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La nouvelle évangélisation dans les villes

Une réflexion à contre-courant de Vittorio Messori, à la suite du message pour la Journée Mondiale des missions 2011 publié cette semaine (27/1/2011)

Lundi, le message pour la Journée Mondiale des missions 2011 était rendu public.
La version en français est disponible sur le site ESM.
J'en avais extrait le passage qui s'adressait à nous, occidentaux: les vieilles terres chrétiennes doivent (re)devenir terre de mission (Message pour la journée mondiale des missions).
C'est aussi le sens de ce billet de Vittorio Messori, qui parle de la nécessité d'évangéliser les villes. Comme souvent, il est à contre-courant. Il cherche à provoquer. Mais il me semble que son propos est bien dans la ligne des intentions du message pontifical - même si l'on peut m'objecter qu'il y a des grandes villes ailleurs que dans les vieilles terres chrétiennes. Mais c'est à partir de ces dernières que s'est répandue dans toutes les villes cette mentalité séculariste qui refuse Dieu.


La nouvelle évangélisation dans les villes, là où l'histoire se fait et où l'on est plus libre
Vittorio Messori, 25-01-2011
La BQ
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J'ai toujours ressenti avec force l'appel d'abord par le pape Jean-Paul II et aujourd'hui par son successeur Benoît XVI pour une nouvelle évangélisation, qui reparte des débuts, du kérygme , de l'annonce chrétienne d'un Dieu qui se fait chair, meurt pour nous sur la croix et ressuscite. Je suis frappé par le fait que durant les trois premiers siècles de l'histoire chrétienne, cette annonce a toujours été liée à de grandes cités.

Dans cette première période, ceux qui n'accueillaient pas la foi chrétienne étaient les habitants des villages, les "pagi" (ndt: en italien; pago = circonscription territoriale rurale dans l'antiquité, selon wikipedia en italien), en fait, d'où le terme «païen» (ndt: païen, nom formé à partir d'un terme latin "paganus" qui signifie "paysan" qui provient lui-même du mot "pagus" qui signifie "campagne").
Le christianisme, dès le début fut en effet un phénomène urbain. Jésus dit: "Je dois monter à Jérusalem", il veut aller dans la cité au cœur de la Terre Sainte. Paul refuse le procès immédiat, qui l'aurait probablement acquitté parce qu'il veut être transféré à Rome pour faire appel à l'empereur.

Même les autres apôtres et les évangélistes se dirigent vers les grandes cités de l'époque: Jean se rend à Ephèse, très important centre religieux, tandis que Marc se rend à Alexandrie. Je rappelle cela parce qu'au fond, dans la ligne d'une certaine veine écologiste, je note souvent chez les catholiques survivants une nostalgie pour la vie rurale, pour la petite paroissse du petit village perdu, pour les relations humaines entre des personnes qui se connaissent toutes ...

Recommencer dès les débuts signifie éliminer toute crainte et toute méfiance envers les grandes villes , repartir justement de là, sans mépriser la province et la campagne, naturellement, mais en rappelant que, dans un repli bucolique, le christianisme renierait ses origines.

Pourquoi la première annonce chrétienne a-t-elle privilégié les villes? Parce qu'avec les villes, qui s'élèvent progressivement, quand les populations nomades abandonnent le nomadisme et deviennent sédentaires, l'histoire est née. Le christianisme est Dieu qui s'incarne dans l'histoire, et il a besoin d'une ville, un lieu où se croisent les destinées humaines. "La ville est le destin de l'homme", a dit Le Corbusier, et là résonne avec efficacité l'annonce de l'Evangile.

N'oublions pas que la ville est le lieu de la liberté , une liberté qui n'est pas nécessairement la même dans les centres plus petits, où tout le monde connaît tout le monde et où prévalent les groupes sociaux, les clans familiaux, etc. Dans la tristement célèbre inscription sur la porte d'entrée du camp de concentration nazi d'Auschwitz, on peut lire Arbeit macht frei , le travail rend libre. Peu de gens savent que cette expression n'est que la paraphrase ironique, tragique - devenue symbole d'un lieu d'horreur et de destruction - d'un proverbe allemand: Stadt Luft macht frei, c'est-à-dire l'air de la ville rend libre. Parce qu'il libère l'homme du lien au clan et à la tribu, qui souvent le protègent mais également l'immobilise.

Si nous nous soucions de la nouvelle évangélisation , si nous voulons vraiment repartir avec le message chrétien, non seulement nous ne devons pas craindre la ville, mais nous devons nous rappeler que ceux qui en ont peur oublient la vocation primitive de l'Evangile qui doit résonner là où se fait l'histoire, et où les consciences sont libres.

La maçonnerie française vue par M. Introvigne ASSEZ!!