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A propos de Marcial Maciel

Le Saint-Père en parlait dans Lumière du Monde, en termes modérés. Un blog en langue espagnole fait la leçon au Saint-Père. Et l'intéressante réflexion du Père Scalese (4/2/2011)
Dossier:


Il a été question dans ces pages, de façon sporadique, de la conduite scandaleuse du fondateur des Légionnaires du Christ (ici).
Je n'ai pas suivi les derniers développements (et guère les premiers), éprouvant un intérêt médiocre pour tout ce a pour objectif plus ou moins avoué de traîner l'Eglise dans la boue, ou, selon l'expression du Saint-Père dans Lumière du monde, de la "clouer au pilori". Même si l'Eglise n'a rien à redouter de la vérité, il ne m'a pas échappé que les plus frénétiques accusateurs de Marcial Maciel ne sont pas à rechercher par les amis du Saint-Père! (voir par exemple « Les nouveaux soldats du pape, Légion du christ, Opus Déi, traditionnalistes », de Caroline Fourest et Fiammetta Venner). Et s'ils veulent vraiment "faire le ménage", il y aurait tant d'autres domaines où exercer leur zèle!

Justement dans Lumière du Monde, Peter Seewald interrogeait le Pape sur les abus sexuels, dans un chapitre intitulé "Causes et chances de la crise " (pages 55 et suivantes). Sa réponse à la question sur Marcial Maciel m'avait frappée par sa modération.

Peter Seewald: La découverte de la double vie du fondateur de la communauté monastique des « Légionnaires du Christ », Marcial Maciel Degollado, bouleverse aussi l'Église. Des reproches d'abus sexuels adressés à Maciel, décédé en 2008 aux États-Unis, couraient déjà depuis des années. La compagne de Maciel a avoué étre la mère de deux enfants conçus avec lui. Certains aujourd'hui au Mexique affirment que les excuses publiques des « Légionnaires du Christ » ne suffisent pas et demandent la dissolution de la communauté.

Réponse: Malheureusement, ces informations ne nous sont parvenues que très lentement et tardivement. Elles étaient très bien dissimulées et nous n'avons eu d'indices concrets qu'à partir de l'an 2000. Finalement, il a fallu des témoignages sans équivoque pour avoir la certitude que les reproches étaient fondés.
Pour moi, Marcial Maciel demeure un personnage mystérieux. D'un côté, il y a une vie qui, comme nous le savons maintenant, se situe au-delà de la morale, une vie aventureuse, dissipée, pervertie. D'un autre côté, nous voyons la dynamique et la force avec lesquelles il a édifié la congrégation des Légionnaires.
Nous avons depuis fait effectuer une visite apostolique et engagé une délégation qui prépare avec un groupe de collaborateurs les réformes nécessaires. Naturellement, il y a des corrections à faire, mais dans l'ensemble la communauté est saine. Il y a ici beaucoup de jeunes gens qui ont la volonté enthousiaste de servir la foi. On ne doit pas détruire cet enthousiasme. En fin de compte, beaucoup ont été appelés à un principe juste par un personnage qui ne l'était pas. C'est cela qui est étrange, cette contradiction, que pour ainsi dire un faux prophète puisse avoir une action positive. Il faut donner un nouveau courage à ces nombreux jeunes. Il faut une nouvelle structure, afin qu'ils ne tombent pas dans le vide mais que, bien dirigés, ils puissent continuer à servir l'Église et les êtres humains.

Mon attention a été attirée hier par un article du Père Scalese, une réflexion originale, qui me paraît particulièrement intéressante. Entre autre, il soulève, presque seul contre tous, le problème de la réalité des accusations. J'avoue que c'est troublant (lisez le dernier paragraphe).
Le Père Scalese fait référence à deux articles qu'il a lui-même lus récemment sur la question, et qui éclairent sa réflexion.
--> Un article paru sur un portail catholique en langue espagnole catholique.net, qui a fait un certain bruit. L'auteur en est la reponsable du site, dont il est important de savoir qu'elle est membre de Regnum Christi, la branche laïque des légionnaires du Christ. Carlota a eu la gentillesse de le traduire (L'article en espagnol au coeur du débat ) à ma demande - alors que son ton en était modérément plaisant, et même carrément déplaisant, même s'il soulève peut-être de vraies questions.
--> Un article d'Andrea Tornielli (La réaction d'Andrea Tornielli ), réagissant lui aussi au même article.

