalan Antoni Gaudi, mort en 1926. Benoît XVI élèvera au rang de basilique cet édifice le plus symbolique de la capitale catalane. Sa construction, financée par l'aumône, se poursuit depuis plus d'un siècle. La Sagrada Família est devenue en 2004 le monument le plus visité d'Espagne, dépassant l'Alhambra de Grenade et le musée du Prado à Madrid. En 2008, elle a attiré plus de 2,7 millions de visiteurs.

"J'irai à Barcelone, où j'aurai la joie de consacrer le merveilleux temple de la Sagrada Familia, œuvre du génial architecte Antoni Gaudi" disait le pape en s'adressant à des pèlerins de langue espagnole, le 3 novembre au Vatican lors de son audience générale. Très apprécié donc à Rome, Antoni Gaudi devrait être béatifié à une date encore indéfinie, au terme d'un processus ouvert en février 2000.

Dans la capitale catalane, Benoît XVI doit aussi bénir la première pierre d'un nouvel établissement pour enfants souffrant de trisomie et d'autres handicaps mentaux. Le 2 novembre, un porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole dénonçait "l'élimination" d'un "grand nombre" de trisomiques par des avortements.

Nationalisme catalan et visite papale


Le pape prononcera quelques phrases en galicien à Saint-Jacques-de-Compostelle et fera de même en catalan à Barcelone. Publié mardi au tarif publicitaire par le journal italien Corriere della Sera, un manifeste signé par 36 politiciens catalans, dont le nationaliste Artur Mas, favori des élections catalanes du 28 novembre prochain, proclamait les racines chrétiennes de la Catalogne, priait le pape de s'exprimer en catalan et rappelait à Benoît XVI qu'il visitera une communauté "ayant conscience de nation". Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a toutefois rappelé que "l'usage de diverses langues n'a jamais, dans la bouche et l'intention du pape, une signification partisane".

Déjà accueilli en juillet 2006 à Valence lors de la Vème Rencontre mondiale de la famille, le souverain pontife devrait revenir en août 2011 en Espagne pour y présider à Madrid la XXVIème Journée mondiale de la jeunesse. Benoît XVI aura alors visité trois fois en six ans le royaume de Juan Carlos Ier. Son prédécesseur Jean-Paul II le fit à cinq reprises. Compte tenu peut-être de son influence culturelle et économique en Amérique latine, l'autrefois très sainte Espagne semble ainsi être la cible d'une tentative soutenue de réévangélisation.

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