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Je prierai pour l'Espagne

Propos du Saint-Père, en quittant Barcelone. L'Espagne qui en a bien besoin, comme tout l'Occident, pris en otage par un lobby hyper-puissant. Comme si cela ne suffisait pas, une polémique monte autour des propos sur la guerre civile. Carlota a traduit article d'un prêtre espagnol: Gaudi martyr? (8/11/2010)

J'ai trouvé particulièrement touchant, et beau de sa part, qu'au moment de s'envoler vers l'Italie, il ait dit:
(...) par la prière et la pensée, j’ai désiré étreindre (embrasser) tous les Espagnols, sans exception, et tant d’autres personnes qui vivent parmi vous sans être nées ici. Je vous porte tous dans mon cœur et je prie pour tous...

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Malgré cette générosité, les propos héroïques qu’il a adressés non seulement à l’Espagne, mais à l’Occident tout entier, suscitent un dépit de plus en plus grinçant au sein du cirque médiatique. La face la plus hideuse n’a cependant pas été la vision de marginaux intolérants en petite tenue échangeant des pelles obscènes en présence du Saint-Père (après tout, on s'en fiche, et je suppose que lui aussi!), mais l’extravagante caisse de résonnance que leur ont offert les medias, qui ont délibérément fait passer ces tristes exhibitions avant la merveilleuse célébration de la Sainte Famille et les foules catalanes qui ont réservé un triomphe à Benoît XVI.

La rapidité avec laquelle un certain lobby, qu'il est impossible de nommer, sauf à encourir les foudres de Thémis, a pris le contrôle des medias, un contrôle qui s'est révélé dans toute sa puissance au cours de ce voyage en Espagne, est aussi stupéfiante que préoccupante. Certains s'en émeuventt....
Ce matin, invitée d’une radio périphérique, Christine Boutin a été harcelée, soumise à la question, l’apprenti-flic-de-la-pensée (je suis charitable...) qui l’interrogeait essayait manifestement de la pousser à la faute en lui faisant proférer des propos désormais interdits à propos du mariage, la malheureuse osant émettre l'"opinion" que pour elle, cela se passait entre un homme et une femme. J’ai pensé à la parabole de la grenouille plongée dans une casserole d’eau tiède. Il faudrait vraiment que les gens se réveillent, après, il sera trop tard!

Pour enfoncer le clou contre le Pape, certains - ce sont sans doute les mêmes, ils font feu de tout bois - vont jusqu’à prétendre qu'il a rouvert les plaies de la Guerre Civile par ses propos (cf. Le Pape dans l'avion vers l'Espagne ):
"Mais il est également vrai qu'en Espagne est née aussi une laïcité, un anti-cléricalisme, un sécularisme fort et agressif comme nous l'avons vu dans les années 30, et ce conflit, plus, cette confrontation entre foi et modernité, toutes deux très vivaces, a encore lieu aujourd'hui en Espagne."
On a l’impression que certains essaient de monter une nouvelle polémique sur ce thème - d’ailleurs très peu connu en France, histoire officielle oblige.

On lira à ce sujet un article du Point. Non sans trouver une petite consolation dans l’aveu – savoureux, parce qu’involontaire – du quotidien de gauche El Pais, qui déplore que le saint-Père ait « comparé le laïcisme agressif de l'Espagne actuelle avec celui qui mettait le feu aux églises et aux couvents durant les années trente » (1)
Puisque ce sont eux qui le disent!!
Pour échapper au formatage et à la désinformation, lisons Carlota.

-->>> On peut considérer ce texte comme une suite à l'article Zapatero a-t-il mis de l'eau dans son vin?

Carlota


J’aimerais, pour ne pas paraître polémiste à certains, et ne pas revenir sur l’interdiction d’accès à la Basilique mineure de « Los Caídos » (*) alors que vient d’être consacrée une autre Basilique mineure, celle de La Sainte Famille de Barcelone, mais je m’y sens moralement obligée avec la mise en garde du Saint Père contre l’anticléricalisme et la référence aux années trente.
Et la phrase de Benoît XVI dite à son départ d’Espagne, «Je prierai pour que L’Espagne vive comme une seule famille » est aussi très importante. Oublier l’histoire peut avoir des conséquences dramatiques pour l’avenir. L’exemple de l’Espagne est notre exemple, il concerne tous les chrétiens, il nous concerne tous. Il peut se reproduire partout. Et hormis le fait que Benoît XVI aurait été mis au courant de la lamentable affaire de « Los Caídos », je suis persuadée qu’en consacrant la Sainte Famille, il a aussi pensé aux douze martyrs de la Sainte Famille que je me permets d’évoquer grâce au Père Jorge López Teulón (**) en traduisant ci-dessous son article qui semble déjà daté car la visite du Pape a été tellement dense, et pourtant il n’est paru que le 6 novembre 2010.
Il est , de façon étonnante, intitulé « Gaudí, martyr ? », vous allez voir pourquoi…
Original ici.