Mais voyons d'abord l'article du Père Scalese:

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Le Père Scalese: Parce Sepulto

Parce Sepulto! (le pardon à celui qui est mort)
(Virgile, Eneide, III, 41).
Texte en italien: querculanus.blogspot.com/...
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Vous avez sans doute remarqué que je n'ai presque jamais parlé du Père Marcial Maciel Degollado, fondateur des Légionnaires du Christ. Les seules références à son histoire, je les avais faites dans les premiers mois de l'existence de ce blog. Plus tard, j'ai eu l'impression qu'on pratiquait une sorte d'acharnement contre lui. À ce point, en dépit des "preuves accablantes" qui l'entouraient, j'ai préféré suspendre tout jugement et rester fidèle à l'adage de Virgile: Parce Sepulto! Je l'avais mal pris quand, de son vivant, le Pape l'avait condamné sans procès; il semblait encore plus grave qu'on continue à s'en prendre à un homme mort, qui n'avait plus aucune possibilité de se défendre.

Si j'avais décidé de garder le silence - vous demanderez-vous - comment se fait-il que je revienne aujourd'hui sur la question? Parce que l'intervention de la Directrice du portail Catholic.net, Lucrecia Rego Planas, qui a écrit un article intitulé "Marcial Maciel: une figure énigmatique pour Benoît XVI" a fait du bruit. La dame, qui fait partie du mouvement laïc Regnum Christi, relève dans le cas Maciel une sorte de dilemme: "Ou bien Jésus-Christ était un menteur, ou, sinon, il doit nécessairement y avoir quelque chose qui n'a pas encore été découvert dans les «preuves accablantes» qui ont été montrées au Pape ".
Pourquoi - direz-vous - Jésus-Christ serait-il un menteur? Parce qu'il nous a assuré dans l'Évangile:
" A leurs fruits vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur des épines ou des figues sur des chardons? Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits, et tout arbre mauvais produit de mauvais fruits, un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits "(Matthieu 7:16-18; la référence qui apparaît dans l'article de Mme Rego est incorrect).

Ce principe, qui est basé sur l'autorité du Sauveur, a toujours été adoptée par l'Eglise comme critère infaillible de discernement en ce qui concerne les différents phénomènes apostolique et mystique qui se sont produits en elle à travers les siècles. Dans la présente affaire, il ne semble pas s'appliquer, puisque nous avons affaire à un mauvais arbre (le père Maciel) qui a produit de bons fruits (la Légion qu'il a fondée). On a essayé de surmonter la difficulté - et je l'ai fait moi-même- en disant que Dieu peut utiliser les outils, même imparfaits pour accomplir son oeuvre.

Je vous dirai que l'article de Mme Rego ne m'a pas plu, surtout pour le ton (pour autant qu'il soit possible de percevoir le ton d'un texte écrit dans une langue étrangère), qui me semble peu respectueux envers le Saint-Père. Mais je dois admettre que cela pose un réel problème: nous sommes confrontés à un cas où émerge une contradiction patente entre la parole de l'Evangile et la position de l'Eglise.

Certaines personnes (voir le post d'Andrea Tornielli hier) soutiennent que le problème aurait été mal posé: il n'est pas vrai qu'il n'y aurait que deux alternatives (ou le Christ est un menteur ou le père Maciel est innocent). La troisième alternative n'est cependant pas claire, si bien qu'à la fin Tornielli est forcé d'admettre: « A cela, on ne peut pas répondre avec quelques répliques dans un blog, l'auteur de ces lignes n'est pas en mesure d'esquisser une réponse ".
Il me semble à moi que, si le problème existe (ce qu'admet également Tornielli), il a été posé brutalement, mais de manière correcte. Le contraste, rendu volontairement extrême par Mme Rego, sert justement à nous faire prendre conscience de l'existence du problème. Je ne pense pas qu'on souhaite, de façon simpliste, absoudre le père Maciel des charges très lourdes qui pèsent sur son nom, je pense qu'on veut dire: allons-y doucement pour condamner une personne de manière expéditive et sans appel, simplement parce qu'il y aurait "des preuves accablantes".

Personnellement, j'ai noté que, jusqu'ici, a toujours parlé de "témoignages" et jamais de "preuves". Je pose la question: est-il suffisant de condamner une personne uniquement sur de simples témoignages? Ces témoignages ont-ils rencontré des confirmations objectives, qui permettent de les rendre crédibles? Le fait que se présente quelqu'un qui se fait appeler «fils» du Père Maciel est-il suffisant pour montrer qu'il l'est réellement? Je demande encore: a-t-on fait des tests ADN pour prouver la réelle paternité des prétendus enfants? Que ce soit bien clair: je ne veux pas faire de la petite polémique; je pose seulement des questions, parce que jusqu'à présent, dans l'avalanche de commérages dont nous avons été submergés, personne n'a jamais ressenti le besoin de clarifier certaines questions qui, pour moi, simple "homme de la rue" ne semblent pas être d'une importance secondaire. On me dira, mais ce n'est pas à vous de juger le père Maciel! Bien sûr, et c'est pourquoi je préfère que tout soit traité dans la réserve la plus absolue; mais, étant donné que dans le monde où nous vivons, nous sommes tous appelés à participer à certains procès médiatiques, comme si nous étions les membres d'un grand jury appelé à rendre une sentence, je voudrais être informé sur certains détails qui ne sont pas négligeables.

