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Une interviewe du Maestro Bartolucci, cardinal

Traduit de Zenit en anglais (20/1/2011)

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Autres articles sur le grand musicien aimé du Saint-Père ici.

Recherchant des images pour illustrer cet article, je suis tombée sur une autre interviewe du Cardinal Bartolucci, vraiment magnifique, sur 30 Giorni: traduction à venir....

Musique Sacrée en crise
(Zenit, ma traduction)
Entretien avec l'Ancien directeur du choeur de la Chapelle Sixtine
Par Elena Carmen Villa
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Le Cardinal Domenico Bartolucci, qui a servi pendant plus de 40 ans comme directeur du choeur de la Chapelle Sixtine, dit que bien que la musique sacrée soit actuellement en crise, il y a des signes d'espoir.
Il fut un enfant prodige, ayant composé sa première messe à 12 ans; sa messe la plus connue est la "Misa Jubilei", écrite en l'Année Sainte 1950.

Le prélat, maintenant âgé de 93 ans, a été l'un des nouveaux cardinaux créés par le consistoire du 20 novembre.

ZENIT s'est entretenu avec le cardinal sur ses années en tant que directeur du chœur, et ses vues sur la musique sacrée en ce moment.
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- ZENIT: Comment avez-vous reçu cette nomination?
- Cardinal Bartolucci: Je ne m'y attendais pas. Il est vrai que c'est un signe de l'amour du pape pour la musique sacrée, un rappel évident, surtout en ce moment de crise.
Auparavant, la musique était l'âme de la liturgie. Même dans les campagnes - je suis originaire de Toscane, d'un petit village appelé Borgo San Lorenzo - tout le monde chantait, sur les places, dans les églises, dans les processions, et écoutait des groupes de musique.
Aujourd'hui, il y a des jeunes très talentueux, mais la formation musicale est souvent très insuffisante. Je ne sais pas qui est à blâmer, mais à l'heure actuelle les stades et les discothèques prévalent, et tout est réduit au marché.

- ZENIT: Comment avez-vous découvert votre vocation pour la musique?
- Cardinal Bartolucci: Depuis que je suis petit, j'ai grandi avec mon père qui était un chanteur d'Église passionné.
La musique était très importante au séminaire, même si dans mon cas, les supérieurs m'en ont éloigné parce qu'ils craignaient que je ne sois distrait de l'étude du grec et du latin. Et puis je suis venu à Rome et ici, j'ai été enchanté par la vitalité des chapelles musicales des basiliques.
J'ai été nommé vice-maestro de Saint-Jean de Latran et plus tard maestro de la Chapelle Musicale de Sainte-Marie-Majeure, comme successeur de Licinio Refice, en 1955. J'ai été nommé vice-maestro de la chapelle Sixtine avec Don Lorenzo Perosi. Je suis resté avec lui pendant quatre ans, et après sa mort en 1956, Pie XII m'a nommé directeur permanent de la Chapelle musicale pontificale Sixtine.
Malgré cela, quand j'ai eu 80 ans, j'ai été relevé de mon poste. On ne m'en avait rien dit; je l'ai découvert, lorsque mon successeur a été nommé.

- ZENIT: Comment était cette période, en tant que directeur du Chœur de la Chapelle Sixtine?
- Cardinal Bartolucci: La Sixtine a eu une grande vitalité jusqu'au Concile. Je me souviens de très beaux offices, avec le pape Pacelli et avec le Pape Jean XXIII.
Après la réforme liturgique, notre contribution à la liturgie papale a été réduite. Nous avons été sauvés par les concerts à travers le monde où le patrimoine de la chapelle pouvait être maintenu: Nous nous sommes rendus en Autriche, en Allemagne, en Irlande, en France, en Belgique, en Espagne, aux Philippines, enAustralie, au Canada, aux États-Unis, en Turquie, en Pologne et au Japon .

- ZENIT: Quel était l'intérêt de Pie XII pour la musique sacrée?
- Cardinal Bartolucci: Le pape Pacelli aimait la musique sacrée et à l'occasion, pour se détendre, il jouait du violon.
Avec lui, souvent, des offices (concerts) ont eu lieu dans la Chapelle Sixtine. C'était un personnage extraordinaire, de grande culture et de grande humanité.

- ZENIT: Et au temps du Pape Jean XXIII?
- Cardinal Bartolucci: La Chapelle Sixtine doit beaucoup à Jean XXIII. Mon plan de réforme avait été approuvé sous son pontificat, en raison de son propre intérêt. Avec Perosi [ancien directeur du Choeur] les choses, malheureusement, à cause de sa maladie, se dégradèrent. Par exemple, la chapelle n'avait pas une structure fixe de chanteurs, de siège, ni d'archives.
Grâce à Jean XXIII, nous avons reconstruit presque tout à partir de rien et nous avons pu créer la Schola puerorum, exclusivement pour les garçons. A Noël avec les garçons, nous avons chanté devant la crèche dans l'appartement du pape. C'était très émouvant.

Le Cardinal Bartolucci

Photo sur "30 Giorni"

- ZENIT: Pensez-vous que la musique sacrée pourra redevenir ce qu'elle était?
- Cardinal Bartolucci: Il faudra du temps. Les maîtres d'autrefois ne sont plus là parce que la nécessité de leur existence n'est plus perçue. Nous vivons dans l'espérance.
Benoît XVI aime beaucoup le chant grégorien et la polyphonie et veut récupérer l'usage du latin. Il comprend que sans le latin le répertoire du passé est destiné à être classé comme archive.
Il est nécessaire de revenir à une liturgie qui laisse place à la musique, avec un goût pour le beau, et aussi de revenir à un art sacré véritable.

- ZENIT: Que pensez-vous du chant et de l'assemblée lors des célébrations liturgiques?
- Cardinal Bartolucci: Il est nécessaire d'être prudent et ne pas généraliser. Je ne suis pas contre le chant de l'assemblée - ce dont certains m'ont accusé.
Qui plus est, déjà avant le Concile, j'ai écrit des chants de l'assemblée pour la liturgie, en italien. Ils étaient très répandus dans les paroisses.
Par conséquent, il y a des contextes où une Schola Cantorum est nécessaire ou en tout cas un choeur, qui peut faire de l'art véritable. Pensons, par exemple, au répertoire du chant grégorien qui nécessite de véritables artistes pour être exécuté comme il se doit, ou au grand répertoire polyphonique.
Dans ces circonstances, l'assemblée participe de plein droit, se nourrit et écoute, mais ce sont les chanteurs qui mettent leur professionnalisme et leur compétence au service des autres. Malheureusement, dans ces années de nouveauté, beaucoup ont pensé que participer signifie "faire n'importe quoi."

- ZENIT: Qui sont vos auteurs favoris ou vos sources d'inspiration?
- Cardinal Bartolucci: Pour la musique sacrée, les grands patriarches sont Palestrina et Bach.
Palestrina a été le premier à avoir l'intuition de ce que signifie l'ajustement parfait de la polyphonie au texte sacré. Ce n'est pas par hasard que le Concile de Trente se réfère à lui pour établir les canons de la musique sacrée. Bach est aussi grand, mais reflète davantage l'esprit des Nordiques.
Dans tous les cas, tous deux montrent que la musique est faite avec les grands chants de l'Église.
L'Occident a une histoire musicale très riche, qui a été reprise par beaucoup de cultures orientales. Le besoin existe aujourd'hui de la rédécouvrir (récupérer) et de lui donner le style et l'espace dans le lieu où la liturgie a été créé.

Un best-seller nommé Lumière du Monde Sur tous les fronts