Articles Images La voix du Pape Lectures, DVD Visiteurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Articles

Articles


Voyages 2011, en deux collages Liens Le Pape en Espagne Nicolas Sarkozy chez le Pape Synode pour le Moyen-Orient La luce del Mondo

Le cardinal Biffi

Il a mis à jour ses "Mémoires et digressions d'un cardinal italien". Et il ne manie décidément pas la langue de buis. Le passage sur l'idéologie homosexuelle, cité par Sandro Magister, est aussi magistral que décapant (16/11/2010).

Sur le cardinal Biffi dans ces pages, voir le moteur de recherche interne de Google.
--------------
J'ai déjà dit (depuis qu'en mars 2007, Benoît XVI l'avait chargé des prédications de Carême ) à quel point j'aimais ce cardinal courageux, "véritable antidote à la pensée unique" au sein de l'Eglise catholique.

Sandro Magister lui a consacré plusieurs articles, notamment en octobre 2007, lors de la sortie de ses mémoires décapants (non traduits en français, à la différence de la moindre élucubration du cardinal Martini ou de Hans Küng, il est donc permis de se poser des questions...) " Memorie e digressioni di un italiano cardinale [Mémoires et digressions d’un italien cardinal]".

Ces mémoires, mis à jour et augmentés, vont paraître ces jours-ci en Italie, et Sandro Magister en dévoile quelques bonne feuilles, traduites en français sur son site: http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1345582?fr=y

Les embarrassants mémoires du cardinal Biffi
La nouvelle édition de son autobiographie sort en librairie. Elle comporte cent pages supplémentaires et bon nombre de surprises...

"Il est certain que cette nouvelle édition va également faire du bruit. Ayant réexaminé sa vie, Biffi a ajouté de nouveaux chapitres et de nouvelles réflexions. Toujours dans son style piquant, ironique, anticonformiste.
Il y a une centaine de pages supplémentaires, dont sont tirés les trois extraits présentés ci-dessous en avant-première : sur les aberrations de l’après-concile, sur l’Église et les juifs, sur l'idéologie de l'homosexualité".
(...)

Je me permets de reproduire le passage sur l'idéologie homosexuelle, faisant bien la distinction avec la condition homosexuelle, qui elle, mérite toute la délicatesse et le respect dûs à chaque être humain (le Saint-Père l'a rappelé à de multiples reprises): une réflexion rendue encore plus nécessaire après le voyage en Espagne, qui a mis en évidence à quel point l'Occident, par le biais des medias, était pris en otage par un lobby hyper-puissant (cf. Je prierai pour l'Espagne ) .

Le cardinal Biffi choisit de s'appuyer sur l'épître de Saint-Paul aux Romains - et il prévient par avance d'éventuels censeurs: "le livre inspiré qu’aucune autorité terrestre ne peut nous obliger à censurer. Et, si nous voulons être fidèles à la parole de Dieu, nous n’avons même pas droit à la lâcheté de passer cette page sous silence par crainte de ne pas paraître “politiquement corrects”.
Un texte prophétique, à couper le souffle.

L'IDÉOLOGIE DE L'HOMOSEXUALITÉ
-----------

En ce qui concerne le problème aujourd’hui émergent de l’homosexualité, la conception chrétienne nous enseigne qu’il faut toujours distinguer le respect dû aux personnes - qui comporte le refus de leur exclusion sociale et politique sous quelque forme que ce soit (à la réserve de la nature incontournable de la réalité matrimoniale et familiale) - du refus, qui est juste, de toute “idéologie de l’homosexualité” exaltée.

La parole de Dieu, telle que nous la connaissons dans une page de l’épître de l’apôtre Paul aux Romains, nous propose en revanche une interprétation théologique du phénomène de l’aberration culturelle qui se répand dans ce domaine
: cette aberration – affirme le texte sacré – est en même temps la preuve et le résultat du fait que Dieu est exclu de l’attention collective et de la vie sociale, et de la réticence à lui rendre la gloire qui lui revient (cf. Romains 1, 21).

L’exclusion du Créateur provoque un déraillement universel de la raison : «Ils ont perdu le sens dans leurs vains raisonnements et leur cœur inintelligent s’est enténébré. Dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous» (Romains 1, 21-22). En conséquence de cet aveuglement intellectuel, il s’est produit une chute comportementale et théorique dans la débauche la plus complète : «C’est pourquoi Dieu les a livrés selon les convoitises de leur cœur à une impureté où ils avilissent eux-mêmes leurs propres corps» (Romains 1, 24).

