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Lybie

Un point de vue italien. Et un article décapant de Polémia sur les "dictateurs" et la démocratie imposée à coups de bombes (mise à jour le 19/3/2011)

Info:

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté hier 17 mars une résolution qui autorise l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus du territoire libyen, appelant à adopter "toutes les mesures nécessaires", exception faite de l'envoi de troupes terrestres, pour protéger les civils de ce pays d'Afrique du nord.

La résolution, présentée par la France, le Liban, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, a été adoptée par 10 voix pour et cinq abstentions, dont la Chine et la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité ainsi que le Brésil, l'Allemagne et l'Inde, pays non permanents du Conseil.

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Les interventions militaires contre la Libye, à laquelle la France participera activement, interviendront "dans quelques heures", a annoncé vendredi le porte-parole du gouvernement français François Baroin sur les ondes de la radio française RTL.
Le Conseil des sécurité des Nations Unies avait adopté la veille une résolution autorisant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
Cette intervention militaire "n'est pas une occupation du territoire libyen" mais "un dispositif de nature militaire pour protéger le peuple libyen et lui permettre d'aller jusqu'au bout de son souffle de liberté et donc de la chute du régime Kadhafi", a souligné M. Baroin, qui est également le ministre du Budget du gouvernement.
"Les Français, qui étaient aux avant-postes de cette demande (d'intervention), seront naturellement cohérents avec l'intervention militaire, donc ils participeront", a-t-il ajouté.

Ndlr: ces informations sont les plus factuelles que j'ai trouvées, et sont issues du site en langue française Radio Chine International (RCI).

Depuis, la situation a évolué très vite, et ce site ne se prétend pas "d'information".
Le sujet a sans doute un lointain rapport avec Benoît XVI...
Mais il est utile de savoir ce qui se dit ailleurs. Et cet "ailleurs", c'est l'Italie, à travers un site catholique, La Bussola.

Article ici: http://www.labussolaquotidiana.it/...

L'ONU arrive en retard. Elle masque bien son embarras
Marco Respinti
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Tardive, et quelque peu bâclée. L'analyste Gianandrea Gaiani définit ainsi la décision prise hier soir par le Conseil de sécurité des Nations unies d'établir une "zone d'exclusion aérienne" dans le ciel de la Libye en flammes. Pour Gaiani - expert en stratégie et spécialiste des théâtres de la guerre, directeur du mensuel web Analisi Difesa , collaborateur de plusieurs journaux - la "solution" pourrait arriver une fois les jeux faits. Parce que si la France annonce des raids aériens dans les heures qui suivent, les États-Unis répliquent, et font valoir que pour mettre en place l'interdiction de l'espace aérien libyen aux forces de Tripoli, il faut au moins une semaine. "Mais si la « zone d'exclusion aérienne» avait été instituée plus tôt", affirme Gaiani, "disons, il y a seulement une dizaine de jours, les choses auraient été très différentes "

- C'est-à-dire?
- Plus crédible ...

- Aujourd'hui, elles ne le sont pas?
- Beaucoup moins. Tout d'abord, la «zone d'exclusion aérienne» est susceptible d'être inefficace dans la pratique et, en outre, sa création seulement maintenant se révéle être une excuse évidente.

- Pour quelle raison?
- Pour couvrir l'immense embarras que l'Occident éprouve face à Mouammar Kadhafi: l'Occident ne peut se permettre le luxe de faire comme si de rien n'était avec le Rais, après l'avoir ces dernières semaines traité comme les pires criminels de l'histoire. Si Kadhafi devait s'en tirer et rester au pouvoir, que ferait l'Occident? D'où la nécessité d'une intervention qui l'envoie dans les cordes.

- L'enverra-t-elle vraiment dans les cordes?
- La mise en place d'une "zone d'exclusion aérienne" est déjà un acte formel de pré-guerre ...