Gaudí, martyr?
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Quand demain le Saint Père consacrera l’église expiatoire (déclaré après la célébration, Basilique) de la Sainte Famille, il unira son propre nom à celui de tant d’autres qui ont forgé l’histoire merveilleuse de cette église exceptionnelle: San José Manyanet y Vives, inspirateur de l’idée d’élever une église à la Sainte Famille; Josep Maria Bocabella , libraire, mécène du projet et fondateur de l’Association des Dévots de Saint Joseph (qui arriva à compter jusqu’à 600 000 membres) ; le Pape León XIII qui, en 1893, institua la commémoration liturgique de la Sainte Famille ; et bien sûr à celui du Serviteur de Dieu Antonio Gaudí. Mais aujourd’hui je veux rappeler ceux qu’on appelle les « douze martyrs de la Sainte Famille, dont le procès court de paire avec la Cause de canonisation de Gaudí. Tout cela grâce à l’initiative qui a surgi de l’association « Veritat i Justícia » (ndt Vérité et justice, association catalane), présidé par Andoni Oliva Sala, qui en 2002 a commencé à faire des recherches sur la vie et la mort de ces douze martyrs.

Le matin du 7 juin 1926

Si ce matin-là alors que Gaudí se dirigeait vers l’Église Saint Philippe de Neri qu’il visitait quotidiennement pour y prier et rencontrer son confesseur, le Père Agustí Mas i Folch, il n’avait été renversé par un tramway, avec comme conséquence fatale son décès trois jours plus tard… et, si au contraire, il avait vécu dix ans de plus, jusqu’à 84 ans (chose aujourd’hui fréquente, mais qui, alors, ne l’était pas autant, dit en passant) serions-nous en train de parler d’un martyr de plus de la persécution religieuse qui a ravagé notre bien aimée Catalogne comme elle a ravagé le reste de l’Espagne ? Ma réponse est oui.

21 juillet 1936

L’affirmation incroyable de Gaudí martyr s’appuie sur les faits suivants qui font partie de l’incroyable aventure architecturale de l’église de la catholicité la plus singulière du monde entier.
1. Le 21 juillet 1936 dans un incendie provoqué par les anarchistes durant l’opération de destruction par le feu des églises de Barcelone, juste après l’éclatement de la Guerre Civile (ndt soulèvement militaire au Maroc espagnol, trois jours plus tôt), entraîna des dégâts dans les écoles de la Sainte Famille, dans la crypte et dans le studio de l’architecte, détruisant et faisant disparaître à jamais quelques unes de maquettes, des plans et des documents originaux du Serviteur de Dieu, Antonio Gaudí.
2. La tombe du fondateur de l’église, le libraire Josep Maria Bocabella, fut profanée. Mais il est vrai que providentiellement celle de Gaudí resta intacte.
3. Mais en définitif pour ce qui est de cette affirmation historique ce sont les données du procès de canonisation des Douze martyrs de la Sainte Famille: il s’agit d’un groupe formé par 6 prêtres et six laïcs, étroitement liés à Gaudí, qui l’ont connu et ont été en relation personnelle avec lui et qui pour autant, ont été liés au projet de l’Église Expiatoire. Tous moururent assassinés à l’été 1936.

Voici leurs noms: Gil Parés , premier prêtre de la crypte de la Saint Famille ; Ramón Balcells, premier catéchiste des petites filles des ouvriers de l’église ; Antoni Forns, qui durant neuf ans donné journellement la communion à Gaudí ; Jaume Llonch, premier vicaire de la Sainte Famille ; Agustí Mas, confesseur de Gaudí ; Francesc de Paula Parés, président de l’Assemblée des Oeuvres de la Sainte Famille. À leur côté , les laïcs, Consol Puig, elle était professeur dans les écoles de l’église, ainsi que que Clodomir Coll, Francesc Xavier Cunill, Ramón Parés et les frères Francesc y Mercè Diéguez.

Tous aussi font partie de l’histoire vivante de cette magnifique église. Le sujet a été évoqué ainsi par l’hebdomadaire Catalunya Cristiana , - durant une conférence de presse qui a été donnée le 26 octobre dernier par l’Association pour la béatification d’Antoni Gaudí, dans la crypte de la Sainte Famille, à côté même de la tombe de « l’architecte de Dieu », comme on l’appelle d’une manière courante. L’association a parlé du procès de béatification de ces douze « martyrs » qui n’auraient pas besoin d’un miracle, si l’on démontre d’une façon digne de foi, qu’ils sont morts « in odium fidei » (ndt en haine de leur foi), et pourront être déclarés bienheureux même avant le propre Gaudí.

