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Benedetto Urbi et orbi: l'autre livre sur le Pape

Un entretien d'Angela Ambrogetti avec Georg Gänswein (18/12/2010)

Avant Lumière du Monde, il y avait eu l'album "Benedetto urbi et orbi" paru au printemps, en allemand et en italien.

Voir aussi:
-> Une interviewe dans Bilde: Un album, pour les 5 ans de pontificat
-> Discours prononcé à l'occasion de la remise d'un prix attribué à son livre "Benedetto Urbi et Orbi

Mardi 14 Décembre 2010
Un antidote contre l'opinion publiée: un entretien avec Georg Gänswein
Angela AMBROGETTI, sur son blog "Portone di bronzo" (grâce à Raffaella)
Ma traduction
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Le soir vient à peine de tomber sur Rome et le dôme de Saint-Pierre est illuminé d'or. A la Porte Saint-Anne, nous sommes attendus par le vice-commandant de la Garde suisse nommé il y a quelques jours. Une excellente occasion pour le féliciter. Nous arrivons en voiture à Saint-Damase (ndt: La cour Saint-Damase est la cour d'honneur du Palais apostolique. C'est là que sont accueillis les Chefs d'Etat et de gouvernement, les ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, les évêques en visite ad limina et, plus généralement tous ceux qui sont reçus en audience privée par le Pape). Avec l'obscurité, les lumières des fenêtres tamisées par les rideaux sont mystérieuses et solennelles. Seconde "loggia": L'ascenseur s'arrête, c'est l'étage des salles de réception. En le traversant, on a le temps de regarder les fresques, de se sentir à la fois à l'intérieur et en dehors du temps de l'Église. Sur le seuil de la Salle Clémentine, le vice-commandant nous laisse aux "sediari" (ndt: les "sédiaires" pontificaux forment un collège constitué de membre de l'Antichambre Pontificaux. Autrefois, leur rôle consistait à transporter le Pape dans la Sedia Gestatoria. Aujourd'hui, ce sont eux qui sont chargés de l'accueil aux hôtes rendant visite au Pape, wikipedia) chargé depuis des siècles de faire les honneurs de l'Appartement. Pour nous, on a préparé la grande salle d'angle. Pinturicchio, Le Caravage, Scorzelli et Messina, tapisserie d'or et canapés recouverts de pourpre souhaitent la bienvenue à l'hôte un peu intimidée.
Mgr Georg Gänswein arrive, très ponctuel, avec son habituel sourire rassurant et deux chapelets bénis par le pape. L'atmosphère devient plus familière et il me semble normal de commencer la conversation par une boutade: "Peter Seewald a utilisé quatre magnétophones pour le livre avec le Saint-Père, je n'en ai que deux!". Monseigneur répond par un sourire.

Il nous a accordé du temps pour lire avec lui son livre pour les cinq ans du pontificat de Benoît XVI. Urbi et Orbi. Avec le Pape à Rome et sur les chemin du monde. Il l'a écrit sur l'insistance de l'éditeur allemand Herder, dérobant aussi quelques heures à son sommeil. Et c'est un succès. La maison d'édition du Vatican en a fait une édition italienne, qui a remporté le prix littéraire de San Michele Capri, dans la catégorie Images-Vérité. Le secrétaire du pape a offert à l'assistance une réflexion sur les cinq premières années du pontificat.

Angela Ambrogetti et Georg Gänswein

Photo sur "Il Portone di bronzo


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- Le livre a donc vu le jour pour les cinq ans de son pontificat, il est aussi le "top" d'une collection de la LEV qui recueille les discours du Pape en voyage, est-ce une façon d'exprimer le sens même du ministère pétrinien à la lumière de Vatican II?

GG: Oui, c'est un livre pour le pape, sur le pape, mais aussi du pape. Un livre qui s'adresse autant aux yeux, qu'au cœur et au cerveau. Et ces cinq années de pontificat à travers les voyage offre comme un "collier de perles", un fil conducteur sur son enseignement. Parce que, si vous y regardez bien, chaque voyage, et j'ai essayé de le souligner, a une caractéristique, et chaque voyage a eu sa touche personnelle. Et en parcourant ces cinq ans, nous pouvons voir quels sont les points les plus importants du magistère du Pape Benoît XVI. Il me semble que ce livre a réussi un peu à donner un résumé de cinq années dans les cent vingt pages.

- Les photos sont un des points forts du livre. Mais il y a aussi une autre caractéristique. Vous n'avez pas voulu cacher ou survoler les difficultés, les aspérités qui font partie de l'histoire de certains voyages. Est-ce une valeur ajoutée?

GG: J'ai voulu être très sincère. L'histoire est sincère, on ne peut pas cacher ce qui s'est passé. Je ne voulais pas, je ne sais pas si on dit comme cela en italien "enlever les dents", je voulais pas "adoucir". Certains épisodes ou certains passages critiques ont aussi trouvé une place appropriée dans ce livre.

- Parlons alors des photos. Des gestes, donc. Certains disent que le pape Benoît XVI ne communique pas avec des gestes, et au contraire ...

GG: Vous avez mis l'accent sur un sujet très important!
Ceux qui disent que Benoît XVI n'a pas les gestes doivent feuilleter ce livre, et ensuite réviser leurs critiques. Parce que ce livre, avant tout avec des photos, le prouve. Les photos parlent, et pour beaucoup de gens aujourd'hui, elles parlent beaucoup plus fortement que les mots. Alors il y a là aussi un témoignage du pape qui ne parle pas seulement avec les mots, mais avec les gestes.

