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La voix de Bruno Mastroianni


Un de mes commentateurs italiens de prédilection n'avait rien écrit depuis plus d'un mois. Il se rattrappe avec une série d'analyses approfondies, qui ont gagné au "recul". (2/2/2011)

J'aime bien Bruno Mastroianni. C'est un paladin infatigable de la "défense" du Pape.
Défense, oui! Je persiste et signe. Le Saint-Père en a besoin, nonobstant certains avis contraires parmi les catholiques.

Ls articles que j'ai traduits ci-dessous nous rappellent Lumière du monde (et les polémiques qui l'ont entouré), la persécution des chrétiens, notamment au Moyen-Orient, et le risque d'un "choc des civilisations", les chemins du dialogue oecuménique.
Avec toujours un "fil rouge", ce que ne cesse de nous rappeler notre Pape: duc in altum, et surtout, remettre partout Dieu au premier plan.

Mes traductions, et mes sous-titres.

Soif de vérité

[Wikileaks et Lumière du Monde sont sortis à peu près en même temps. Un signe?]
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Source.

Ce n'est pas par hasard qu'à l'ère du "démasquage" des mensonges, et des scoops visant à couvrir les gens de honte, le Pape, pour savoir ce qui se passe "là dehors" se fie à d'autres sources.

Un des passages les plus intéressants de Lumière du monde est celui dans lequel, à la question du journaliste sur la façon dont le pape se tient au courant de ce qui se passe, Benoît XVI répond qu'il fait confiance aux rencontres avec les évêques de tous les angles de la planète. En effet, en eux, dit le Pape, je trouve des voix "avec les pieds bien plantés sur terre" qui lui permettent d'apprendre des choses "de manière beaucoup plus humaine, personnelle et réaliste" que la lecture des journaux.

Il y a dans ce passage tout le malaise que nous vivons aujourd'hui face au système de communication. C'est indéniable: La sensation que le monde peut être divisé en deux réalités, l'une médiatique, l'autre "réaliste", est de plus en plus forte. De fait, Joseph Ratzinger constamment à la merci d'accusations suivies de réhabilitations en est la preuve vivante.

On pourrait objecter qu'il en a toujours été ainsi (et c'est vrai): les médias sont obligés de sélectionner et de simplifier. Mais que se passe-t-il lorsque la partie exclue de la chronique devient la plus importante? Un phénomène comme Wikileaks n'est pas surprenant. Il représente la quintessence de cet esprit de «démasquage par la honte», qui est de plus en plus caractéristique du style journalistique à travers le monde (ndt: à travers le journalisme dit d'investigation, et les pratiques d'un journal comme le canard enchaîné, avec sa livraison hebdomadaire de scandales!).

On peut se demander ce qu'il y a derrière cette anxiété de révélations brûlantes.
Aussi parce qu'à force d'aller "dans les coulisses", on ne trouve ensuite presque rien derrière.
Néanmoins, cela devrait nous inciter à prendre au sérieux ces signaux, qui dans leur essence, nous parlent d'une grande soif de choses vraies, authentiques, réelles.

Il est emblématique qu'au beau milieu des "leaks" (ndt: leaks = fuites) (pas seulement celles Assange) est sorti le livre-interviewe avec le pontife, qui est déjà un best-seller. Les deux sont des réponses à la soif de vérité qui est dans le monde. Avec une différence de taille: les premières appellent à gratter la couche pour voir ce qu'il y a «derrière», mais elles s'arrêtent là. Le second, loin d'être préoccupé par la poussière dans l'arrière boutique, va droit aux questions de fond sur l'homme et le sens de sa vie dans le monde.

Quand quelqu'un a fait remarquer à Benoît XVI les risques journalistiques de son livre-interview, le pape a répondu avec un sourire. Comme pour dire que, face aux défaillances de la culture dominante, il y a deux alternatives: soit se lancer à sa poursuite, soit se dédier sans hésiter à combler le vide qui s'est créé, pour revenir parler des choses qui importent vraiment.

