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Anticipations de "La luce del mondo": mon avis

23/11/2010

Devant l'avalanche de réactions autour de la sortie du livre de Peter Seewald, il m'est impossible de tout reproduire, de répondre à tout, et cela n'en vaut sans doute pas la peine. Gageons que le livre sera un énorme succès de ventes (pas pour les bonnes raisons).
Mais peut-être faut-il y voir quelque chose du plan de Dieu?
Car ceux qui auront acheté le livre pour y lire noir sur blanc la fameuse réponse "scandaleuse" sur le préservatif... y verront aussi le reste! Qui sait si cela ne les fera pas évoluer, percevant ainsi - même un tout petit peu - de la "lumière du monde".

Plaidoyer pour l'éditeur italien
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Je ne suis pas de ceux qui font des reproches à la LEV pour l'erreur de traduction, même si elle a sans doute eu un impact négatif sur les premières réactions.
Je vais parler (et je m'en excuse) de mon expérience personnelle - tout en précisant que je peux fort bien me tromper, il s'agit juste d'une impression..
Traduisant beaucoup moi-même pour ce site, en amateur, certes, mais soucieuse malgré tout de ne pas trahir les textes d'origine, je sais combien il est facile de faire une coquille, surtout quand l'importance de la nuance (ici entre 'o' et 'a') n'apparaît qu'après coup.
L'italien est d'ailleurs à mes yeux une langue où la terminaison des mots représente une réelle difficulté pour les étrangers. Je suis sans doute nulle, mais quand il m'arrive de parler en italien, ou même de l'écrire, je ne suis jamais sûre si le mot se termine en 'o', 'a' ou 'e' (et j'ai constaté que lors des catéchèses, il arrive au Saint-Père lui-même d'hésiter). Il faudrait savoir à ce sujet si la traduction est le fait d'un allemand, ou d'un italien.
On m'objectera qu'un texte de cette importance a dû être relu et contrôlé. Mais il faut savoir que même les énoncés de mathématiques dans les concours d'entrée aux grandes écoles de commerce -ceux que je connais - bien que censés avoir été contrôlés et re-contrôlés - sont souvent précédés d'un avertissement disant en gros aux élèves qu'il pourrait bien y avoir une erreur d'énoncé, et qu'ils doivent poursuivre comme si de rien n'était. Je rassure mes lecteurs, les erreurs sont très rares... mais justement, errare humanum est.
Pour conclure sur ce point, je crois qu'il ne faut pas voir le mal partout: en bref, je ne pense pas qu'il y avait la moindre intention mauvaise de la part du Vatican (sinon, peut-être, celle d'édulcorer les propos un peu trop "crus" du Saint-Père).

Et plaidoyer pour la "com'" du Vatican
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Un autre point à souligner est celui de la "communication" du Vatican: il faut admettre que quoi qu'ils fassent, ils ont toujours tort, aux yeux de certains.
Echaudés par l'affaire Williamson, où on leur avait reproché de livrer en pâture à l'opinion sans explication une véritable bombe à retardement, et ayant sans doute pressenti la nouvelle "bombe" que représentait la réponse du Saint-Père sur le préservatif, ils ont essayé d'anticiper les réactions en publiant quelques passages sur l'OR (on pourra toujours dire qu'ils étaient mal choisis). Ensuite, après les premières critiques, le Père Lombardi a fait (selon moi!) une excellente mise au point. Manque de chance, tout le monde était mécontent.
A ce degré de mauvaise foi, il n'y a plus rien à faire.

De son côté, de façon informelle et familière, le Saint-Père a "communiqué" directement, avec une totale sincérité, qui lui ressemble bien, et qui suscite mon admiration sans réserve - évidemment, on m'objectera, à juste titre, que je suis partiale. Les seuls qui peuvent s'étonner de sa "candeur" sont ceux qui ne veulent pas connaître sa simplicité, et son courage pour appeler un chat un chat (dans les deux précédents livres avec Peter Seewald, il y avait plusieurs passages très éloquents en ce sens, où il n'hésitait pas à employer un vocabulaire... rude, sinon cru!). Là encore, il est permis de ne pas être d'accord avec lui, lui-même nous y invite, puisque le poids du magistère n'est nullement mis en jeu, par la forme même du livre.

Les "saboteurs" des deux bords
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Aux vrais pharisiens qui l'accusent de brader la doctrine catholique, on objectera avec force que l'avis d'un homme avec ce passé, d'une telle culture, d'un tel savoir, d'une telle sagesse, d'une telle bonté, familier de l'écriture Sainte depuis plus de 70 ans doit au moins être reçue avec respect, et intérêt.

Quant à ceux de l'autre bord, qui ont décidé de récupérer le message en l'inversant, ils savent mieux que moi quel maître ils servent (1). C'est un problème entre eux et leur conscience. Tant pis pour ceux qui les croient.
Mais il est certain que si le Saint-Père veut à tout prix éviter les interprétations détournéees de chacun de ses propos, il ne peut absolument plus rien dire. Lui qui, pratiquement seul au monde (c'est vrai!) ose braver les interdits du politiquement correct.

Un dernier point, une question que personne ne s'est posée, et que je pose à nouveau: qu'aurait fait Jésus?

Une "synthèse"

(1) Un lecteur m'envoie cette véritable "synthèse" de la malhonnêteté journalistique, mal écrite, publiée sur La Libre Belgique aujourd'hui.
En la lisant, on se dit que la mise au point de Massimo Introvigne, par exemple, était vraiment nécessaire!

Oui, c’est un premier pas !
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Le Pape dit oui au préservatif ! La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre sur tous les sites de la planète Selon "L’Osservatore Romano", Benoît XVI était prêt à assouplir les prescrits de l’Eglise en la matière. Depuis lors le buzz médiatique est retombé et on a eu le temps de lire à tête reposée tout ce que le Pape a dit à son ami et biographe Peter Seewald. Tant mieux, car on ne peut plus retomber dans le simplisme de phrases retirées de leur contexte et déformées, que ce soit à l’ombre de S t -Pierre ou de S t -Rombaut.

Soyons de bon compte : dans la foulée de prélats de nos contrées au parler franc affirmé (ndlr: effectivement, les prélats belges sont un exemple pour l'Eglise du monde entier!!!) et de clercs du tiers-monde qui sur le terrain optent courageusement pour la vie plutôt que pour la stigmatisation morale voilà que le chef de l’Eglise admet que pour réduire le risque d’une contamination dont les conséquences peuvent être mortelles l’utilisation d’un préservatif peut s’imposer. Et Benoît XVI ne se limite pas à cette assertion appliquée au rapport avec un(e) prostitué(e) ! Pour le Pape, "l’utilisation d’un préservatif peut constituer un premier pas sur le chemin d’une sexualité vécue autrement et plus humaine".
Le propos est encourageant. Et on se prend à rêver que la brèche ouverte par le Pape puisse relancer aussi le débat sur une sexualité plus responsable et notamment sur le contrôle des naissances. Il y a 42 ans, "Humanae Vitae" par son intransigeance avait éloigné beaucoup de catholiques de l’Eglise après les espérances nées de Vatican II. Et si l’ex-expert du concile retrouvait son esprit libre d’alors et rendait un souffle évangélique à l’Eglise qui s’inscrirait pleinement dans le XXI e siècle en louant l’amour pleinement assumé ? .

Quelle affaire!? Présentation de Luce del mondo: VIS