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La force de la prière

Deux textes saisissants, en espagnol, trouvés et traduits par Carlota (3/2/2011)

Ils font écho à la catéchèse consacrée hier à Thérèse d'Avila, où le Saint-Père nous disait justement (*):
"(...) le temps de la prière n'est pas du temps perdu, c'est un temps pendant lequel s'ouvre la voie de la vie"

Carlota

Nous les esprits forts, les modernistes ou les déçus de tout, nous n’avons sans doute guère recours en toute confiance à la prière. Les plus révoltés auront les mots qui tuent : « Si Dieu existait, il ne permettrait pas cela sur terre », oubliant le libre arbitre qui fait de l’homme n’est non pas un robot bien huilé mais un être à part entière et qu’avec la grâce de Dieu, il a son destin et son salut en main (même si cela se résume à une bien humble et courte existence terrestre). Les plus ouverts à la religion diront : le bon Dieu n’a pas le temps, c’est bien présomptueux de croire que de là-haut il s’occupe de nous, il y a des choses tellement plus importantes sur terre. D’autres découragés diront qu’ils prient mais cela ne sert à rien, ou bien qu’ils n’ont pas le temps pour l’instant et qu’ils verront plus tard. Et pourtant nous savons bien, en faisant marcher notre raison, que nous nous trompons et que chacun d’entre nous est dans le cœur de notre Créateur, si non, tout simplement serions nous capables d’imaginer qu’Il n’existe pas ?

J'ai donc traduit deux textes sur des faits très espagnols, mais qui rappellent l’importance de la prière (y compris très ciblée). Cela nous change un peu des actualités guère réjouissantes à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays et en particulier des réflexions béates des journalistes de l’hexagone qui, au vu de l’embrasement du pourtour sud méditerranée prédisent des lendemains qui chantent sous la bienveillance de la déesse démocratie, alors que de nombreux observateurs avisés (également en Espagne) n’oublient pas l’époque où le Shah d’Iran fut « lâché », par les Etats-Unis et qu’un certain Khomeiny coula des années sereines dans la très impie terre des Francs, avant de regagner son pays natal…

1.- Le pouvoir de la prière


L’Évangile du jour était le Sermon de la Montagne et Frère Santiago Cantera, moine bénédictin de la Vallée des Morts (ndt lieu évoqué notamment à l’occasion de la visite du Pape en Espagne en 2010: http://benoit-et-moi.fr/2010-III/...) qui a dit la messe ce dimanche 30 janvier 2011 dans l’Abbaye, a rappelé que les béatitudes exaltent l’humilité face à la superbe de « l’homme qui se fait Dieu ».
Il a cité comme exemple les systèmes totalitaires qui ont prétendu instaurer « le paradis sur terre », comme le communisme, et qui n’ont laissé comme trace que « sang et misère » : Il n’y a pas tant d’années de cela que nous avons pu le constater d’une façon tragique avec la chute de ce que beaucoup présentaient comme le « paradis soviétique », et nous pouvons craindre que les tendances néo-marxistes d’un progressisme laïciste mais aussi de l’indigénisme de l’Amérique hispanique (ndt référence notamment au Venezuela et à la Bolivie, sujet là encore bien peu évoqué par les médias français) nous portent vers un terme identique.

Mais cette superbe est aussi à l’origine de la crise économique actuelle qui est « née de l’envie, de la cupidité, de la sécularisation, du matérialisme, du consumérisme et de l’hédonisme propres au système libéral capitaliste (ndt donc de la mauvaise application de la liberté dans l’accumulation du capital et non pas du fait de la libre entreprise). Les entités financières ont spéculé avec de l’argent qui n’existait pas et nous nous avons voulu vivre au dessus des possibilités réels, et si à cela on ajoute des politiques économiques malavisées, le résultat est celui que nous avons ».

Face à cette révolte de l’homme se dresse le pouvoir de la prière et dans ce sens Frère Santiago a raconté un fait remarque qui a eu lieu durant le siège gouvernemental dont a souffert la Basilique et qui n’est que partiellement atténué.

