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Un discours non diplomatique aux diplomates

Les deux guerres de l'Europe - L'Europe perd ses racines et son identité.
Marcello Pera, l'ami de Benoît XVI, qui avait préfacé son dernier livre, ex-président du Sénat, commente les voeux au corps diplomatique. Interviewe dans l'Avvenire (13/1/2011)

Voir ici: Benoît XVI préface un livre: «Il cristianesimo, chance dell’Europa», de Marcello Pera
http://benoit-et-moi.fr/2008/...

L'Europe s'affaiblit elle-même et ainsi encourage ses ennemis. Alors, le risque n'est pas seulement de perdre ses racines mais aussi son identité et sa raison d'être : en livrant elle-même une bataille contre le christianisme, elle ne reconnaît pas le danger qui vient de l’extérieur.

Carlota m'écrit:
L'article est paru sur le portail espagnol Info catolica – traduit de l’italien en espagnol par le blog La Buhardilla de Jerónimo
Donc j’ai traduit de l’espagnol au français !

Les deux guerres de l'Europe

"Un discours non diplomatique aux diplomates"

Le philosophe et l'ex-président du Sénat Marcello Pera utilise un jeu de mots pour résumer le ton des déclarations de Benoît XVI : " Il ne contient ni ne permet d’ambiguïtés - explique-t-il - et pose une alternative: ou l'Occident se rend compte que sont en cours deux guerres de religion contre le christianisme et il agit en conséquence, ou le monde occidental est perdu".

* * *

- Une guerre qui répand le sang dans des pays lointains, et l'autre plus subtile chez nous…
MP: Subtile mais pas moins tragique : à deux siècles de distance, l'Europe recommence à adorer la déesse Raison et à réformer les calendriers, comme à l’époque de la Révolution française. Avec le mirage de la même "liberté" (ndt en français dans le texte) qu'alors, avec le même objectif de la substituer au christianisme et, malheureusement, avec les mêmes moyens. La guerre interne est plus dangereuse, parce que celle-là alimente l'autre.

- Le Pape, de fait, dénonce comment précisément "les actes discriminatoires contre les chrétiens sont considérés moins graves" par les gouvernements.
MP: L'Europe s'affaiblit elle-même et ainsi encourage ses ennemis. Alors, le risque n'est pas seulement de perdre ses racines (quelque chose qui est en train d’arriver) mais aussi son identité et sa raison d'être : en livrant elle-même une bataille contre le christianisme, elle ne reconnaît pas le danger qui vient de l’extérieur.

- En Europe qui se dit pluraliste, beaucoup de législations essaient d'imposer des « supposés nouveaux droits » laïcistes, en refusant aux chrétiens la possibilité de ne pas s'en accommoder.
MP: Benoît XVI remarque une contradiction terrible : l'Europe proclame l'universalité des droits de l'homme et les défend dans des mots, mais ensuite elle viole le premier des droits inaliénables, qui est précisément celui de la liberté de conscience et religieuse.

- L'Europe mais aussi l'Amérique...
MP: Certainement, et en plus, l'Amérique est devenue une grande Europe et l'Europe est devenue une grande Belgique ou un grand Canada c'est-à-dire une terre spirituellement désolée. Les États-Unis courent le même risque, bien que là-bas la société civile résiste mieux, elle sent encore l'appel des origines. Mais la rapide européisation est inquiétante et partout, l’Occident non seulement affronte une crise, la crise économique que nous voyons tous, mais aussi le commencement d'une décadence.

- Toujours au nom de la tolérance, beaucoup de pays exilent fêtes et symboles chrétiens, du Crucifix jusqu’à Noël. Par respect pour les religions, nous supprimons la nôtre … Les mêmes radios et journaux télévisés qui il y a quelques mois disaient "aujourd'hui, pour celui qui croit c'est Pâque", font une large place au Ramadan.
MP: Vous voyez? La déesse raison et la réforme des calendriers. Mais mentionner les autres et s'effacer soi-même est la manière la plus suicidaire d'être tolérant : ils ne se rendent pas compte que la tolérance présuppose au moins deux interlocuteurs, un nous et un eux, et si on efface le nous, il ne reste que les autres. L'année passée, au Caire, Obama a parlé d’"une contribution de l'Islam à la naissance des États-Unis" : une monstrueuse bêtise historique privée de tout fondement.

- L'attaque à nos valeurs fondamentales et à nos racines chrétiennes semble provenir de différents fronts.
MP: Elle vient de la gauche et de la droite. Je rappelle seulement qu’il y a un an, Fini et Granata [Fabio Granata, député italien du PdL proche de Gianfranco Fini] ont signé un manifeste dans lequel ils soutenaient les "origines païennes de l'Europe".

- Il y a une intolérance qui nie même l'objection de conscience et la liberté d'éducation.
MP: Si le laïcisme est vécu comme une vraie religion, si la raison des hommes est une déesse qui règle tout, le médecin ou l'enseignant qui résiste s'oppose à un dogme, et il doit être annihilé pour cela. Le Pape donne la parole aux minorités et nous inculque à tous du courage, et il nous dit que la bataille peut être très bien gagnée chaque fois que l’on reconnaît avec clarté ce qui est en train de se passer, mais je suis peiné car cette clarté, je la trouve chez Benoît XVI et chez quelques rares hommes de culture mais très peu dans la classe politique et les médias.

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Source: Avvenire

Assise, 25 ans après Sur la béatification de Jean-Paul II