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Une visite extraordinaire

Le voyage de Benoît XVI au Royaume-Uni à travers le récit de l’archevêque de Westminster. Un article de la revue 30 Giorni (11/1/2011)



Me rendant sur le site de "30 giorni" pour lire une interviewe du cardinal Cottier sur "Lumière du Monde" (traduction de l'article en cours), je tombe sur ce texte splendide, en français!! que je ne peux pas ne pas reproduire en entier.

Il devient de plus en plus difficile de prétendre que la personnalité du Saint-Père n'y est pour rien.

Article ici: http://www.30giorni.it/it/articolo_stampa.asp?id=23178

ROYAUME-UNI 16-19SEPTEMBRE 2010
Une visite extraordinaire
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par Vincent Nichols

Dès la fin du voyage apostolique du pape Benoît XVI au Royaume-Uni ont commencé à arriver de tous les coins du monde des messages de joie et de remerciement. On sait que, pour nous, ici, en Grande-Bretagne, cette visite a été particulièrement importante et encourageante, mais elle a aussi été un événement de portée mondiale. Des messages sont arrivés de très loin, du Bangladesh, de Buenos Aires et du Pérou, pour n’en citer que quelques-uns!
Ce sont, pour beaucoup, des messages de compliments à l’adresse de ceux qui ont participé à l’organisation de la visite, mais je crois que nous sommes tous conscients que le vrai succès de celle-ci est l’effet d’une prière incessante. Il était, bien sûr, nécessaire d’organiser les événements, les petits comme les grands, mais la façon dont ceux-ci ont touché le cœur de millions de personnes appartient à un ordre de choses bien différent: elle appartient à l’ordre de la grâce et elle est le fruit authentique de la prière pour le Saint-Père qui s’est élevée de l’Église.

Un des souvenirs inoubliables de la visite est l’intensité et la force de l’amour et de la joie avec lesquels le Pape a été accueilli. J’ai eu le privilège de passer avec le Saint-Père dans les rues de Londres. Il y avait plus de deux cent mille personnes le samedi soir, sans parler des grandes foules du vendredi soir. Le passage du Saint-Père a donné lieu à une continuelle explosion de joie et d’enthousiasme. Les visages étaient rayonnants et les cœurs encouragés par sa présence. Et cela a été la même chose l’extraordinaire premier jour de sa visite en Écosse.

Les moments les plus formels ont été marqués par la même atmosphère. Sa Majesté la Reine, dont est partie l’invitation officielle au pape Benoît XVI à venir au Royaume-Uni pour cette visite d’État, était rayonnante. Les chefs politiques qui sont venus à l’Archevêché pour rencontrer le Saint-Père étaient tout sourire et joie, mais surtout je n’oublierai jamais la chaleur de l’accueil qui lui a été réservé dans le plus solennel des cadres, à Westminster Hall, par un rassemblement extraordinaire de représentants de la vie politique et civile. Il a été surprenant de voir comment les applaudissements et les sourires, qui étaient vraiment sincères, n’ont pas cessé sur tout le long trajet qu’a accompli le Saint-Père pour traverser la Great Hall sur toute sa longueur.

Si l’accueil réservé au Saint-Père et les réactions qu’il a suscitées ont été vraiment splendides, le message qu’il a transmis et l’exemple qu’il a donné ont été tout aussi mémorables et méritent la plus attentive considération de notre part.
Le Pape est venu soutenir et renforcer la place occupée par la foi en Dieu dans notre société pluraliste. Il est venu souligner la richesse de nos traditions chrétiennes et le danger qu’il y a à les minimaliser ou marginaliser. Je crois qu’il a été écouté. Je crois que les gens ont compris l’importance de ses paroles. Je crois que tous ceux qui étaient réunis à Westminter Hall ont été vivement frappés par la profondeur et la précision de son discours. Le Pape a présenté la question cruciale en ces termes: «Si les principes moraux qui sont sous-jacents au processus démocratique ne sont eux-mêmes déterminés par rien de plus solide qu’un consensus social, alors la fragilité du processus ne devient que trop évidente». Il a ensuite analysé le rôle de la foi et de la raison qui est de fournir une solide base éthique aux choix politiques. Il a déclaré avec clarté: «La religion, en d’autres termes, n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre, mais elle est une contribution vitale au dialogue national». Un discours que tout le monde devrait méditer avec une grande attention.
Je crois que le Saint-Père a offert une contribution vraiment significative à notre histoire, à la façon dont nous nous parlons et dont nous nous occupons de notre avenir.
Dans son discours de clôture, le premier ministre a eu des mots vraiment chaleureux pour le Saint-Père. Il a parlé de sa visite comme d’«un grand honneur pour [son] pays». Il a assuré au Pape que «la foi fait partie du tissu de [son] pays, qu’elle en a fait et en fera toujours partie»; et il a ensuite ajouté: «Vous avez conduit tout le pays à s’arrêter et à réfléchir».
La visite aura de nombreuses conséquences à long terme. Il y aura peut-être une plus étroite collaboration entre le Saint-Siège et notre gouvernement pour affronter certains des grands problèmes du monde: pauvreté, manque d’instruction primaire, soin de l’environnement et lutte contre les maladies.

