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Pourquoi "ils" haïssent Jean-Paul II

Un très intéressant article issu d'un blog américain, traduit par le site France Catholique. Merci à Carlota, qui me l'a signalé! (19/1/2011)

Entre 2007 et 2009, j'ai traduit beaucoup d'articles du vaticaniste de National Catholic Reporter, John Allen (un petit résidu amusant ici: Commérage de vaticaniste) . Il suffit de regarder ici pour s'en convaincre.
Mettons que c'était une sorte de défi que je m'étais fixé. D'une certaine façon, je ne le regrette pas, car j'ai appris ainsi pas mal de choses.

John Allen est ce visionnaire qui dans un livre datant de 2000 (A biography of Joseph Ratzinger, réédité après l'élection sous le titre Pope Benedict XVI) avait dressé la liste des 10 raisons pour lesquelles "the enforcer of the faith" ne pourrait jamais devenir pape!!

Il serait inélégant de déballer aujourd'hui la liste de mes critiques, et ce n'est pas l'endroit. Je persiste à trouver que John Allen est en général un professionnel plutôt compétent, mais aussi, malheureusement - à côté d'autres défauts que je serais mal placée de lui reprocher - absolument pas un croyant, et que donc la vision surnaturelle de l'Eglise et du Pape lui échappe totalement. Pour lui, l'Eglise est une multinationale comme IBM, "BXVI" le Pdg, et lui-même n'a que le mot PR (public relation) à la bouche. La composition du Sacré Collège se réduit à des diagrammes et des compilations de chiffres. Bref, selon moi, il a tout faux. Il n'est ni historien, ni théologien. Il n'est que journaliste. Et c'est regrettable, car son influence dans les medias américains (il collabore à CNN) le désigne comme "faiseur d'opinion" redoutable dans son pays, dans le domaine légèrement ésotérique, selon lui, de l'Eglise catholique.

Par ailleurs, traduisant ses articles souvent très longs, truffés de jargon sportif abscons et d'expressions à la mode, je ne lisais pas les commentaires qui suivaient - en partie faute de compétences linguistiques suffisantes...
Mais un survol rapide m'en a dit suffisamment long sur la teneur.
On n'attire pas par hasard ce genre d'internautes. JA n'a jamais réellement dit du mal du Pape (on pourrait même dire qu'il en a assez souvent dit ce qui peut passer pour du bien...), il n'en avait pas besoin, il lui suffisait de laisser ses lecteurs le faire à sa place. Des blogs catholiques français fonctionnent de la même façon.

Dans un long article qu'il a consacré hier à l'annonce de la béatification, Paolo Rodari confirmait le rôle de l'influent vaticaniste américain, écrivant:

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« Vendredi, quelques heures seulement après l'annonce de la béatification, faite par le Père Federico Lombardi, dans une salle de presse du Vatican archi-comble, remplie en particulier de journalistes étrangers, c'est John Allen, de National Catholic Reporter, qui a indiqué certains nœuds non résolus du pontificat de Jean Paul. Parmi ceux-ci, il y a les critiques que Wojtyla a reçues des secteurs les plus libéraux de l'Eglise. La béatification en un temps record se heurte avec les exigences de ceux qui considèrent qu'il serait plus approprié de canoniser avant Wojtyla (!!!), le pape Jean XXIII, le Pape des grandes réformes, le pape, disent-ils, qui a eu le courage d'ouvrir ce Concile que le "conservateur" Wojtyla n'a jamais aimé. Et puis, il y a le "noeud" de la pédophilie. Dans quelle mesure Wojtyla était-il au courant des abus? Et encore: pourquoi Wojtyla n'a-t-il rien fait contre Marcial Maciel Degollado, fondateur des Légionnaires du Christ, père de plusieurs enfants et pédophile? »
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Bref, Carlota m'a signalé cet article lu sur France Catholique. Il s'agit d'une traduction d'un article paru sur le blog The Catholic thing, écrit par Austin Ruse, président du C-FAM (Catholic Family & Human Rights Institute) un think tank basé à NY et Washington DC, qui s'occupe de politique sociale internationale.

Je me permets de le reproduire, car c'est extrêmement intéressant.
Avis à tous ceux de la mouvance traditionnelle qui font la fine bouche devant la béatification annoncée de Jean Paul II, et se servent pour cela des mêmes arguments que les progressistes.

http://www.france-catholique.fr/Une-vraie-detestation-envers-Jean.html

Une vraie détestation envers Jean-Paul II
par Austin Ruse (traduction Pierre Lebègue)
mardi 18 janvier 2011
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Le soleil se lève à l’Est, et se couche à l’Ouest. Le chant des oiselets s’élève dans l’air limpide. Et les Catholiques dissidents détestent cordialement le Pape Jean-Paul II.

L’agence Associated Press, citant Jean-Paul II comme une personnalité universellement vénérée, vient d’annoncer que Benoît XVI pourrait prochainement proclamer la béatification de son prédécesseur. En écho totalement différent, la réaction de John Allen publiée la semaine dernière par le National Catholic Reporter.