Rechercher Dieu

Seule la recherche de Dieu peut nous sauver
Bruno Mastroianni
19/01/2011
Source.
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La religion a un lien avec la guerre comme la biologie avec le racisme et les différences culturelles avec les luttes entre peuples voisins. C'est-à-dire aucun.
Il serait vraiment intéressant de pouvoir faire la liste de tous les écrits, discours et messages du Pape Benoît XVI (même avant qu'il ne soit Pape), qui parlent de la relation entre la religion, la paix et la prospérité. On découvrirait que la touche que Ratzinger presse le plus souvent est toujours la même: seule la recherche authentique de la vérité (ce qui est synonyme d'authentique religion) est la garantie que l'homme ne reste pas à la traîne de lui-même et de ses petitesses.

Seule la recherche de Dieu peut sauver l'homme de l'égoïsme, de la partialité, du désintérêt. Que les athées déclarées et les agnostiques sophistiqués ne se formalisent pas: Si on cesse de chercher quelque chose qui va au-delà de la perspective limitée de l'homme, il est facile de tomber dans une impasse. On doit alors produire des résolutions de l'ONU, des règlements, des lois et tout le reste. Elles ne suffiront jamais pour amener un homme à prendre sur ses épaules le sort de leurs semblables.

Dans son discours à la Curie du 20 Décembre dernier, le pape a cité à nouveau Newman, qui en se convertissant, a compris que "Dieu et l'âme, la condition de l'homme lui-même sur le plan spirituel, constituent ce qu'il est vraiment réel, ce qui est important. Ils sont beaucoup plus réels que les objets saisissables". Précisément dans ces moments où nous voyons des chrétiens qui sont prêts à risquer leur vie pour aller à la messe, peut-être qu'à nous aussi, occidentaux distraits et repus pourrait revenir l'envie de remettre à la première place ce nous avons laissé au fond.

Hiatus persistant entre le Pape et les médias

Le monde est sous un déluge et on s'en prend aux secours
26/01/2011
Source.
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C'est toujours la même chose.
Benoît XVI parle de la liberté religieuse de manière grave et profonde, et nous voilà devenus hystériques sur l'éducation sexuelle. Il parle de la signification de la sexualité humaine et de la liberté connexe, et nous nous arrêtons aux polémiques sur les contraceptifs. C'est une chanson qui dure depuis un peu trop longtemps.

Dans son livre-interview, il décrit par le menu les dangers de l'avilissement de la dignité humaine par la faute du sexe superficiel, du sexe produit de consommation, et nous nous arrêtons aux prostitués, aux préservatifs et au problèmes de savoir quand le mettre et quand ne pas le mettre.
Il s'est occupé des Anglicans de retour à Rome, que nous avions dépeints comme un repaire de conservateurs traditionnelistes prêts à envahir l'Église; il s'est occupé de la rémission de l'excommunication des lefebvristes que nous avions réduits à une sorte de prime à la carrière pour pro-nazi; il s'est occupé du problème de la pédophilie que nous avions transformé en une chasse aux dossiers pour clouer le pape au pilori (entre autre, un des premiers à s'intéresser à la résolution de ce vieux problème).

Cette série persistante d'hystéries n'est pas un problème de la communication du Vatican, c'est un mal pour l'humanité. En effet, nous, (ndt: professionnels des medias?) lecteurs informés et commentateurs, nous y faisons vilaine figure: serait-il possible que, tandis que dehors le déluge s'abat avec violence sur l'humanité et que le pape s'emploie à construire la barque qui nous portera au sec, nous nous obstinions à rester à la porte et à dicuter s'il est préférable d'utiliser un parapluie ou de mettre un imperméable?

Une seule famille humaine

La juste perspective sur les conflits contemporains
27/01/2011
Source.
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La semaine de prière pour l'unité des chrétiens vient de se terminer. Récemment, le pape a créé le premier ordinariat qui permet à certains anglicans de revenir à l'unité avec Rome. Lors de la journée du migrant, célébrée à la mi-Janvier, Benoît XVI a parlé à nouveau du concept de "une seule famille humaine". Et au début de l'année, dans le discours pour la Journée mondiale de la Paix, sur la liberté de religion (en liaison avec les événements tragiques en Egypte), le Pape a parlé de la commune situation de l'humanité face au thème de la foi et de la recherche de la vérité.

