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Benoît XVI et la grosse presse

Un tour de force de la "vaticaniste" et "grand reporter" de Paris Match... (26/11/2010)

Tour de force: en quelque lignes, la "vaticaniste" et "grand reporter" de Paris Match nous dit tout! en vrac: Lumière du monde, les "malversations" de l'IOR, les dessous du consistoire, et tous les récents "scandales" de l'Eglise.
Le problème, c'est que c'est lu, et peut-être même cru. J'avoue que cela m'irrite!

Après avoir été invitée à l'émission religieuse "A sua immagine" sur RAI 1 dimanche dernier, en plein consistoire, pour faire bénéficier le public italien de ses lumières sur "Les robes rouges", Madame P., qui se prend sans doute pour Messori (ayant eu le privilège d'interviewer un futur pape) a droit à deux colonnes en page 134 (c'est-à-dire dans les choux, heureusement) de Paris Match de cette semaine, pour se rappeler au bon souvenir des courageux acheteurs de ses livres.
Le titre: Le livre du Pape: Collector... grâce à une "providentielle" erreur de traduction.


Je vous résume la suite:
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Le titre correspond au contenu du premier tiers de l'article (l'impresion transmise est que l'erreur de traduction a été faite exprès pour faire grimper les tirages, chic, je vais pouvoir revendre mon exemplaire sur ebay), où "Madame" a l'amabilité de qualifier le Saint-Père de "théologien éclairé". Merci à elle! Et saluons ses compétences en la matière.
La suite frise la calomnie: "Don Giuseppe Costa, le directeur de la LEV se réjouit de cette manne qui va aller à la Banque du Vatican qui s'appelle l'IOR.... ".
L'IOR (plus proche, dit-elle, des établisements offshore que d'une banque traditionnelle - des exemples???) aurait bien besoin de cet argent; après quoi on a droit à un rappel, totalement hors de propos, sur l'enquête de la brigade financière italienne.
D'où, sans transition, une "tension sourde" entre les cardinaux réunis pour le consistoire, surtout ceux issus des pays pauvres ( est le VRAI populisme!), très motivés contre les affaires de pédophilie, les relations avec l'islam, les anglicans, la liturgie, etc. etc., et très remontés d'avoir vu nommer tant d'italiens à la curie.
Bref, on pourrait penser à ce qu'il est convenu d'appeler "un inventaire à la Prévert", mais c'est plutôt un pauvre salmigondis, sans aucune documentation, de faits sans autre rapport en eux que la volonté de donner une image négative du "Vatican", et dont l'apothéose est la conclusion - qui prouve que "Madame" a au moins un avenir dans la profession de concierge (elle a réussi, en fouillant dans les poubelles, à se procurer le menu du repas très modeste offert par le Saint-Père aux participants, à l'issue des travaux, et c'est l'image choisie pour illustrer l'article), et que je ne résiste pas au plaisir (masochiste) de citer ici:

Pour se faire pardonner par les révérendissimes éminences, qui aiment aussi la bonne chère, le Saint-Père a, vendredi dernier, préféré les réunir autour d'un déjeuner solennel dans la salle Paul VI. Un geste providentiel car, selon les usages au sein de ce cénacle prestigieux, à table on ne parle ni argent ni sujets qui fâchent... De fait, au Vatican, la diplomatie reste du grand art.

Pauvre, pauvre "groß" presse!
Vous n'avez rien appris?
Normal, c'est fait pour.
A ce niveau de nullité - et de malveillance - les bras me tombent.
Jusqu'où va-t-on descendre? En tout cas, certains persistent à creuser.

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