Aussitôt publiée, la nouvelle a fait crépiter la messagerie du National Catholic Reporter avec des commentaires virulents. Un premier commentaire : « D’évidence la corruption se trouve aux plus hauts niveaux. La honte ». Puis : « Jean Paul 2 (sic), prenant la tête de l’Église Catholique Romaine a permis aux violeurs de poursuivre leurs assauts contre leurs victimes ». Troisième commentaire : « comment dit-on "SANS BLAGUE" en latin ? Qu’y a-t-il de crédible dans les institutions catholiques ? ».
Un autre grand défenseur de l’église de paix, amour et justice sociale ajoute : « Voulez-vous un VRAI (sic) miracle ? Je vais vous le dire : Que M. Ratzinger tombe raide mort dès demain, et qu’on puisse désigner le pantin suivant ».

John Allen ne partage pas ces vues (?). Et les opinions émises sur un blog ne représentent pas nécessairement le contenu éditorial d’un site internet (?). Bien sûr, on trouve des âneries parmi les commentaires. Mais ce genre de commentaires est fréquent chez le National Catholic Reporter et se trouve en symbiose avec nombre d’intervenants sur le site de cette revue, on dirait un édito d’Eugene Kennedy. (NDT : prêtre défroqué devenu "bouffeur de curés", commentateur célèbre sur certains médias aux États-Unis).

Commonweal (NDT : Association dont le titre peut se traduire par "Le bien public") — un peu plus de sens des responsabilités, un peu plus de respectabilité, et certainement plus d’hypocrisie que chez nombre de publications dissidentes — s’est jointe à la mouvance Allen sur son blog. Le débat au sujet de Jean-Paul II a duré cinq jours. Les commentaires n’étaient pas aussi saignants que ceux publiés par le National Catholic Reporter. Les contributions au Commonweal se présentent comme une critique plus sensée, d’autant plus insidieuse qu’elle sape la confiance en l’Église et Son enseignement. Il n’y a, semble-t-il, aucune personnalité de l’Église — sauf, peut-être des nonnes dissidentes — aucun enseignement de l’Église — sauf peut-être la transubstantiation — qui trouve grâce à leurs yeux.

(...)

On peut se demander pourquoi tant de hargne, d’amertume, et, parfois de délire. Ils prétendront que leurs récriminations sont légitimes.
Ils s’interrogent sur la précipitation à proclamer la béatification. Six ans, c’est bref. Plutôt que faire confiance à l’Église, ce dont ils se gardent bien, ils y voient un gage politique donné aux conservateurs.
Et on a l’impression qu’ils veulent gagner du temps pour ternir sa réputation, à la recherche de rumeurs "de style Pie XII" susceptibles de l’abattre. Certains semblent lui reprocher d’avoir assumé la charge suprême à l’époque où les scandales d’abus sexuel montaient dans l’opinion, le soupçonnant d’avoir pour le moins fermé les yeux. D’autres lui reprochent d’avoir accordé son amitié en négligeant les soupçons portés sur le fondateur, maintenant couvert d’opprobre, de la Légion du Christ. Trouve-t-on là le moindre manquement à ses vertus héroïques ? Des gens comme Cathy Kaveny, de Notre-Dame et de www.commonweal citeront sans doute tel ou tel chapitre théologique ou tel ou tel verset — qui interpellent — susceptibles de suggérer — peut-être, vraisemblablement, possiblement, pourrait-on spéculer — un manque de vertus héroïques chez Jean-Paul II. Mais, plus simplement, ils seraient trop heureux de savoir qu’il n’est pas au Paradis.

Leur véritable hargne, dont ils ne se cachent pas, réside dans son projet de mettre convenablement en œuvre Vatican II, c’est-à-dire de suivre le Concile à la lettre en maîtrisant "l’esprit Vatican II" qui plaisait tant aux dissidents et a jeté tant de trouble dans l’Église au cours des dernières décennies. Ils sont particulièrement gênés par la nouvelle génération d’évêques nommés par Jean-Paul II, et qui suivent maintenant le droit fil.
Le pays s’interroge sur le côté parfois querelleur du discours politique, mais il est très décevant d’assister au même phénomène dans la blogosphère catholique. Je ne suis pas à l’abri de la tentation. Il m’est arrivé d’intervenir agressivement sur divers blogs "catholiques de gauche", y-compris www.commonweal, d’où j’ai été chassé sans trop comprendre pourquoi.

À mon avis, leur colère révèle la débandade de leurs espoirs et de leurs rêves. Comment expliquer autrement leur agitation à propos de la prétendue approbation du préservatif pour les prostitués homosexuels, et autres tentatives pour reprendre pied ? Le projet progressiste est-il tombé si bas ? Eh bien, oui, la lecture des commentaires sur le National Catholic Reporter ou sur www.commonweal révèlera, aussi bizarre que celà puisse paraître, la bonne santé de la tradition.

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