Aligner tous ces événements nous aide à comprendre comment, selon Papa Ratzinger, on peut relever les grands défis du monde contemporain. L'immigration, la confrontation entre les religions, la rencontre entre des styles de vie et de pensée différents, ne peuvent pas être laissées aux seuls raisonnements géopolitiques. Ce n'est pas seulement une question de paix ou à une affaire de choc des civilisations.

Le Pape nous demande de ne pas oublier que nous tous - musulmans ou chrétiens, croyants ou laïques, migrants ou sédentaires, riches ou pauvres, dans des conditions différentes, de milieux, cultures et situations - pris un par un, nous sommes confrontés aux mêmes défis .

Il est donc important, avant même de réfléchir à des solutions concrètes (que nous voulons et qui doivent être efficaces), de ne pas oublier la juste perspective: ce qui nous unit en tant qu'êtres humains - la recherche du sens de la vie dans ce monde - sera toujours plus élevé et plus profond que ce qui, au fur et à mesure, génère des conflits.

Le Pape dit non au choc des civilisations

Ce n'est pas un match géopolitique
02.01.2011
Source.
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Que Dieu nous protège du choc des civilisations. Les divisions naissent là où il n'y a pas une foi authentique.

Que Dieu nous protège du choc des civilisations. C'est la stratégie (si on peut parler de stratégie) de Benoît XVI pour éviter le conflit entre les religions. L'année 2010 s'est terminée avec l'attentat meurtrier à Alexandrie, le dernier d'une série longue de violences jamais taries, non seulement au Moyen-Orient mais aussi en Afrique et dans d'autres pays du monde, où les chrétiens, selon les statistiques, sont le groupe religieux le plus persécuté.
Si ce n'était pas pour les morts et pour la douleur, il y aurait vraiment de quoi se féliciter que ce soit justement le chef des plus opprimés qui lance ce cri de ne pas céder à la logique des antagonismes dans le conflit. De ce point de vue, il faut relire le message pour la Journée mondiale de la Paix du 1er Janvier 2011, où Papa Ratzinger explique avec grande décision que le fanatisme, la violence, les divisions ne sont pas le fruit de la religion mais au contraire de son absence.
Que Dieu nous protège du choc des civilisations. Les divisions naissent quand il n'y a pas une foi authentique. Quand l'homme ne cherche pas Dieu, mais lui-même, mettant ses intérêts de parti (qu'il soit personnel, communautaire ou de son groupe religieux) avant le respect de la vérité. C'est ainsi que les biens relatifs deviennent absolus, s'imposant sur le reste, créant la violence.

Que Dieu nous protège du choc des civilisations. Le schéma de l'islam contre l'Occident, donne des frissons à tout le monde (et fait peut-être se frotter les mains de satisfaction à certains). Mais il ne peut pas être accepté dans sa substance.
Il ne s'agit pas de fermer les yeux sur les terrorisme islamiste qui, selon plusieurs experts, est désormais en train de couver une stratégie internationale contre les chrétiens. Il ne s'agit pas de tomber dans la simplification politique qui voit la résolution du problème dans un souffle démocratique qui parcourrait le monde entier. Bien sûr, l'ONU devra faire sa part et la communauté internationale devra mûrir toutes les mesures politiques, diplomatiques et économiques nécessaires. Mais ne perdons pas de vue que derrière tout cela il y a quelque chose de plus: une humanité (qu'elle soit islamique, copte, laïque ou de toute autre croyance) constamment en proie à l'égoïsme, aux divisions et à la violence résultant de l'absence d'une foi authentique.
Pour nous sauver du choc des civilisations, il n'y a qu'un moyen, remmettre au premier plan ce Dieu qui, depuis trop longtemps nous reléguons au dernier rang. Cela vaut pour nous, occidentaux fatigués, et pour les musulmans trop souvent poussés à la révolte. Ne réduisons pas tout à un match géopolitique entre des équipes opposées.
C'est sur cela que le Pape attire notre attention, c'est ce que les victimes tuées dans l'exercice de leur foi - que martyre signifie témoignage - nous rappellent.

L'appel du Saint-Père pour l'Egypte Mgr Georg: ma maison est là où est mon frère