Antonio Gaudí ne voulait pas que les gens se fixent sur sa personne mais sur l’église sur laquelle il a commencé à travailler alors qu’il était âgé de 31 ans et à laquelle il s’y est consacré exclusivement les 10 dernières années de sa vie. Le Pape Benoît XVI veut seulement que nous écoutions son message. La Sainte Famille fut pour Gaudí l’expression en pierre de sa foi, un catéchisme architectural construit en pierre qui veut élever toute la force du croyant pour la plus grand honneur de Dieu. Le Pape disait mercredi : « J’irai aussi à Barcelone, où j’aurai la joie de dédier la merveilleuse église de la Sainte Famille. J’y vais comme un témoin du Christ Ressuscité, avec le désir de porter à tous sa Parole, dans laquelle on peut trouver la lumière pour vivre dans la dignité et l’espérance pour construire un monde meilleur». Saint Père, nous vous attendons !

Vive le Pape!

Notes de Carlota

(*) Une association a été créée il y a quelques temps pour demander à ce que soit maintenu ce sanctuaire où une congrégation religieuse prie pour le repos de l’âme de tous les morts de la guerre civile espagnole depuis des décennies (http://www.elvalledeloscaidos.es).
J’y lis aujourd’hui un message électronique particulièrement émouvant : « Ce matin je suis allée à la messe de la vallée de « Los Caídos » pensant prier pour l’âme de mon beau-frère que je n’ai pas connu car il est mort pendant la guerre, un garde civil m’a dit qu’ils avaient des ordres pour ne pas laisser passer les gens qui désiraient assister à la messe. Mon beau-frère fut mobilisé en 1938 par l’armée républicaine, il avait 18 ans, il faisait partie de la « classe au biberon » (ndt appelée par anticipation deux ans avant l’âge légal). C’était le 5ème enfant de la famille, ses autres frères étaient déjà mobilisés, son père était malade en phase terminale (il mourra quelques mois plus tard) et sa mère était lavandière. Il était le seul par conséquent à pouvoir l’aider. En arrivant au front avec ses dix-huit ans, il voulut s’en aller de là et ils le tuèrent d’une balle. Aujourd’hui ils ne m’ont pas laissé assister à une messe pour le repos de son âme ».

(**) Le Père Jorge López Teulón est né à Madrid en 1970 mais il a aussi des origines catalanes. Il a été ordonné prêtre en 1995 et a exercé à Talavera de la Reina (Province de Tolède). En 2002 il a été nommé postulateur pour la Cause de plus de 900 martyrs de la persécution religieuse de 1936 à 1939, pour la province ecclésiale de Tolède et du diocèse d’Avila. Il a créé un site extrêmement documenté et édifiant http://www.persecucionreligiosa.es .

(1) Lu dans Le Point

Zapatero : l'Espagne, un État "non confessionnel" qui "garantit" les libertés
(Source)
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Le chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero a rappelé que l'Espagne est un État "non confessionnel" qui "garantit" les libertés, selon un communiqué, en rencontrant, dimanche, le pape qui venait de dénoncer le risque d'un "anticléricalisme agressif" dans ce pays. Dans un communiqué publié après une rencontre dimanche à Barcelone avec le pape Benoît XVI, Jose Luis Zapatero a rappelé que la Constitution de 1978 fait de l'Espagne "un État non confessionnel qui reconnaît le poids de l'Église catholique, mais qui garantit la liberté de tous".

Samedi, à Saint-Jacques-de-Compostelle, le pape a eu dans des termes très incisifs pour dénoncer les dangers du retour à un anticléricalisme "agressif" en Espagne, rappelant les années trente et la guerre civile. L'influence de l'Église, traditionnellement très forte en Espagne, est en régression, et seuls 73 % des Espagnols se disent aujourd'hui catholiques, contre 80 % il y a huit ans. Dimanche, à Barcelone, le pape a renouvelé sa condamnation du mariage homosexuel et de l'avortement, deux sujets de contentieux entre l'Église et le gouvernement socialiste.

Plusieurs journaux regrettaient, lundi, la référence aux années trente. Benoît XVI "a été injuste et peu diplomatique lorsqu'il a comparé le laïcisme agressif de l'Espagne actuelle avec celui qui mettait le feu aux églises et aux couvents durant les années trente", relevait le grand quotidien de centre gauche El Pais. "Sa seconde visite en Espagne (...) constituait une occasion exceptionnelle pour réunir la foi, la raison et la culture", "il ne l'a pas saisie", ajoutait El Pais.
(...)

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