- Donc, Kadhafi est fini ...
- Qui sait ... Mais une fois dit que la «zone d'exclusion aérienne» est déjà un acte de pré-guerre, en soi, l'interdiction de l'espace aérien lybien à l'aviation libyenne n'est pas en mesure d'arrêter l'offensive militaire de Kadhafi. En Bosnie, les "zone d'exclusion aériennes" n'ont pas empêché les Serbes de commettre des actes de génocide (1), accomplis avec des moyens terrestres. En Irak, la même chose s'est produite. La seule stratégie qui pourrait militairement obtenir des résultats, serait d'intervenir avec les troupes au sol, mais c'est le seul point explicitement interdit par la résolution adoptée la nuit dernière ... Et de toute façon, maintenant, que la machine ociidentale se mette en marche pourrait ne servir à rien. Kadhafi pourrait arriver à Benghazi, bastion des forces rebelles, dans un temps très court et puis - comme d'ailleurs il semble l'avoir déjà annoncé - arrêter l'armée, laissant à la police la normalisation. Une stratégie intelligente et victorieuse, à l'époque déjà suivie par les troupes britanniques à Bassorah, en Irak, déplaçant les civils déplacés, puis traquant les ennemis armés, un par un, maison par maison. Cela a réduit au minimum les victimes en Irak et pourrait faire la même chose à Benghazi, au profit - même d'image - de Kadhafi ...

- Mais, en dehors de Benghazi, Kadhafi massacre le peuple libyen depuis des semaines ...
- Ecoutez, des sources médicales locales, c'est-à-dire pas le gouvernement de Tripoli, mais le personnel engagé en première ligne dans les hôpitaux, parle d'un total, depuis le début des combats, d'environ 500 décès. Ce n'est pas peu, mais cela ne constitue pas un «génocide», chiffres qui ne nous rendent pas Kadhafi plus sympathique, mais qui ne justifient pas de déchirer ses vêtements de la part des pays occidentaux qui maintenant , bien tard, hurlent - certains plus que d'autres - pour une action militaire immédiate ...

- Vous voulez dire la France?
- La France, bien sûr: le pays qui pousse le plus à une intervention militaire. Ensuite aussi la Grande-Bretagne et les États-Unis, de toute évidence pour des raisons de pétrole. Ces pouvoirs, peut-être la France en tête, espérent obtenir des avantages d'un changement de régime, peut-être en enlevant certains de ses contrats à l'Italie. Surtout maintenant qu'ils ne peuvent plus soutenir le régime de Tripoli, considéré pourtant comme un allié jusqu'à hier. Car si l'Occident - précisons: l'OTAN - intervenait militairement maintenant, il passerait pour le véritable vainqueur. De là à obtenir un accès privilégié aux sources d'énergie, ce serait un jeu d'enfant. En outre, l'efficacité militaire tout à fait inattendue des rebelles que l'on enregistre - si les nouvelles sont confirmées - en Libye pourrait faire penser à quelque aide occidentale déjà en place mais secrètement. La "zone d'exclusion aérienne" et ce qui suivra deviendraient à plus forte raison juste une couverture pour les opérations déjà existantes.

- Dans tout cela, où en est l'Italie?
- L'Italie est liée à la Libye par un traité d'amitié. Non pas à gouvernement libyen quelconque, mais à l'Etat libyen en tant que tel (bien que le gouvernement qui a signé le traité avec Rome est toujours celui en poste à Tripoli). En soi, ce traité, l'Italie serait déjà en train de le violer; d'autre part, l'Italie fait également partie de l'OTAN de manière non moins contraignante ... Quoi qu'il en soit, je crois, en étant réaliste, que dans le cas d'une opération militaire de l'OTAN, lItalie fournira un appui aérien à la "zone d'exclusion aérienne", en utilisant les bases de Trapani et Sigonella, en plus des structures militaires de Lampedusa et Pantelleria. Pour des opérations de sauvetage en cas de nécessité.