- Dans la présentation, au Prix Capri, vous avez dit quelque chose à propos des différences des papes, les papes dans l'histoire. L'eau est toujours la même, mais filtrée à travers différents types de terres, elle devient différente. Peut-on dire que du livre émerge le vrai Joseph Ratzinger, en plus du Pape Benoît XVI?

GG: Qui est Joseph Ratzinger! Mais j'ai voulu souligner la continuité entre Jean-Paul II et Benoît XVI , non pas en enlevant ou en cachant les grandes différences de personnalité. La personnalité de Jean-Paul II est totalement différente de celle de Benoît XVI. Pourtant ce sont deux types, qui en soi sont différents, mais ce qui donne la continuité est justement le ministère pétrinien et aussi l'esprit dont ils vivent tous les deux.

- Feuilletons quelques pages: Cologne 2005, le pape met un million de jeunes à genoux pour prier devant le Saint Sacrement, une manière différente de vivre les méga-rassemblements, parce que, comme Benoît XVI l'a déclaré, le pape n'est pas une rock star ...

GG: Oui, exactement, il s'agit d'un message au monde. Mais en premier lieu ce fut une expérience pour tous ceux qui étaient présents, une extraordinaire expérience personnelle. Et je me souviens bien, moi aussi quand j'ai vu le Marienhügel, ainsi que se nomme la petite colline (où était dressé le podium avec l'autel), de cette adoration, ce moment de tranquillité, ce moment d'adoration, cela a été pour moi une confirmation, être confirmé dans la foi.

- Foi et raison, la dictature du relativisme, le dialogue fondé sur la vérité sont les leitmotivs du magistère de Benoît XVI. Mais du livre, il en ressort également d'autres: la liberté religieuse, l'autodétermination des peuples, la défaite de la pauvreté, le rejet de la violence .

GG: Vous avez très bien analysé. Le leitmotiv est comme une harmonie, non seulement un tonus rectus, mais ce sont différents tons qui donnent ensuite une belle mélodie. Ce leitmotiv est toujours comme la racine à partir de laquelle l'arbre grandit et prend vigueur.

- Le voyage aux États-Unis: deux points, le discours à l'ONU et la prière à Ground Zero. D'un côté, le Pape convainc et de l'autre le Pape émeut et est ému.

GG: Oui, parce que quiconque va à Ground Zero, voit ce grand trou, un chantier immense, peut-être le plus grand chantier au monde, et il ne peut qu'être ému. De l'autre côté, devant l'ONU, le pape est venu pour donner la parole à Jésus, pour convaincre le monde que la vérité doit avoir le dernier mot.

- Sidney, nous pouvons dire que nous avons connu un peu le pape "écologiste", avec son discours sur la nature, sur la création?

GG: Nous ne devons jamais oublier: Dieu est le Rédempteur, le Fils de Dieu n'est pas seulement le Rédempteur, mais aussi Dieu le Créateur. La création est beaucoup plus ample que l'environnement ou l'écologie. L'écologie est un petit aspect de la création et la même chose vaut pour l'environnement. Là où la création n'est plus respectée en tant que Creatio Dei, il est clair que l'environnement ne marche pas, l'écologie ne marche pas. Là où elle est respecté comme un don de Dieu, l 'environnement et l'écologie fonctionnent.

- Les voyages de Benoît XVI ont tous une forte connotation mariale. Il y a toujours une étape dans un sanctuaire marial. Et s'il n'y a pas assez de temps il y a au moins un hommage, un chant comme à Barcelone ...

GG: Oui, mais il est clair que là où est le Seigneur, il y a aussi la Mère!

- Et les monastères bénédictins, une des clés de la papauté?

GG: Oui, c'est une clé. L'importance de cette clé a été donnée par le pape lui-même au début, quand il lui a été demandé à plusieurs reprises pourquoi il avait choisi le nom de Benoît, pourquoi pas le nom de Jean Paul III, par exemple. Il n'a pas voulu être une copie d'une personne qui n'aurait jamais été lui.

- En somme, ce livre est une sorte de piste à suivre et il donne des pistes un peu pour tenter d'éviter que les gens ne soient trop influencés par "l'opinion publiée"?

GG: C'est un peu un antidote à l'opinion publiée. Chacun a la liberté de lire ce qu'il veut, autant qu'il veut et quels journaux ou quels livres. Cependant, la lecture influence, cela est clair. Et j'ai voulu donner avec ce livre, à la fois avec des images, mais aussi avec les textes qui commentent les photos, une piste et chacun, en toute liberté, avec la liberté, peut se faire son propre jugement.

- Pour des raisons de chronologie, les voyages de mai 2010 ne sont pas dans le livre, et du dernier, en Espagne, avez-vous un souvenir-"éclair" à nous offrir?

GG: Pour l'Espagne: à Saint-Jacques de Compostelle, le pape pèlerin, avec sa cape ... Magnifique! Et puis à Barcelone, presque la ville la plus sécularisée d'Europe, le pape avec la beauté de l'art qui est aussi un aspect de la beauté de la vérité. Ces deux moments très, très denses, qu'a vécu le Saint-Père et je dois dire que j'ai vécu dans la même mesure à côté du pape.

Le texte intégral de l'interview en anglais est publié par le magazine Inside the Vatican (ndt: je n'ai pas trouvé le texte.)

http://www.ilportonedibronzo.it/...

Wikileaks et le Vatican (3) La crèche, antidote au sécularisme