Sur la base des informations que nous ont été fournies, qui - notons-le - s'attardent jusqu'aux détails les plus scabreux des abus que le Père Maciel aurait commis, mais négligent d'apporter la moindre preuve, je ne pense pas qu'on puisse rendre un jugement définitif. Si les seules preuves contre Maciel sont des témoignages, même nombreux et convergents, il peut s'agir de simples calomnies (et il y a de nombreuses raisons qui pourraient les justifier). Ce ne serait pas la première fois que cela arrive dans l'histoire de l'Eglise. Il est très fréquent que les grands saints aient été injustement calomniés. Jésus lui-même a été crucifié comme un blasphémateur, et il était le Fils de Dieu. Jeanne d'Arc - le pape nous l'a rappelé la semaine dernière - a été condamné au bûcher comme sorcière par un tribunal ecclésiastique, et c'était une sainte. Et que dire des accusations portées contre Padre Pio, auxquelles même le bienheureux Jean XXIII accorda crédit?
Des soupçons infamants circulaient aussi aux origines de mon ordre religieux, et même alors, il y eut une visite apostolique (1552), qui «normalisa» la situation en imposant la damnatio memoriae des fondateurs (Carioni Battista da Crema, Antonio Maria Zaccaria, Paola Antonia Negri ). Il a fallu 350 années pour atteindre la canonisation de Zacharie (1897), mais les accusations ont été si envahissante que même aujourd'hui, les ombres sur les figures de Carioni et Negri n'ont pas encore été complètement dissipées.
L'histoire devrait nous enseigner à être extrêmement prudents dans la délivrance des jugements définitifs, surtout quand il s'agit de morts qui ne peuvent pas se défendre. Je suis convaincu que le commissaire nommé par le Saint-Siège peut faire beaucoup de bien à la Légion (comme l'ont fait pour nous, à nos origines, les interventions pontificales); mais sur les morts, mieux vaut jeter le voile de silence miséricordieux.
Parce sepulto!

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La réaction d'Andrea Tornielli

Maciel, le Pape, et ce "tertium non datur" (principe du tiers exclu)
Article ici. Résumé:
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Si les fruits sont bons, alors l'arbre est bon
Ou bien, il y a une troisième alternative.
Andrea Tornielli a lu lui aussi l'article de Lucrezia Rego de Planas , mexicaine, membre du mouvement Regnum Christi, et responsable du site Catholic.net.
Elle met en doute le fondement des accusations contre Maciel, soutenant qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans les accusations contre Maciel.
Et elle s'appuie sur les réponses de Benoît XVI à Peter Seewald.
Benoît XVI avait dit que la personnalité du fondateur des Légionnaires était énigmatique.

Et elle s'interroge, sur les deux posibilités qui restent, selon elle: ou bien Jésus-Christ est un menteur, ou bien nous ne savons pas tout.

Mme Rego de Planias, dit Tornielli, avait précédemment "fortement redimensonné le scandale Maciel", allant jusqu'à comprendre l'attitude de ce dernier, et justifer les "couvertures" dont il a bénéficié.

Tornielli n'a aucun doute sur la culpabilité de Maciel, contrairement au Père Scalese, mais en honnête homme qu'il est, il n'en reconnaît pas moins l'incohérence apparente avec la parabole des mauvais fruits.
Et il conclut:
Il est évident que les graves péchés du fondateur ne retombent pas sur les Légionnaires, mais il n'est pas étrange de se demander comment on peut considérer bons les fruits et pourri l'arbre. Ce qui est certain, je le répète, c'est que personne ne peut douter de l'arbre est en décomposition, comme le fait Lucrezia Rego Planas.
Alors quoi? La question est de se demander quel est le charisme spécifique de la Légion par rapport à son fondateur. Quels sont les "bons fruits" et la spécificité particulière qui les distingue de la Légion. Mais on ne peut pas y répondre à travers quelques répliques dans un blog, et ce n'est certes pas l'auteur de ces lignes qui peut le faire.