- Une dernière question. Comment voyez-vous l'ensemble du scénario des "révoltes du pain" au Moyen-Orient et Afrique du Nord?
- Il faut reconnaître qu'on s'est concentré sur le cas de la Libye, et à juste titre. Mais cci confirme qu'il est impossible de généraliser la situation pour tous les pays de la zone touchée par les émeutes, insurrections, révoltes. Ce qui unit les différentes "rues" arabes est l'insatisfaction face à des régimes non-démocratiques, le renchérissement absurde des biens de base, la répartition asymétrique des revenus provenant de la première source de la richesse de ce monde, le pétrole.
Cela dit, cependant, chacun de ces pays a des contextes, des histoires, des mécanismes, des cultures et des situations différentes. Impossible de tout aplatir indistinctement. Il y a des émeutes du pain, des rébellions contre les dirigeants, les désaccords considérables entre les chiites et les sunnites, des poussées séparatistes, et ainsi de suite. Les choses se chevauchent et s'ajoutent souvent, mais cela complique davantage la situation. Le point chaud est maintenant la péninsule arabique. Là, l'Arabie Saoudite a décidé de se débrouiller toute seule parce qu'elle n'a plus confiance dans l'Occident depuis qu'il a plaqué si soudainement un allié clé comme Hosni Moubarak en Egypte. Riyad est en train de se penser comme gendarme régional de l'ordre, et il le montre dans les faits. Et une chose reste vraie: après le 11 Septembre la seule stratégie de l'Occident dans ce domaine est celle qui a été conçue, élaborée et mise en avant le président américain George W. Bush et les néo-conservateurs. C'est-à-dire la nécessité d'entrer militairement dans un monde clos, et, depuis toujours, privé de démocratie, qui est le monde musulman, en forçant les portes. ...
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"Décodons un peu"


A propos de Khadafi, lisez cet article décapant sur Polemia! Il est drôle, même si le sujet ne l'est pas, et si ce n'est pas forcément le but recherché. Il date du 9 mars, mais il reste intensément d'actualité.
"Décodons un peu": http://www.polemia.com/article.php?id=3618 :

Extraits:

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Ces pays avaient hier des dirigeants respectés que l'on recevait avec égards dans les capitales européennes. On ne répugnait pas à passer ses vacances chez eux. Renversés par ces « révolutions démocratiques » ils deviennent des « dictateurs » : on ne leur accorde plus l'hospitalité et on s'empresse courageusement de traquer (sic) et de geler leurs « avoirs » , c'est à dire leur propriété. Moralité : si vous cherchez un ami, évitez de prendre un européen surtout s'il est au gouvernement, dans une banque ou dans les médias.

C'étaient d'horribles dictateurs : mais néanmoins, des manifestations de rue ont pu les renverser. En RDA, en URSS, en Corée du nord ou en Chine, c'était moins facile… Moralité : un dictateur c'est un chef d'Etat que l'on a renversé et qui n'est plus en exercice

Il semble que M.Kahdafi ne souhaite pas céder le pouvoir si facilement que cela. Qu'à cela ne tienne, certains suggèrent, en contradiction avec le principe de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats, d'user de la force à son encontre pour hâter la « transition démocratique ». Moralité : la démocratie par les bombes ça ne vous rappelle rien ?

Que diraient les gouvernements européens si les Libyens les empêchaient par la menace ou la force de réprimer des menées subversives ou de sécession ? Rien sans doute puisque c'est bien ce qu'ils ont déjà fait vis à vis de la Serbie en lui imposant la sécession du Kosovo avec la bénédiction de l'OTAN . Moralité : il n'y en a aucune justement.

(1) Cette formulation m'avait fait "tiquer", mais je n'ai pas jugé utile de censurer, d'autant plus que cela n'avait qu'un lointain rapport avec le sujet de l'article.
Carlota m'écrit: "Il ne s'agissait pas d'actes de génocide, et c'est faire un raccourci malhonnête que de s'exprimer ainsi sur la position des serbes".
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Benoît XVI est catholique... Quand le Pape parle du (et en) latin!