«Quand a commencé la seconde phase de fermeture de la Basilique et de la Vallée pour procéder au démantèlement de la Pietà, une poignée de quelques vingt enfants, ceux qui cette fin de semaine font partie de la Manécanterie, dans une nuit froide comme il y en a tant en ce lieu, ont voulu faire une procession avec des torches en priant le rosaire jusqu’à la statue de la Vierge et de son Fils mort dans ses bras, pour demander qu’elle ne permette pas qu’on le lui enlève (ndt la Pietà soit disant trop vétuste avait déjà été partiellement « déconstruite »). Arrivés là-bas, ils ont fini à ses pieds, avec des litanies et des chants mariaux. Aujourd’hui la Pietà est toujours en place », a martelé l’officiant pour monter bien clairement le pouvoir de la prière face à la superbe des hommes.
L’enceinte était de nouveau pleine de fidèles, ce qui a obligé plusieurs des moines de l’abbaye à sortir pour donner la communion.
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Original du reportage ici http://www.religionenlibertad.com/...
On peut désormais aussi suivre en direct chaque dimanche les homélies des bénédictins de la Vallée des Morts sur la chaîne privée internet intereconomía

2.-


Dans un même ordre d’idées, des personnes prient et paient des messes pour la conversion de Santiago Carrillo , l’ancien premier secrétaire du parti communiste espagnol dans la clandestinité et jusque dans les années 80, qui malgré ses 21 ans au tout début de la guerre civile espagnole a été particulièrement « actif dans sa lutte contre les ennemis du peuple » notamment à Paracuellos. Il a fêté ses 96 ans le 15 janvier 2011. Une enquête de Religion en libertad a donné les résultats suivants à la question « est-ce que cela vaut la peine de prier pour la conversion de Santiago Carrillo ? »:

- 65% oui parce que ceux qui rejettent le plus Dieu en ont le plus besoin
- 7% non parce qu’il dit lui-même que les messes dites pour lui ne lui servent à rien (*)
- 28% oui il ne faut pas laissez seules les 7000 âmes qui prient pour lui à Paracuellos (ndt en référence aux personnes exterminées en ce lieu).

(*) Ndt: un jeune internaute –forum sur le journal el mundo.es écrit que sa grand-mère avait payé des messes pour la conversion de Santiago Carrillo.
L’homme politique a répondu: “Effectivement votre grand-mère a perdu son temps et son argent avec ces messes. Je la remercie pour l’intention qu’elle a eue de les payer mais pour moi le problème religieux n’a jamais été un problème. J’ai été athée depuis l’enfance, j’ai grandi dans un foyer athée. J’ai une idée très définie et claire : on naît, on vit et on meurt. Une fois qu’on est mort, c’est terminé. Poussière tu es et en poussière tu te changeras. Il n’y a rien de plus. Il n’y aura plus de Santiago Carrillo quand je m’en irai. Je l’accepte comme j’accepte la vie. […]. J’ai intellectuellement résolu l’affaire, cela ne me préoccupe absolument pas. Je suis sûr que beaucoup de croyants quand ils voient comme est le monde aujourd’hui, c’est impossible qu’ils n’aient pas quelque doute sur l’existence d’un être tout puissant et magnanime parce que si un tel être existait, comment on expliquerait ce qui se passe dans le monde chaque jour, les désastres naturelles, les guerres, les répressions massives ?"

Original ici http://religionenlibertad.com/articulo.asp?idarticulo=13646
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(*)
Hier, concluant sa catéchèse consacré à Sainte Thérèse d'Avila, le Saint-Père disait (texte ici):
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Dans notre société, souvent en manque de valeurs spirituelles, sainte Thérèse nous enseigne à être des témoins inlassables de Dieu, de sa présence et de son action, elle nous enseigne à ressentir vraiment cette soif de Dieu qui existe dans la profondeur de notre cœur, ce désir de voir Dieu, de chercher Dieu, d'être en conversation avec Lui et d'être ses amis. Telle est l'amitié qui est nécessaire pour nous tous et que nous devons rechercher, jour après jour, à nouveau. Que l'exemple de cette sainte, profondément contemplative et efficacement active, nous pousse nous aussi à consacrer chaque jour le juste temps à la prière, à cette ouverture vers Dieu, à ce chemin pour chercher Dieu, pour le voir, pour trouver son amitié et trouver ainsi la vraie vie ; car un grand nombre d'entre nous devraient vraiment dire : « Je ne vis pas, je ne vis pas réellement, car je ne vis pas l'essence de ma vie ». C'est pourquoi, le temps de la prière n'est pas du temps perdu, c'est un temps pendant lequel s'ouvre la voie de la vie, s'ouvre la voie pour apprendre de Dieu un amour ardent pour Lui, pour son Eglise, c'est une charité concrète pour nos frères.

Hors-programme, à l'audience générale A propos de Marcial Maciel