Ce qu'il faut retenir, c'est la décision de résoudre le problème, d'abord par le cardinal Ratzinger, puis par Benoît XVI, malgré l'incrédulité répandue sur l'immoralité d'un fondateur que les siens considéraient comme un saint.

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L'article en espagnol au coeur du débat

Carlota, qui l'a traduit, commence par cette réflexion:
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Voici donc la traduction d’un article relatif à Marcial Maciel et les légionnaires du Christ rédigé par Mme Lucrecia Rego de Planas, disponible sur le site catholic.net mais que j’ai également trouvé sur son blog hébergé sur le site de la communauté des blogueurs du journal gauchiste espagnol El País .
Lorsqu’il est sorti le 30 janvier, je l’ai lu rapidement car il m’a paru un « scoop » réchauffé. Il n’apportait rien, même pas au niveau anecdotique, mais surtout il était plein d’un fiel présomptueux (version NYT) que je ne m’expliquai pas, sous couvert d’une ironie un peu condescendante (Y a-t-il quelque chose derrière, des souffrances personnelles par rapport à des faits que j’ignore, des règlements de compte par personnes interposées ?).
Je pensais donc que cet article ne méritait absolument pas d'être traduit! Je ne lis pas habituellement son auteur (dont j’ai fait figurer une petite bio en pas de page).
Néanmoins il semble qu’il n’ait pas surpris que moi. Le voilà donc en français.

Marcial Maciel: «Une figure énigmatique» pour Benoît XVI
par Lucrecia Rego
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Les choses qui sont arrivées au sein de la Légion du Christ depuis deux ans, n’en finissent pas de s’ajuster dans le très privilégié cerveau de Joseph Ratzinger, aujourd’hui chef suprême de l’Église catholique.
Il y a quelque chose d’absolument contradictoire dans l’affaire. Et lui, avec son esprit affûté et lumineux, habitué à trouver toujours la concordance parfaite entre la foi et la raison n’a pas pu trouver l’explication.

Il l’explique consterné dans sa dernière entrevue, mise en forme dans le livre La lumière du monde. Quand Seewald l’interroge au sujet du cas Maciel, il répond.
« Pour moi, Marcial Maciel continue à être une figure énigmatique».

Pauvre Pape ! D’un côté, quelqu’un de toute confiance (nous ne savons pas qui) lui montre au cours de l’année 2000 (pas avant) des « témoignages indubitables » (nous ne savons pas de qui) de ce que Marcial Maciel a eu « une vie aventureuse, dissipée, débauchée ».

Pour son esprit rationnel et extraordinairement lucide, le syllogisme est évident : Si l’arbre est pourri, les fruits le seront aussi [ndt Dame Lucrèce, un peu léger votre raisonnement, pas celui du Saint Père bien évidemment et qu’en plus vous ne connaissez pas car vous n’êtes pas le Saint Père ! Par ailleurs un syllogisme c’est trois propositions, la majeure, la mineure et la conclusion.].

Jésus Christ l’a dit avec une certitude absolue : « Cueille-t-on par hasard des raisins sur des épines ou des figues sur des chardons ? Il n’y a pas d’arbre bon qui puisse donner des mauvais fruits, ni d’arbre mauvais des bons fruits » (Mt 15,20)
[Ndt toute traduction est difficile surtout à partir des écritures saintes et de phrases prononcées en araméen, transcrites ensuite en grec et en latin, mais il est intéressant de voir exactement ce qui dit Matthieu et ce que disent les autres évangélistes. Et j’accorderai donc beaucoup plus de nuances à cette affaire d’arbre et de fruits! voir ici]

Et le même Card. Ratzinger, en étant encore préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, l’a affirmé avec une totale conviction quand Seewald lui a demandé, en 2002, au sujet de la manière de distinguer les faux prophètes (cette entrevue est publiée dans le livre Dieu et le monde - en français "Voici quel est notre Dieu"). Le cardinal, à ce moment, répond sans douter : « Quels fruits produit-il en son cercle ? Analyse cela et tu verras à quoi cela conduit ». […]. “Les fruits sont la norme et c’est toujours valable ».
« C’est toujours valable » est une affirmation sérieuse et de poids (et encore plus quand elle est dite par le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) ; ainsi donc pour le cerveau du Card. Ratzinger il n’existait aucun doute, si on lui a démontré avec des « témoignages sans équivoque » que la vie du P.Maciel (l’arbre) fut une vie corrompue, il ne peut y avoir qu’une conclusion directe et inéluctable : La Légion et le Regnum Christi (ses fruits) seront également corrompus comme l’arbre qui les a fait naître. Il n’y a pas de doute, en toute sécurité il faudra la dissoudre.

