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Le Moyen Orient au bord de l'explosion?

On en parlait depuis l'attentat contre les coptes à Alexandrie (cf. Relation avec l'Islam ). Excellente analyse de Riccardo Cascioli, pour la Bussola. Et une réflexion sur le rôle des réseaux sociaux. (26/1/2011)

La révolte du Moyen-Orient et nous
http://www.labussolaquotidiana.it/ita/articoli-la-rivolta-in-medio-oriente-e-noi-704.htm
Riccardo Cascioli
26-01-2011
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«La Tunisie est la solution», disait une banderole de manifestants hier en Egypte. C'est le signe qu'il y a un fil rouge qui relie les différents révoltes qui éclatent à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord: Tunisie, Algérie, Liban, Egypte, Yémen, pour citer les pays qui se sont retrouvés ces jours-ci aux premières pages des journaux.

C'est un fil rouge qui relie des situations politiques et sociales très différentes, dans certains cas, même pas assimilables de loin, et c'est un fil qui en fait contredit ce qui est écrit sur la baderole: il n'existe pas déjà une solution. Au contraire, il y a un grand bouleversement, un changement majeur, il y a un air de révolte généralisée, mais sans qu'on puisse prédire pour le moment une issue à cette crise.

Il n'y a pour le moment pas de solution en Tunisie, où s'est avéré l'échec d'un gouvernement de transition menant à des élections, alors que l'insurrection se poursuit, et il n'y a pas de solution au Liban, où le gouvernement approuvé par le Hezbollah semble avoir ouvert plus de problèmes qu'il n'en a résolus; et il n'y a pas de débouché clair non plus en Egypte, où la révolte semble avoir pris de court même les plus farouches opposants du président Moubarak, les Frères musulmans.

La seule chose certaine est que nous sommes confrontés à des événements historiques, qui ont la potentialité de remodeler le visage de la région. Y aura-t-il un tournant fondamentaliste? Ou un processus démocratique se mettra-t-il en marche, du moins dans certains pays? Ou les vieilles nomenclatures réussiront-elles malgré tout à se recycler et à reprendre le contrôle de la situation, perpétuant des régimes autoritaires et corrompus? Et puis: l'Iran émergera-t-il (elle?) vraiment comme puissance régionale nouvelle, ou bien l'Egypte et l'Arabie saoudite seront-elles encore en mesure de redevenir les principaux acteurs au Moyen-Orient? À l'heure actuelle il est impossible de le dire, il y a beaucoup trop de variables qui pourraient pousser vers une solution ou l'autre, et, non des moindres, l'attitude et les intérêts des grandes puissances, dans ce trouble.

Et sur ce dernier point, il est important de faire attention: il y a des pintérêts immédiats qui conseillent de suivre et d'accompagner ces événements de près. Ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée, par exemple, aura toujours des répercussions importantes pour l'Italie et l'Europe (..). Et le sort de l'Egypte sera déterminant pour l'équilibre au Moyen-Orient: ce n'est pas un hasard que les États-Unis font déjà des efforts pour empêcher la hiérarchie militaire d'abandonner Moubarak, comme cela est arrivé en Tunisie ave le Président Ben Ali (le chef d'état-major des forces armées égyptiennes est ces jours-ci à Washington).

Mais les interventions sur l'immédiat doivent avoir pour horizon le processus à long terme: il y a un grand "travail" en cours dans le monde islamique, un début de processus de renouveau culturel qui - même dans notre intérêt - doit être encouragé. La Tunisie est historiquement le pays où des érudits musulmans sont les mieux préparés à une confrontation avec la modernité, mais à l'Université Al Azhar au Caire aussi, quelque chose est en train de bouger. Il est important de soutenir ce mouvement: à la fois en évitant des mouvements qui pourraient provoquer des réactions de fermeture; en étudiant soigneusement l'ouverture de canaux de confrontation avec ces réalités (la Fondation Oasis du cardinal Angelo Scola est un exemple); et en encourageant dans notre pays la présence d'organisations modérées plutôt que de suivre et de courtiser les mouvements radicaux qui finissent par nous faire chanter.

Dans ce scénario ressort encore plus le choix prophétique de Benoît XVI qui place la liberté religieuse comme un principe fondamental de la politique internationale, contre les menaces les plus graves auxquels nous sommes confrontés: le laïcisme et le fondamentalisme. Comme par hasard, le laïcisme et le fondamentalisme sont les dérives possibles - peu souhaitables - de la révolution en cours en Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

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Note à propos de Facebook
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Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qu'écrit Ivan Rioufol.
Mais ce qu'il dit ici (le 17 janvier) me paraît prophétique: je préférerais qu'il se trompe:

Le peuple frustré est en Tunisie mais aussi France
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J'espère que la révolution tunisienne, conduite au nom des libertés, saura imposer la démocratie au cœur d'un pays arabo-musulman. Je la crois possible, comme en Irak ou en Iran, même si je ne mésestime pas les risques d'une récupération islamiste et antioccidentale.
Deux éléments me frappent dans l'immédiat, dans le déroulé des événements: la soudaine puissance que peut prendre une opinion frustrée mais fédérée par les réseaux internet, et la sidération qu'une telle expression a causé auprès du pouvoir et des observateurs. Ce qui apparaît, c'est qu'aucun contact n'existait plus entre l'Etat présidé par Ben Ali et le peuple. Et, du coup, je vois un rapprochement entre ce brutal ressentiment de la Tunisie silencieuse et l'exaspération sourde de l'opinion française, semblablement méprisée par les élites. En France aussi, l'internet est devenu, pour qui veut l'écouter, la caisse de résonnance d'une fronde populiste contre l'ordre établi. Ira-t-elle jusqu'à l'explosion?

A bon entendeur...



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