Nous avons nous aussi quelque chose à apprendre de cette visite. Je pense que le Saint-Père nous a enseigné comment présenter notre foi à une société aussi complexe que la nôtre. Ce qu’il a fait, lui, nous devons apprendre à le faire nous aussi avec cohérence et attention. Il s’est montré aimable et courtois avec les personnes qu’il a rencontrées. Il a été cordial. Il a été respectueux des gens auxquels il s’adressait, reconnaissant nos acquisitions et nos préoccupations. Il a parlé avec clarté et bon sens et n’a pas eu peur d’affronter des questions épineuses qu’il a traitées avec attention et sensibilité. Il n’a pas amplifié les exigences du credo religieux mais il a reconnu de quelle façon raison et foi peuvent s’intégrer et se corriger réciproquement. Il nous a offert un modèle que, en ce qui nous concerne, nous devons suivre.

Le Saint-Père est intervenu dans de nombreux aspects fondamentaux du dialogue dans lesquels nous devons tous nous engager. Il a passé du temps à prier et à parler avec l’archevêque Rowan Williams. Ils ont prié ensemble et ensemble ils ont parlé à leurs évêques et à la grande assemblée réunie à l’Abbaye de Westminster. Le Saint-Père a rencontré d’importantes personnalités d’autres credo et religions, ceux qui ont un rôle de guide dans la société comme ceux qui sont eux aussi guides spirituels. Il a rencontré des servants de messe, des préposés au nettoyage, des cuisiniers; il a rencontré des policiers et des employés; il a rencontré des enseignants, des religieuses et des religieux. Il s’est présenté à cœur ouvert, et a conquis le cœur de tous. La formule choisie pour la visite ne pouvait pas être plus adaptée: «Le cœur parle au cœur».

Je crois aussi qu’il nous a montré ce qui doit être au cœur du témoignage que nous portons. Dans l’homélie qu’il a prononcée dans la cathédrale de Westminster, il a dit que nous devons avant tout être les témoins de la beauté de la sainteté. Selon moi, si les célébrations liturgiques de la visite ont été si fascinantes, c’est en grande partie à cause de leur beauté. Même remarque pour certains moments de silence qui ont caractérisé chacune d’elles. Qui pourra jamais oublier l’intensité du silence de quatre-vingt mille personnes en prière devant le Saint-Sacrement, à Hyde Park? Ce silence est d’or, il est beau et profondément gratifiant.
Le Pape a aussi dit que nous devons témoigner de la bonté et de l’attirance de la foi – de la «splendeur de la vérité». C’est une approche si différente de celle qui entend la vérité comme quelque chose qu’il faut présenter avec force ou rigidité! La vérité exerce une fascination qui lui est propre.
Il nous a demandé en troisième lieu de porter témoignage de «la joie et de la liberté qui naissent d’une relation avec le Christ». Il s’agit naturellement d’une joie et d’une liberté qui viennent de l’expérience d’être pardonné, d’être guéri, expérience que nous faisons de façon très claire à travers des sacrements de l’Église. Le sang du Christ est notre salut et la source de notre liberté et de notre joie.
Le point culminant de la visite a été, naturellement, la béatification du cardinal John Henry Newman. La cérémonie à Cofton Park a été merveilleuse. Beaucoup de ceux qui ont appris à aimer John Henry Newman à travers ses écrits, sa poésie ou son ministère dans la paroisse ont été submergés de joie à ce moment-là. Nous avons désormais un curé anglais bienheureux. Quel privilège et quelle source d’inspiration!

Nous remercions Dieu pour le miracle de cette extraordinaire visite. Nous regardons vers les mois et les années à venir durant lesquelles nous pourrons assimiler les grâces et les enseignements de ce merveilleux voyage apostolique.

28 septembre 2010

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