Mais… sa conviction s’est effondrée en recevant les rapports des visiteurs apostoliques qui ont sa confiance absolue, qui, d’une manière unanime, ont témoigné de ce qu’ils « ont rencontré un grand nombre de religieux exemplaires, honnêtes, pleins de talent, beaucoup d’entre eux jeunes, qui recherchent le Christ avec un zèle authentique et qui offrent leur existence à la diffusion du Royaume de Dieu » ; Et au lieu de conseiller au Pape de dissoudre la Légion, ils lui ont conseillé justement le contraire : préserver le noyau du charisme (la Militia Christi) et préserver l’enthousiasme apostolique qu’ils ont trouvé. Voici les mots du communiqué :
« La nécessité de redéfinir le charisme de la congrégation des Légionnaires du Christ, en préservant le noyau véritable, celui de la Militia Christi, qui caractérise l’action apostolique et missionnaire de l’Église et qui ne s’identifie pas avec l’efficacité à tout prix ».
« La nécessité de préserver l’enthousiasme de la foi des jeunes, le zèle missionnaire, le dynamisme apostolique, au moyen d’une formation adéquate ».

Je m’imagine l’expression interrogative (ndt attention Dame Lucrèce, un journaliste n’imagine pas, il rend compte des faits!) qu’aura eu le Pape devant ce rapport, qui, c’est un comble, a été ratifié après l’expérience par l’expérience positive qu’a eu le Card. Velasio de Paolis, Délégué Pontifical pur la Légion et le Regnum Christi : « remercier le Seigneur pour le don de la congrégation des Légionnaires du Christ à l’Église. L’Église a obtenu à travers ce don, des annonceurs du Règne de Dieu, ou mieux, du Règne de Dieu » (homélie du 4 janvier 2001).

Notre très cher et admiré Benoît XVI, intelligent et savant comme peu de personnes au monde, se trouve devant deux pièces d’un casse-tête (ndt le mot espagnol désigne aussi le puzzle) qui n’arrivent pas à s’unir entre elles. Un arbre corrompu qui donne des bons fruits ? Cela contredit ce que dicte la raison et cela contredit les enseignements du Christ !

Le Pape a eu la confiance de nous faire prendre part à cette confusion qu’il sent en lui, en répondant à Seewald (dans La lumière du monde) que le véritablement notable dans le cas de Maciel c’est LA CONTRADICTION. Voilà ses paroles :
« C’est le fait notable, la contradiction : que, pour le dire ainsi, un faux prophète ait pu avoir un effet positif ».

Le Pape se trouve devant une énigme qu’il n’a pas pu résoudre et nous sommes avec lui face à cette terrible interrogation qui questionne le plus intime de notre foi, car il n’y a que deux options (ndt Pourquoi deux et forcément ces deux-là, Dame Lucrèce ?): Oui Jésus Christ a été un menteur ou, si non, forcément il y a quelque chose qu’on n’a pas encore découvert dans « les témoignages sans équivoque » qui ont été montrés au Pape.

Comment se terminera cette histoire? Nous savons tous que le jour du Jugement Dernier la vérité sortira à la lumière et que le cerveau du Pape pourra se reposer. En attendant il ne nous reste qu’à prier et continuer à être des fidèles à l’endroit où Dieu nous a mis.

Aujourd’hui cela fait trois ans que le P.Maciel est mort et les légionnaires le rappelleront, dans tous les coins du monde, avec une messe pénitentielle.

Que Dieu les remplisse de bénédictions

Lucrecia Rego de Planas (*)
Direction de Catholic.net

(*) Ndt Depuis 1999 Lucrecia Rego de Planas assure la direction Catholic.net. Née en 1960 à Mexico. Elle a étudié les mathématiques et est spécialiste en statistiques. Elle a aussi une formation en philosophie de l’Éducation. Mariée, mère de 9 enfants, elle est membre du conseil pastoral de l’archidiocèse de Mexico et du conseil de bioéthique de la conférence épiscopale de Mexico. Elle a publié plus de vingt livre sur la catéchèse, la spiritualité, la famille, l’éducation, le mariage et est membre du mouvement Regnum Christi depuis 1975.
Catholic net a été le premier site catholique présent sur la toile (création en 1995 par James Mullholland ? je suppose nord-américain). Il a une version espagnole www.es.catholic.net) depuis 2000. Il travaille avec Zenit et différents organismes de l’Église. Il est aussi disponible en slovène, français, allemand, anglais et italien (malheureusement les info. ne sont pas les mêmes selon les éditions dont certaines sont beaucoup plus documentées que d’autres).

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La force de la prière Appel pour un "wikipedia" catholique