Et, de façon à empêcher toute équivoque et toute lecture accommodante, l’apôtre poursuit par une analyse impressionnante qui est formulée en termes tout à fait explicites :

«C’est pourquoi Dieu les a abandonnés à des passions avilissantes ; en effet leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature. Pareillement les hommes, délaissant le rapport naturel avec la femme, ont brûlé de désir les uns pour les autres, perpétrant l’infamie d’homme à homme et recevant en leur personne l’inévitable salaire de leur égarement. Et comme ils n’ont pas jugé bon de garder la vraie connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à leur esprit sans jugement et ils ont commis des actions indignes» (Romains 1, 26-28).

Enfin saint Paul prend soin de faire remarquer que l’on atteint le summum de l’abjection lorsque “les auteurs de pareilles actions… non seulement les commettent, mais approuvent également ceux qui les commettent” (cf. Romains 1, 32).

Il s’agit là d’une page du livre inspiré, qu’aucune autorité terrestre ne peut nous obliger à censurer. Et, si nous voulons être fidèles à la parole de Dieu, nous n’avons même pas droit à la lâcheté de passer cette page sous silence par crainte de ne pas paraître “politiquement corrects”.

Nous devons au contraire souligner l’intérêt remarquable, pour notre époque, de cet enseignement de la Révélation : il apparaît bien que ce que saint Paul signalait comme se produisant dans le monde gréco-romain correspond prophétiquement à ce qui s’est produit dans la culture occidentale au cours de ces derniers siècles. L’exclusion du Créateur – jusqu’à cette proclamation grotesque, il y a quelques décennies, de la “mort de Dieu” – a eu comme conséquence (et presque comme punition intrinsèque) la diffusion d’une interprétation aberrante de la sexualité, inconnue (dans son arrogance) aux époques précédentes.

L’idéologie de l’homosexualité – comme cela arrive fréquemment aux idéologies lorsqu’elles deviennent agressives et qu’elles en arrivent à être politiquement victorieuses – devient un piège pour notre légitime autonomie de pensée : ceux qui ne l’approuvent pas risquent d’être condamnés à une espèce de marginalisation culturelle et sociale.

Les attentats contre la liberté de jugement commencent par le langage. Les gens qui ne se résignent pas à faire bon accueil à l’“homophilie” (c’est-à-dire la bonne opinion théorique concernant les relations homosexuelles) sont accusés d’“homophobie” (étymologiquement la “peur de l’homosexualité”). Que ce soit bien clair : celui qui est rendu fort par la lumière de la parole inspirée et qui vit dans la “crainte de Dieu”, n’a peur de rien, sauf de la stupidité, face à laquelle, disait Bonhoeffer, nous sommes sans défense. Maintenant on va parfois jusqu’à lancer contre nous l’accusation incroyablement arbitraire de “racisme” : un terme qui, d’ailleurs, n’a rien à voir avec ce problème et qui, en tout cas, est tout à fait étranger à notre doctrine et à notre histoire.

Le problème de fond qui se profile est le suivant : est-il encore permis, de nos jours, d’être des disciples fidèles et cohérents de l’enseignement du Christ (qui, depuis des millénaires, a inspiré et enrichi toute la civilisation occidentale), ou bien faut-il que nous nous préparions à une nouvelle forme de persécution, mise en œuvre par les homosexuels factieux, par leurs complices idéologiques et aussi par ceux dont le devoir serait de défendre la liberté intellectuelle de tous, y compris celle des chrétiens ?

Nous posons une question en particulier aux théologiens, aux biblistes et aux responsables de la pastorale. Comment se fait-il que, dans l’actuel climat de valorisation quasi obsessionnelle de la Sainte Écriture, le passage de l’épître aux Romains 1, 21-32 de saint Paul ne soit jamais cité par personne ? Comment se fait-il que l’on ne se préoccupe pas un peu plus de le faire connaître aux croyants et aux non-croyants, malgré son évidente actualité ?


Note

Dans un article d'Antonio Gaspari datant de février 2009 et traduit par moi ici, on lisait ces propos du Cardinal Biffi:

« Notre époque est dominée et affligée d'une espèce de pansexualisme. Le sexe est continuellement mis en avant : non seulement dans les textes sociaux et psychologiques, non seulement dans les multiples expressions de l'art et de la culture, non seulement dans les spectacles et dans les divertissements ; même dans les messages publicitaires, on ne peut éviter de l'évoquer et d'y faire allusion ».

«
Nous avons parfois l'impression d'être conditionnés par une mystérieuse bande de maniaques qui imposent à tous leur dégénérescence mentale. Ce sont les mêmes qui ne manquent jamais de traiter de bigots ceux qui ne se laissent pas convaincre par leurs grands arguments ».

« Il nous faut choisir: ou bien nous sommes avec le 'monde' qui nous intime d'être 'politiquement corrects', ou bien, sans nous préoccuper d'être 'politiquement corrects', nous sommes avec notre Maître et Sauveur

Le site émigre.... iHOLA