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Jean-Paul II bienheureux. Explication

Comment Benoît XVI défie ceux qui critiquent Jean-Paul II. Une analyse dans la presse italienne (17/1/2011)


La sainteté vit dans l'histoire: voici comment Benoît XVI défie ceux qui critiquent Jean-Paul II
Lucio Brunelli (Il Sussidario)
Lundi 17 Janvier 2011
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C'est Jean-Paul II lui-même qui, il y a dix ans, expliqua le sens de la béatification d'un pape.
Il le fit lors de la cérémonie au cours de laquelle il éleva à la gloire des autels deux papes parmi les plus différents, et même souvent contradictoires, Jean XXIII et Pie IX (1).
Le premier, le pape des grandes ouvertures conciliaires à la modernité, le second, le pape du Syllabus condamnant les idées libérales. Jean-Paul II, les proclamant bienheureux le 3 septembre 2000 dans la même cérémonie, expliqua: "La sainteté vit dans l'histoire, et aucun saint n'échappe aux limites et aux contraintes de notre nature humaine. En béatifiant l'un de ses fils, l'Eglise ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu'il a faits, mais il le présente plutôt à l'imitation et à la vénération pour ses vertus à la louange de la grâce divine qui brille en eux. "

Statue en marbre de Pie IX

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à la Basilique Sainte Marie Majeure, photos (très émouvantes, je ne connaissais pas ce Pape alors) prises par moi en avril 2006

De la même façon, Benoît XVI, s'apprêtant à béatifier son prédécesseur, n'a pas l'intention de célébrer chaque décision de son pontificat, mais la façon «héroïque», dont le serviteur de Dieu Karol Wojtyla a vécu et témoigné les vertus chrétiennes. Témoignage confirmé par une réputation de sainteté répandue au niveau populaire et scellée par le signe d'un miracle.

Il y a une grande leçon de foi et une grande leçon de réalisme dans la capacité de l'Église à discerner les actes d'un pontificat de la sainteté de l'homme qui est assis sur le trône de Pierre. Ce qui a rendu grand aux yeux de la foi, le Pape Wojtyla n'était pas in primis son combat pour la libération de l'Europe de l'Est du communisme. Ronald Reagan a eu un rôle historique équivalent, ou supérieur, mais ce n'est pas pour autant qu'il est proposé comme un exemple de vie à la population catholique. La perception populaire de la sainteté du pape polonais est en effet liée, plus qu'à toute autre chose, à l'image du pape souffrant embrassant la Croix du Christ dans la prière: l'ex- "athlète de Dieu", le pape sportif, se découvre faible, le visage et la voix défigurés par la maladie, mais il vit cette épreuve dans un esprit d'abandon total à Dieu, et, par la force de cet abandon, il devient plus tendre, encore plus en mesure d'embrasser l'humanité toute entière. Et c'est pour cela qu'il entre dans le cœur de ceux qui jusqu'ici l'avaient plus "admiré" comme grand personnage historique qu'"aimé" pour ce qu'il était, le Vicaire du Christ.

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C'est ce témoignage, "louange de la grâce divine qui brille dans ses vertus", que Benoît XVI reconnaît avec le rite de la béatification. C'est cela, le témoignage qui restera au fil du temps, celle qui réconforte et nourrit la foi des simples.

De tout le reste, les historiens de l'Église, laïcs et catholiques, discuteront longtemps. On peut s'attendre, par exemple, que, d'ici au 1er mai dans la presse internationale, sortiront des articles malicieux qui poseront la question de l'appui donné par Jean Paul II à la Congrégation des Légionnaires du Christ, dont le fondateur menait une double vie scandaleuse sur laquelle il revint au Cardinal Ratzinger lui-même d'enquêtrer, défiant l'oomertà et les complicités. D'autres vont essayer de démontrer que le pape polonais, entièrement projeté vers l'extérieur, avec ses voyages internationaux passionnés, n'a peut-être pas réalisé comme il l'aurait dû la «saleté» qui se déposait à l'intérieur de la maison de Dieu, avec le fléau de la pédophilie du clergé et l'opacité des transactions financières effectuées à l'ombre de la coupole dans l'IOR. Peut-être un jour, en comparant les deux pontificats, en arrivera-ton à la conclusion que, sur ce terrain, l'action réformatrice du Pape Benoît XVI aura été plus ferme et providentielle.

Mais quoi qu'il en soit, tout cela ne fera que rendre plus vrai ce que le vénérable Karol Wojtyla a enseigné il y a dix ans, à savoir que l'Eglise, en béatifiant un de ses fils devenu pape, ne sacralis tous ses choix d'action, mais reconnaît avec gratitude l'évidence de l'action de Dieu dans sa vie.

Note

(1) Dans son analyse, Jean-Marie Guénois, en affirmant que la béatification de Jean-Paul II se faisait "contre ceux - je pense à ceux qui voulaient lier sa béatification à celle de Pie XII - qui ont osé vouloir récupérer la mémoire de sa vie pour habiller celle d'un autre", s'est peut-être trompé!
Il me revient en mémoire qu'au moment où Benoît XVI signait le décret reconnaissant les vertus héroïques de Pie XII et de Jean-Paul II, en décembre 2009 (cf. http://benoit-et-moi.fr/2009/ ), Paolo Rodari titrait déjà "Deux Papes, en route bras dessus bras dessous vers la béatification".
Et Jean-Marie Guénois manifestait déjà sa forte hostilité à l'association possible des deux béatifications (ici).

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