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Tokyo en état de choc

Témoignage: les missionnaires catholiques restent auprès de la population. Un article de la Bussola (16/3/2011)
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"Tokyo en état de choc, les biens de base manquent"
Antonio Giuliano (source)
16-03-2011
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"Ici, à Tokyo il y a une atmosphère surréaliste. Très peu de gens dans les rues et tout le monde est terrifié par le danger de fuites radioactives (ndt: ce n'est pas ce qu'on entend en France! Mais j'ai tendance à accorder plus de crédit à ce témoignage, même s'il est lui aussi, forcément, partiel). On manque d'essence. Et à présent, il est difficile de trouver même du pain et du lait. L'ambassade nous a demandé de quitter le Japon. Mais nous sommes des missionnaires, nous ne pouvons pas abandonner notre peuple".

Le Père Ferruccio Brambillasca , 46 ans, supérieur régional du PIME ("Pontificio istituto missioni estere": Institut Pontifical des Missions Etrangères) à Tokyo, est encore secoué par les événements, mais sa voix au téléphone est toujours ferme: "La zone sismique de Sendai est loin de la capitale. Pourtant, en 12 ans comme missionnaire au Japon, je n'avais jamais connu un tremblement de terre si fort. Ici, tout le monde assure qu'il n'a jamais rien vu de tel. Ce furent des minutes interminable: nous nous sommes précipités dehors, mais le sol rebondissait violemment. Pas plus tard qu'hier il y a eu des secouses d'une amplitude de 6°".

La tension reste élevée : "A Tokyo - explique le missionnaire catholique - les maisons sont assez solides, mais il y a beaucoup de crainte pour les fuites radioactives de la centrale nucléaires de Fukushima. Les autorités conseillent de ne pas sortir, sauf dans des circonstances exceptionnelles et avec un masque. J'ai été forcé de le faire pour chercher de l'essence. Mais j'ai erré en vain, six distributeurs étaient fermés et le réservoir à sec de ma voiture ne me permettait plus de continuer. Les denrées alimentaires de première nécessité se raréfient: le pain, le lait et les œufs. Chaque jour, il y a des coupures d'électricité pendant au moins trois heures. Et communiquer avec d'autres régions du Japon est très difficile".

L'Eglise catholique japonaise a fait le bilan de la situation. Les évêques réunis à Sendai, le diocèse le plus touché par le séisme et le tsunami, ont décidé de confier les opérations de secours au personnel de la Caritas du Japon; un centre d'urgence ad hoc sera mis en place avec les nombreux bénévoles. "Nous sommes encore sous le choc, a déclaré Martin Tetsuo Hiraga, évêque de Sendai, à l'Agence Fides . De trop nombreux chrétiens sont morts, bien que nous ne soyons pas encore en mesure de donner une estimation précise. Mais le réconfort que nous recevons d'autres évêques japonais, du Japon et du monde entier, nous donne de l'espoir".

Daisuke Naru, directeur de la Caritas au Japon explique: "A Sedai, les plus grands édifices, ont resisté à un tremblement de terre très fort. Les plus grands dommages résultent du tsunami. Le panorama des destructions est impressionnant. A partir de maintenant, nous nous retroussons les manches, les gens attendent notre aide. "

Le Père Brambillasca, lui non plus, n'a pas de doute: "Nous ne pouvons pas abandonner la population. Dans notre institut, qui compte une vingtaine de religieux, il y a des missionnaires qui sont ici depuis 60 ans. Le plus âgé, vu l'urgence, nous pensons l'envoyer dans le sud du Japon, qui est plus paisible. Mais nous devons rester proches des gens".

Pour le missionnaire, la tragédie peut être une opportunité pour une nouvelle évangélisation: "Après la guerre aussi, les Japonais ont pu vérifier l'esprit de partage des chrétiens. Certains prétendent que cette terre est difficile à évangéliser. En fait, nous ne subissons pas de persécution, mais le Japon est un pays riche où il est difficile d'imposer le christianisme. Le bouddhisme et le shintoïsme prévalent, mais la grande majorité des gens sont indifférents aux besoins religieux. Inutile de construire des écoles et des hôpitaux: ils sont déjà là. Nous travaillons au service du diocèse, prenant soin de l'éducation des enfants, aidant les personnes âgées abandonnées ou donnant la main aux paroisses qui ont seulement 100 catholiques: nous célèbrons la messe avec parfois 10-20 personnes. Mais ici, les chrétiens se convertissent non pas pour le riz ou le pain, mais parce qu'ils croient vraiment; c'est la beauté de notre mission. Cette catastrophe peut pousser encore plus les japonais à découvrir le visage solidaire du christianisme"

Le séisme n'a pas effrité l'espérance: «La foi est mise à l'épreuve face à ces catastrophes irrationnelles. Mais nous pensons à l'exemple de Jésus: il a partagé nos souffrances, et c'est pourquoi nous sommes appelés à rechercher son visage chez les personnes aujourd'hui désespérées, pour leur annoncer une vie sans fin. Je suis originaire d'Agrate Brianza (Monza), j'ai fait quatre années comme formateur en Inde, mais je me suis passionné pour le Japon en lisant l'écrivain catholique Shusaku Endo. Il a beaucoup écrit sur le silence de Dieu. Je suis sûr que, devant cette catastrophe, Dieu se tait, mais n'est pas absent. Il est ici, et souffre avec nous. "

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